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1801 Lettre du Citoyen Otto, commiffaire de la République Lettre du Française en Angleterre au préfet maritime de l'ar rondiffement de Dunkerque en date du 10 Pluviofe an 9 (30 Janv. 1801.)

C. Otto

au préfet de Dunkerque.

Lettre du

aux Com

port-of

fice.

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Citoyen,ro

L'administration Anglaife vient de mes prévenir, qu'en oonféquence des plaintes portées contre les pê cheurs François et notamment contre ceux, qui opt été renvoyés fur parole, le Roi a ordonné de les remettre fur le même pied, où ils étoient avant l'arrangement; qui leur permettoit d'exercer librement leur metier. Il

eft de mon devoir de roumettre, le plus prompte-
ment poffible, une nouvelle auffi affligeante
auffi affligeante pour cette
claffe induftrieufe des habitans de notre côte, po
pour
qu'ils en foient informés fans délai et qu'ils fe mettent
à l'abri des croifeurs Anglois, qui fans doute pe man-
queront pas de les faifir partout où ils les trouveront.

Il repondit auffi en date du 13 Plaviose (2 Fevrier) aux Commiffaires du Transport office qui porte en fubflance (nouvelles politiques 1801. n. 19 fuppl.)

་་་

Qu'il fe plaint que les ordres fevères de S. M. fufCotto fent fondés fur différents rapports, dont les bafes étoient mif du abfolument inconnues; qu'on eut mis une fimple apTrans préhenfion à la place d'une preuve: ce qui tendoit à introduire la doctrine auffi neuve que dangereufe de traiter en ennemi ceux qui peuvent le devenir &c. La determination rigoureufe du Gouvernement (dit il) feroit moins furprenante, fi elle fe fondoit fur des hoftilités pofitives de la part des pêcheurs, ou fur un déni de juftice de la part du Gouvernement François; mais il eft confolant pour moi de remarquer, que, dépuis l'arrangement fait en Mai dernier, vous ne m'avés communiqué qu'une feule plainte, portant que des bateaux pêcheurs avoient été armés en brulots à Fleffingue. Ce grief (indirectement lié à cette difcuffion, puis qu'il ne s'agiffoit pas des pêcheurs, mais feulement de leurs bateaux) a été redreffé fur le champ. J'ai eu l'honneur de vous mander le 7 Vendemiaire (29 Septembre) que fans s'arrêter au droit inconteftable, qu'a une puiffance de difpofer à fon gré de fes bâtimens, le PremierConful, cédant, à cette occafion, au defir d'éviter tout

ce

ce qui pourroit nuire à l'exécution d'un arrangement, 1801 qu'il a la volonté de faire obferver religieufement, venoit de donner l'ordre de rendre à leur première destination ces bateaux pêcheurs. Le Commiffaire ajoute que la convention touchant la neutralité des pêcheurs étant réciproque, le Gouvernement François auroit pu temoigner, avec autant autant de juftice des appréhenfions touchant l'emploi des pêcheurs Anglois; qu'il auroit pu croire avec quelque fondement, que ces hommes étant fujets à la preffe, ont été envoyés à Portsmouth ou Plymouth, on que leurs bateaux ont fervi à porter dans ces ports des munitions et des vivres, et que par la même raifon il auroit pu ordonner la faifie de leurs perfonnes et de leurs propriétés. Enfin il protefte contre le retard apporté à la communication des ordres de S. M. d'exercer des hoftilités contre les pêcheurs, fe refervant de réclamer avec inftance le renvoi de ceux qui auroient été pris avant que ces ordres n'euffent été connus fur les côtes de France,

Il envoya copie de cette lettre au Citoyen Talleyrand dans une depêche du 14 Pluvioje (3 Fevrier 1801) de la fuivante teneur.

C. Otto

Le Commissaire de la République Françoise en Angleterre, Lettre du au Citoyen Talleyrand, Miniftre des relations extérieures, au C.TaLondres, 14 Pluviofe (4 Fév.) an 9.

Citoyen Miniftre, la détermination violente prise par le Gouvernement Britannique contre les pêcheurs François, peut être attribuée à plufieurs caufes: les appréhenfions que lui inspirent les préparatifs de notre efcadre à Breft, l'humeur qu'il reffent de la coalition des puiffances du nord, et la répugnance avec laquelle il s'eft chargé forcément d'habiller les prifonniers François. En attendant les ordres de mon Gouvernement, j'ai cru devoir protefter contre une mefure d'autant plus injufte, qu'elle n'eft fondée for aucun fait connu, et qu'elle paroit avoir été mife à exécution avant que nos pêcheurs aient été inftruits de la nouvelle perfécution ordonnée contre eux. Je joins ici copie de ma lettre aux Commiffaires chargés de l'échange des pri fonniers; j'ai fait remarquer particulièrement la lenteur avec laquelle ces nouveaux ordres m'ont été communi

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qués;

leyrand.

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1801 qués comme fi on eût voulu laiffer aux croifeurs Anglois, le tems d'enlever nos pêcheurs avant qu'ils fuffent inftruits du danger qui les menace. Cette hoftilité gratuite, contre des hommes paifibles, ne manquera pas d'être appréciée, même en Angleterre, quand le public en fera informé. En France, elle doit produire l'effet que l'on affecte de craindre ici; elle doit réellement donner des matelots à la marine nationale. La neutralité des pêcheurs étoit réciproque: le Gouvernement François avoit donc autant de droit que le Ministère Britannique de fe plaindre de la preffe et de Pemploi des bateaux pêcheurs pour l'approvifionnement des ports militaires. Non feulement il ne l'a point fait; mais fur une fimple repréfentation, touchant l'ar mement de quelques bateaux pêcheurs François à Fleffingue, il a donné fur le champ, l'ordre de rendre ces bâtimens à leur première destination. Il en résulte que, toin de gêner l'emploi hoftile des pêcheurs Anglois, nous avons, de notre côté, pouffé le fcrupule au point de ne pas même armer les bâtimens conftruits pour la pêche. Ce contrafte doit être remarqué. Il caracterife P'efprit et les difpofitions des deux Gouvernemens.

Salut et respect,

Signé:

OTIO.

Le Gouvernement Français en reponse à la depêche du C. Otto du 10 Pluviofe (30 Janv.) lui envoya l'ordre fuivant de quiter l'Angleterre après avoir presenté la note dont la teneur fut inferée dans la depêche fuivante que lui addreffa le C. Talleyrand.

Lettre du Le Miniftre des relations extérieures, au Citoyen Otto, à Londres. Paris, le 27 Pluviofe (16 Fevr.) ang.

C. Talley

rand an C. Otto.

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Citoyen, le premier Conful, qui a eu connoiffance de votre lettre du 1o de ce mois et des pièces inclufes, me charge de vous faire favoir que vous ayez à quitter Londres, et à repaffer en France. En vous retirant, vous adrefferés au Gouvernement Britannique une note dans laquelle vous vous exprimerez ainfi :

Le fousfigné ayant donné communication à fon Gouvernement, de la déclaration du Miniftere Britan

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nique, qui annonce que les pêcheurs feront pourfuivis 1801 et capturés comme tous les autres bâtimens ennemis, déclaration en vertu de laquelle plufieurs barques et bateaux pêcheurs ont déjà été enlevés, le premier Conful a confidéré que fi d'une part cet acte du Gouvernement Britannique, contraire à tous les ufages des nations civilifées, et au (droit commun qui les régit, même en tems de guerre, donnoit à la guerre actuelle un caractère d'acharnement et de fureur qui détruifoit jusqu'aux rapports d'ufage dans une guerre loyale, de l'autre il étoit impoffible de ne pas reconnoitre que cette conduite du Gouvernement Anglois ne tendoit qu'à exaspérer davantage les deux nations, et à éloigner encore le terme de la paix; qu'en conféquence le fousfigné ne pouvoit plus refter dans un pays où non feulement on a abjuré toute difpofition à la paix, mais où les loix et les ufages de la guerre font méconnus et violés. Le fousfigné a done reçu l'ordre de quitter l'Angleterre, où fon féjour fe trouve de tout point inutile; et il eft chargé en même tems de déclarer que le Gouvernement François ayant eu toujours pour premier defir de contribuer à la pacification générale, et pour maxime d'adoucir autant que poffible les maux de la guerre, ne peut fonger pour fa part à rendre de miférables pêcheurs victimes de la prolongation des hoftilités, qu'il s'abftiendra de toutes repréfailles, et qu'il a ordonné, au contraire, que les bâtimens François, armés en guerre ou en courfe, continuaffent à laiffer la pêche libre et fans atteinte.

Signé : CH. M. TALLEYRAND.

Cependant peu après que ces ordres furent parvenus au Citoyen Otto celui-ci recut de la part du Transportoffice la lettre fuivante en reponse à celle qu'il lui avoit adreffée le 13 Pluviose (2 Fevrier).

Traduction d'une lettre de M. le Capitaine George au Lettre du Citoyen Otto, Transport-office à a heures après-midi

Monfieur

3 Mars 1801.

Depuis que j'ai eu le plaifir de vous voir ce matin, j'ai été informé, que le Sécrétaire d'état a recommandé

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aux

Transportoffice an C. Otto.

1801 aux Lords de l'Amirauté, de fufpendre l'exécution de l'ordre donné pour capturer les bateaux pêcheurs jusqu'à ce que Sa Majefté puiffe être confultée à ce sujet.

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C. Du

Cette déclaration determina le C. Otto à prolonger fon féjour en Angleterre, et le Gouvernement Français manifefta fon defir de maintenir l'arrangement pris 1800. à l'occafion fuivante.

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Non obftant la déclaration de la France de laiffer la pêche fans atteinte, un armateur de Dunkerque informe de ce que les Anglais avaient remis en vigueur leur ordonnance de 1798 savifa de faifir quatre pêcheurs Anglais, ainfi qu'on le voit par la fuivante lettre.

Lettre du Lettre écrite par le Citoyen Dupont, Armateur de Dun kerque au préfet maritime à Anvers, en date du

pont au préfet maritime d'

Angers,

13 Ventofe an 9. (4 Mars 1801.

Le

Citoyen préfet, le Capitaine Joly, Commandant le Corfaire le Petit- Dunkerque, dont j'ai fait l'armement en ce port, a pris quatre pêcheurs Anglois. Un des quatre navires eft arrivé à Fleffingue; je ne connoist encore le fort des trois autres. Une convention particulière et tacite entre les denx Gouvernemens avoit fufpendu momentanément les hoftilités contre les pêcheurs; les Anglois l'ont rompue les premiers. Capitaine Joly, en capturant ces quatre navires de pêche, a ufé, aux termes de fa lettre de marque, du droit de la guerre et de celui des reprefailles. Il avoit été inftruit pendant fa relâche à Oftende, que les Anglois avoient pris des pêcheurs de ce Port; il ignoroit que notre Gouvernement avoit cru de fa dignité de donner au Gouvernement Anglois un rare exemple de generofité en lui déclarant, que l'injuftice du prétexte, dont il fe fervoit pour arrêter les pêcheurs François, ne changeroit rien à fa détermination de ne pas troubler la pêche An

gloife,

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