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1800 18co S. M. et qu'il a été rendu, auffi-tôt que l'Officier, qui en étoit chargé, a pu demander les ordres de fes fuperieurs.

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Pour ce qui eft de l'occupation de la ville de Cuxhaven par les troupes Pruffiennes, qui doit avoir été fondée fur des Conventions particulières entre Sa Maj Pruffi-nné et le Sénat de Hambourg, il ne fe croit pas appellé à prendre part à cette difcuffion; mais il fe fent autorifé à réclamer en faveur des fujets et des vaiffeaux du Roi, fon Maître, tous les droits, auxquels ils peuvent juftement prétendre dans un port rentre, appartenant à une République, dont les liaifons avec les états de Sa Maj. font très-anciennes, et généralement connues; aucune Convention, faite en re la ville de Hambourg et Sa Maj. Pruffienne, one pouvant infirmer ni altérer fes, droits.

D'après ces confidérations, il ofe efpérer, que Sa Majefté Pruffienne pourra fufpendre encore l'occupation de Cuxhaven, jusqu'à ce que les deux Cours aien pa s'expliquer, fur-tout puisque cette occupation, dins les circonftances actuelles pourroit donner lieu, à des efprits mal difpofés, d'attribuer à Sa Maj. Pruffienne des vues oppofées néanmoins aux fentimens de juftice et de modération, qui, dirigent toutes, fes démarches, ainfi qu'à l'amitié et à la bonne harmonie, qui fubfiftent entre Elle et Sa Maj. Britannique.

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Au refte, il n'échappera pas à la fageffe et à l'humanité de Sa Majefté, que l'entrée d'un Corps nombreux de troupes, dans un village très- pauvre et n'ayant qu'un territoire de très-peu d'étenduë. 'augmen teroit probablement la mifère des habitans, et que la ville de Hambourg ayant toujours pofféré certe place, indifpenfable à la confervation de la navigation fur l'Elbe, tout ce qui pourra troubler certe poffeffion, dé ranger les anciens ufages, et porter les Pilotes. qui y demeurent actuellement,, à chercher afle ailleurs, por: teroit un coup fenfible au Commerce de tous les pays du Nord de l'Allemagne, et à celui des états mêmes de Sa Majesté Pruffienne.

Berlin, 16 Novembre 1800.-.

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Cette note fut fuivie le 18 Novembre d'une feconde,

concue dans ces termes..

(Nouv. polit. 1801. Nr. 8. fuppl.)

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1800

Seconds

Le fous figné, Envoyé - Extraordinaire et MiniftrePlénipotentiaire de Sa Maj. Britannique, fe croit obligé Note de de s'adreffer encore à Son Exc M le Comte de Haug. M. Carysfort, witz, au fujet de l'intention de S. M. Pruffienne à prendre une poffeffion militaire de Cuxhaven. Quand le fous... figné a eu l'honneur de remettre à Son Exc. la Note verbale du 16, (Novembre), on ne fçavoit pas encore avec. certitude, que le Vaiffeau Pruffien, amené dans ce Port, avoit été reftitué. Le fait étant maintenant con ftaté. auffi bien que le zèle, que le Sénat de Hambourg a mis à remplir les volontés du Roi, la furprife et la confternation. qui ont été excitées, dès le moment que l'on a appris les ordres, qui avoient été donnés pour la marche d'un Détachement des Troupes, s'ac croftroient au dernier point, fi l'on apprenoit, que, non obftant une fatisfaction complette, donnés à S. M. Pruffienne fur tous les points, dont elle a cru avoir à se plaindre, elle ne paroiffoit pas moins dans la réfolution de faire occuper Cuxhaven par fes Troupes. En effet, il paroit au prémier coup d'oeil, que cette occupation feroit fi propre à donner les plus vives alarmes aux nations commerçantes, qui y font intéreffées, qu'on croit pouvoir attendre de la juftice et de la modération de S. M. Pruffienne, que pour cette raifon feule (fans parler des interprétations, que la malveillance chercheroit à donner à cette mefure), elle fe déterminera à ne point y donner de suite.

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Le fous-figné néanmoins ne croiroit pas avoir fait fon devoir, s'il négligeoit de représenter à Son Exc. les vives inquiétudes, qui résultent néceffairement de l'incertitude, où l'on refte encore à cet égard. Les affurances réïterées, que le fous- figné a recués de Son Exc. de l'amitié et de la bienveillance de Sa Maj. Pruf fienne envers le Roi de la Grande - Brétagne, ne lui permettent pas de croire, qu'aucune mésintelligence puiffe naître entre les deux Cours; mais il ne peut fe cacher, que les ennemis du bien de l'humanité et du repos public chercheront à profiter de l'alarme, qui eft généralement répandue. pour femer la difcorde parmi les puiffances, qui devroient toutes fe réunir et main. tenir la fûreté et l'indépendance de l'Europe entière. Signé: CARYSFORD. A ces deux notes le comte de Haugwitz fit la fuivante réponse en date du no Novembre. Supplem. T. II.

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Réponse

1800

de Haug

Réponse de M. le Comte de Haugwitz.

(Nouv. polit. 1801. Nr. 8. fuppl.)

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Réponse Le Miniftre d'Etat et de Cabinet fous- figné fe du Comte trouve autorifé, par les ordres du Roi, à calmer entiè witz. rement les inquiétudes et les appréhenfions, que Mylord Carysford, Envoyé Extraordinaire et Miniftre - Plénipotentiaire de Sa Maj. Britannique, lui a témoignées dans fes deux Notes du 16. et du 18: Novembre. Le Vaiffeau Pruffien, le Triton, a été rendu, il eft vrai, à fon propriétaire; mais le mode de la relaxation a été tout auffi irrégulier, que les procédés qu'il avoit effuyés précédemment; et en examinant, dans toutes fes circontances, l'incident, dont il a eu à fe plaindre, on retrouve partout une infraction manifefte des principes de la Neutralité du Nord de l'Allemagne. C'eft cette confidération majeure, jointe au refus déloyal du Magiftrat de Hambourg. qui a dicté au Roi la réfolution de faire occuper militairement le Port de Cuxhaven et le Baillage de Ritzebüttel. La mefure en- a été exécutée auffitôt que prife; et elle n'eft plus dans le cas d'être révoquée; fexemple de ce qui s'eft paffé impofant à Sa Maj. la néceffité de veiller efficacement au maintien de la Neutralité, qu'elle la garantie à fes Co-Etats. Le Roi ne fçauroit s'imaginer, que Sa Maj. Britannique, après avoir participé, en fa qualité d'Electeur de Hannover, aux avantages et aux bénéfices de cette même heureuse neutralité, puiffe concevoir la moindre alarme, en voyant entrer une Garnifon Pruffienne dans le Port, que l'Angleterre a choifi pour fon point de communication avec le Nord de l'Allemagne, Placé de cette manière fous la garantie immédiate du Roi, il en fera d'autant plus à Fabri de toute espèce d'atteinte; et les Troupes de S. M. n'auront d'autres devoirs à remplir que d'y faire re fpecter les loix du bon ordre et de l'équité. On peut s'en rapporter avec confiance aux fages difpofitions du Duc- Règnant de Brunswick, qui eft chargé du Commandement de la ligne de démarcation.

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S'il falloit cependant encore à cet égard des affu rances plus particulières, le Roi fe feroit un plaifir de les donner par la préfente à Sa Maj. Britannique, et de lui déclarer en termes exprès et pofitifs, que l'ordre

actuel

aftuel des chofes ne dérangera en rien la liberté du 18CO commerce et de la navigation dans le Port de Cuxhaven, ni furtout auffi la continuation de la correspondance. de l'Angleterre L'Officier, Commandant les Troupes, du Roi, en garnifan dans le Bailliage de Ritzebüttel, fe fera au contraire un devoir d'y apporter, de son côté, toutes les facilités imaginables.

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En général, la démarche, à laquelle le Roi a été entrainé par la néceffité, n'admet aucune interprétation équivoque: Elle n'a d'autre but que le maintien du Syftème, dont il eft l'Auteur et le Défenfeur; et ce but ne fera point outrepaffé. Sa façon de penfer et d'agir lui a concilié la confiance de l'Europe entière et ne se démentira jamais; et, quoiqu'il ne foit pas à prévoir, que les autres puiffances foient tentées de fe méprendre fur la pureté de fes vues dans la circonftance préfente, Sa Maj. fe réferve cependant de s'en expliquer ultérieurement et d'une manière convenable avec qui il appartiendra.

Berlin le 20 Novembre 1800.

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La convention du 29 Août par laquelle le Danemaro. avait promis de s'entendre à l'amiable avec l'Angleterre' au fujet des differends furvenus entre ces deux Puiffan ces; la reponfe pleine de dignité et de moderation que la Suède avait donnée aux infinuations de l'Espagne et à l'interceffion de la Pruffe, et les affurances réitérées d'amitié données à l'Angleterre de la part d'une cour aufft intimement liée avec elle que l'etait celle de Berlin, pouvaient faire efperer encore que les trois Cours du Nord ne donneraient point de fuite aux négociations auxquelles la déclaration de la Ruffie du 16 Août les avait invitées, fur tout dépuis les changemens furvenus dans la fituation politique entre la Ruffie et l'Angleterre. Com ment fe diffimuler qu'après que les mesures de cette dernière Cour contre l'Angleterre avaient pris un caractère d'hoftilité, et que l'embargo général décerné au mois de Novembre ne differait que d'un pas d'une guerre ouverte, toute alliance pofterieure avec cette puiffance devait plus que jamais donner de l'ombrage à la Cour de St. James. Сереп

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1800 Cependant vu les preffantes invitations de Paul. ces trois Cours Je trouvaient dans la dèsagréable me ceffité de choisir entre deux parties: Envain le Roi de Suède s'était il rendu en perfonne à Petersbourg pour obtenir quelques modifications. Aux égards pour la Ruffie la Cour de Berlin joignait fans doute encore d'au tres confidérations que le rapprochement entre la France et la Ruffie pouvait fait naitre. La Cour de Copenhague était plus dependante encore de celle de Ruffie que les cellere autres en vertu de fes differens traités depuis 1773, d'ail leurs elle avait eu naguères des preuves de l'irritabilité de Paul 1. dans la celerité avec la quelle il avait fermé Jes ports aux Danois au mois de Sept. 1799 *).

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De plus ces puiffances aimaient probablement à perfuader, que, malgré la frappante diverfité des circon ftances, une alliance qu'on annonçait comme le fimple renouvellement de celles de 1780, 1781, ne pourrait pas étre confidérée comme une mesure plus offenfive et mena fante que ne l'avaient été ces alliances meme.

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Ainfi elles fe déterminerent de figner presqu'au même jour les trois conventions maritimes Juivantes, favoir entre la Suède et la Ruffie, entre le Danemarc et la Ruffe te 16 Déc. 1800, entre la Pruffe et la Ruffie le 18 Dec. N. S. équivalentes à une quadruple alliance en tant que chacune des trois cours accédait à celles des autres avec la Ruffie. Voici ces trois conventions:

*) Ukafe du mois de Sept. 1799. Moniteur an VIII, Nr. 10.

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