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Ordre fecret des Lords de l'Amirauté à Lord Keith, 1800 en date du 28 Mars 1800.

(Journal de Francfort 1801. Nr. 109.)

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Le

18 Mars.

l'Ami

Lord Grenville nous a informés par une lettre en ordre de date de ce jour, que, conformement aux ordres de S. M., rauté Il devoit vous être fignifié qu'elle desapprouvoit les Angl. & conditions de la capitulation de l'Armée Françoife en M.Keith. Egypte, dont elle a eu connoiffance par des dépêches nouvellement reçues de Lord Elgin et de Sir Sidney Smith. Ces conditions paroiffent au Roi plus avanta geufes pour l'ennemi, qu'il ne devoit l'efpérer d'après fa fituation, et d'ailleurs préjudiciables aux intérêts des alliés, en mettant à la dispofition du Gouvernement François, un corps confidérable de troupes difciplinées: Roi ne confidère point le capitaine Sir Sidney Smith, comme ayant eu le droit d'entrer dans un accord de cette nature, ni de le fanctionner au nom de S. M. Cet officier n'étoit revêtu d'aucune autorité fpeciale pour cet effet: et ce n'étoit point dans un cas femblable, que le capitaine, commandant les forces de S. M. fur la côté d'Egypte, pouvoit prendre de pareils engagemens fans la fanétion de fon officier. fupérieur. Mais le Général françois paroit avoir vu dans Sir Sidney un homme, qu'il croyoit de bonne foi fuffifamment autorisé, et une partie du traité a été de fuite mife à exécution par l'en. nemi, de manière que fi le traité étoit anullé (en ce qui concerne la part que l'officier de S. M. y a prife) l'Armée Françoife ne pourroit être replacée dans la fituation où elle fe trouvoit préalablement. D'après ces confidérations, S. M. voulant obferver fcrupuleufement la foi publique. jnge à propos que fes officiers ne faffent rien qui puiffe être incompatible avec les engagemens aux quels Sir Sidney Smith a donné par une mefure erronée, la fan&tion du nom de S. M.

Lord Grenville nous a auffi prévenus que, dans cette vue, il transmettra au Comte d'Elgin, les ordres de S. M. pour régler avec la Porte la forme des paffeports, qui feront accordés au nom du Roi, non comme partie accédant à la capitulation, mais comme allié de lá Turquie. La volonté de S. M. eft que les dits paffeports, ainfi que les autres paffeports qui pourroient avoir été

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1800 accordés (irréguliérement) dans l'intervalle, par Sir Sid ney Smith, folent refpectés. Quoique les circonstances se fus mentionnées aient engagé S. M. à ne point troubler l'exécution du traité de la Porte, elle, ne fe croit pas obligée d'autorifer fes officiers à y prendre une part active, ni a fournir pour cet effet aucun convoi ni transport. Cependant, fi l'on s'adrefloit à vous pour obtenir la liberté d'envoyer des cartels de France en Egypte, afin de transporter l'armée, conformement à la capitulation, votre feigneurie accorderoit des paffeports, toutefois avec les restrictions et précautions neceffaires. Pour empêcher les abus qui pourroient réfulter de cette liberté votre feigneurie aura foin de donner des ordres conve nables aux commandans des vaiffeaux qui font fous fes ordres, et de prévenir Sir S. Smith de la volonté de S. M. Si vous pouviez découvrir, de la part des Turcs ou des Ruffes, l'intention d'empêcher l'exécution de la capitu lation, ou de commettre quelque acte d'hoftilité contre l'Armée Françoife, foit avant ou après fon embarquement, nous recommandons à votre feigneurie de ne rien né gliger, pour leur perfuader d'adopter les mesures les plus compatibles avec la fidelle obfervation des enga gemens contractés envers l'ennemi.

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Signé SPENCER, GAMBIER,
W. YOUNG

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Ces nouvelles inftructions étaient déjà parvenus à Mylord Keith alors devant Gênes quand Poufficlgue, parti d'Egypte le 14 Mars pour le rendre en France, muni de pajleports de Sir Sidney Smith après être arrivé à Alexandrie en Italie écrivit la lettre fuivante à Mylord Keith en date du 20 Avril 1800.

30 Avril, „9lmas Lettre au Lord Keith, Amiral Anglois,

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A bord de la Constance, le 30 Germinal an 8. (20 Avril 1800.)

Lettre de Mylord! Au moment de quitter l'Egypte pour rePouffe tourner en France, en vertu de la convention fignée Keith. El Arith, j'ais appris à Alexandrie les obftacles, que vos ordres apportoient à l'exécution de cette convention,

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quoi,

quoiqu'elle eût déjà eu, en partie, fon effet avec cette
bonne- foi, que devoit infpirer la loyauté des parties.
contractantes. Je me fuis décidé à me rendre auprès
de yous,
Mylord, pour vous demander de révoquer vos
ord res, en mettant fous vos yeux tous les motifs, qui
doivent vous y déterminer, ou pour vous prier, dans
le cas où vous ne pourriez pas prendre ce parti, de me
faire remettre promptement en France, afin que le Gou-
vernement François traite directement cette affaire avec
le Gouvernement Anglois. Il s'agit peut être de la vie
de 50,000 hommes, qui peuvent s'égorger aujourd'hui
fans aucun motif, puisque, d'après le traité folemnel-
lement fait avec les Anglois, les Ruffes et les Turcs,
tout êtoit terminé,

Je n'ai pas de Pouvoirs ad hoc, pour la démarche que je fais auprès de vous, Mylord; il n'en étoit pas befoin pour réclamer une chofe, qui feroit de droit entre les nations les moins civilifées; elle me paroiffoit fi jufte et fi fimple, elle étoit d'ailleurs fi urgente, que je n'ai pas cru devoit attendre les ordres du Général Kleber, qui, j'en etois fir, ne voudroit pas confentir à ce qu'il fut apporté la moindre modification au traité, quoique fa fidélité à l'exécuter eût rendu fa pofition beaucoup moins avantageufe. Au moment, où nous conclumes la convention à El Arith, fous la fimple garantie de fa loyauté Angloife, nous étions loin de prévoir, que les obftacles viendroient de cette même puiffance, la plus libérale de celles avec lesquelles nous traitions. Au refte, Mylord, je ne fuis pas militaires toutes mes fontions font terminées. Deux ans de fatigue et de maladie m'ont rendu indispenfable mon retour dans mon pays. Je n'afpire plus qu'à m'y repofer auprès de ma femme et de mes enfans; heureux, fi je puis porter aux familles des François, que j'ai laiffés en Egypte, la Nouvelle, que vous avez fait ceffer les derniers obftacles, qui s'oppofoient à leur retour.

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J'ai l'honneur d'être avec la plus grande confi. dération.

Mylord, Votre très-humble Serviteur.

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A laquelle celui-ci fit la réponse suivante en date du 23 Avril.

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1800

Réponse

1800 Réponse de l'Amiral Keith au Citoyen Pouffelgue.

93 Auril.

Lettre de

(Nouv. polit. 1800. Nr.66. fuppl.)

A bord du Minotaure devant Gen 'le 23 Avril 1800.

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Monfieur! J'ai reçu la lettre, que vous m'avez fait M. Keith 1'honneur de m'écrire aujourd'hui. Je dois vous infor PoufJulgu mer, que je n'ai jamais donné aucun ordre, ni autori fation, en oppofition à la convention paffée entre le Grand. Vifir et le Général Kleber, n'ayant jamais reçu à cet égard d'inftruction des Miniftres du Roi D'après cela j'ai pensé, que Sa Majefté ne devoit prendre aucune part à cette affaire: Mais, depuis que le traité a été conclu, Sa Majefté voulant montrer à fes alliés les égards qu'elle a pour eux, j'ai reçu des inftructions, qui ac cordent le pallage aux troupes françoifes; et je n'ai pas perdu un inftant, pour envoyer en Egypte l'ordre de les laiffer retourner en France fans les troubler dans leur Voyage, Cependant, j'ai cru de mon devoir, envers le Roi, et ceux de fes alliés dont les états fe trouvent dans les mers où ces troupes doivent paffer, de demandet, qu'elles ne reviennent pas en un feul corps, ni fur des vaiffeaux de guerre ou armés en guerre. J'ai demandé auffi, que les vaiffeaux de cartel ne portaffent pas de marchandifes; ce qui eft contraire aux loix des nations. J'ai auffi demandé au Général Kleber fa parole d'honneur, que ni lui ni font armée ne commettroient aucune hofti lité envers les puiflances co alifées; et je ne doute pas que le Général Kleber ne trouve ces conditions parfai tement raisonnables. Le Capitaine Hay a reçu mes ordres. pour Taiffer retourner en France avec l'Ad judant Général Cambis, auffi tôt fon arrivée à Livorne, Je fuis, Monfieur, Votre Serviteur

Signé :

14.

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KEITH.

Mais à cette époque les hoftilités avaient déjà recom mencées depuis long-tems en Egypte. Dès que le Gentral Kleber eut reçu la lettre de Mylord Keith du 8 Janv. qui lui fut remife au commencement de Mars et qu'à cette même époque on eut des nouvelles en Egypte de la revo lution du 18 Brumaire qui avait mis Bonaparte à la téte du Gouvernement il publia le 17 Mars 1800 la fuivante,

Pro

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Proclamation.

dabcolla gAu Quartier Général du Caire le 27 Ventôse
(17 Mare) an 8 de la Rép. Françaife. 1,

Kleber

1800

17 Mars.

mation du Kleber

Le Général en Chef Kleber à l'armée. Soldats! Voici la lettre qui vient de m'être adreffée Procla par le Commandant en Chef de la Flotte Anglaife dans la mediterranée (ici la lettre de M. Keith du 8 Janv. eft inférée). Soldats, nous fçaurons repondre à une telle infolence par des victoires. Préparès vous à combattre. "

Signé:

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KLEBER,

Et fit recommencer les hoftilités à l'improvifte dès· le 20 Mars. Le fuccès des Armes Françaifes en: Egypte joints & Packagnement que l'assassinat du Général Kleber, furvenu le 14 Juin, fit naitre auprés de l'Armée Fran yaife devinrent de nouveaux empêchemens à l'execution de la Convention d'El-Alrifch lors même que les inftrullions ultérieures de l'Angleterre étaient parvenues à Sir Sidney Smith et lui permettaient de fatisfaire aux engagemens du 24 Janvier, ainsi qu'il l'offrit dans fa lettre au Gé néral Kleber en date du 8 Juin 1800.

Le Général Menou, qui avait fuccédé à Kleber dans le commandement de l'Armée, y'repondit par une lettre du 20 Juin de la faivante teneur.

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F. Menou, Général en Chef, à Sir Sidney Smith, so yum. Commandant le Vaiffeau de Sa Majestb Britan nique le Tigre.

(Nouv. polit. 1800. Nr. 71.)

Au Quartier › Général au Caire,
le 1 Melider (17 Juin).

J'ai reçu', Monfieur, la lettre, que vous m'ayez fait Lettre de l'honneur de m'écrire, en date du 9. Juin, à bord du Menou d S.Sidney Tigre devant Rhodes. L'horrible Affaffinat, commis fur Smith. Ja perfonne du Général en Chef Kleber, ayant privé Armée Françoise de fon Chef, j'en ai pris le Com mandement,b,c)

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