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CONVENTIONS, ETC.,

CONCERNANT

LA POLOGNE.

Traité d'alliance entre la Russie et la Prusse, sous Pierre III et Frédéric II, conclu le 8 juin 1762 et renouvelé en partie en 1764, sous Catherine II.

Articles secrets et séparés relatifs à la Pologne1.

Articles secrets.

2o Le duché de Courlande doit être maintenu dans ses droits et priviléges. Mais comme sous le duc de Saxe, Charles, ces libertés et ces droits n'étaient pas assurés, et que par cette raison le duc Ernest, Jean de Biren est rentré dans ses anciens droits; mais que celui-ci par reconnaissance des grâces qu'il a reçues de S. M. l'empereur de Russie, veut céder la Courlande au duc Georges-Louis de Holstein-Gottorp et à ses descendants LL. MM. l'empereur de Russie et le roi de Prusse se proposent de favoriser cette transaction par tous les moyens, et Biren rentrera en possession de la seigneurie de Wartenberg, qu'il avait précédemment acquise.

3o Comme l'intérêt de S. M. Impériale de toutes les Russies et de S. M. le roi de Prusse exige qu'on porte un soin attentif à ce que la République de Pologne soit maintenue dans son droit de libre élection, et qu'il ne soit permis ni concédé à personne d'en faire un royaume héréditaire, ou bien même de s'ériger en prince souverain, LL. MM. l'empereur de toutes les Russies et le roi de Prusse se sont promis mutuellement et se sont engagés de la manière la plus solennelle à ce que, dans

1. Archives de Prusse.

tous les cas et dans toutes les circonstances, si quelqu'un et que ce soit voulait entreprendre de dépouiller la République Pologne de son droit de libre élection, ou d'en faire un roya héréditaire, ou de s'ériger soi-même en souverain, LL. MM Russie et de Prusse ne le permettront pas; mais qu'au o traire elles écarteront, repousseront et mettront à néant toutes manières et par tous les moyens, des projets si injuste si dangereux aux puissances voisines, en se concertant mut lement, en réunissant leurs forces et même en ayant rec aux armes, si les circonstances l'exigeaient. De plus, les d puissances s'uniront pour faire tomber le choix sur un P après la mort du roi actuel Auguste III, et elles se concerte sur le choix du candidat le plus convenable.

Articles séparés.

2o S. M. Impériale de Russie et S. M. le roi de Pr voyant avec beaucoup de chagrin la dure oppression laquelle vivent, depuis bien des années, leurs corelig naires de Pologne et de Lithuanie, se sont réunies et alliées protéger de leur mieux tous les habitants de Pologne et du gr duché de Litvanie, qui professent les religions grecque, r mée et luthérienne, et qui y sont connus sous le nom de dents, et veulent faire tous leurs efforts pour obtenir du R de la République de Pologne, par des représentations fort amicales, que ces mêmes dissidents soient réintégrés dans priviléges, libertés, droits et prérogatives qui leur avaien accordés et concédés par le passé, tant dans les affaires ecclé tiques que civiles, et qui, après avoir subi de grandes res tions, leur ont été totalement enlevés de la manière la injuste. Mais s'ils ne pouvaient pas présentement recouvre tièrement leurs avantages, qu'ils puissent au moins, tou jusqu'à ce que des temps et des conjonctures plus favorab présentent, être maintenus, à l'égard de tous ces points, l'état où ils se trouvent aujourd'hui.

Les articles ci-dessus auront la même force et vigueu s'ils étaient insérés mots pour mots dans le traité pri signé aujourd'hui. Michel Vorontzoff. Bernard de

Instructions secrètes et vraies de Catherine II données à ses ambassadeurs à Varsovie, comte Keyserling et prince Repnine, sur la conduite qu'ils doivent suivre afin de perpétuer l'anarchie en Pologne, de viser à son partage et leur recommandant l'élection de Stanislas-Auguste Poniatowski, comme homme dévoué à la Russie.

Saint-Pétersbourg, 26 octobre-6 novembre 17631.

L'interrègne en Pologne et l'élection d'un nouveau roi est l'événement le plus important pour l'intérêt réel de notre empire, il touche à l'intégrité de nos frontières et aux profits spéciaux qui résultent de notre influence directe dans le système politique de toute l'Europe.

En vous confiant conjointement les intérêts de notre empire, nous avons voulu, autant qu'il est possible, parer à tous les événements; en faisant pencher la balance de notre côté, de nos relations et de nos affaires publiques, nous voulons, à grands pas, hâter leur réalisation. Vous agirez mutuellement avec toute franchise; vous mettrez de côté les personnalités. C'est le seul moyen de nous donner une nouvelle preuve de tout votre zèle, de toute votre fidélité et de vos soins incessants à défendre nos intérêts.

Ils sont de la plus haute importance.

Il nous a donc plu, dans cet écrit, de vous manifester notre opinion et de tracer le tableau de nos desseins, en tant que les circonstances actuelles l'exigent.

Vous n'ignorez pas que, malgré une si grande et si longue influence de la Russie dans le gouvernement polonais, nos prédécesseurs n'ont pas réussi à obtenir de cette république la confirmation du titre impérial. Il faut donc l'obtenir à présent, tant pour la dignité de notre couronne que pour notre propre honneur. Ceci importe d'autant plus, qu'en montant au trône nous avons attaché ce titre à notre couronne et à nos États.

Je regarde comme l'article le plus important de notre gloire, la reconnaissance solennelle du duc de Courlande et de Semigalle, et sa confirmation dans toutes ses possessions. Son retour à ces duchés s'attache aux conditions du maintien des droits et

1. Archives de l'ambassade russe à Varsovie, découvertes en 1794.

des prérogatives de la République, et par conséquent à la rantie que nous avons offerte. Outre cela, l'intérêt direct de n empire exige que nous ayons dans ces possessions voisine: duc qui n'aurait aucun rapport direct avec les rois de Polo et qu'il dût toute obligation à nous seule.

Vous savez aussi combien le traité de paix de 1686, co entre notre empire et la Pologne, est peu observé et respec à combien de tracasseries il nous expose. Tous les diocèses sujets polonais professant notre religion sont opprimés, au pris de ce traité, mais la plupart d'eux ont été incorporés a grec-uni, ce qui reste en Russie Blanche avec ses églises e couvents éprouve des désagréments de la part du clergé ca lique romain et de la noblesse de ces contrées-là. Nos fronti de ce côté, ne sont pas non plus bien déterminées et toute représentations là-dessus n'ont abouti à rien.

A la suite du cadastre fait de notre côté en 1753, il ré que les Polonais possèdent 988 verstes carrés de notre terri c'est-à-dire qu'en vertu du traité et d'autres preuves, il a tient à nos sujets. Onze bourgs et les villages situés aux rons de Kiiow et dont la délimitation a été remise à plus lors de la conclusion de la paix, se trouvent peuplés ave sujets transfuges. Ces transfuges, reçus et protégés par la gne, sont donc en contravention au traité de paix et ils con tent des dégâts et des assassinats dans les pays frontièr notre empire.

Nous ne pouvons attribuer les violences exercées sur nos et les infractions portées à l'intégrité de nos frontières, système politique indéterminé qui existait avec les autres sances étrangères. Le dernier roi de Pologne, électeur de en faisait partie. Il paraît qu'alors notre politique devait une ligne double, c'est-à-dire, qu'il fallait avoir égard à simple liaison avec la République de Pologne et aux in séparés du roi de Pologne qui, à titre d'électeur de Saxe ses intérêts héréditaires à ceux du trône électif. Nous étion forcée de témoigner notre affection au roi de Pologne et mettre nos propres intérêts avec la république aux événe ultérieurs.

Cette expérience, confirmée par les événements, nou

gère la maxime politique suivante, que la Russie atteindra plus facilement son but lorsqu'elle aura affaire avec la Pologne elle-même, et elle y arrivera soit au moyen de démarches amicales, soit par la force.

A ces considérations, qui s'appliquent particulièrement à notre empire, s'en ajoute une autre : c'est qu'il est d'un intérêt général, le premier et le plus important pour toutes les puissances voisines, que l'élection en Pologne ne se change pas en hérédité, car ce premier pas serait le plus prompt à amener toutes les autres réformes nuisibles à nos intérêts.

Ce qu'un étranger, élu roi de Pologne et ayant ses États héréditaires et ses revenus, peut entreprendre, tout le monde le sait, depuis les dernières années du règne d'Auguste II. Si Auguste III, qui vient de mourir, n'a rien fait, c'est que son caractère était indolent et que son premier ministre a été inconstant, prodigue et occupé de basses intrigues; il est vrai aussi que les événements tournaient toujours à son détriment. D'ailleurs, le temps lui manquait pour arriver à quelque bon résultat. Si on laissait l'élection dans la même famille, elle dégénérerait bientôt en véritable hérédité. La République de Pologne n'a pas assez de forces intérieures pour qu'elle puisse s'opposer à ce danger ou arrêter les violences qui pourraient être portées à ses lois et constitutions; elle ne peut pas être comparée avec la Confédération germanique. A la suite de toutes ces considérations, à cause de notre position et de notre voisinage, nous devons porter toute notre attention à ce que la forme actuelle du gouvernement polonais soit maintenue intégralement, qu'on ne change point la loi de l'unanimité dans les Diètes, que la force armée ne soit jamais augmentée; en cela se repose la base principale des profits de notre empire, c'est par là que nous influerons directement sur la politique européenne.

Après avoir donc approfondi tous les motifs et sans avoir égard à toutes les éventualités possibles, il est probable, il est indispensable que nous portions sur le trône de Pologne un Piast à notre convenance, utile à nos intérêts réels, en un mot, un homme qui ne dût son élévation qu'à nous seule. Nous trouvons dans la personne du comte Poniatowski, panetier de Lithuanie, toutes les conditions nécessaires à notre convenance

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