Sidor som bilder
PDF
ePub

férentes classes de la société. Enfin la partie littéraire nous fait connaître pour la première fois, par des traductions, des extraits ou des analyses, les monumens les plus curieux de cette littérature rabbinique qui, jusqu'ici, nous était à peine connue de nom, et que l'on peut cependant considérer comme un intermédiaire important entre les littératures et les philosophies anciennes et celle des temps modernes, littérature qui porte à la fois l'empreinte de l'Orient d'où elle est originaire, de l'Occident où elle a fleuri, et aussi du caractère du peuple qui l'a cultivée et des nations au milieu desquelles ce peuple a successivement existé. La métaphysique de Maimonide, les élégies de Scidalevit, l'éloquence de Bedrachi, la morale de Bechai, la philosophie d'Albot, les réflexions ingénieuses d'Aben Edra, la théologie de Menarhnanide, les dissertations grammaticales de Jarhi et de Kimchai, augmentent tour à tour le vif intérêt qui existe dans l'ouvrage de M. Beugnot; l'on y trouve aussi plusieurs des plus beaux passages de la traduction de l'Appréciation du monde de Bédrachi, qui florissait au XIII. siècle, traduction donnée il y a quinze ans par M. Michel Berr; M. Arthur Beugnot n'oublie pas non plus de rappeler ce dont il est redevable à l'érudition, à la philanthropie et à l'obligeance de cet écrivain israélite et l'un de nos collaborateurs, et la justice qu'il lui rend sera approuvée par tous les amis des lettres et de l'humanité. Ainsi l'ouvrage de M. Beugnot prendra une place distinguée dans la bibliothèque de tous les amateurs de l'histoire et de la philologie. C.

207. SUR LES BOHÉMIENS. (Archiv. für Gesch. Stat. septembre 1823, p. 589.)

Il a été présenté à la société de Calcutta dans sa séance du 29 août 1822, un essai du major J. Staples Harriot, sur les Bohémiens. On a joint à ce mémoire un dictionnaire du dialecte des Bohémiens, comparé à l'indou, au persan et au sanscrit. L'auteur pense que les Bohémiens n'ont paru en Europe que vers l'an 1400. En Perse on les nomme Kauly, et l'on présume qu'ils viennent de Kabul. La même race porte, dans l'Inde, le nom de Nath. Dans le Khorasan, où les Bohémiens sont très-nombreux, on les distingue sous le nom de Karachmar. On croit généralement en Perse que cette race vagabonde descend de 4000 musiciens de la caste des Lalys, qui furent conduits de l'Inde dans la Perse par le roi Sassanide Bahram-gour, dont le

règne finit dans le 5°. siècle. Dans l'Abderbaidjan les Bohémiens sont appelés indifféremment Laly et Kauly. On trouve une race, dans le Beloutchistan, sur les bords de l'Indus, qui ressemble aux Bohémiens par sa manière de vivre, et qui s'appelle Lourly. Il est évident que ce nom est corrompu de Laly. A Baroda, dans le Gezarate, on rencontre trois castes de Bohémiens appelées Kolati, Kandjave' et Nath. Elles ignorent le pays d'où sont venus leurs aïeux (1).

208. EUNAPII SARDIANI VITAS SOPHISTARUM, et fragmenta historiarum recensuit.notisque illustravit D. F. BoisSONADE; accedit annotatio dan. Wyttenbachii. To. 1 et 2. Amstel.; 1822; Den Heugst.

Cette publication, à Amsterdam, du travail d'un illustre philologue français, fait honneur à la littérature hollandaise, qui s'enrichit souvent des meilleures productions des érudits, des savans et des littérateurs étrangers. (Revue encycl.; avril 1822; p. 143.)

209. NOTICE SUR JUSTINIEN. M. J. S. Vater, professeur à Halle, vient de présenter, au moyen de l'étude des langues, des idées nouvelles sur la véritable patrie et les véritables noms de l'empereur Justinien-le-Grand et de ses parens. Selon ce savant, l'empereur étant Serbien ou Servien, son nom de Justinien n'est que la traduction de son nom serbien qui était Oupravda ; Pravda, Ouprava, qui signifient le droit, la justice, et leur structure est très-différente de Aufrecht, Upright, que Ludewig et Gibbon avaient proposé. Le père de Justinien s'appelait Istok, puis σa66árn, Sabbatius, et sa mère ßıyλɛviča Bigleniza, puis Vigilantia. (Voy. Ludewig Vita Justiniani et Theod.) Istok (de vstayou, je me lève), signifie le lever (du soleil), la résurrection, et s'accorde ainsi avec le sabbat des chrétiens : Bigleniza appartient à vugléduvanie qui signifie l'action de guetter, et a été exprimé à la cour par Vigilantia, dont le sens et le son répondent parfaitement à Bigleniza, quoique la structure diffère entièrement. A. B.

210. UNTERSUCHUNGEN ÜBER AMERIKA'S BEVÖLKERUNG AUS DEM alten KontineNTE. Recherches sur la population de l'Amé

(1) La comparaison la plus complète de la langue des Bouémiens avec d'autres dialectes indo-germaniques a été faite par M. Fréd. Adelung à St.Pétersbourg, et se trouve dans le supplément du Mithridates, im primé à Berlin en 1817.

KL.

Y

J. S. VATER, 1 vol. de 200 p.

rique par l'ancien continent; par

Leipzig; 1810; Vogel.

Ces recherches, dédiées à M. le baron A. de Humboldt, traitent: 1o, de la population de l'Amérique, et on y expose toutes les opinions connues à ce sujet; 2°. des caractères physiques des Américains; 3°. de leurs anciens monumens; 4°. de leurs dialectes, comparés aux dialectes de l'Asie et des îles du Sud, de l'Afrique et de l'Europe, et entre eux-mêmes.

En résultat, M. Vater croit que l'Amérique a été peuplée par des tribus parties de l'est de l'Asie, et il espère (p. 211) avoir ajouté quelques matériaux à ceux qu'on recueille, dans les restes des peuplades dispersées, pour reconstituer l'ensemble du genre humain. A. B.

[ocr errors]

MÉLANGES.

211. Société de littérature Scandinave.-Séances des 26 mars et 16 avril 1823.-M. le prof. Nyerup lit un mémoire sur les procédés mis en usage par les sorciers du nord. M. le pasteur Bastholm de Scagelsen, communique aussi des remarques sur les antiquités égyptiennes. Du 21 mai. Le prof. Ramus lit un rapport sur une collection de monnaies anciennes, trouvée en Seelande pendant l'été de 1822. Du 29 octobre. Le lecteur Bredsdorff communique un mémoire tendant â expliquer les passagès de Ptolémée relatifs au pays du nord. Du 19 novembre. La Société entend une lecture d'une dissertation du professeur F. Mæller sur la Polingénésie des peuples, particulièrement des Grecs. 212. RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DANOISE DES SCIENCES, depuis mai 1822 jusqu'en mai 1823. Classe de philosophie et d'histoire. (Oversigt over det K. D. Videnskabs selsk. forhandlinger, p. 21 et 24.)

Le conseiller de conférences, chevalier Schlegel, qui avait l'année dernière soumis à la Société la première partie d'une suite de recherches sur les anciennes coutumes législatives des Danois, les a continuées cette année. Il entreprend de prouver que les plus anciens recueils de lois écrites doivent être considérés non comme émanés du pouvoir suprême, mais comme des collections de conventions particulières du peuple, ou de pactes (leges pactica). Dans le temps même où un pouvoir législatif se forma, le peuple danois ne renonça point à son ancienne liberté

1

3

de se donner de nouvelles lois, ni même d'abolir des lois émanées du pouvoir suprême lorsquelles ne s'accordaient pas avec les usages et coutumes de la nation. L'auteur en cite des exemples. Le code dit Vitherlag, le plus ancien des codes écrits du Danemarck, n'est selon lui qu'un pacte de fédération à l'observation duquel le roi même, chef de la fédération, était tenu. Ce qu'on appelle codes de Scanie et de Séelande, n'est autre chose, dit M. Schlegel, que des collections particulières de coutumes usitées dans ces provinces, entremêlées d'anciennes ordonnances des rois, dont on ne cite ni les noms ni les règnes. Dans les affaires ecclésiastiques le peuple danois conserva la même liberté que dans le civil, et tandis que tout le reste de l'Europe chrétienne, dit M. Schlegel, gémissait sous le joug du clergé, les Danois faisaient des pactes avec le leur. C'est ainsi qu'il ne voit en grande partie dans ce qu'on appelle le droit ecclésiastique de Scanie, qu'une capitulation entre l'archevêque Eskild et la commune. Il est certain que sous le règne du roi Christophe Ier., l'archevêque Jacob Erlandsen fit de grands efforts pour renverser ce droit comme étant contraire au droit canonique, mais qu'il ne put vaincre la résistance de la nation; moyennant quelques modifications ce droit avait été introduit dans tout le royaume. M. Schlegel prouve également que plusieurs des codes municipaux des villes de commerce ne sont point émanés des rois de Danemarck; les lois municipales de Slesvig, Roeskild, Lund, Ribe ont toutes été faites par ces villes mêmes. La plus ancienne loi municipale de Copenhague est une convention entre l'évêque et les bourgeois. Ce droit de se gouverner appartenait tant aux villes qui dépendaient immédiatement des rois qu'aux autres, et il comprenait la faculté d'adopter des normes pratiquées ailleurs. C'est ainsi que le droit de Lubeck fut introduit dans quelques villes de commerce du Jutland méridional, tandis que plusieurs villes du nord du Jutland prirent le droit de Slesvig. La Fionie se gouverna d'après le droit de Ribe, la Sélande et les îles voisines d'après celui de Roeskild, la Scanie d'après le droit de Lund. Erik Glipping fut le premier roi de Danemarck qui donna des lois municipales universelles; cependant il laissa aux villes de commerce la faculté de les adopter ou non; aussi la plupart ne les admirent que comme un droit subsidiaire. Jusqu'à Chrétien III, on voit, dans l'histoire, des rois de Danemarck apposer leur approbation à des codes municipaux de plusieurs villes.

1

L'évêque Munter a soumis à la Société le dessin d'une trèsancienne médaille phénicienne en argent, trouvée dans les environs de Citium, en Chypre, et publiée dans la deuxième partie du tome i des voyages de Clarke. Cette médaille, qui paraît être du poids d'un tétradrachme grec, représente d'un côté un belier agenouillé, et sur le revers une couronne de perles, avec quelques caractères phéniciens. Le belier et la haute antiquité de la médaille font présumer à M. Munter que c'est la monnaie désignée sous le nom de kézitha, chez Moïse, liv. 33, chap. 19; Josué, 24, 32; et Job 42, 11; et qui, selon le témoignage du rabbin Akiba, était encore en circulation, sous le même nom, au premier siècle de notre ère,

Le professeur P.-E. Muller a soumis à la Société un mémoire étendu sur les sources où Saxo, le grammairien, a puisé lès matériaux des neuf premiers livres de son histoire, et sur la confiance que mérite cette partie de son ouvrage, qui s'étend depuis le roi Dan jusqu'à Gorm le Vieux. Saxo n'y a consulté que peu d'écrivains étrangers; il a sans doute connu 3 sagas ou traditions islandaises écrites, l'une sur Hamleth, l'autre sur Frode le Pacifique, et la troisième sur Regnar Lodbrok; ainsi que quelques traditions orales isolées de l'Islandais Arnold, et quelques généalogies écrites des rois de Danemarck; mais ses principaux matériaux ont été les vieux chants et les traditions populaires des Danois. Vers la fin, il a mêlé des traditions anciennes et modernes, mythologiques et païennes, danoises et étrangères. Saxo a, selon M. Muller, tiré de ces matériaux tout le parti dont était capable un clerc de son temps.

Le professeur J. Möller a lu une dissertation sur l'intervention du roi de Danemarck, Frédéric II, dans les querelles de religion de l'étranger, dissertation que l'auteur a fait précéder d'une introduction sur la nature de ces querelles. Son travail a été occasioné par la publication de quelques lettres inédites, qui ont été écrites par le roi Frédéric II, par Henri de Navarre, depuis Renri IV, et par les princes protestans. On voit, par ces lettres, que dès l'an 1578 Henri de Navarre s'adressa au roi de Danemarck pour demander ses bons offices auprès de l'électeur de Saxe en faveur des réformés, et que Frédéric II chercha en effet à détourner l'électeur du projet d'introduire la formule de concordance, et de condamner les religionnaires; comme il résulte d'autres actes officiels, que le roi de Danemarck employa tout son crédit pour

« FöregåendeFortsätt »