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{ Académie des inscriptions et belles-lettres ); 3 vol. in-8. Paris; 1824; Merlin.

Nous rendrons compte, dans le prochain cahier, de cet ouvrage remarquable par l'étendue des recherches, et que le suffrage de l'Académie recommande d'avance à l'attention du monde savant.

ARCHEOLOGIE, NUMISMATIQUE.

320. Lezioni elEMENTARI DI ARCHEOLOGIA. Leçons élémentaires d'Archéologie, professées à l'université de Pérouse, par J. B. VERMIGLIOLI. 2 vol. in-8°. Pérouse; 1822; Baduel. (Suprà, Janvier, n°. 22.)

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Cet ouvrage, d'après l'analyse insérée dans le Giornale dell' Italiana Letteratura, et que nous avons soigneusement parcourue, nous paraît très-intéressant et même nécessaire aux archéologues, aux numismatistes et à tous les amateurs de l'antiquité. Le premier volume contient XIX leçons, dont chacune est d'un intérêt particulier, et M. Vermiglioli n'a pas négligé, dans ses travaux et dans ses recherches, de mettre son sujet à la portée de tous les lecteurs. Le 2o. volume est composé de XIV leçons. Dans le premier M. Vermiglioli s'occupe de l'archéologie en général, et il la divise en littéraire et artistique; il en forme trois classes l'égyptienne, la grecque et l'étrusque. Dans le second volume il traite de la numismatique, en indique toutes les parties, et nous fait connaître ses époques classiques, son origine, ses progrès et sa décadence. Il serait impossible de donner ici des détails plus étendus sur l'ouvrage de M. Vermiglioli, et nous finirons en répétant ici l'éloge qu'on lui accorde dans l'analyse précitée : « Vir est optimus, et inter sæculi ornamenta numerandus; colit studia; studiosos amal, fovet, provehit.» ( Giorn. dell' Ital. Letter., tome LVIII, janv. et fév. 1823, p. 3.) MOSCATI. 321. SUR UNE COUDÉE ÉGYPTIENNE EN MARBRE, de la collection de M. Nizzoli, chancelier du consulat d'Autriche en Égypte. (Biblioteca Italiana, cahier de janvier et février 1824, p. 45.) M. Nizzoli a fait transporter à Florence une collection de 1400 morceaux antiques qu'il a recueillis en Égypte. Dans le nombre se trouve une coudée en marbre dont la figure est jointe à la des

cription qu'en donnent les rédacteurs de la Bibliothéque italienne. Cette coudée se compose de 6 palmes ou 24 doigts. Celle que M. Jomard a fait connaître en 1822, d'après un dessin de M. Drovetti, a un palme ou 4 doigts de plus. Des inscriptions en hiéroglyphes sont gravécs sur les deux, ainsi que des divisions, dont quelquefois des chiffres hiéroglyphiques indiquent la nature et la valeur. Très-récemment, un fragment d'une troisième coudée a été acquis à Paris pour le cabinet du roi. Les observations suivantes sur ces trois monumens comparés, nous dispensent d'entrer ici dans plus de détails sur l'intéressant mémoire inséré dans la Bibliothéque italienne.

322. OBSERVATIONS SUR LES COUDÉES ÉGYPTIENNES découvertes dans les ruines de Memphis.

La comparaison attentive de plusieurs monumens de même espèce, lorsque leur explication ne ressort pas d'abord de l'étude isolée d'un seul d'entre eux, est le moyen le plus sûr de parvenir à en apprécier complétement le mérite. Les coudées égyptiennes découvertes dans les ruines de Memphis offrent un nouvel exemple de la certitude qui résulte de ce procédé de la critique archéographique, et c'est en l'employant que j'ai pu espérer d'ajouter quelques données positives de plus à l'interprétation de ces curieux monumens, de rectifier même la plupart des opinions qu'ils ont fait naître ; et en cela je reconnais n'avoir d'autre avantage que celui d'arriver après les autres, et de pouvoir comparer plusieurs des monumens de ce genre. Il existe aujourd'hui trois de ces coudées : c'est leur rapprochement qui éclaircira certains doutes qu'une seule n'était propre qu'à faire naître; et je le fais remarquer, parce qu'il m'a toujours paru d'une rigoureuse équité, dans la critique des opinions des autres, de ne pas affecter plus de savoir parce qu'on a pu consulter plus de matériaux; il faut en ceci faire la part et du hasard et du temps.

La première de ces coudées fait partie de la collection d'antiquités égyptiennes formée par M. Drovetti, consul général de France à Alexandrie, achetée récemment par S. M. le roi de Sardaigne, et transportée à Turin.

La seconde coudée est dans la collection que M. Nizzoli, chancelier du consulat d'Autriche en Égypte, a envoyée à Florence. La troisième, qui n'est qu'un fragment, a été rapportée d'É

gypte par M. Raffaelli, à qui j'en dois la communication, et a été achetée depuis pour le cabinet du roi.

La coudée Drovetti, de bois dit de Méroé, a été publiée en 1822 par M. Jomard, sous le titre d'Etalon métrique, et d'après un dessin que le possesseur lui en avait adressé. Un extrait de ce

mémoire a été inséré au Journal des Savans du mois de novembre de la même année, et M. Gossellin en a fait l'objet de quelques observations, consignées dans le cahier suivant du même journal.

Le recueil publié à Milan sous le titre de Biblioteca italiana, contient, dans le volume des mois de janvier et février 1824, publié au mois de mars dernier, une dissertation anonyme sur la coudée Nizzoli, qui est, dit-on, en marbre très-friable, et dont l'auteur de l'article s'est procuré un dessin.

Enfin, le fragment nouvellement acquis pour le cabinet du roi est en schiste et est encore inédit. J'en donne la figure exacte sur la planche ci-jointe, dessinée par M. L. J. J. Dubois.

Ces coudées ont la forme d'une règle plate et épaisse. La coudée Drovetti est couverte de divisions, de chiffres, d'hieroglyphes, sur le plat supérieur et sur les deux tranches; le revers est vide. La coudée Nizzoli, au contraire, porte sur le plat, sur le revers et les deux tranches, des chiffres, des divisions et des légendes hiéroglyphiques. Enfin, le fragment du cabinet du roi porte aussi des signes et des divisions sur ses quatre faces.

Les deux coudées Drovetti et Nizzoli sont entières, tous les fragmens qui composent la seconde ayant été heureusement réunis; mais la première est plus longue d'un sixième que la seconde : ainsi, la dernière se compose de six palmes, et l'autre de sept. Cette différence méritera une attention particulière; et, pour des motifs que le but de nos observations fera comprendre facilement, nous devons nous occuper d'abord de la coudée Nizzoli, la plus courte des deux, et la gravure publiée en Italie donnant la figure complète de toutes ses parties.

Si l'on place cette coudée transversalement, de manière que l'on ait devant soi la tranche qui porte de très-petites divisions verticales ( C de notre planche), on reconnaît sur le plat (B) des lignes tracées dans le sens de sa largeur, qui forment des divisions à peu près égales. Vingt-quatre de ces divisions remplissent exactement la longueur de la mesure : ce sont 24 doigts formant 6

palmes; c'est aussi la coudée égyptienne connue de toute l'antiquité.

Les signes hieroglyphiques tracés sur le plat de la mesure sont tous tournés vers la gauche, et annoncent que les grandes divisions de l'instrument commencent du même côté, c'est-à-dire, de gauche à droite. Son premier palme, celui de gauche, renferme un groupe de signes hieroglyphiques (Voyez notre planche, N). L'un d'eux est un bras plié depuis le coude, avec la main étendue : c'est le signe figuratif de la coudée même; les trois autres signes forment un groupe très-fréquent sur les monumens et représentant les trois lettres S, T, N, qui donnent le mot copte SOUTEN, roi, royal, régner (1). Cette inscription hiéroglyphique signifie donc coudée royale, qualifie positivement l'instrument sur lequel elle est gravée, et s'accorde ainsi avec tous les témoi gnages de l'antiquité, qui donnent à la coudée égyptienne 6 palmes de 4 doigts chacun, et telle que la présente l'instrument que nous expliquons. Nous ignorons si la coudée Drovetti porte cette même indication: ses inscriptions hiéroglyphiques n'ont pas été figurées sur la gravure qu'on a publiée, et l'on doit d'autant plus le regretter que cette coudée Drovetti ayant un palme de plus que celle-ci, il serait intéressant d'apprendre si, malgré cette différence d'un sixième, la première était aussi qualifiée de coudée royale: ce serait même là peut-être un des moyens d'expliquer cette différence de longueur entre les deux mesures.

Les deux coudées Nizzoli et Drovetti ont de commun une subdivision du doigt en fractions qui diminuent depuis la moitié du doigt jusqu'à sa seizième partie. On les voit sur les deux coudées et sur le fragment du cabinet du roi (C), également tracées sur la tranche antérieure de la mesure. Les lignes qui marquent les palmes, les demi-palmes et les doigts sur le plat de la mesure se prolongeant sur cette tranche; la valeur de chacune de ces subdivisions est écrite en chiffres hiéroglyphiques sur le bord même du plat de la mesure, dans l'espace assigné à chaque doigt. La plus petite subdivision, en commençant par la gauche, est marquée du nombre 16, la suivante du nombre 15, et ainsi de suite jusqu'à la dernière ou dernier doigt à droite, divisé en deux par une ligne, et surmonté d'un signe qu'on a jusqu'ici considéré comme nu

(1) Champollion le jeune, Système hieroglyphique, tableau général, ¤; 267, et page 31 de l'explication des planches.

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mérique. Ainsi ces subdivisions sont inscrites sur 15 des doigts de ces coudées, et néanmoins la dernière de ces subdivisions est chiffrée 16. On a cru que cette disposition résultait de quelque irrégularité dans la manière dont procèdent les divisions, et aussi qu'elle provenait ou d'une erreur dans le tracé, ou d'une négligence dans le dessin. Les deux coudées et le fragment étant identiques sur ce point, le seraient ainsi sur cette erreur; mais on est bientôt convaincu qu'il n'y a aucune irrégularité dans le tracé de ces subdivisions, et que tout y est dans un ordre trèsexact, en reconnaissant la valeur de ce signe supposé numérique, et placé au-dessus de la dernière division à droite; car ce n'est qu'en prenant pour le chiffre 2 ce signe figuré par deux horizontales que joint une oblique, un trapèze ouvert, qu'on a soupçonné cette irrégularité dans ces subdivisions. Ce signe n'est au contraire que l'hiéroglyphe phonétique M, déjà connu par l'alphabet des hieroglyphes phonétiques, publié par mon frère en 1822. Cette lettre M n'est elle-même que l'initiale ou l'abréviation du mot égyptien MÉTI on MÉTÉ, qui signifie moitié; et en effet, la première et la plus grande division d'une longueur quelconque est aussi la moitié. La mesure marque, immédiatement après, la division par tiers, la division par quart, par cinquièine, etc., jusqu'à un seizième ; tout est donc en ordre dans le tracé de la mesure, et la division du doigt, depuis un demi jusqu'à un seizième, ne devait ainsi occuper que 15 cases, l'unité de ce doigt étant partout sur la mesure.

Chacune des autres subdivisions en tiers, en quart, en cinquième, etc., jusqu'à la division en seizième de l'unité ou du doigt, est surmontée de chiffres hiéroglyphiques, et ils expriment le dénominateur de ces subdivisions. Au-dessus de tous ces dénominateurs, car il n'y a pas d'autre nom à leur donner, comme on va le voir, est placé un autre signe hiéroglyphique, de forme elliptique (1), sur lequel M. Jomard nes'est pas expliqué, et que le savant italien, en le considérant comme un synonyme de ce nœud qui, dans l'inscription de Rosette (dernière ligne), forme avec les nombres I, II, III, les mots premier, second et troisièleur attribue la propriété de transformer les nombres cardinaux en nombres ordinaux (2). Mais ce signe de l'inscription de Rosette n'a aucun rapport de forme, ni d'emploi, ni de valeur

ine,

(1) Étalon métrique, par M. Jomard, p. 5. (2) Bibliot. ital., p. 51.

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