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369. NOTICE HISTORIQUE SUR LA belle Laure.

Laure était de la famille de Noves. Pétrarque dit dans son dialogue avec saint Augustin (édit. Basil., fol. 354, 363) que son amante était moins âgée que lui seulement de quelques années. Elle se maria à l'âge de 18 ans, le 16 janvier 1325, par conséquent elle était née en 1307-1308, et 3 ou 4 années plus tard que Pétrarque. Celui-ci nous fait entendre qu'elle porta une robe verte, comme Simon de Siena l'a peinte. Dans son contrat de mariage, encore existant, elle reçoit deux habillemens, un de couleur verte, et l'autre écarlate, Pétrarque déclare qu'elle descend d'une famille noble. Son père Adalbert est nommé messire dans le contrat de mariage, et son frère Jean damoiseau. Dans une note autographe sur la première feuille de son Virgile, Pétrarque nous apprend que sa Laura mourut à Avignon, le 6 avril 1348, et qu'elle fut enterrée le même jour dans l'église des Franciscains. En 1533, on trouva dans cette église son corps avec une petite boîte dans laquelle était renfermé un sonnet italien, écrit sur parchemin. On y trouva aussi une médaille de bronze avec l'inscription M. L. M. I., et une petite figure de femme. L'antiquaire Maurice de Seve explique ces lettres initiales: Madonna Laura Morta Iace.

Laura était donc mariée: aussi Pétrarque l'appelle-t-il mulier, fœmina, donna, madonna, mais jamais virgo, puella, donzella. Après qu'elle fut morte, il célébra la victoire que Laura avait remportée sur l'amour, dans un poëme qu'il intitula le Triomphe de la chasteté. Si elle n'avait pas été mariée, il l'aurait infailliblement appelé le triomphe de la virginité. Les compagnes d'ailleurs qu'il donne dans ce poëme à Laura ont été toutes des femmes mariées : Lucrèce, Pénélope, Didon, Judith. Enfin, dans son dialogue avec saint Augustin, il dit d'elle : . Corpus ejus crebris prtbs (partubus) exhaustum, » Le plus beau monument de Laura, après les vers de son amant, ou plutôt de son admirateur (car la nature de son sentiment pour elle, et surtout de celui de Laura pour le poëte, n'est pas encore bien vérifiée), est un poëme dramatique qui a paru à Hambourg en 1806, et dont l'auteur est une dame. La superbe édition in-4. de Padoue, des Rime di F. Petrarca, offre probablement le portrait le plus fidèle de Laura. Elle est repésentée jeune, son visage formant un bel ovale, les yeux noirs et immobiles,

ses traits réguliers mais sans âme, le tout semblable à un beatë buste de marbre. Le peu que nous savons de sa vie s'accorde parfaitement avec cet extérieur. Elle était sans passion : celle de Pétrarque paraît avoir brûlé dans sa tête plutôt que dans son cœur. (Voy. aussi la Notice sur Laure, par M. Audiffret, Biogr. Univ.) GAAL.

370. L'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, d'après l'autorisation de l'empereur de Russie, a acheté le magnifique cabinet de médailles anciennes de Suchtelen. Ce cabinet consiste en plus de 11,000 articles en or, en argent et en bronze, choisis avec le soin et le goût d'un amateur éclairé. Cette acquisition est la plus importante faite par l'académie, après celle des manuscrits orientaux appartenant à M. Rousseau, consul français à Alep; collection dont l'académie est redevable à l'empereur. Une institution spéciale pour l'étude des langues orientales vient d'être ajoutée au collége des affaires étrangères. Vingt jeunes gens doivent y être admis; ils sont destinés à servir d'interprètes aux légations russes dans le Levant. (Galignani's Magaz., octob. 1823, p. 90.)

371. M. le chev. Fraehn, membre de l'académie impériale des sciences de Pétersbourg, vient de publier dans cette capitale un ouvrage très-intéressant; savoir, Les détails donnés par J. Fozlan, et autres écrivains arabes, relativement aux anciens Russes. Il a joint au texte arabe une traduction en allemand, des notes explicatives et un appendice. 1 vol. in-4.

ERRATA.

Bulletin de Février, p. 68, note (1). Cette note, qui se rapporte à l'ouvrage entier, doit être indiquée après le mot Essai du paragraphe XI.

Bulletin d'Avril, p. 201, une étude qui reste au-dessous de l'étude la plus utile, lisez : futile.

Même Bulletin, p. 203, ligne 4 du second paragraphe : Ebrook, lisez : Brook.

PARIS. IMPRIMERIE DE FAIN, RUE RACINE, N°. 4,
PLACE DE L'ODÉON.

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DES SCIENCES HISTORIQUES,

ANTIQUITÉS, PHILOLOGIE.

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PHILOLOGIE, LINGUISTIQUE, ETHNOGRAPHIE.

372. KRATKOE ISTORITCHESKOI NATCHERTANIE YAZYKOW. Courte Exposition historique des langues, contenant l'investigation de leur origine, leur extension, leurs changemens, et la manière dont elles se sont mélangées; avec quelques remarques générales sur l'art d'écrire de toutes les époques. In-12. Prix, 5 roubl. pap. Moscou, 1810.

373. UEBER SPRACHE IN RÜCKSICcht auf Geschichte der MenschHEIT. Les langues considérées sous le rapport de l'histoire de l'homme; par K. G. ANTON. In-8., de 127 p. Görlitz; 1799; Chr. Gothelf Anton.

Après avoir lu ce petit livre, on regrette qu'il ne soit pas plus grand. L'auteur pensant que tout ce que nous savons et comprenons, tout ce que nous avons et sommes, est déposé dans la langue, l'a envisagée comme une route sûre pour arriver à la connaissance de l'histoire du genre et de l'esprit humain, surtout là où l'histoire écrite nous abandonne. Il appelle la langue un don de Dieu, et non une invention de l'homme, p. 31, et il croit que les noms ont été donnés aux objets par l'homme conformément à leurs qualités éminentes, p. 12 et 13. Il distingue très-bien, p. 14, entre l'étymologie puérile, qui se contente du terme le plus voisin, et l'étymologie véritable, qui recherche le terme primitif et sa signification; et il cite un grand nombre d'essais et de thèses ridicules. Passant de là à la saine étude de la langue, il indique ses rapports intimes avec l'homme, sa condition, ses progrès, ses arts. Nous trouvons, p. 28, un passage des plus remarquables, une preuve frappante des progrès extraordinaires que la connaissance des faits et la science de la langue ont G. TOME I.

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