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Crétois, pour terminer les discordes intestines, et défendre la patrie contre les étrangers. Chap. 7, des Repas en commun ; ces repas, auxquels les femmes assistaient, avaient pour but de maintenir l'esprit d'union et d'égalité. Chap. 8, de l'Éducation; elle fut le modèle de celle de Sparte. Chap. 9, du Mariage. Chap. 10, de la Musique, et de son influence sur les Mœurs dès la plus hautè antiquité. Les Crétois se servirent à la guerre, de la lyre et de la cythare; dans la suite, le culte de Cybèle introduisit la flûte. Chapitre 11, des Esclaves Crétois. On trouve peu de renseignemens sur leur état; toujours est-il certain qu'ils étaient moins opprimés en Crète qu'à Sparte. Trois index terminent l'ouvrage. M. Neumann a fait un livre utile; néanmoins, l'existence de celui de Meursius aurait pu l'engager à tourner ses regards vers la Grèce propre, où il y a tant de villes importantes et libres qui n'ont encore été l'objet d'aucun travail. PH. GOLBÉRY. (Rev. Encyc., mai 1823, p. 366.)

60. RECHERCHES HISTORIQUes sur le luxe chez les ATHENIENS, Mémoire traduit de l'allemand de Chr. MEINERS; par C. S. T.;: suivi du Traité du luxe des dames romaines, et des extraits de l'Antiquité pittoresque de M. BAYEUX. 1 vol. in-8, Prix, 8 fr. 50 c. Paris; 1823; Égron.

Parmi les causes de la décadence des Romains, Montesquieu n'a point omis d'indiquer, comme une des principales et des plus funestes, la corruption des mœurs, effet presque inévitable dú luxe et des richesses qui s'introduisirent à Rome après la conquête de la Grèce et des royaumes de Syrie et de Macédoine; mais, entraîné par la rapidité de son sujet et par le grand nombre de considérations qui s'offraient à son coup d'œil d'aigle, Montesquieu se contenta de signaler, en passant, l'envahissement et les ravages de cette espèce de contagion morale. Chr. Meiners, professeur de philosophie à l'université de Göttingue, en suivit pas à pas et en décrivit avec détail la marche et les progrès, dans son Histoire de la décadence des mœurs chez les Romains, ouvrage qu'il publia en 1784, et dont il existe deux traductions françaises, l'une donnée par René Binet, en 1796; l'autre postérieurement, par M. Berton, et formant les vol. 31 et 32 de la Bibliothéque historique à l'usage des jeunes gens. Déjà, quelques années auparavant, Meiners avait appliqué à l'histoire des Athéniens les mêmes études et les mêmes recherches; et il avait, dans

un mémoire destiné à la Soc. des antiquités de Cassel, retracé fidèlement et sagement apprécié les effets et les suites de l'introduction et de l'accroissement du luxe chez ce peuple célèbre. C'est ce mémoire, couronné en 1780 par cette Académie, sous le titre d'Histoire du luxe chez les Athéniens, qui vient d'être, pour la première fois, traduit en français, et que le traducteur, M. S....t, publie aujourd'hui sous le titre plus modeste de Recherches historiques sur le luxe des Athéniens, depuis les temps les plus anciens jusqu'à la mort de Philippe de Macédoine. L'auteur y donne d'abord la définition du mot luxe, et il distingue soigneusement deux sortes de luxe, tant public que privé. Il passe ensuite rapidement sur les siècles antérieurs à Périclès; et s'arrête néanmoins à discuter les témoignages de quelques auteurs, d'après lesquels on pourrait être tenté de faire remonter l'époque de l'introduction du luxe à Athènes jusqu'avant l'invasion des Perses, ou même jusqu'à Solon. Arrivé au siècle de Périclès, véritable apogée de la gloire et de la puissance d'Athènes, Meiners se garde bien de blâmer l'heureux essor que prirent, sous l'administration de ce grand homme, les arts, les sciences et l'industrie; mais il a soin néanmoins de remarquer l'influence pernicieuse que, sous d'autres rapports, Périclès exerça sur les mœurs et les destinées de sa patrie. I signale ensuite le passage et l'influence plus pernicieuse encore d'Alcibiade; et, à partir de cette époque, il peint le luxe continuant ses ravages à travers les vicissitudes et malgré les malheurs qui vinrent affliger Athènes, et triomphant enfin malgré les efforts de Phocion et de Démosthènes, que l'on pourrait justement appeler les derniers des Athéniens. Tel est le tableau que déroule à nos yeux cet intéressant mémoire. L'auteur n'y marche qu'appuyé sur des textes dont il prend soin d'indiquer exactement la source, et de discuter le mérite et l'autorité. C'est la méthode qu'a suivie le savant auteur d'Anacharsis, dont l'ouvrage est postérieur de quelques années à celui-ci, lequel toutefois lui fut très-probablement inconnu. C'est la méthode que doivent suivre tous ceux qui voudront faire faire aux sciences, et surtout à l'histoire, de véritables progrès. On aimera sans doute à comparer les résultats des recherches savantes et laborieuses de ces deux hommes également judicieux et patiens, et à compléter, par l'ouvrage de l'un, le travail de l'autre. On trouvera dans Barthélemy un plus grand nombre de faits et de détails; dans Meiners, on verrà mieux s'enchaîner et se déduire les con

séquences. Quant à la version française du Mémoire de Meiners, considérée en elle-même, elle porte l'empreinte d'une heureuse et remarquable facilité; le style en est constamment pur et correct, et n'offre nulle part la plus légère trace de germanisme. Le traducteur a cru devoir imprimer à la suite de ce Mémoire, malheureusement trop court, le Traité du luxe des dames romaines, par l'abbé Nadal. BOUCHENÉ-Lefer.

(Rev. Encyc., avril 1823, p. 154.)

61. NEUE UNTERSUCHUNGEn des KeltheNTHUMS. Nouvelles Recherches sur la race celte, pour servir à l'histoire primitive des Allemands; par RUDLOF, prof. à Bonn. In-8. Bonn; 1822, L'auteur attaque avec vigueur, dans sa préface, les savans qui ne tiennent aucun compte de ce que les Grecs nous ont transmis sur les Celtes et sur les Germains, et qui se bornent à recueillir les renseignemens épars et en petit nombre que l'on doit à César et aux Romains. Il s'élève ensuite contre l'opinion qui regarde les Germains comme des barbares venus de l'Asie. Voici les dissertations dont la série compose sa rre. partie : 1o. sur les Hyperboréens. Scandia est indiquée comme étant leur patrie. L'oracle de Delphes, selon M. Rudlof, a été fondé par des prêtres hyperboréens, qui, les premiers, enseignèrent à la Grèce le dogme de l'immortalité de l'âme. 2°. Sur l'oligine et le nom des Celtes. 3o. Sur le pays des Celtes avant César; mélanges des Celtes aux autres peuples; état des connaissances des Grecs et des Romains sur le pays des Celtes avant César. 4°. Sur quelques expéditions des Celtes, mal jugées jusqu'à ce jour; Bellovèse et Sigovèse, les Senones contre Rome, Brennus contre Delphes. 5o. Sur la différence à faire entre les Celtes et les Gaulois. 6o. Pays des Celtes sous Jules César. 7o. Depuis Jules César. 8°. Des Germains avant et depuis César. Telle est la première partie de cet important ouvrage. La seconde, consacrée aux langues, ne présente pas un moindre intérêt. D'abord l'auteur s'occupe de la langue des Celtes en général; il cherche à démontrer son identité avec celle des Germains. Il entre ensuite dans le détail de ses dialectes, et donne une grande collection de mots celtiques. Dans une autre subdivision, M. Rudlof traite de la langue des Gaulois, de celle des Trévirois et des Belges. Il révoque en doute les caractères germaniques de ces derniers. PH. GOLBÉRY. (Rev. Encyc., fév. 1823, p. 331.)

IMPRIMERIE DE FAIN, PLACE DE L'ODÉON.

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62. ESQUISSE HISTORIQUE SUR LES LANGUES, considérées dans leurs rapports avec la civilisation et la liberté des peuples; par J. B. J. PLASSCHAERT. In-8. Bruxelles; 1817; P. J. de Matt.

63. ÉTUDE DE L'HOMME DANS LA MANIFESTATION DE SES FACULTÉS; par J. A. GOULIANOF, conseiller de cour au service de Russie, membre de l'Académie russe. PREMIÈRE PARTIE. Essai sur la formation du langage considéré dans son principe physiologique. (Extrait du Prospectus.)

Dans un DISCOUrs sur l'étude fONDAMENTALE DES Langues, communiqué par l'Académie russe à l'Académie française, nous avions annoncé, dit l'auteur, un travail divisé en trois parties, savoir :

I. Un Essai sur la formation du langage;
II. Une Analyse desfacultés de l'homme;
III. Une Esquisse de grammaire générale.

Notre intention était de faire précéder l'ensemble de ce travail par des considérations préliminaires sur la formation et l'esprit des langues. Cependant les impressions diverses que notre discours académique fit sur l'esprit des philologues, nous dictèrent bientôt la nécessité de supprimer ces préliminaires, afin de ne point lasser, d'une part, la patience de ceux qui, ayant saisi nos conceptions, témoignent le désir de voir paraître notre Essai sur la formation du langage; ni prolonger, d'autre part, la croyance de certains érudits qui n'ont vu dans ces conceptions que des jets du météore boréal qui se dissipe en fumée. Séparé de nos portefeuilles qui nous attendent loin de cette capitale (Paris), nous n'avons pas reculé devant l'idée de reprendre G. TOME I.

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un travail dont nous possédions déjà les matériaux. En nous rappelant la legon d'Euripide: Αἱ δεύτεραί πως φροντίδες σοφώτεραι nous recommençâmes nos analyses avec tout le courage nécessaire à l'aridité d'un tel travail.

Nous avions cru d'abord pouvoir nous soustraire à la fatigue 'des bibliothéques; mais le besoin de connaître tous les alphabets des langues mortes et vivantes, ce besoin inévitable nous força de recourir à plus d'un ouvrage archéologique, et, entraînés par l'érudition des hommes de lettres, nons passâmes quinze mois entiers à consulter les fastes de la philologie.

Ayant enfin rendu compte à l'Académie Russe des motifs qui ont ralenti la confection du premier Essai, et des progrès actuels de notre travail, nous nous empressons de faire connaître. aux personnes qui s'y intéressent, les points principaux de l'objet de nos investigations.

Les trois parties, nécessairement liées entre elles, paraîtront sous le titre commun qui se trouve à la tête de cet avis.

Le Discours sur l'étude fondamentale des langues, en nous évitant la peine d'une préface générale, servira de sommaire à tout l'ouvrage, et se reproduira ensuite partiellement à la tête des chapitres respectifs dont il énonce la substance.

Les personnes ennemies des deux extrêmes, et qui ne croient par conséquent ni à la parole infuse, ni au langage arbitraire, seront sans doute bien aises de voir enfin une théorie qui se propose de ramener l'organisation du langage à un principe physiologique.

I. Les questions sur la respiration, sur la voix, et sur sa dépression connue sous le nom d'engastrimisme, semblent être épuisées par les physiologues : nous verrons, en les consultant, jusqu'à quel point ils sont d'accord avec les faits.

II. Nous nous appliquerons ensuite et successivement à étudier la naissance de tous les élémens de la parole, le mode de leur émission, leurs effets acoustiques, leur nature et leurs rapports respectifs.

III. En appréciant l'organisme essentiel de chaque élément, nous ferons connaître les diverses séries congénères fondées sur le principe de la filiation organique des élémens, qui est encore celui de leur mutabilité, et par conséquent de la vicissitude spontanée des langues.

IV. Les coïncidences naturelles des divers organismes nous

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