Sidor som bilder
PDF
ePub
[blocks in formation]

à 12,000 Si l'armée ennemie ne va pas cavaliers, on donnera la conduite de la guerre au généralissime, avec 12,000 cavaliers tirés des tribus et des hordes. Il aura en outre des minkbachis, des youzbachis et des ounbachis qui l'accompagneront.

Arrivé près de l'ennemi, à la distance d'une journée, il m'enverra des nouvelles.

Je veux que ces 12,000 cavaliers forment neuf corps de cette manière :

Le corps de bataille une division.
L'aile droite trois divisions.
L'aile gauche trois divisions.
L'avant-garde deux divisions.

Dans le choix de son champ de bataille,
le général doit rechercher quatre choses:
1° De l'eau ;

2o Un terrain capable de contenir son armée;

30 Une situation avantageuse d'où il puisse dominer l'ennemi. Surtout qu'il se garde bien d'avoir le soleil en face, pour que ses soldats n'en soient pas éblouis;

4° Un champ de bataille vaste et uni.

La veille du combat, le général aura soin de tracer ses lignes; l'armée, une fois rangée en bataille, doit aller en avant, sans détourner ses chevaux d'aucun côté, et sans obliquer à droite ni à gauche. Aussitôt que les guerriers auront découvert l'ennemi, qu'ils poussent le cri de bataille Dieu est grand.

Si l'inspecteur s'aperçoit que le général manque à son devoir, il peut nommer un autre chef.

Le général, de concert avec l'inspecteur, ira reconnaitre le nombre des ennemis; il comparera leurs armes avec celles de ses soldats, afin de découvrir ce qui lui manque et d'y suppléer. Attentif à tous leurs mouvements, il observera s'ils s'avancent lentement et dans une belle disposition, ou s'ils courent en désordre.

Qu'il connaisse bien les manœuvres de ses adversaires, soit qu'ils chargent en masse ou par pelotons. Le grand art est de bien observer le moment où l'ennemi se prépare à assaillir ou à battre en retraite, s'il veut tenter une nouvelle attaque, ou s'il s'en tient à la première. Dans ce dernier cas, les soldats doivent soutenir le choc avec patience; car la bravoure n'est pas autre chose que la patience dans un moment périlleux.

Tant que l'ennemi n'engagera pas l'action, n'allez pas au-devant de lui. Dès qu'il se portera en avant, que le général s'applique à

diriger les manœuvres de ses neuf divisions.
Quel est le devoir d'un général? De guider
les évolutions de ses troupes, de ne pas s'ef-
frayer au moment de l'action. Également
ferme du pied et de la main, chaque division
lui une arme particulière, telle qu'un
pour
trait, une hache, une massue, un poignard,
une épée ou une dague; il se sert de chacune
dans le besoin.

est

Le chef doit se regarder, ainsi que ses neuf divisions, comme un athlète qui combat avec toutes les parties de son corps, du pied, de la main, de la tête, de la poitrine et des autres membres.

Il y a lieu d'espérer que l'ennemi, acrablé bar neuf chocs successifs, finira par succompar ber.

Le chef commencera par envoyer en avant la grande avant-garde, qui sera soutenue par l'avant-garde de l'aile droite, et ensuite par celle de l'aile gauche, afin de faire trois charges. Au moment où ces corps s'ébranleront, on fera marcher la première division de l'aile droite, après elle, viendra la seconde de l'aile gauche. Si la victoire est encore incertaine, on commandera la seconde division de l'aile droite; avec la première de la gauche; ensuite on m'instruira de l'état des choses.

On attendra mon étendard; et, plaçant toute sa confiance dans le Très-Haut, le général s'avancera lui-même dans la mêlée, et me regardera comme présent à l'action : il est sûr qu'avec le secours du Tout-Puissant, la neuvième attaque mettra en fuite les ennemis et lui obtiendra la victoire.

Il est de la dernière importance que le chef n'agisse point avec emportement, qu'il dirige toutes les évolutions de ses troupes; quand il est forcé de marcher en personne, qu'il le fasse sans trop s'exposer; car la mort du général cause un abattement funeste parmi ses soldats et ranime l'audace des ennemis.

C'est donc à lui de conduire ses opérations avec adresse et prudence, sans se laisser aller à la précipitation; car la témérité est fille du diable. Qu'il prenne bien garde encore de s'engager dans un pas d'où il ne puisse se tirer.

Ordre de bataille pour mes armées victorieuses.

Si l'armée ennemie excède 12,000 cavaliers, sans aller jusqu'à 40,000, le commandement sera donné à un de mes fils, secondé par deux officiers généraux et par de simples officiers suivis des corps de cent, de mille et des hordes, de manière que l'armée ne compte pas moins de 40,000 cavaliers.

Mes troupes invincibles doivent sans cesse me regarder comme présent à l'action, de peur

de s'écarter des règles de la prudence et de la bravoure.

J'ordonne que quand ma tente, d'heureux augure, sera portée en avant, il y ait une escorte de douze compagnies, chacune commandée par un chef de tribu; ces compagnies manœuvreront régulièrement, afin de ne point perdre de vue les douze règlements que j'ai prescrit pour se former en ordre de bataille, pour rompre des lignes; enfin pour l'attaque et la retraite.

Un bon général, après avoir découvert le nombre des ennemis, doit savoir leur opposer des forces égales; il observe avec l'œil de l'attention les combattants qu'il a en tête, tant archers que lanciers, ou hommes qui combattent avec l'épée. Attentif aux mouvements de ses adversaires, c'est à lui de voir s'ils engagent l'action lentement, s'ils n'envoient que détachement par détachement, ou s'ils se précipitent avec impétuosité; qu'il observe les avenues du champ de bataille, tant pour l'attaque que pour la retraite, et qu'il pénètre l'ordre du combat des ennemis.

Il pourrait arriver qu'affectant une faiblesse apparente ils prissent la fuite; mais il ne faut pas se laisser prendre à cette ruse.

Un général profond dans l'art de la guerre connaît tout le mécanisme d'un combat; il sait quel corps il faut envoyer à la charge: sa prudence remédie à tout; il n'est pas embarrassé pour engager l'action; il devine les projets de ses adversaires, découvre le but de toutes leurs évolutions, et met en œuvre tous les moyens de les déconcerter. Qu'il punisse l'officier assez présomptueux pour aller en avant sans en avoir reçu l'ordre.

Toujours attentif aux marches et contremarches de ses adversaires, qu'il se garde bien de hasarder le combat avant qu'on vienne le lui présenter. Quand une fois ils ont fait les avances, il doit, en général prudent, examiner les mauœuvres, comment ils engagent l'action, et comment ils battent en retraite; qu'il imagine ensuite les moyens de les attaquer, de les repousser, soit qu'ils reviennent à la charge, soit qu'ils lachcut pied, quand la circonstance l'exige, pour revenir aussitôt qu'ils en auront le moyen.

Qu'il se garde de poursuivre une armée en déroute.

Le chef doit bien faire attention si les ennemis attaquent en corps, ou s'ils ne détachent que des escadrons de la droite et de la gauche; il n'a qu'à leur opposer d'abord son avant-garde; qu'il commande ensuite les avantgardes de ses deux ailes pour soutenir la grande avant-garde. Apres quoi il fera mar cher le premier escadron de l'aile droite, et le second de l'aile gauche, qui serout suivis du second détachement de la droite et du premier de l'autre aile.

Si, après sept attaques, la victoire est encore incertaine, il faut commander le corps avancé de l'arrière-garde de l'aile droite et celui de l'aile gauche, afin qu'il y ait neuf charges.

Si la victoire ne se déclare pas encore, qu'il mette en mouvement le premier escadron de l'arrière-garde de l'aile droite, et le second de l'arrière garde de l'aile gauche.

Si tous ces efforts sont superflus, envoyez les deux autres escadrons restants des deux ailes; peut-être alors l'avantage se décidera-t-il

Quand ces treize assauts ne pourront pas entraîner la victoire, le général ne doit pas hésiter à mettre en mouvement son corps de bataille; qu'il paraisse aux yeux des endemis comme une montagne et qu'il s'ébranle avec ordre et précision.

Que le général ordonne à ses braves de fondre l'épée à la main, et à ses archers de faire pleuvoir une grêle de traits; enfin, si la victoire s'obstine à demeurer indécise, que le général n'hésite pas à se jeter dans la mêlce, et qu'on ne perde jama's de vue mon étendard.

Quand l'armée ennemie excédait quarante mille combattants, j'ordonnais aux généraux et aux autres officiers, aux minkbachis, aux youzbachis et aux ounbachis, aux guerriers d'élite et aux simples soldats de se ranger sous mes drapeaux victorieux.

Je recommandais aux chefs de chaque escadron d'exécuter tous mes ordres avec la plus scrupuleuse exactitude. Le chef on le simple officier assez audacieux pour s'en écar ter ou y contrevenir passait par les armes et le lieutenant remplaçait le coupable.

FIN DE LA TARTARIE.

OU CONFÉDÉRATION DES BÉLOUTCHIS,

BOUTAN ET NÉPAL;

PAR MM. L. DUBEUX ET V. VALMONT.

La plus grande partie du Béloutchistan appartient au plateau de la Perse, qui s'étend à l'est jusqu'aux monts Brahouiks. D'autres chaînes de montagnes courent de l'est à l'ouest, dans une direction parallele, et sont séparées par des vallées longitudinales. La partie orientale du plateau, coupée par d'effroyables défiles, atteint dans les environs de la ville de Kélat une hauteur absolue de 1400 toises. On trouve dans l'interieur du pays le désert de Benpour, entouré de rochers. Au nord et au nord-est s'étend le désert du Béloutchistan, dont le sol est formé de sables, à l'exception toutefois de quelques oasis peu étendues, rafraîch es par des sources et inhabitées. Vers le milieu du désert, d'épais taillis couvrent les bords d'une riviere desse chée, et servent de retraite aux bètes sauvages. Les vents qui soufflent avec violence dans cette solitude purifient l'atmosphère; mais ils soulevent en même temps d'immenses tourbillons de sable. Le semoun s'y fait sentir quelquefois.

Les saisons se succedent a peu près comme en France. Les chaleurs sont si violentes dans le Mekran et le pays de Lous depuis la fin de mars jusqu'au commencement d'octobre, que les naturels eux-mêmes peuvent à peine les supporter, et ne sortent presque pas de chez eux tant qu'elles se font sentir. On peut dire en général que les côtes de la mer sont malsaines, tandis que l'intérieur du pays est salubre. Les maux d'yeux y sont cependant endémiques. Le sol produit des grains, des

dattes et des amandes, de l'indigo, du sucre, du coton et des melons d'eau d'une grosseur extraordinaire; mais il est en général peu fertile, et plus propre à la nourriture des troupeaux qu'à l'agriculture. On trouve sur differents points de belles forêts.

Le chameau et le dromadaire se plaisent dans les sables du Béloutchistan; le cheval y devient grand, robuste et plein de feu; mais presque toujours rétif i perd infiniment de son prix. On voit dans ce pays les animaux domestiques de l'Europe, une grande variété d'oiseaux, d'abeilles et des vers à soie. Les insectes et les animaux venimeux n'y sont pas communs. Les solitudes sont peuplées de lons, de léopards, d'hyènes, de loups, de chacals, d'anti. lopes et de singes. Les flancs des montagnes recelent des mines d'or, d'argent, de plomb, de fer, de cuivre, d'etain, d'antimoine, de sel gemme, d'alun, de soufre et des carrières de marbre. La pêche est fort abondante sur la côte, mais les rivieres ne sont pas poissonneuses. La population s'eleve à peu près à 3,000,000 d'âmes.

POSITION ASTRONOMIQUE. Longitude orientale entre 58° et 67° (1); latitude entre 25° et 30°.

LIMITES. Au nord le royaume de Candahar, à l'est le royaume de Lahore et la principauté du Sinde, au

(1) Nous laissons en dehors de ce calcul, comme M. Balbi, qui nous sert de guide, le district séparé de Harrand-Dafel sur l'Indus.

sud le golfe d'Oman, à l'ouest la Perse. FLEUVES. Le Béloutchistan, quoique très-vaste, est fort peu arrosé. Les géographes ne comptent pas parmi les fleuves de cette contrée l'Indus, qui baigne la province de Harrand-Daïel. Presque tous les cours d'eau du pays restent à sec pendant les chaleurs. Les principaux fleuves qui se rendent dans le golfe d'Oman sont: le Doust, le Nougor, qui descend du plateau du Mékran occidental et baigne Kassarkand et Gouttar; le Pourally, qui sort du plateau du Djalavan et traverse le pays de Lous; le Nari, qu'on regarde comme une dépendance du bassin hydrographique de l'Indus.

POGRAPHIE.

DIVISIONS ADMINISTRATIVES ET TOLe Béloutchistan ou pays des Béloutchis est une réunion de petites provinces confédérées, gouvernées par des serdars ou chefs qui reconnaissent l'autorité du plus puissant d'entre eux. Celui-ci réside à Kélat; quelques-uns de ces serdars se regardent comme tout à fait indépendants.

La confédération est partagée en six provinces, qui se subdivisent elles-mêmes en districts dépendants de serdars particuliers.

fertile couverte de jardins. La ville forme un carré. Trois côtés sont entourés par des murailles de terre d'une vingtaine de pieds de hauteur et flanqués de bastions. Ces ouvrages, en fort mauvais état, ne pourraient recevoir du canon. Le quatrième côté est défendu par le flanc occidental de la montagne, qui est coupée à pic. Le palais, situé dans la partie la plus élevée de la ville, est une réunion de bâtiments sans élégance et recouverts de toits plats en forme de terrasses. Ces constructions sont entourées de murs peu élevés, garnis de parapets et percés de meurtrières. Le château est également entouré d'un mur de terre, avec des bastions. La porte en est gardée par un détachement de soldats dont l'armement et l'équipement méritent d'être d'écrits.

« Le soldat béloutchi armé de pied en cap offre, dit sir Henri Pottinger, un aspect réellement formidable. Il porte un fusil, un sabre, une lance, un poignard et un bouclier, independamment d'une quantité de cornets à poudre, de pulvérins pour amorcer, et de poches; celles-ci sont remplies de balles, de lingots, de pierres à fusil, de boîtes à amadou, et d'autres munitions de guerre

PROVINCES. VILLES ET LIEUX LES PLUS qui, lorsque l'homme est de service,

Saravan....

REMARQUABLES.

Kélat, Kharan, Kvouth. Kateh-Gandává. Gandává, aussi grande que (Cutch-Gundava Kélat, mais mieux bâtie, des géographes anglais).

[merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small]

résidence du khan pendant

l'hiver; Dadour, Harrand
(Hurrund), chef-lieu du
district de ce nom qui
s'étend le long de l'Indus.
Zouri, 2 à 3,000 maisons.
Khozdar, siége d'un scrdar.
Bela; Leyarie.
Kedjė; Koussourkound,
chef-lieu du district de

ce nom.

Poubra, siége du chef des
Ourabhi tribu de Belout-
chis; c'est un des serdars
les plus puissants; on peut
le regarder comme indé-
pendant. Sourhoud,
près
de riches mines de fer et de
cuivre.

KÉLAT, capitale de tout le Béloutchistan, est située sur une hauteur qui domine la partie occidentale d'une plaine

doivent le gêner au delà de toute exvaillance d'un guerrier d'après le poids pression, et l'on estime souvent la de son équipement. Ces soldats sont tous excellents tireurs, et c'est pour cela que dans une bataille ils cherchent, autant que possible, à ne pas combattre de près. » Leurs meilleures armes de guerre sont de manufacture étrangère. lis reçoivent de la Perse, du Khorasan et de l'Indoustan, des fusils, des épées, des poignards, des boucliers et des lances. Il existe à Kélat une manufacture de fusils,d'épées et de lances, qui appartient au souverain; les ouvrages qui en sortent sont mauvais et faits grossièrement.

On compte environ 2,500 maisons à Kélat, et à peu près la moitié autant dans les faubourgs. Ces maisons n'ont pas une belle apparence; elles sont bâties de briques à moitié cuites et de bois, le tout recouvert d'une sorte de mortier de terre. Les rues sont en général assez larges, et garnies de chaque côté de trot

toirs à l'usage des piétons. Au milieu on a pratiqué un ruisseau, toujours plein d'ordures, d'immondices, et d'eaux stagnantes qui infectent l'air; les maisons avancent sur la rue. Ces dispositions rendent la ville sombre et humide.

On voit à Kélat un bazar vaste et bien garni de marchandises et de denrées de toutes sortes. On y trouve chaque jour de la viande et des légumes en abondance et à fort bon marché. Une source qui sort d'une montagne voisine fournit à la ville une eau excellente.

[ocr errors]

Le ruisseau auquel cette montagne donne naissance est si abondant, dit sir Henri Pottinger, qu'à moins d'un quart de mille de Kélat il met en mouvement plusieurs moulins. La source se trouve dans une caverne creusée naturellement dans le roc. Je pénétrai jusqu'à environ trente-six pieds au delà de l'entrée. L'eau, qui à cet endroit est profonde de trois pieds et limpide comme du cristal, coule très-rapidement, et se partage en quatre ou cinq branches. Les cavités d'où l'eau sort s'abaissent à cet endroit et se rétrécissent tellement, qu'il devient impossible d'avancer plus loin. Il n'existe pas, à ma connaissance, de source aussi abondante que celle-ci. D'ailleurs, une particularité remarquable, c'est que les eaux acquièrent un certain degré de chaleur depuis le commencement de la nuit jusqu'au lever du soleil; alors elles deviennent extrêmement froides et conservent cette température jusqu'au soir. »

Les moulins à eau que ce ruisseau met en mouvement sont placés immé diatement au-dessous d'un banc; ou bien lorsqu'il n'existe pas de chute naturelle, on creuse le terrain pour s'en procurer une. La roue est verticale. On accélère ou l'on ralentit son mouvement en l'abaissant ou la soulevant, suivant le poids de l'eau. Cette précaution est indispensable, car souvent la pluie ou la fonte des neiges gonfle considérablement le ruisseau ; quelques moulins ont un canal de décharge, pour le trop plein des eaux.

MEKRAN. Cette province, la plus vaste, la plus stérile et la moins peuplée de toutes celles du Béloutchistan, répond à l'ancienne Gedrosia. On se rappelle les

souffrances et les privations que l'armée d'Alexandre eut à supporter dans ce pays désert.

KEDJE (l'ancienne Chodda), capitale de la province, n'a guère que 2,000 maisons, d'un aspect misérable.

POPULATION. - Les Béloutchis for. ment la presque totalité des habitants de la confédération. Ils se partagent en deux grandes familles ; les premiers sont appelés proprement Béloutchis, et les autres Brahouis. Chacune de ces deux classes se subdivise encore à l'infini. La physionomie des individus des deux races offre de grandes différences; mais les mariages et les alliances ont souvent confondu les types, qui, dans un grand nombre de familles, n'existent plus dans toute leur pureté. Les Béloutchis proprements dits se partagent en trois tribus principales, dont la plus importante est celle des Nérouis. Ces gens, en général grands, bien faits et actifs, ne se distinguent cependant pas par une grande force musculaire; ils résistent au changement de température et à la fatigue. « Ils ne craignent pas la mort, dit sir Henri Pottinger, et l'on assure qu'à la guerre ils combattent avec la plus grande bravoure, et ne demandent qu'un chef qui les conduise au poste le plus convenable pour y déployer leur valeur impétueuse. Ne connaissant aucune loi et dépourvus de tout sentiment d'humanité, les Nérouis sont plus féroces et plus adonnés au pillage que leurs compatriotes. Ils considèrent le larcin comme un acte déshonorant et honteux à l'extrême; mais en même temps ils regardent le pillage et la dévastation d'un pays entier comme un exploit digne d'admiration. Imbus de ce préjugé, ils racontent avec orgueil combien d'hommes, de femmes et d'enfants ils ont massacrés ou emmenés captifs, les villages qu'ils ont brûlés et saccagés, et les bêtes qu'ils ont égorgées lorsqu'ils ne pouvaient point les enlever. Ces sortes d'expéditions, qu'ils appellent tchapao, sont presque toujours conduites par les chefs eux-mêmes ou par des hommes investis de leur confiance. Le Néroui qui part pour une expédition est ordinairement monté sur un chameau. Il se munit, suivant la distance qu'il doit parcourir, d'une

« FöregåendeFortsätt »