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Les États d'Allemagne devaient être indépendans et unis par un lien fédératif, et la Suisse indépendante continuer à se gouverner par elle-même.

L'Italie, hors des limites des pays qui appartiendraient à l'Autriche, devait être composée d'États souverains.

Article 7. L'île de Malte avec ses dépendances était laissée en toute propriété et souveraineté à S. M. Britannique.

Article 8. L'Angleterre restituait à la France toutes ses colonies, pêcheries et comptoirs, à l'exception des îles de Tabago, de Sainte-Lucie et de l'Ile-de-France et de ses dépendances. La partie espagnole de Saint-Domingue était rétrocédée à son ancien maître.

Par les articles 9 et 10, la Guadeloupe et la Guyane étaient restituées à la France.

Les autres articles, jusqu'au 31o, étaient d'un ordre inférieur; mais ce dernier prescrivait que, dans le délai de deux mois, toutes les puissances engagées dans la présente guerre, enverraient des plénipotentiaires à Vienne, pour régler, dans un Con

grès général, les divers arrangemens qui devaient compléter les dispositions du présent qui était signé, pour la France, par le prince Talleyrand; pour l'Autriche, par le prince de Metternich et le comte de Stadion; pour la Grande-Bretagne, par les lords Castlereagh; Aberdeen, Cathcart et Stewart; pour la Prusse, par le baron de Hardenberg et le baron de Humboldt; pour la Russie, par le comte de Razoumoffski et le comte de Nesselrode.

Quelques discoureurs politiques ne manquèrent pas de déplorer la restitution sans compensation de tant de conquêtes achetées par des fleuves de sang, et qui étaient devenues un des titres de gloire les plus chers à la nation française; ils regrettaient surtout la Belgique. Mais ces politiques auraient dû réfléchir qu'il s'agissait d'une conciliation générale des intérêts européens, et que ceux de la Hollande, de la Prusse et du corps germanique exigeaient cette restitution; restitution plus impérieusement exigée encore par l'Angleterre, chez laquelle il est de dogme politique et de maxime d'état, que la France ne doit jamais posséder la Bel

Art. III. «Les pays compris entre la mer « et les frontières nouvelles de la France et << la Meuse, devaient être réunis à toute per

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pétuité à la Hollande; et la liberté de la na<<vigation de l'Escaut devait être rétablie sur « le même principe qui réglait, dans le traité « patent, lá navigation du Rhin. » :

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Art. IV. « Les pays allemands sur la rive gauche du Rhin, qui avaient été réunis à << la France depuis 1791, devaient servir à l'agrandissement de la Hollande, et à des << compensations pour la Prusse et les autres << états. >>

Voyons maintenant comment le Congrès de Vienne accomplit sa vaste mission.

DU

CONGRÈS DE VIENNE.

LIVRE PREMIER.

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SOMMAIRE.

De la nature et des attributs d'un Congrès. Objet du CONGRÈS DE VIENNE.-Arrivée de plusieurs monarques dans cette capitale. Des plénipotentiaires au Congrès. Discussion entre le premier plénipotentiaire français et les plénipotentiaires des alliés. Projet de déclaration des quatre puissances alliées.→→→→ Opinion et réserves de lord Castlereagh. — Note du prince de Talleyrand. - Formation du comité DES HUIT. Déclaration au sujet de l'ouverture du Congrès. Proposition du premier plénipotentiaire français. - Commission pour la vérification des pouvoirs. Organisation du Congrès. De la restauration de l'Europe. Prétentions de la Russie sur le duché de Varsovie. Prétentions de la Prusse sur la Saxe royale. Prise de possession de ce pays par les Prussiens. Protestation du roi de Saxe.

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IL convient, avant tout, de déterminer la nature et les attributs d'un Congrès, d'autant plus

qu'à Vienne même, la plupart des plénipotentiaires en avaient une idée fort imparfaite; les uns voulant que le Congrès fût le tribunal suprême de l'Europe, avec un pouvoir illimité; d'autres ne l'envisageaient que comme centre de négo ciations sans formes précises.

Dans sa veritable acception politique, un Congrès est une réunion des plénipotentiaires de plusieurs états et gouvernemens indépendans qui conviennent de négocier dans un même lieu, sur des intérêts communs.

De ce que les plénipotentiaires représentent des états indépendans, il s'ensuit que tout ce qui appartient à l'organisation et à la manière de procéder d'un Congrès, est libre de leur part; qu'ils ne sauraient être astreints qu'au mode de négocier qui leur convient, et que tout rentre dans la forme des négociations ordinaires modifiées par les circonstances et les besoins présens. Dès-lors, toute discussion sur la forme obligée d'un Congrès, cesse; et on s'en convaincra en jetant un coup-d'œil sur les principaux Congrès des deux derniers siècles.

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A Munster, les plénipotentiaires agirent séparément, et n'eurent point de séances communes. Tout passait par les mains des deux médiateurs, Contarini et Chigi, lesquels recevaient et transmettaient les notes, proposaient

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