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ques évêques gaulois en 431. Enfin, le chap. 10 traite de l'écrit de Prosper contre Collator, et de deux épigrammes contre les détracteurs de St.-Augustin. Ce traité est suivi d'un appendice où l'auteur aborde quelques matières qu'il n'a pu convenablement placer dans le corps de l'ouvrage. Dans le 1er chapitre, il parle de Vitalis le Carthaginois; dans le 2o, il examine la question si Cassien peut être considéré comme fondateur du semipelagianisme; dans le 3o, il traite du couvent de Lirinus; dans le 4o, de Hilaire d'Arles et de l'auteur du poème De Providentia; dans le 5o, d'Eucherius, de Lyon; et dans le 6o de Vincentius Lirinensis. Il paraît, d'après le journal cité, que l'auteur a heureusement traité son sujet. Il n'en est pas de même sous le rapport de la latinité.

L. D. L.

316. SUR LES AUTEURS BYZANTINS où NESTOR (HISTorien russe) A PUISÉ LES MATÉRIAUX DE SA CHRONIQUE; par M. STROÏEF. (Sieverni Arkhif. Archives du Nord; n° 11, p. 217, et

nos 19 et 20, p. 274. Pétersbourg, 1826.)

Les annalistes ou chroniqueurs russes, dont le nombre est considérable, ne s'accordent pas toujours entr'eux; mais leur commencement est presque le même jusqu'au 12° siècle, à l'exception de quelques faits qui ne sont que des interpolations faitesaprès coup. Ce commencement porte en général le nom de Vrémennik Nestora, ou Chronique de Nestor, laquelle n'est pas intégralement parvenu jusqu'à nous. Ce n'est pas ici le lieu de rechercher la vraisemblance de cette hypothèse; il suffit de savoir qu'elle est généralement adoptée. Schlozer, qui s'est particulièrement occupé de l'étude de cette chronique, a judicieusement observé que plusieurs des faits qui y sont mentionnés ont été puisés dans les chroniques bysantines. Dans son célèbre ou vrage intitulé Nestor's russische Annalen, il a développé son opinion à cet égard d'une manière assez circonstanciée, et il a même cité quelques passages de l'annaliste russe entièrement conformes aux historiens qui lui ont servi de guides; cependant, malgré tous ses efforts, il n'a pu déterminer au juste quel était nommément l'auteur grec que l'annaliste russe avait copié. D'abord, il en suppose 3: Le Syncelle, l'auteur de la Chronique paschale, et Cedrenus; puis il ne parle que du dernier. enfin, il termine par dire que peut-être avec le temps on trouG. TOME X. 23

vera un Byzantin avec lequel Nestor sera encore plus d'accord qu'avec Cedrenus. « Vielleicht aber findet jemand noch einen Byzantiner auf, mit dem Nestor noch genauer, als mit Kedren übereinstimmt.

Cependant, Nestor indique évidemment la source où il a puisé : en décrivant les mœurs des anciens peuples, il commence ainsi : George dit dans sa Chronique, et il cite un passage assez étendu de cet auteur. Schlozer connaissait fort bien cette circonstance, et aucune recherche ne lui a coûté pour tâcher de l'expliquer; mais ni l'immense érudition de cet infatigable savant, ni la profonde connaissance qu'il avait de tous les auteurs byzantins, ni même toutes les facilités que présentait la bibliothèque de Goettingue, rien n'a pu faire découvrir jusqu'ici quel était ce mystérieux George, de sorte que le témoignage de Nestor n'est plus devenu qu'une supposition. Schloezer conclut en disant que le mot George a été interpolé par un ignorant copiste, et que ce passage doit être lu de la sorte: « Voici ce que dit Césarius, frère du grand Grégoire » ; car Cedrenuscite Césarius. Telles sont les conclusions qui sortent quelquefois de la plume des critiques les plus recommandables.

D'innombrables exemples ont prouvé que plus on cherche et moins l'on trouve, et que le hasard fait souvent plus que les efforts les plus assidus pour découvrir la vérité. C'est ce qui est arrivé à M. Stroïef. Il y a quelques années, en 1819, il eut connaissance d'une traduction slavonne fort ancienne, ayant pour titre: Vrémernik v prostié ot razlitchnikh khronograph i skazatiel, sobrane gé i slogenne Gueorguieme, gréschnime monakhome: Chronique tirée de divers chronographes et historiens, simplement recueillie et mise en ordre par George, moine pécheur (1), indigne. Après un examen bien mûr et bien réfléchi, ce George, pécheur indigne, s'est trouvé n'être autre que le George de Nestor. M. Stroïef eut alors le projet de faire part de sa précieuse trouvaille aux archéologues russes; mais le sort voulut que le mystérieux George fût encore condamné pour quelque temps à l'oubli.

Six endroits de cette chronique de George se trouvent littéralement semblables à ceux de Nestor: 1) Sur les mœurs des peuples anciens; 2) De l'enchanteur Apollonius; 3) De l'étoile (1) Αμαρτωλος Γεώργιος.

de Lampadius; 4 ) D'un enfant monstrueux, et d'un chien à six pattes;) De l'expédition d'Ascold et de Dir; 6) De la défaite d'Igor par les Grecs. On y lit également plusieurs passages, comme celui où il est question de l'ancienne cosmographie, qui ont pu être tirés de Cedrenus, comme le suppose Schloezer, ou de toutautre Byzantin, dont le nom ne nous est pas encore parvenu.

M. Stroïef abandonne la précieuse traduction du moine George aux investigations des savans, mais il ajoute que, quand bien même l'original grec de cette chronique serait connu, et qu'il eût été publié, le manuscrit slavon n'en resterait pas moins un monument d'autant plus digne d'être conservé, qu'il prouve que Schloezer lui-même n'avait pas une connaissance parfaite de tous les auteurs byzantins.

M. Stroïef fait encore l'observation suivante : le commencement des annales russes renferme si peu de faits relatifs aux fastes nationaux, qu'à l'exception de quelques notions topographiques et ethnographiques de la Russie, et de quelques traditions populaires, tout le reste est presque littéralement extrait des auteurs byzantins. M. Polévoï, dans ses Remarques sur la chronique du patriarche Nicéphore, a même prouvé que Nestor leur avait emprunté sa chronologie. Pourquoi l'empereur Michel paraît-il un personnage aussi important aux yeux de cet annaliste? C'est que c'est sous le règne de ce prince que les historiens byzantins font pour la première fois mention des Russes; et que ces Russes, d'après l'hypothèse du moine de Petchersky, ne sont autres que les Kiéviens d'Ascold et de Dir. La tradition orale n'a que fort peu servi à Nestor. Il ne possédait aucune des sources historiques nationales : qu'avait-il donc de mieux à faire que de s'en tenir aux écrivains byzantins? Les récits des premières expéditions des Russes contre Constantinople en 907 et 945; les traités de paix eux-mêmes ont été traduits par Nestor de quelque chroniqueur grec oublié, ou dont le nom n'est pas arrivé jusqu'à nous. Le style, les détails, l'obscurité elle-même qui règne dans les écrits, rien n'appartient au père de l'histoire russe. Tout prouve, en un mot, que, jusqu'au XIe siècle, il n'y a rien d'original dans la chronique de Nestor." A. J. 317. COMMENCEMENT ET ORIGINE de la noblesse RUSSE. ( Annales patriotiques Otiétschestvennia Zapisski; fév. 1826, no 70, pag. 181.)

Dès la plus haute antiquité, le peuple russe se divisait en Boyards et Lioudi (Hommes, Gens). Les Boyards, connus aussi sous le nom de Mouji, se distinguaient des autres classes de la nation par leur naissance et par leurs richesses, et l'on nommait en général Lioudini ou Lioudi (les leudes des Francs), tous les citoyens libres, qui eux-mêmes étaient divisés en un grand nombre de castes, suivant la nature des différentes fonctions qu'ils exercaient. Le service militaire était l'unique occupation des citoyens libres. Ils regardaient toute autre profession comme auu-dessous d'eux, et ne renonçaient à la carrière militaire que lorsqu'ils reconnaissaient leur incapacité soit physique, soit morale. Mais presque tous les jeunes-gens auxquels leurs parens accordaient la liberté n'ambitionnaient que la gloire de servir sous les ordres des princes et des Boyards, dont ils composaient les compagnies d'élite (Ratobornïa drougini ). Ils en recevaient l'habillement et la nourriture, ou bien une certaine quantité de terrain, dont le revenu leur tenait lieu de solde. En temps de paix, ces compagnies d'élite servaient de garde d'honneur aux princes et Boyards; en temps de guerre, elles les défendaient de toute leur valeur, et partageaient avec eux la gloire et les dangers des combats. Le prince ou le Boyard recevait toujours, pour sa part, la moitié du butin; l'autre moitié était accordée, par portions égales, à tous ceux qui composaient leur drougina. Les jeunes gens attachés à la personne des princes (Knïazi ) furent dans la suite appelés Dvorïané, du mot Dvor ( Cour), parce que effectivement ils faisaient partie de leur cour; ceux attachés aux Boyards portaient le nom de Dieti Boïarskié (Enfans-Boyards); mais ils le perdirent bientôt pour ne plus former qu'une seule classe avec les gentilshommes. Le titre de Dvorianin se rencontre déjà dans les lois du grand prince Vladimir-Monomaque publiées en 1114. C'est le plus ancien après celui de Boyard.

Les Dvorïané, gentilshommes de la cour, formaient anciennement la 6 classe de la noblesse russe; ils venaient immédiatement après les Boyards, les Okolnitchis, les gentilshommes du conseil, les intendans du palais (Stolniki) et les Striaptchi ou secrétaires-d'État, toutes dignités dont ne pouvaient être revêtus que les nobles Moscovites. Plus tard, le titre de Dvorïanin, qui dut être accordé par un oukase formel du souverain, n'était point héréditaire. Conséquemment, à cette époque, la noblesse: Dvorïanstvo était un titre et non une classe de la nation.

Les anciens gentilshommes se divisaient en Moscovites et Gorodovouïé, c. à d. habitant d'autres villes que Moscou. Les fréquentes incursions auxquelles la Russie était alors exposée, forçaient très-souvent les grands princes à lever des troupes spontanément, et comme les gentilshommes moscovites étaient les premiers à suivre les étendarts du prince et de ses boyards, c'était un honneur fort recherché et une récompense très-honorable, pour les Gorodovouïe dvorïane, d'être promus au grade de moskovskié dvorïané. Ce privilége était si grand, que c'était imposer un châtiment très-sévère à un gentilhomme moscovite que de le faire inscrire sur le contrôle des gentilshommes de Province. C'était dans les corps de moskovskié dvorïané que l'on choisissait les Konnatnié dvorïané, ou gentilshommes de la Chambre, qui seuls jouissaient du droit de pénétrer dans les appartemens du monarque. Quelques-uns d'entre eux servaient de conseil aux grands-juges; dans les petites villes, ils faisaient les fonctions de voïévodes, et, en cas de besoin, c'était encore à eux qu'étaient confiées les ambassades importantes. Lorsque le prince voulait leur témoigner sa munificence, ils recevaient de 25 à 1500 tchetwertes (quarts de terre) et de 15 à 210 roubles. Le Tsar Jean IV divisa les dvorïané en anciens et jeunes. Plusieurs d'entre eux, ainsi que des fils de Boyards, de secrétaires et intendans du prince, habitaient continuellement Moscou, et formaient une espèce de garde nationale toujours prête à combattre; ils portaient le titre de Jiltsi, et pouvaient recevoir du monarque, à titre de gratification, de 250 à 1,000 quartiers de terre, et de 10 à 82 roubles. En 1701, Pierrele-Grand ordonna qu'il ne serait plus fait de levée de jiltsi, et ceux qui restaient encore furent incorporés aux régimens de la garde Préobrajensky et Séméonofsky.

On appelait Enfans-Boyards (Diéti-Boïarskie), ceux qui tiraient leur origine de quelques Boyards; d'autres prétendent que ce nom leur avait été donné par la raison qu'à l'armée ils servaient sous les ordres immédiats des Boyards. Chacun d'eux recevait, en proportion de ses capacités, un fief dont le revenu servait à leur entretien et à celui de leurs gens. Lorsque ces donations avaient lieu, les Enfans-Boyards s'engageaient, par serment, à ne point déserter et donnaient, en outre, une caution pour garantie de la fidélité de leur promesse.

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