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et que le même esprit les dirigera. Je prie V. M. d'être persuadée que de ma part rien ne troublera la bonne harmonie qui régne entre nous et que je compte sur une parfaite réciprocité. C'est en assurant V. M. de ma sincère et inviolable amitié que je lui demande la continuation de la sienne.

F.... le

(Signature de S. M.)

XII.

LETTRES DE SOUVERAINS A SOUVERAINS

SUR DIVERS OBJETS.

Lettre de Louis XVI à PImpératrice-Reine Marie-
Thérése. †)

Madame ma soeur et belle-mère, La communication que V. M. m'a donnée de la réponse qu'elle s'est déterminée à faire à la représentation de sa majesté impériale de Russie, et à l'acceptation qu'elle a faite de sa médiation, a droit à mes plus sincères applaudissemens. V. M. rappelle par ce procédé si noble et si décent, ceux dont j'ai lieu de croire que cette princesse n'est pas sans regret de s'être écartée trop facilement. Sensible à la confiance que V. M. me témoigne, et que je me trouve à même de mériter, dans mon tendre intérêt pour sa prospérité et pour sa gloire, je saisis avec empressement l'occasion qu'elle me présente de seconder ses généreuses intentions pour accélérer la paix de ses états et celle de l'Allemagne.

Je mande au baron de Breteuil de se concerter avec le prince de Kaunitz, sur la proposition à produire, sur la

f) L'impératrice-reine sentant que la médiation qu'elle avait demandée à l'impératrice Catherine, pourrait bien n'être pas tout-à-fait dégagée de partialité, écrivit à Louis XVI pour lui demander de concourir également à la paix par sa médiation. Louis XVI, qui avait l'intérêt le plus direct à ce que la Russie ne décidât point la contestation par son influence, accepta la médiation par la lettre ci-dessus, v. de Flassan hist. de la dipl. francaise T. VII, p. 227.

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quelle Votre Majesté se décidéra, et sur la forme la plus convenable à donner à toute la négociation; et je l'autorise à communiquer le tout en mon nom, et sans attendre de nouveaux ordres de ma part, soit à la cour de Pétersbourg, soit directement à celle de Berlin, soit à toutes les deux, ainsi que Votre Majesté le jugera à propos.

Je suis trop persuadé, au reste, de ce que les souverains se doivent à eux-mêmes, pour n'avoir pas dans la plus haute considération la dignité de Votre Majesté, et pour ne pas la soigner comme la mienne propre.

Je la prie de se reposer sur ma tendresse filiale pour sa personne et sur les sentimens de l'estime et de l'amitié la plus parfaite, avec laquelle, je suis,

De V. M. le bon frère et beau-fils,

Versailles, le 10 Décembre 1778.

Louis.

Lettre du (ci-devant) Vice-Roi d'Italie au Pape. †)

Très-Saint-Père, À peine de retour à Milan d'un voyage que j'ai été obligé de faire dans les provinces vẻnitiennes, je m'empresse de répondre à la lettre que V. S. m'a fait l'honneur de m'écrire le 11 mars. J'ose espérer que V. S. me pardonnera de ne pas avoir répondu plus tôt, et je m'estimerai très-heureux si elle daignoit m'assurer que mon espérance n'a pas été déçue.

J'ai examiné avec la plus scrupuleuse attention les plaintes de V. S. elle ne sera dorénavant plus dans le cas de m'en adresser de semblables. J'ai fait donner au général Tisson tous les ordres, et faire toutes les défenses que V. S. a désirées.

Mais puisque V. S. m'a fait l'honneur de s'adresser directement à moi pour un objet exclusivement relatif à la ville d'Ancone, il ne lui déplaira pas que je saisisse l'occasion qu'elle m'a fournie de lui écrire, pour l'entretenir,

†) SCHOELL Archives historiques et politiques T. III p. 16.

avec candeur et loyauté, d'un objet qui présente un intérêt mille fois plus important et plus général.

Je veux parler de cet état d'abandon où elle semble laisser l'église d'Italie, par le retard que son cabinet met à l'institution des évêques que S. M. a nommés.

Que V. S. daigne rendre justice aux sentimens que m'ont inspiré les observations que je vai lui soumettre. Qu'elle daigne se souvenir que les observations sont confidentielles et n'ont rien d'officiel, et que ce n'est pas à sa politique seule, mais que c'est à son coeur que je les adresse.

Je commence par rappeler les faits (suivent les faits). Je ne dis rien à V. S. pour faire excuser la longueur et l'ingénuité des mes observations. J'ose me persuader que V. S. considérera cette lettre comme la preuve la moins équivoque de ma profonde vénération pour son caractère et de mon respectueux attachement pour sa personne.

Je prie V. S. de répandre sur moi sa bénédiction, et je supplie Dieu, Très-Saint-Père, qu'il vous conserve longues années pour le gouvernement de l'église.

Milan,

le 2 Mai 1807.

De V. S. le très - dévoué fils,

le vice- roi d'Italie, prince de Venise. EUGENE NAPOLÉON

Réponse du Pape au Vice-Roi d'Italie. †)

Dilectissimo in Christo filio nostro Eugenio Napoleoni, italici regni Pro-Regi, Mediolanum.

Dilectissimo in Christo fili noster! salutem et apostoli. cam benedictionem.

de

C'est une consolation nôtre coeur que pour voir, par la réponse de V. A. J. à la lettre que nous lui avons écrite au sujet du général Tisson, l'attachement filial que V. A. J. professe pour nous, et le désir qu'elle exprime que nous en soyons persuadé. Nous n'en avons jamais douté, et nous pouvions attribuer à toute autre cause qu'à un défaut d'intérêt pour nous le retard de cette réponse même; c'est là ce dont V. A. J. désirait être assurée

†) ibid. p. 24.

par nous même. Nous aussi, avons retardé notre réplique, plus que nous aurions voulu, non moins à cause de la multiplicité des affaires, que parce que nous avons voulu nous en occuper d'une manière particulière, le contenu de la lettre de V. A. J. nous touchant de trop près pour ne pas exiger de notre part de sérieuses réflexions. Nous allons lui faire connaître nos sentimens avec cette franchise qui est dans notre caractère. Etranger, par la nature de notre institution, à des considérations politiques, nous parlerons à V. A. J. avec confiance le langage franc de la vérité que nous prescrivent les devoirs de notre saint ministère. (suit un exposé detaillé des faits et des observations y ayant rapport.) Nous avons tâché de seconder autant qu'il nous a été possible les pieux voeux de V. A. J., nous la prions d'être persuadée de toute notre bienveillance paternelle, et de la disposition où nous sommes, de lui en donner dans toutes les occasions les preuves les plus convaincantes. En attendant et comme gage de notre affection, nous lui donnons de tout notre coeur la bénédiction apostolique.

Datum die quarta Julii 1807.

PIUS P. P. VII.

Lettre du Pape à l'Empereur Napoléon.

La lettre de V. M. du 7 janvier, datée de Munich, nous a causé une vive douleur; nous y remarquons que V. M. se trouve, sur divers points, dans une erreur que nous nous croyons obligé de dissiper (suit l'exposition de ces divers points). Cette liberté de langage sera pour V. M. un gage de notre confiance. Si les tribulations dont Dieu a voulu frapper notre pontificat devaient parvenir à leur comble par la perte d'une chose aussi précieuse pour nous que l'amitié et les bonnes grâces de V. M., le prêtre de Jésus-Christ qui porte la vérité dans le coeur et sur la langue, se soumettra avec résignation et sans crainte à sa destinée; les souffrances mêmes soutiendront sa constance,

†) ibid. p. 9.

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