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XIV.

LETTRES MINISTÉRIELLES ADRESSÉES AUX

SOUVERAINS.

Lettre adressée à S. M. le Roi de

extraordinaire de S. M. l'Empereur

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SIRE, J'éprouve le besoin d'exprimer à V. M. la douleur profonde que m'a causée l'accueil si extraordinaire que j'ai reçu d'elle dans ma dernière audience. J'ai le droit de penser, sire, que je n'ai point mérité de perdre l'estime, la bonté, et j'oserai même dire la confiance dont V. M. m'a donné si souvent des preuves qui m'honorent et qui sont la récompense la plus chère de ma conduite toujours franche et ouverte. J'ai pu juger assez de la sensibilité de votre coeur, sire, pour espérer que la froideur que V. M, m'a témoignée se dissipera bientôt, et que je ne serai plus privé des marques précieuses de cette bienveillance dont elle m'a comblé jusqu'à ce jour. Ma confiance dans la haute sagesse de V. M. ne me laisse aucun doute sur la prudence qui dirigera les ordres relatifs au passage des troupes noncé pour demain. Cet événement, qui inquiète et afflige peut-être V. M. n'a rien d'alarmant; je prends sur moi dele garantir. J'oserais promettre plus encore.

an

Si, comme V. M. m'a paru le croire, les troupes de S. M. I. devaient rester pendant quelques jours à . . . ., cette mesure ne serait que passagère; elle n'offrirait aucune apparence de danger, ni pour le présent, ni pour l'avenir; elle ne rendrait une conciliation ni moins possible ni moins facile.

Je conjure V. M. d'ajouter foi à ce que j'ai l'honneur de lui dire. J'ai de nouvelles autorisations pour déclarer que S. M. I. souhaite vivement de terminer, par des voies conciliantes, les discussions qui existent entre la .

et la

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et qu'un arrangement si désirable, en resserrant plus étroitement que jamais les liens qui unissent depuis tant de siècles les deux puissances, serait une garantie nouvelle, et certes bien efficace de la souveraineté de V. M., et la conservation pleine et entière de ses possessions Je supplie V. M. de recevoir avec bonté l'hommage du très profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être

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Lettre de congé adressée à S. M. le Roi de
Envoyé extraordinaire de S. M. le Roi de

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Sire, Le roi, mon auguste maître ayant jugé à propos de m'appeler auprès de lui, et mes nouvelles fonctions s'opposant à ce que j'aille prendre congé de vive voix de V.M. et me présenter devant elle pour lui témoigner toute l'étendue de ma reconnaissance respectueuse pour les grâces dont elle a daigné me combler, c'est par ordre du roi, mon auguste maître, que j'ai l'honneur sire, d'envoyer à V. M. la lettre par laquelle il lui a plu de me rappeler de sa cour, transmettant à V. M. la lettre du roi, je suis chargé de lui renouveller les assurances de l'amitié inaltérable et de l'attachement sincère que le roi lui porte ainsi qu'a sa royale famille.

En

Que V. M. me permette de ne point terminer la lettre que j'ai pris l'honneur de lui écrire sans mettre à ses pieds

l'hommage de mes respects et sans lui exprimer toute la gratitude dont je suis pénétré, pour ses bontés pour moi pendant le séjour que j'ai fait à sa cour; combien je m'esti merais heureux, sire, si V. M, avait daigné s'appercevoir du soin que j'ai constamment apporte à concilier mes devoirs avec le désir sincère de mériter la haute approbation de V. M.

Puisse la Providence, sire, conserver à vos peuples pendant de longues années le roi éminemment sage et paternel qu'elle leur a dorné dans la personne de V. M. Je suis avec le plus profond respect

Sire,

de V. M.

B... le

le très humble

et très obéissant Serviteur. (Signature.)

Lettre pour prendre congé, adressée à S. M. le Roi de par l'Envoyé extraordinaire de S. M. le Roi de

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Sire, En remettant à mon successeur les lettres de récréance qui terminent la mission dont j'ai été honoré près de V. M. je remplis un des plus pénibles devoirs que ma soumission aux ordres du roi ait pû m'imposer. L'indul gente bonté que V. M. a daigné me témoigner, en me pé nétrant de la plus profonde reconnaissance, me permet d'o ser me flatter que j'ai eu le bonheur de mériter son estime, ce qui a été constamment l'objet de toute mon ambition. J'ai demandé qu'il me fut permis d'aller encore une fois offrir à V. M. l'hommage de mon respect, et l'expression de mes biens sincères regrets. J'oserai la supplier de me conserver l'honorable bienveillance qui a fait mon bonheur et ma consolation depuis tant d'années, En m'éloignant d'un pays qui sera toujours pour moi une seconde patrie, je ne cesserai de faire des voeux pour sa gloire et sa prospérité; en demandant à la Providence de lui conserver long tems le souverain dont j'ai appris à connaître et à révérer les hautes qualités royales et toutes les vertus privées,

je le supplie de croire qu'il ne peut pas avoir un sujet plus dévoué.

J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect

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Lettre adressée à S. S. le Pape Pie VII, par le plénipotentiaire français accrédité à la cour de Rome, (†)

Très-Saint Père, Je remplis le plus honorable et le plus consolant de mes devoirs, en portant à V. S. les voeux que forme l'empereur et roi, mon auguste souverain, pour que les difficultés qui se sont élevées entre S. M. et la cour de Rome soient enfin aplanies. L'empereur regarde comme un des privilèges les plus précieux attachés à sa dignité, celui de protéger l'église, dont personne ne respecte plus que lui l'heureuse et auguste influence. Mais Ŝ. M. à vu avec peine que le Saint-Siège, constamment opposé aux mesures d'une sage et salutaire condescendance, cherchait à contrarier, par d'inutiles refus, des intérêts sur lesquels l'empereur ne peut pas se refroidir, et qu'il n'abandonnera jamais. Quelque désobligeante qu'ait été pour S. M. l'affectation qu'on a mise à ne pas accéder à ses demandes, l'empereur n'a écouté que le désir dont il est animé, de donner au chef de l'église un témoignage de sa piété filiale, et une nouvelle preuve de son affection personnelle pour V. S.

Je suis expressément chargé, Très-Saint-Père, d'assurer V. S. qu'elle conservera l'intégrité de ses états, si elle veut adopter les mesures que la position de son territoire et la sûreté de l'Italie rendent indispensables.

S. M. demande que V. S. déclare, par un traité ou dans toute autre forme dont on conviendrait premièrement, que tous les ports de l'Etat pontifical seront fermés à l'An

(†) Archives historiques de .M. SCHOELL. T. II p. 202.

gleterre, toutes les fois que celle-ci sera en guerre avec là France.

Secondement, que les forteresses de l'Etat romain seront occupées par les troupes françaises, toutes les fois qu'une armée de terre aura débarqué, ou aura menacé de débarquer sur un des points de l'Italie.

La reconnaissance de ces principes satisfera S. M. et lui tiendra lieu de toute autre déclaration.

Je viens, Très-Saint-Père d'énoncer les dernières propositions de S. M., celles sur lesquelles repose la garantie de la puissance temporelle du Saint-Siège, et qui seraient vainement méconnues et rejettées.

Les intentions de S. M. ont évidemment pour objet d'assurer les communications entre la haute et la basse Italie, et j'oserai demander à V.S.: Quel est le souverain qui, réunissant à cette partie d'Europe, à d'aussi grands intérêts, une force aussi imposante, bornerait l'exercice de sa puissance à n'exiger comme mesure de prévoyance, pour le cas de guerre, que des conditions aussi simples que celles que je viens d'établir?

Je prie V. S. de permettre que je dépose à ses pieds l'hommage de mon profond respect, et que je lui demande sa bénédiction apostolique.

Rome, le 18 Juillet 1806.

(Signature.)

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