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Déjà la victoire a conduit ses armées sur l'Adige: votre propre intérêt nous a empêchés de pousser plus loin nos progrès. La sollicitude de l'empereur pour votre bien ne voulut pas vous exposer aux dangers d'une guerre dans laquelle l'ennemi pouvait encore compter sur trop de ressources; on voulut d'abord préparer ce qui était nécessaire pour rendre toute résistance infructueuse, et vous éparg ner ainsi les maux d'une guerre trop longue.

Ses vaillantes légions ont volé des champs victorieux de la Saxe à vos frontières, et dans l'intervalle, S. M. le roi de Naples se décida à réunir son armée à celle des monarques alliés pour coopérer, du poids de toutes ses forces et de ses grands talens militaires, à la conquête de la paix. Dès ce moment le sort de l'Italie ne peut plus être douteux.

Nous avons passé l'Adige; nous sommes entrés dans le coeur de votre pays. Voyez en nous vos libérateurs, qui n'exigeront de vous que ce qui sera indispensable pour leur marche et leur subsistance. Nous venons pour protéger des droits légitimes et pour rétablir ce que la force et l'orgueil ont renversé.

Nous vous appelons à la défense commune.

Le mo

ment est venu où l'Italie, à l'exemple des autres nations, doit faire preuve de force et de courage. Il est tems que les Alpes s'enorgueillissent de nouveau de leurs cimes inaccessibles, et qu'elles forment une barrière impénétrable; il est tems que ces routes, frayées pour introduire dans votre pays l'esclavage et la servitude soient détruites.

Piemontais, que la nature et votre courage ont destinés à être le boulevard avancé de l'heureuse Italie, voulezvous voir encore une fois au capitole les Gaulois avec leur Brennus ne se servant de son épée que pour agraver le poids de tributs? Prenez les armes, réunissez-vous tous sous les drapeaux de votre roi, dont l'énergie et la persévérance vous garantissent le retour de ces tems de puissance et de prospérité dont vous avez joui sous l'illustre maison de Savoie.

Nobles Toscans, peuple sage et fidèle, réjouissezvous! Si nos armes troublent un instant vos paisibles demeures, ce ne sera que pour vous rendre à ce gouvernement paternel que vous n'avez cessé de regretter. Unissez vos forces aux notres, et bientôt vous verrez revenir auprès de vous votre prince chéri, et avec lui reviendront les beaux-arts, les sciences et le bonheur public.

Peuples d'Italie, c'est la volonté des magnanimes alliés de rétablir, autant que les circonstances le permettent, l'ancien et respectable édifice des gouvernemens auxquels l'Europe a dû si long tems son bonheur, sa prospérité et sa gloire. Vous verrez refleurir au milieu de vous cette antique et illustre maison d'Este, dont les souvenirs glorieux appartiennent à la plus belle époque de votre histoire. Cette ville immortelle, qui a été deux fois la première ville du monde, ne sera plus la seconde d'un empire étranger. Capitale du monde chrétien, elle se relèvera avec un nouveau lustre.

A mesure que votre territoire sera purgé des oppresseurs étrangers, vos gouvernemens seront rétablis sans sans violence, et avec les institutions exigées

secousse,

par les localités.

Donné à Véronne, le 5 février 1814.

Le Comte de Bellegarde,

Feld-maréchal.

Proclamation adressée aux Francais par le Comte Barclay de Tolly, du 23. juin 1815. (†)

Français, l'Europe réunie au congrès de Vienne vous à éclairés sur vos véritables intérêts par les actes du 13 mars et du 12 mai. Elle vient en armes vous prouver qu'elle n'a point parlé en vain. Elle veut la paix, elle en a besoin elle doit l'affermir par ses relations amicales avec vous. Elle ne peut en avoir, elle n'en aura jamais avec l'homme qui prétend vous gouverner.

Un funeste égarement peut avoir fait oublier un moment au soldat français les lois de l'honneur, et lui avoir arraché un parjure. Une force éphémère, soutenue par toute sorte de prestiges peut avoir entraîné quelques magistrats dans la voie de l'erreur. Mais cette force succombe; elle va entièrement disparaître. L'armée combinée du nord vous en a convaincus dans la journée du 18 juin. Nos armées marchent pour vous en convaincre à leur tour.

Français, il en est encore tems. Rejetez l'homme qui, enchaînant de nouveau à son char toutes vos libertés,

(†) ibid. T. V. p. 552.

menace l'ordre social et attire sur le sol de votre patrie toutes les nations en armes. Soyez rendus à vous-mêmes; et l'Europe vous salue en amie et vous offre la paix.

Elle fait plus. Elle considère dès ce moment tous les Français qui ne se sont pas rangés sous les enseignes de Bonaparte et qui n'adhèrent point à sa cause, comme

amis.

Nous avons conséquemment l'ordre de les protéger, de leur laisser la libre jouissance de ce qu'ils possèdent, et d'appuyer les louables efforts qu'ils feront pour replacer la France dans les rapports que le traité de Paris avait rétablis entre elle et toutes les nations européennes.

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votre

Dieu, la justice, les voeux de tous les peuples nous secondent. Français, venez au devant de nous, cause est la nôtre. Votre bonheur, votre gloire, votre puissance sont encore nécessaires au bonheur, à la gloire et à la puissance des nations qui vont combattre pour vous. Au quartier-général d'Oppenheim, le 3 juin 1815.

Le général en chef des armées impériales russes.
Le maréchal comte Barclay de Tolly.

XXII.

PROTOCOLES ET PROCÈS-VERBAUX.

Protocoles dressés à l'occasion des conférences qui eurent lieu à Udine, entre les plénipotentiaires autrichiens et français en 1797.

Première séance du congrès pour la paix, 15 fructidor an 5. (1 septembre 1797).

LEURS excellences les plénipotentiaires de S. M. l'empereur et roi, M. le marquis de Gallo, M. le généralmajor, comte de Meerveldt, et M. le baron de Degelmann; et les citoyens plénipotentiaires de la république française, le général Bonaparte et le général de division Clarke, étant assemblés à Udine, leurs pleins - pouvoirs respectifs ont été vérifiés, trouvés en règle, et copies collationnées ont été signées et échangées de part et d'autre.

(Suivent les signatures).

Seconde séance du 16 fructidor an 5 (2 septembre 1797).

À l'ouverture de la séance, les plénipotentiaires de S. M. l'empereur et roi ont déclaré:

,,Que, dans l'espérance que des négociations en Italie, conduiraient bien plus promptement à l'aplanissement de toutes les difficultés, S. M. a bien voulu munir ses plénipotentiaires des pouvoirs présentés et échangés hier pour

(t) v. Correspondance inédite de Napoléon Bonaparte. Livraison 7. p. 236.

traiter, conclure et signer, s'il y a lieu, à Udine, sa paix définitive avec la république française; mais pour le cas où malheureusement les présentes négociations ne répondraient pas au but désiré, S. M. se réserve, de la manière la plus expresse, l'assemblée des plénipotentiaires respectifs à Berne, énoncée dans l'article 4 des préliminaires.“

En réponse, les plénipotentiaires français ont déclaré: ,,Qu'ils ne peuvent admettre la réserve que messieurs les plénipotentiaires de S. M. l'empereur et roi viennent de présenter, tant parce qu'elle est opposée aux instructions qui leur ont été transmises par le directoire exécutif de la république française, que parce qu'elle leur paraît contraire aux pleins-pouvoirs donnés par la cour de Vienne.

En effet il est articulé dans ces pleins - pouvoirs que S. M. l'empereur et roi envoie à Udine, en conséquence des préliminaires de Léoben, des plénipotentiaires pour conclure sa paix définitive avec la république française; et dans l'article 4 de ces préliminaires il est dit, que les plénipotentiaires respectifs doivent se réunir à Berne: ainsi donc, le congrès d'Udine n'est véritablement que celui de Berne. Les plénipotentiaires français déclarent à leurs excellences messieurs les plénipotentiaires de S. M. l'empereur et roi, que les instructions qu'ils ont reçues de leur gouvernement les mettent dans le cas de refuser formellement toute clause qui tendrait à donner aux négociations d'Udine un caractère différent de celui que leur donne le texte des pleins - pouvoirs de la cour de Vienne.".

Leurs excellences messieurs les plénipotentiaires de S. M. l'empereur et roi, et les citoyens plénipotentiaires de la république française, après avoir amplement discuté les objets ci-dessus et vainement cherché à se mettre d'accord, considérant que les déclarations faites de part et d'autre ne sont pas inhérentes à la teneur de leurs pleinspouvoirs respectifs, et vû l'importance de ne pas rompre des négociations qui intéressent également les deux puissances, conviennent de les continuer en conformité de la faculté qui leur est donnée par le texte de leurs pleinspouvoirs.

(Suivent les signatures).

« FöregåendeFortsätt »