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comme je l'ai déjà fait voir dans une circons tance pareille à l'origine des leçons. Pour le répéter ici en deux mots, je n'ai eu qu'à prendre un son dont les intervalles au sold et à l'ut lui fussent assez familiers; le la, par exemple, où le si, ont pu servir à cette opération, c'est-àdire, , que je n'ai eu qu'à faire succéder ces deux chants dans cet ordre: la ut-sold la, ou bien faire répéter ce trait : ut și la sold. On voit de même ce que j'ai dû faire pour l'intervalle sold fa ou pour tout autre.

Quand il sut chanter ces deux intervalles, je dus lui faire observer qu'ils ne ressemblaient à aucun de ceux qu'il avait chantés jusqu'alors, Pour cela, je l'interrogeai à l'ordinaire sans le prévenir de rien. Qu'est la quarte sold ut, lui demandai-je ? Il me répondit par ce raisonne ment: D'abord, la quarte sol ut est mineure, par conséquent, la quarte sold ut est....... est moins que mineure; mais cela peut-il être, nous n'en avons jamais vu de telle ?...... N'importe, lui dis-je ; voici la première, et le raisonnement qui nous l'a fait découvrir est fort juste. De même, continuai-je, qu'est la quinte ut sold? Alors il répondit avec assurance: Elle est plus que majeure, parce que déjà ut sol est une quinte majeure, et que le sol, en devenant dièse,

s'éloigne de l'ut. Il vit de même ce qu'était la septième ou la seconde sold fa: l'une moins que mineure, l'autre plus que majeure; je n'eus donc qu'à lui dire qu'on appelle maximes ou augmentés les intervalles plus que majeurs tandis qu'on appelle minimes ou diminués les intervalles moins que mineurs. Il est clair que c'est toujours l'élève qui découvre l'idée nouvelle dans la route que je lui fais suivre, et que je ne viens qu'après lui pour y poser une étiquette, y mettre un nom.

Nous avons dit autrefois comment le dièse ou le bémol peut faire passer un intervalle du majeur au mineur, ou réciproquement; il est aisé de voir ici comment ces mêmes altérations peuvent le faire passer du majeur au maxime, ou du mineur au minime, et vice versá: de sorte que l'élève est à présent en état de résoudre cette question générale : un intervalle quelconque étant donné par bécarre, par , par dièse, ou par bémol, dire à laquelle des quatre espèces il appartient, c'est-à-dire, s'il est majeur ou mineur, maxime ou minime.

Nous avions vu aussi que le majeur a pour complément le mineur, et vice versâ; nous voyons de même à présent que le maxime a pour complément le minime,et réciproquement.

que

Je fais remarquer encore à mon élève que dans l'analogie de nos définitions d'intervalles, celui que nous avions appelé demi-ton mineur pourrait s'appeler unisson augmenté, et que son complément ou renversement donne l'octave diminuée; qu'aussi l'intervalle plus petit fad solb, ou mi fab, ou mid fa, qu'on appelle comma, ou quart de ton chez les musiciens (1), est une vraie seconde diminuée, dont le complément est une septième augmentée. En outre, je l'avertis la quinte mineure si fa, déjà improprement appelée fausse quinte, est encore plus improprement appelée quinte diminuée, et que la quarte majeure fa si, soi-disant fausse quarte, est dite encore mal à propos quarte augmentée. L'élève voit bien que c'est si fab ou sid fa qui serait la quinte diminuée, et que c'est le renversement de ces intervalles qui ferait la quarte augmentée; aussi il se récrie sur ce que l'on prend ainsi les mots à contre- sens dans la musique plus qu'ailleurs je lui réponds que c'est l'usage, car ce mot sert à expliquer beaucoup de choses,

(1) Ce petit intervalle n'est point exactement le quart d'un ton ou d'une seconde majeure; selon l'expérience citée à la note de la page 80, il serait la moitié du demi-ton mineur, le tiers du demi-ton majeur, et par conséquent la cinquième partie d'un ton entier.

Enfin, je lui fais remarquer qu'on ne rend pas à son gré maximes ou minimes tous les intervalles de la gamme, la chose étant trop difficile, comme il le sentira bien, s'il l'essaie un moment. Je lui dis qu'on peut faire la septième, la quarte et la tierce diminuées, et je l'y exerce; mais qu'on ne peut pas faire telles la quinte, ni la sixte ni l'octave. Quant aux intervalles augmentés qu'on peut ou ne peut pas faire ils sont les complémens de ceux-là.

Je lui explique ensuite aisément ce que c'est que deux modes relatifs, majeur et mineur, en prenant pour modèle le majeur d'ut avec le mineur de la qui sont dans cette hypothèse, et lui faisant voir que si la propriété d'ut se porte à un autre son de la gamme, la propriété de la suit la première à une tierce mineure d'intervalle par-dessous; que, par exemple, le mode majeur de sol a pour relatif le mineur de mi; ainsi de tous les autres dont je lui mets le tableau sous les yeux, et que l'exercice lui grave suffisamment en mémoire,

Il me demande alors si le mode mineur est annoncé à la clef par des dièses ou des bémols, comme l'est le mode majeur. Je lui fais voir qu'il serait inutile de l'annoncer de cette manière, à cause des variétés fréquentes auxquelles

il est sujet dans son second tétracorde. Le mode mineur de la, par exemple, ne peut pas se désigner à la clef par le fad et le sold, parce que, quoique ces deux dièses s'y rencontrent, néanmoins ils n'y sont pas permanens. On se contente donc de ne rien mettre à la clef; mais cette désignation étant faite la même pour le mode majeur d'ut, elle laisse dans le doute sur le mode de la pièce écrite, et l'on est obligé de lire du moins une couple de mesures pour deviner la pensée de l'auteur. Neanmoins, ceci n'est pas un inconvénient pour mon élève, et il a bientôt vu si l'ut, par exemple, qu'il supposait tonique en mode majeur, n'est pas plutôt une médiante en mode mineur. De là, se rappelant ce qui a été dit de la génération des tons, il conclut généralement que l'armure de la clef par dièses ou par bémols annonce toujours dans l'usage l'une ou l'autre de ces deux choses, soit la tonique d'un mode majeur, soit la médiante d'un mode mineur; et que c'est à la lecture à déterminer laquelle de ces deux choses a lieu (1).

(1) Quelques auteurs, attachant peut-être trop d'importance à cette légère incertitude, ont proposé de la lever, mais par des manières détournées : l'un voulant

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