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ou mi sur le piano, il serait facile d'y remédier; il faudrait alors changer les syllabes de notre gamme ut ré mi fa sol la si, pour les rendre génériques, au lieu de spécifiques qu'elles sont à leurs yeux; il faudrait y employer ou des noms de lettres c d e f g ab, comme les Anglais et les Allemands, ou des noms de nombre, comme un, deux, trois, quat.., cinq, six, sept. Mais, véritablement, je ne crois pas que ceci vaille la peine de faire une innovation (1),

(1) Si l'on faisait tant que de changer les syllabes de notre gamme qui véritablement en aurait besoin, on devrait le faire d'une manière plus utile qu'a proposée M. Framery, l'un des rédacteurs de l'Encyclopédie: ce serait de ne conserver que les seules consonnes de ces syllabes, et de les accompagner de la voyelle a pour désigner les sons naturels, de la voyelle e pour désigner les sons dièses, et de la voyelle o pour désigner les sons bémols; ce qui donnerait ces trois séries :

Ta ra ma fa sa la ja............ pour les sons bécarres.

Te re me fe se le je..

To ro mo fo so lo ja..

................. pour les sons dièses.

pour les sons bémols.

« Cette manière de nommer les notes, continue » M. Framery, est simple, claire et précise. Elle est » extrêmement facile à retenir. Un bon lecteur n'a pas » besoin de plus de deux heures d'exercice s'hapour »bituer autant à ces noms nouveaux qu'aux anciens. * » Cependant nous doutons qu'elle soit adoptée, parce

Prenons maintenant les élèves à leur première leçon, et observons les progrès de leurs idées. D'abord, au premier barreau que frappe la ba

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» que ceux qui professent la musique ne mettent en » général aucun intérêt à la perfectionner. On ne con» naît bien les difficultés d'un art que quand on les a » surmontées, et alors il semble qu'on ne se soucie » plus de les applanir. On croirait diminuer le mérite » de ses connaissances, en procurant aux autres plus » de facilité à les acquérir. »

Je crois que M. Framery s'abuse en ne demandant que deux heures d'exercice pour s'habituer autant à ces noms nouveaux qu'aux anciens; mais je crois aussi que cette manière de nommer les notes serait extrêmement favorable aux opérations de la pensée dans l'étude musicale, en faisant disparaître l'embarras, très-grand pour l'élève, d'attacher une triple idée à un même mot en solfiant à divers tons. On voit d'ailleurs que ma méthode s'appliquerait aussi aisément à ces dénominations qu'à celles en usage, et que, quand l'élève commence d'apprendre, il est aussi indifférent aux unes qu'aux autres. Cependant je ne hasarderai pas de les introduire dans mon école ; c'est aux grands maîtres de l'art à en donner l'exemple. Je me borne à faire remarquer qu'on ne trouvera jamais d'instant plus propice pour faire cette utile innovation, que celui où la musique est, j'ose le dire, prête à devenir populaire par l'effet d'une méthode aussi rapide que celle que je présente.

guette, on entend un ut qu'ils expriment tous à la fois. Voilà le ton établi et la clef convenue. La baguette refrappe ce barreau, l'ut est répété. Alors elle s'élève par degrès jusqu'à la dominante, et l'on entend cette demi-gamme ut ré mi fa sol. Elle recommence le même mouvement à plusieurs reprises; mais une fois elle interrompt sa course au mi, une autre fois au ré ou au fa, retournant toujours à l'ut pour la recommencer. Cet exercice peut remplir la première leçon. On n'y fait que monter la gamme depuis l'ut jusqu'au sol tout au plus.

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A la seconde leçon, les élèves apprennent à descendre les mêmes fragmens de gamme qu'ils savent déjà monter. Cela se passe en cette sorte: ut ré ut, ut rẻ mi ré ut, ut ré mi fa mi ré ut, ut ré mi fa sol fa mi ré ut. Sur quoi l'on observe que l'ut est toujours pris pour point de départ et pour point de répos. Bientôt on pourra faire prendre le sol pour même terme.

A la troisième leçon, la baguette descend par degrés de l'ut à la dominante au-dessous, et l'on' entend la demi-gamme descendante ut si la sol. Elle réitère ce mouvement, puis bientôt le suspend, soit sur le si soit sur le la, pour le recommencer encore à l'origine ut. Dans cette même leçon on pourra faire monter la demi

gamme sol la si ut en suivant les mêmes lois, et unir enfin cette moitié à la première, ce qui donnera une gamme entière entre deux domi nantes, telle que sol la si vr ré mi fa sol, divisée par la tonique en deux moitiés inégales. Il convient de se borner d'abord entre ces limites, et d'y faire toutes les combinaisons par degrés conjoints qu'on pourra imaginer. Il y a là du travail pour cinq ou six leçons de rigueur.

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En apprenant à parcourir l'échelle par degrés conjoints, c'est-à-dire, en étudiant les rapports de seconde qu'elle offre, l'élève a exprimé néanmoins d'autres intervalles. Par exemple, il pu faire deux fois de suite la phrase ut ré mi sans faire la tierce mi ut, qui lie la fin de cette phrase à son commencement. De même la phrase sol fa mi étant répétée, a fait naître la tierce mi sol; et la quinte sol ut se rencontre de même en redoublant la phrase ut ré mi fa sol. Enfin, l'on voit qu'il n'est pas d'intervalle qu'on n'ait pu faire exprimer à l'élève par cet artifice; mais peut-être il ne les aura pas suffisamment rcmarqués: c'est pourquoi il faut y revenir à cette intention, et lui apprendre à mêler quelque intervalle, surtout de tierce, parmi les degrés conjoints qu'il continue de combiner. Alors on coupera l'échelle précédente en deux manières :

selon l'accord parfait sol ut mi sol, et selon l'accord de septième sol si ré fa. On fera sur ces deux phrases ce qu'on faisait au commencement sur la demi-gamme ut ré mi fa sol, c'est-à-dire, qu'on les parcourra en entier, puis en partie, et en donnant toujours une origine fixe aux mouvemens de la baguette. Cet exercice peut occuper un mois, car le champ des combinaisons devient plus étendu.

En effet, en même-temps que l'on règle sur ces principes les mouvemens de la baguette, on peut et l'on doit même la conduire souvent à pas inégaux, pour faire varier les durées des sons, et en appeler tantôt de lents, tantôt de brefs, sans s'inquiéter d'ailleurs qu'il y ait aucune mesure entr'eux. Si l'on n'avait pas cette attention, et que la baguette ne marchât qu'à pas égaux, les idées d'intervalles que se formerait l'élève seraient compliquées d'un élément étranger; il y manquerait encore d'une abstraction, savoir, de l'égalité de durée entre les sons comparés. Aussi sa surprise serait grande quand, par la suite, il entendrait deux sons sous des durées inégales; il ne les reconnaîtrait pas d'abord à ce déguisement, et il referait des comparaisons dans cette nouvelle hypothèse qui est donc indispensable.

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