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r'est omis, où tous les détails essentiels sont classés dans l'ordre le plus naturel et le plus satisfaisant. Il est à regretter que M. de Ferrière ne l'ait publié qu'en thermidor, époque trop tardive pour qu'on eût le tems de s'y conformer dans les almanachs de l'an XI; mais nous invitons fortement les auteurs de ces sortes d'ouvrages à profiter de ses conseils pour les années suivantes. De toutes les mesures qui tendent à accélérer les progrès de la statistique nationale, la méthode. qu'il propose est celle dont la réussite est la moins douteuse (1). L.

MANUEL des habitans de Saint-Domingue, contenant un précis de l'histoire de cette ile depuis sa découverte; la description topographique et statistique des parties française et espagnole; le tableau des productions naturelles et des cultures coloniales; l'art de fabriquer le sucre et l'indigo, de récolter et préparer le café, le coton et le cacao jusqu'à leur embarquement, et de faire le rum à la manière anglaise ; suivi d'un traité de médecine domestique appropriée aux iles; d'une pharmacopée américaine; du premier vocabulaire français-créole, et de conversations françaises-créoles pour donner une idée de ce langage, et se faire entendre des nègres; ouvrage utile à tous ceux qui desirent se procurer des notions exactes sur la manière de se conduire dans la traversée, et les moyens de fortune que présentent les cultures et le commerce de Saint-Domingue, orné d'une carte de cette ile, et de tableaux concernant sa population et ses productions: par S. G. DE CŒURJOLY, ancien habitant de Saint-Domingue. Deux vol. in-8°. A Paris, chez Lenoir, libraire, rue de Savoie, No 4.

(1) On publie tous les mois un numéro des Annales de statistique, composé de dix à douze feuilles d'impression. Le prix de l'abonnement est de 24 fr. par an, pour Paris, et de 30 fr. pour les départemens et pour l'étranger.

UN titre aussi détaillé dispense les journalistes des trois quarts de leur besogne. Il ne leur reste qu'à prononcer sur la manière plus ou moins satisfaisante dont l'auteur a traité les nombreux articles de cette espèce de table des matières; or, il nous semble que M. de Cœurjoly n'a point à redouter leur jugement. Les chapitres de son ouvrage qui ont trait à la médecine et à la pharmacie, sont trèsdéveloppés, et supposent des observations faites avec beaucoup de soin. Tout ce qu'il dit sur les mœurs et les habitudes des colons et des esclaves, ainsi que sur les productions de l'ile, leur culture et leur manipulation, paraît être le fruit d'une longue expérience; et son vocabulaire, ses dialogues français-créoles, sont extrêmement curieux, indépendamment de l'utilité qu'ils présentent aux personnes qui commencent des établissemens à Saint-Domingue. Il faut observer néanmoins que tous ses renseignemens datent d'une époque antérieure à la révolution, et que les effets de cette grande crise, à laquelle les Colonies ont pris une part si active et si désastreuse, doivent y avoir occasionué des changemeus considérables, sinon dans le climat et l'économie rurale, au moins dans les spéculations de commerce, dans les usages, dans la population, et surtout dans les rapports mutuels des blancs, des hommes de couleur et des noirs.

L.

sur la

ŒUVRES DE LA ROCHEFOUCAULT, marquis de SURGERES, lieutenant-général des armées, etc., contenant ses Traités guerre, sur les gouvernemens, sur la morale, son Parallèle entre Alexandre et César, son Voyage en Hollande, etc.; imprimées sur les originaux inédits; revues et publiées avec des notes par l'Editeur du Voyage de M. l'abbé BARTHELEMY en Italie: 440 pages in-8°. A Paris, chez Gérard, libr., rue Saint-André-des-Arcs, No 44. LE marquis de Surgères, avant que ses manuscrits tombassent entre les mains de M. Serieys, n'était connu que

par ces vers, insérés dans les premières éditions du Temple du Goût :

Ne craignez point, jeune Surgère,
D'employer vos soins assidus

Aux beaux vers que vous savez faire.

Il eut la modestie de renfermer ses œuvres poëtiques dans le cercle de ses amis ; et malgré le compliment de Voltaire, le public y a médiocrement perdu, s'il faut en juger par le morceau imprimé dans les Lettres inédites de Henri IV et de plusieurs personnages célèbres.

Ses ouvrages en prose, quoiqu'ils n'offrent rien de bien stillant, étaient plus dignes de voir le jour. Le traité de la guerre annonce des connaissances étendues dans cette partie. La théorie y est toujours appuyée d'exemples, tirés de la conduite des généraux anciens et modernes. On y trouve cette anecdote qui montre que Gustave Adolphe savait allier la sévérité et la justice; « Un de ses aidesde-camp, chargé par lui d'aller faire marcher la droite de l'armée, s'aperçut en y arrivant que les ennemis › avaient changé leur disposition, et que l'ordre qu'il devait faire exécuter n'était plus convenable à leur position » actuelle ; il prit sur lui de faire faire un mouvement tout » différent de celui que le roi avait ordonné. Gustave, » surpris de voir faire un mouvement contraire à celui » qu'il voulait qu'on fit, y courut, et en demanda la » raison à son aide-de-camp. Celui-ci lui avoua naturel⚫lement qu'il avait supprimé son ordre, et lui exposa les motifs de sa désobéissance. Jeune homme, lui dit le roi, qui vous en a tant appris? Vous, sire, lui répondit » Paide-de-camp. Gustave, sans répliquer, lenvoya en » prison, et l'en fit sortir le lendemain pour le mettre à » la tête d'un régiment. »

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Le Parallèle d'Alexandre et de César est très-détaillé. M. de Surgères en tire ce résultat, qu'on juge le premier trop sévèrement et qu'on est trop indulgent pour le second. Dans ses réflexions sur les gouvernemens, il s'élève avec force contre la monarchie

absolue. Le morceau sur la morale est fort court, et ne traite guère que des inconvéniens de l'humeur. Il est précédé et suivi de petites dissertations sur les beaux esprits, l'éducation, la société et le pouvoir des femmes, l'amour de la patrie, le mariage, la philosophie, le bonheur et le malheur; et d'une lettre au comte de Caylus, où l'auteur fait la critique des Considérations sur les mœurs de ce siècle, de Duclos.

Le Voyage en Hollande, qui termine le volume, est rempli de faits curieux et de bonnes observations.

L.

JAQUELINE FORONI rendue à son véritable sexe, ou Rapport, réfle rions et jugement présentés à l'Académie de Mantoue, par la classe de médecine, sur le sexe d'un individu vivant, connu sous le nom de JAQUELINE FORONI. A Milan, de l'imprimerie française et italienne, à Saint-Zéno, No 534. An 10, (1802.) A Paris, chez Pougens, lib., quai Voltaire, No 14; Fayole, lib., rue St.-Honoré, No 1442, près l'église St.-Roch ; et chez Deshaies, lib., au Palais du Tribunat, galerie de bois, N° 243. Prix, 1 fr. 80 cent.

TEL est le titre d'un mémoire sur un hermaphrodite vivant des environs de Mantoue. Quoiqu'il ait déjà paru un grand nombre d'écrits sur cette matière, le mémoire de l'académie de Mantoue sur Jaqueline Foroni, est fait pour fixer l'attention des observateurs, en raison de l'aberration tant physique que morale que l'on remarque dans l'individu. L'ouvrage a été écrit en italien la traduction que nous annonçons a été faite sous les yeux des auteurs du mé noire par le C. Siauve, membre de l'académie de Mantoue, qui a été aussi l'éditeur de l'ouvrage original. Il a joint à la traduction française des notes que l'académie de Mantoue ne pouvait ajouter au texte, parce qu'elles anraient blessé l'amour propre et la délicatesse de l'individu. Les gens de l'art et ceux qui admirent la nature jus

que dans ses écarts, doivent savoir gré au C. Siauve de l'empressement qu'il a mis à faire passer dans notre langue une dissertation intéressante qu'il a rendue avec cette fidélité et cette simplicité de style que réclamait le sujet. Sa traduction est ornée de quatre gravures: la première représente Jaqueline Foroni, en costume mantouan; dans la seconde, on voit Jaqueline Foroni, dessinée au simple trait; la troisième la représente nue; et la quatrième donne une idée précise des parties sexuelles. Ce mémoire est suivi d'une autre dissertation sur un individu, qui parait avoir des rapports directs avec Jaqueline Foroni; il est accompagné d'une gravure représentant aussi les parties sexuelles de cet autre hermaphrodite.

GARNIER.

BEAUX-ARTS.

SUITE DE L'EXAMEN DU SALON.

Le Salon était pauvre cette année. De grands vides sur les murs affligeaient les yeux des amateurs. Le ministre a averti nos principaux artistes d'une visite que le premier consul devait faire au Salon la veille du 1er vendémiaire : aussitôt ils se sont empressés d'y envoyer leurs nouvelles productions, et même celles qui leur avaient mérité autrefois l'approbation publique. Le Salon de cette année l'emporte sur tous ceux des années précédentes.

Nous ne parlerons pas des tableaux qui ont déjà paru dans les autres Salons, et sur lesquels l'opinion est fixée: nous avons vu cependant avec plaisir que la couleur du Bélisaire de Gérard a beaucoup gagné en mûrissant ; ce qui doit encourager lest jeunes artistes à peindre largement et franchement, puisque ces deux méthodes produisent encore le bon effet de s'embellir avec le tems. Ce tableau du C. Gérard est sans doute le plus historique, sous tous les rapports, qui ait paru depuis bien des an

nées au Salon.

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