Sidor som bilder
PDF
ePub

regards, elle prit la forme d'une génisse. L'homme prit » celle d'un taureau, et s'unit à la génisse; de-là naquit » l'espèce des boeufs. La femme se transforma en jument, » l'homme en cheval, et de-là les chevaux. Elle se fit bre» bis, il se fit bélier; de-là les animaux à pied fendu. » Pour en finir, elle prit successivement la forme de tous les quadrupèdes, de tous les oiseaux, de tous les insectes, » de tous les poissons; l'homme la poursuivit dans chacune » de ses métamorphoses, et c'est ainsi que la terre fut peuplée de toutes les espèces d'animaux. »

[ocr errors]
[ocr errors]

Qu'il soit bon de faire connaître ces extravagances, nous ne pensons pas à le nier. Elles font partie des égaremeus de l'esprit humain; et peut-être, à force de voir combien de sottises on a données pour des vérités aux nations qu'on voulait dominer par l'erreur, ceux qui viendront après nous finiront-ils par s'en tenir à la vérité toute simple.

Mais environner de tout l'appareil de l'érudition des contes très-inférieurs aux Mille et une Nuits, et des raisonnemens qui valent encore moins; s'en prévaloir pour trai ter avec une morosité dédaigneuse des écrivains qui ont dit éloquemment des choses sensées; en prendre occasion de taxer d'ignorance et de barbarie une génération qui cherche à s'éclairer et une compagnie savante, justement honorée dans toute l'Europe, voilà ce qu'on n'aurait attendu de personne, et ce qu'a fait M. Anquetil, dans les notes qui accompagnent sa traduction.

Heureusement il y a lieu de croire qu'elle ne fera pas oublier les auteurs illustres contre lesquels il se déchaîne ; qu'on applaudira davantage aux découvertes de l'Institut national qu'à la sagesse de Pradj pat; et que, si on continue d'imprimer les douze ou quinze volumes de l'Oupnek'hat dont nous sommes encore menacés, de bons esprits continueront en même tems et avec plus de succès, de travailler à la propagation des lumières. L.

MANUEL

MANUEL DE LITTÉRATURE CLASSIQUE ANCIENNE traduit de l'allemand de M. ESCHENBURG, avec des additions, par C. F. CRAMER. Deux volumes in-8°. A Paris, de l'imprimerie du traducteur, rue des Bons-Enfans, no 12.

LE C. Cramer a pensé que dans le moment où le gouvernement s'occupe avec activité de l' nstruction publique, il pouvait être utile de faire passer dans notre langue un livre élémentaire qui jouit d'une grande réputation en Allein gue. M. Eschenburg, un des premiers littérateurs modernes de cette nation, a présenté sous le titre de Manuel classique littéraire, le tableau de l'ensemble et l'historique de toutes les sciences et arts cultivés chez tous les peuples de l'antiquité. Ce livre est un abrégé d'après un plan vaste. En lui donnant une forme usuelle, claire et méthodique, l'auteur a voulu qu'il pût servir de base à l'instruction publique et privée. Un pareil ouvrage honore l'homme de lettres, patient et laborieux qui a entrepris de rassembler, de rétablir et d'expliquer les monumeus que nous a laissés l'antiquité.

Ce Manuel est divisé en quatre principales sections: L'Archéologie, une notice des auteurs classiques, la Mythologie, les antiquités grecques et romaines.

Chacune de ces sections est elle-même subdivisée d'une manière claire et précise, et précédée d'une introduction qui prépare agréablement l'esprit à l'intelligence des matières qui sont développées dans l'ouvrage.

L'Archéologie présente le tableau de la littérature grecque et romaine, dans sa naissance et ses progrès jusqu'à sa décadence; l'histoire des arts dans l'antiquité la plus reculée, ses différens périodes, la manière de concevoir et de faire des artistes, enfin des notices sur les principaux artistes de chaque âge.

La Notice des auteurs classiques contient les remarques An X. 4me. Trimestre.

G

les plus intéressantes sur le caractère des auteurs anciens et sur ceux de leurs ouvrages qui sont parvenus jusqu'à

nous.

Sous le titre de Mythologie, on voit l'histoire de toutes les divinités grecques et romaines, des Dieux et DemiDieux et des Héros.

Enfin le livre des Antiquités, contient le résultat des plus importantes recherches sur l'état de la religion des anciens, sur leurs gouvernemens, leurs mœurs publiques et privées, etc.

L'auteur a pris soin d'indiquer presque à chaque paragraphe, les principaux livres qu'on peut consulter sur telle ou telle matière, pour trouver de plus amples détails, et classer avec ordre et à leur place tous ceux que l'on voudrait y ajouter.

Sans doute la France possédait déjà beaucoup d'abrégés et de bors dictionnaires sur plusieurs des objets que traite cet ouvrage ; mais on peut dire qu'il y manquait un livre élémentaire qui offrit dans un seul cadre l'origine, l'influence et les progrès des arts, chez les deux nations auxquelles nous devons tout ce qui peut enrichir l'esprit humain.

Le C. Cramer a donc rendu un véritable service à la France, sa patrie adoptive, en lui faisant connaitre un ouvrage sur une branche de littérature importante, trop négligée parmi nous, et dans laquelle nos voisins semblent vouloir nous surpasser. Le traducteur s'est cru obligé d'ajouter à l'original plusieurs observations qui lui ont paru indispensables. Il l'a augmenté de quelques nouvelles notices qu'offre la bibliographie allemande et française. Il a, par exemple, rempli une lacune considérable qui se trouvait dans l'original, en citant, à l'occasion des principaux auteurs, plusieurs traductions, ou au moins une des traductions françaises, avec les éditions et commentaires dont nous avons enrichi la philologie.

Nous pensons qu'à l'exemple de l'Allemagne où le Manuel classique a été adopté dans la plupart des colléges, il se

rait avantageux d'en faire usage pour nos écoles publiques. Dans tous les cas il ne peut qu'étre utile à tous les hommes que leurs affaires, leurs plaisirs ou leur éloignement des grandes bibliothèques, empêchent de se livrer à de pénibles recherches. Ils y pourront saisir d'un coup-d'œil les connaissances les plus essentielles sur l'histoire des arts, et les coutumes de l'antiquité. On peut assurer encore qu'il est presque indispensable aux savans, en ce qu'il leur rappellera les sources où ils doivent puiser, et leur servira ainsi de guide dans les recherches plus approfondies qu'ils auraient besoin d'entreprendre. H. D.

[merged small][ocr errors][merged small]

REVUE LITTÉRA I R E.

ANNALES DE STATISTIQUE, ouvrage spécialement destiné à présenter le tableau réel de la France, sous le rapport de l'étendue et de la division du territoire, de la population, des productions des trois règnes de la nature; de l'état de la littérature, des sciences et des arts; de l'industrie, du commerce et de ses moyens ; de la navigation marchande, des revenus de l'Etat; des forces de terre et de mer, etc. Redigé par L. J. P. BALLOIS, membre de l'académie de législation, associé-correspondant de la Société philotechnique. A Paris, au Bureau des Annales de Statistique, quai de l'Horloge du Palais, N° 42.

IL a déjà paru cinq numéros de cet ouvrage périodique, dont il est peut-être surprenant qu'on ne se soit pas avisé plutôt. L'Allemagne en a fourni le modèle. Les hommes éclairés de ce pays ont reconnu depuis long-tems combien il importait de consigner successivement dans un recueil de ce genre, les renseignemens acquis sur tous les objets de la statistique, et les diverses modifications qu'y apportent sans cesse les changemens locaux ou

des renseignemens plus exacts. C'est l'unique moyen de rassembler, pour une statistique générale, de nombreux matériaux, entre lesquels on puisse choisir, sans risquer de se méprendre, une masse de faits, qui s'étayent, se développent, ou se rectifient les uns les autres.

Secondé dans son utile entreprise par MM. Mentelle, Lamarck, Desgenettes et La Vallée, M. Ballois a l'avanvantage de pouvoir associer aux travaux de ces collaborateurs distingués, les notes et les mémoires qui parviennent, de tous les points de la République, au bureau de statistique du ministère de l'Intérieur. Le ministre a doné ordre qu'ils lui fussent communiqués ; et, dès le premier numéro, on voit que l'ouvrage gagnera infiniment à ces communications officielles.

Il est formé de trois parties distinctes les Mémoires qui, suivant leur degré d'intérêt, sont insérés en tout ou en partie, ou simplement analysés; la Théorie de la statistique, destinée à renfermer un corps de principes lumineux, simplifiés autant qu'il sera possible; et un article de Mélanges, réservé aux extraits d'ouvrages nationaux ou étrangers qui ont rapport à la statistique.

Ce plan nous paraît bien conçu, et jusqu'ici son exécution ne dément point ce qu'on avait lieu d'en espérer. On remarque, dans la partie des mémoires, un aperçu trèscurieux des quatre départemens réunis de la rive gauche du Rhin, par M. J. J. Eichhoff, maire de la ville de Bonn ; le tableau de la population des pays réunis à la France, par l'effet de la dernière guerre; et l'analyse (par M. François de Neufchâteau), des annuaires statistiques du département du Bas-Rhin, pour les années 7, 8 et 9. La partie théorique offre, entre autres morceaux instructifs, des observations de sir John Sinclair, sur la nature et les principes des recherches statistiques, et une théorie de la statistique des annuaires des départemens, par M. de Fer

rière.

L'objet de ce dernier écrit est de tracer une marche aux faiseurs d'annuaires, en leur préparant un cadre, où rien

« FöregåendeFortsätt »