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Lacédémoniens, loin de punir l'adultère, le permettaient, ou au moins le toléraient. Il faut expliquer le passage du texte de cet auteur. Quand un Spartiate craignait de ne pouvoir donner à la république des enfans dignes d'elle, il cherchait parmi ses concitoyens un homme qui lui offrît des avantages extérieurs, ou des preuves qu'il ne saurait mieux faire que de le charger de ce soin; il le présentait à sa femme, et celle-ci l'agréait. C'est dans cet accord, sans doute, qu'on aura cru reconnaître que l'adultère était permis ou toléré à Lacédémone.

Les Locriens, d'après une loi de Zaleucus, faisaient crever les yeux de ceux qui s'étaient rendus coupables d'adultère.

Les Grecs, et quelques autres chrétiens de l'Orient, sont encore dans le sentiment que l'adultère rompt le lien du mariage; de sorte que le mari peut aussitôt prendre une autre femme. Le concile de Trente (session XXIV, can. 7) a condamné ce sentiment, et a anathématisé, en quelque manière, ceux qui le soutiennent. Solon croyait que la plus grande peine que l'on pût ordonner contre les femmes adultères, était la honte publique.

Seleucus Nicanor, roi de Syrie, avait fait une loi qui ordonnait qu'on crevât les yeux aux hommes adultères. Son fils s'étant trouvé dans ce cas, et voulant à la fois modifier sa loi et l'exécuter, il fit crever un seul œil à son fils et un à lui-même : on crut la loi satisfaite..

Les Mogols fendent une femme infidèle en deux; le mari peut se faire justice lui-même.

Dans la Corée, le mari peut tuer sa femme s'il la surprend en adultère; mais il doit prouver le fait. Un homme libre, surpris avec une femme mariée, est exposé nu dans tous les carrefours, le visage barbouillé de chaux, chaque oreille percée par une flèche, et une sonnette sur le dos, qu'on fait continuellement retentir.

Dans le Tonquin et en Chine, un homme de qualité qui surprend sa femme dans l'action de l'adultère, est libre de la tuer, elle et son amant; s'il remet sa vengeance à la justice, la femme adultère est jetée à un éléphant, qui l'enlève avec sa trompe; et quand elle est tombée à terre, il la foule aux pieds jusqu'à ce qu'elle soit sans vie. Si l'on en croit La Loubère, cette femme est prostituée d'abord à un cheval dressé à cet infâme exercice, et ensuite égorgée.

Chez les Juifs, on lapidait les deux coupables. Les sixième et neuvième préceptes du Décalogue défendent l'adultère.

L'Egyptien convaincu d'adultère recevait mille coups de fouet. On coupait le nez à la femme.

Parmi les Arabes du Désert, une femme infidèle ne déshonore point son mari; il la répudie, et elle n'est plus sa femme. Mais le frère d'une Bédouine coquette est déshonoré, parce que sa sœur ne peut cesser d'être sa sœur.

Dans les Indes, parmi les sauvages du nord, l'adultère est puni en général, sans forme de procès, par le mari, qui tantôt bat rudement sa femme, tantôt lui emporte le nez en le mordant.

Les Indiens qui habitent les bords du Gange

fendent en deux, d'un coup de sahre, la femme coupable d'adultère.

Parmi les bramines de la côte de Coromandel, toute femme convaincue d'adultère peut être enfermée dans une étroite prison par son mari. Si l'époux l'aime assez pour lui pardonner sa faute, comme sa maison doit être supposée impure, et qu'il n'est permis à aucun bramine d'y entrer, sous peine d'être souillé, il faut qu'il fasse préparer un festin, qu'il y invite plusieurs bramines et quelques san-Jasiis, et qu'ensuite la femme adultère serve elle-même les convives. Sitôt qu'ils ont reçu les premiers mets de ses mains, le crime est effacé, et le mari n'encourt aucune honte à vivre avec son épouse comme auparavant.

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L'adultère est un crime presque inconnu à Siam. Cependant le mari convaincu de son déshonneur, a le droit de tuer sa femme ou de la vendre. La Loubère rapporte que les femmes du roi trouvent » quelquefois le secret de se faire des amans, et que › la manière dont ce prince les punit est de les sou» mettre d'abord à un cheval, qui est accoutumé à l'amour des femmes, après quoi il leur fait don» ner la mort. Il y a quelques années, ajoute-t-il, qu'on en abandonna une aux tigres. Ces animaux l'ayant épargnée, il voulut lui faire grâce; mais elle fut assez indignée pour refuser la vie, avec tant d'injures, que la regardant comme une enragée, il ordonna qu'elle mourût. On irrita les tigres, qui la déchirèrent en sa présence. Il n'est 'pas si sûr qu'il fasse mourir les amans, mais au moins il les fait bien châtier. L'opinion commu

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»> ne est que ce fut une faute de cette nature qui >>> causa la dernière disgrâce du feu barcalon, ou » premier ministre, frère aîné du premier ambas»sadeur de Siam qu'on ait vu en France. Le roi, » son maître, le fit bastonner très-rudement, et » cessa de le voir, sans néanmoins lui ôter ses char» ges. Au contraire, il continua de se servir de lui pendant six mois qu'il survécut aux coups qu'il » avait reçus. »

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Le même auteur dit encore : « Les seigneurs sia>> mois vendent celles (de leurs filles) qui devien» nent galantes, à un certain homme qui, moyen» nant un tribut qu'il paie au roi, a le droit de » les prostituer. On raconte qu'il en a eu six cents, » toutes filles d'officiers de considération. Il achète » aussi les femmes, quand les maris les vendent après » les avoir convaincues d'infidélité. »

Les Chaingulais, qui forment la principale nation de l'île de Ceylan, permettent à leurs épouses, en certaines occasions, d'accorder les droits de l'hymen à leurs amis ou à quelques grands seigueurs; mais lorsqu'elles livrent leurs faveurs sans la permission prescrite, considérées comme adultères, elles sont punies de mort; l'époux peut les tuer avec leurs galans quand il les trouve ensemble.

Dans l'île de Borneo l'adultère est puni de mort.

Les sauvages de Tierra-Firme condamnent à être brûlée vive la femme adultère, à moins qu'elle ne prouve qu'on lui a fait violence, et alors l'homme porte seul la peine.

Le roi de Loango (Guinée) n'a pas moins de

sept mille femmes. Lorsqu'une d'elles devient grosse, toute la sagesse de sa conduite n'empêche pas qu'on ne fasse avaler la bonda pour elle à quelque esclave; s'il tombe, elle est condamnée au feu, et l'adultère présumé est enterré vif.

Les Quojas, peuple de l'intérieur de la Guinée, infligent une punition assez singulière à la femme coupable d'infidélité conjugale. Une femme accusée d'adultère par son mari, ne peut être condamnée, à moins qu'il ne se trouve d'autres témoins qui constatent son crime. Pour se tirer d'affaire, elle n'a qu'à jurer par Belli-Paaro qu'elle est innocente on la croit sur son serment. Mais si, après avoir juré, on découvre qu'elle était véritablement coupable, son mari la conduit, le soir, sur la place publique, où le conseil est assemblé pour la juger. Un des plus anciens du conseil commence par lui faire les plus vifs reproches sur son infidélité et sa mauvaise conduite; il lui annonce qu'elle va être la proie des jannanins, ou esprits. Il invoque. ensuite ces esprits, et les invite à punir cette femme coupable; après quoi on lui bande les yeux; et, dans cet état, elle demeure quelque temps plus morte que vive, attendant à chaque moment les jannanins qui doivent l'emporter. Lorsque l'on juge à propos de faire cesser sa frayeur, plusieurs personnes poussent autour d'elle des cris perçans, qu'elle ne manque pas d'attribuer aux jannanins, et lui annoncent que malgré la grandeur de son crime, on lui accorde le pardon parce que c'est la première fois qu'elle l'a commis. Les mêmes personnes, contrefaisant toujours les jannanins,

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