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nées à rectifier quelques erreurs légères du Maître, et des tableaux explicatifs, rendant plus facile à tous l'intelligence des textes.

Nous publions aujourd'hui cette troisième édition, dans laquelle nous avons mis tous nos soins à reproduire scrupuleusement l'œuvre de Galin, sans alditions ni retranchements, et en adoptant jusqu'aux dispositions typographiques de l'édition publiée par le Maître. Avec le consentement de M. Aimé Paris, nous avons conservé son intéressante notice sur Galin, certain d'être agréable à toute l'École; mais nous avons cru devoir supprimer les notes rectificatives et les tableaux explicatifs de M. Aimé Paris. Deux motifs nous ont porté à le faire :

1° Quand M. Aimé Paris réédita le livre de Galin, les notes et les tableaux étaient indispensables pour ne pas laisser croire que l'École tout entière partageait une erreur de son Chef, et pour permettre à tous de suivre plus facilement les textes du Maître, que tous n'auraient peut-être pas compris sans eux. Mais aujourd'hui que les théories de Galin ont été développées dans des livres spéciaux; aujourd'hui que ces théories ont été professées devant des milliers de personnes, à l'École Normale supérieure, à l'École Polytechnique, à l'École préparatoire de Sainte-Barbe, à l'École spéciale de Saint-Cyr, etc., on n'a plus à craindre que les textes de Galin resteut incompris. La

reproduction des notes et des tableaux était donc inutile.

2o Des accusations indignes et complétement imméritées ont été portées contre M. Aimé Paris, Madame Émile Chevé et moi : on nous a solennellement accusés d'avoir dépouillé Galin, de nous être effrontément approprié son œuvre, d'avoir été jusqu'à copier quatre-vingts pages consécutives de son livre, en nous les attribuant!... Le seul moyen juste et raisonnable de répondre à ces calomnies, c'est de reproduire scrupuleusement le livre de Galin, tel qu'il l'a publié lui-même, sans adjonctions, sans retranchements. Le public comparera l'œuvre originale de Galin avec les livres publiés par ceux qui s'honorent d'être les continuateurs du Maître. Sa religion sera ainsi parfaitement éclairée; la calomnie sera démasquée, et l'avenir faisant à chacun sa part, la justice sera satisfaite.

Paris, 4 juin 1862.

ÉMILE CHEVÉ.

EXPOSITION

D'UNE

NOUVELLE MÉTHODE

POUR

L'ENSEIGNEMENT DE LA MUSIQUE.

PRÉLIMINAIRE.

QUAND je travaillais à créer une Méthode d'enseignement pour la musique, parce qu'il n'en existe point, j'étais loin de présumer qu'elle acquerrait quelque importance; encore moins que je me trouverais engagé moi-même dans ce genre d'instruction où paraissent avoir si peu de part les sciences exactes dont je me suis toujours occupé.

Toutes mes vues aboutissaient à composer un Traité élémentaire de musique, une exposition. vraiment analytique des principes de cet art, qui pût servir aux maîtres à réformer eux

mêmes leur mode d'enseignement, vicieux sous tant de rapports; mais, comme je ne m'abusais point sur la difficulté qu'il y aurait à le leur faire agréer, quel que pût être d'ailleurs son mérite que je ne m'exagérais pas non plus, je n'y ai travaillé que faiblement, m'y mettant quelquefois avec ardeur, comme s'il devait être grandement utile, et bientôt l'abandonnant, découragé par l'idée que ma faible voix ne serait pas entendue.

Je raisonnais en moi-même un Traité élémentaire sur la musique, disais-je, est un livre inconnu aux bibliothèques. Ainsi, par ce titre que voudra-t-on entendre? des solfèges, sans doute, tels qu'il en existe à foison. Cependant, j'y traiterai la musique à la manière des sciences exactes, par la méthode de déduction; je pourrai être entendu des savans. Mais qu'importe que je le sois d'eux? les savans ne font pas autorité en musique.

La musique renferme pourtant une science, disais-je encore, puisqu'elle est un art soumis à des lois physiques qu'il ne faut qu'observer et recueillir pour en composer un corps de doctrine. Oui, sans doute, il y a une science dans la musique, et une science de laquelle l'art doit dépendre; mais ne prendra-t-on pas