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titution, 'usée par des travaux sans nombre, minée par une maladie organique, a reçu la plus rude atteinte. Se voir contester la propriété de la science qu'il a créée! Échanger contre la perspective d'un débat judiciaire cette existence honorée qu'il attendait comme prix de tant d'efforts! J'ose affirmer que le chagrin d'avoir aussi mal placé sa confiance, entra pour beaucoup dans les progrès rapides que son mal fit depuis cette époque.

Ses derniers jours révélèrent tout ce qu'il y avait de puissance dans son esprit. Quoiqu'il ne se fit pas illu

« OBSERVATION DE M. PASTOU. Jacob donne un tableau (page 10) << avec des barreaux supérieurs et inférieurs qui présentent les in« tervalles plus grands que. l'octave; mais il n'y a recours que << quand cela est nécessaire. Dans les autres cas, il restreint son << échelle aux cinq lignes représentant la portée musicale. M. Galin, << au contraire, place d'une manière fixe des lignes surajoutées pour « les intervalles plus grands que l'octave; mais IL EST ÉVIDENT « QUE C'EST LA MÊME CHOSE. Voici la figure de Jacob, « exemple H, page 10 : »

Qui ne croirait, en lisant cette affirmation si précise, en voyant la figure donnée comme une contre-épreuve de celle de Jacob, que le Méloplaste de Galin est une copie manifeste de la portée muette de Jacob, créée pour l'exercice de la SOLMISATION?

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« Voici la reproduction de l'exemple de Jacob, sans autre différence que la forme actuelle du GUIDON et de la ronde, substituées

sion sur la catastrophe prochaine qui le menaçait, la netteté de ses idées ne se ressentait en rien de son état de souffrance, et ceux qui ont pu, comme moi, passer quelques heures auprès du lit qu'il ne devait plus quitter, savent avec quelle élégance et quelle lucidité il entretenait ses élèves, non-seulement de l'ob

à celle du guidon d'autrefois et des losanges vides, dont les poinçons n'existent plus dans les ateliers des graveurs de musique :

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« Bien certainement, il n'est pas un lecteur qui ne se demande comment il est possible que Pastou ait eu l'audace de présenter cet exemple H comme étant évidemment LA MÊME CHOSE que le MÉLOPLASTE de Galin, et tous seront bien embarrassés d'y trouver la portée entièrement VIDE, sauf les deux gros points qui, dans la figure donnée par Pastou, modifient les deux barreaux extrêmes. Je vais leur venir en aide.

« Qu'ils suppriment, dans l'exemple H, toute la portée supérieure et les deux mots qu'elle surmonte: dixièmes, onzièmes ; que, dans la portée inférieure, ils retranchent, en même temps que le mot douzièmes, les quatre GUIDONS, puis trois barres de mesure, et enfin les cing notes entre la première et la dernière; qu'ils grossissent et qu'ils écartent considérablement les cinq lignes de la portée ; qu'ils grossissent, qu'ils allongent, qu'ils écartent et qu'ils déplacent les lignes additionnelles, de telle sorte qu'elles soient au-dessus et au-dessous du milieu de la portée, au lieu d'être à ses extrémités ; qu'ils remplacent les losanges vides de Jacob, par des points ronds et pleins, ils auront alors la figure que Pastou prétend avoir été IMPRIMÉE PAR JACOB et COPIÉE PAR GALIN!!!!! »

jet de leurs études, mais des plus hautes questions de philosophie, et des théories les plus avancées de l'organisation de la société humaine.

Dois-je avouer une faiblesse de cet homme remarquable? il s'était cru, je ne sais à quel propos, des dispositions pour la poésie; souvent, en feuilletant ses manuscrits, il se montrait tout joyeux, lorsqu'au milieu de tant de morceaux dignes d'intérêt par la nature du sujet et la profondeur des réflexions, il rencontrait quelques-uns de ses vers. Certes, rien n'y manquait pour l'exactitude de la mesure; les alexandrins avaient bien leurs douze pieds; point d'hiatus; les rimes alter. naient dans l'ordre voulu par Richelet; mais le géomètre se reconnaissait à chaque ligne, et je ne crois point avoir entendu de ma vie des vers plus pauvres et plus plats que ceux qu'il me lut un jour sur un mauvais cuisinier. Dieu veuille, pour sa gloire, qu'on n'ait jamais l'idée de les faire figurer dans ses œuvres complètes!

Le 30 août 1822, il ne restait plus de Galin que son EXPOSITION D'UNE NOUVELLE MÉTHODE POUR L'ENSEIGNEMENT DE LA MUSIQUE, quelques manuscrits, et une empreinte en plâtre, prise après sa mort par je ne sais quel sieur D..., qui, pendant longtemps, refusa d'en laisser tirer une copie pour ceux qui désiraient avoir le portrait de leur maître, et ne se montra pas moins sourd aux instances des phrénologues jaloux d'enrichir leurs collections d'une tête qui devait présenter de si belles observations à faire. Ce plâtre (pour en finir avec le vandale dont je tais le nom) ayant perdu, par accident, l'ntégralité sur laquelle avait compté M. D.... afin d'en obtenir un prix élevé, subit l'ignominie d'une sorte

d'exposition planté au bout d'une perche, il effraya pendant quelque temps les oiseaux tentés de s'abattre sur les fruits de M. D... jusqu'à ce que la Providence, prenant pitié de l'image au pilori, eût envoyé une rafale qui renversa le poteau, brisa le buste et mit fin à ce supplice en effigie.

Galin était d'une taille assez élevée; sa figure calme et grave portait l'empreinte d'une certaine tristesse, dont un sourire gracieux effaçait passagèrement les traces. Il avait des manières d'une exquise politesse ; sa conversation, toujours de bon goût, empruntait quelque chose d'agréable à un accent méridional assez prononcé. Il ne s'animait guère en parlant; mais son langage net et précis rencontrait toujours l'expression propre ce qu'il avait démontré était aussitôt compris et retenu. Possédant au plus haut degré l'esprit d'analyse, il n'abandonnait les rapprochements de deux idées que lorsque, envisagées sous toutes leurs faces, elles n'offraient plus matière à des déductions importantes. Sa modestie et sa simplicité égalaient son savoir, et quand il redressait une erreur, c'était toujours de manière à éviter de faire paraître aucune prétention à la supériorité.

Il maniait avec un grand avantage l'arme de l'ironie, et M. Castil-Blaze est intéressé, autant que personne, à la séquestration de quelques fragments, vrais chefsd'œuvre de fine plaisanterie sur plusieurs des écrits de ce critique. L'amitié de Galin m'en aurait accordé la copie, que j'aurais demandée si j'avais pu croire que le moment fût si prochain où ses manuscrits tomberaient, de cession en cession, aux mains d'une espèce de traiteur qui, ayant acheté les droits successifs de ses

héritiers, eut la plaisante idée d'attaquer en justice ceux qui s'appelaient successeurs de Galin. Ce procès fut une bonne fortune pour le tribunal civil de la Seine; les magistrats parvinrent à trouver dans le Code que celui qui hérite des deniers doit aussi être réputé avoir hérité du talent; et peut-être, si Galin avait eu un fauteuil à l'Institut, notre Mignot eût voulu s'y faire installer par jugement de Messieurs.

Galin n'était point avare; mais sa position s'était si difficilement améliorée, qu'il craignait de compromettre ses économies pour donner de la publicité à sa méthode. Cependant, vers les derniers temps, il avait appelé la lithographie à son aide, et commencé pour ses élèves l'impression d'une série de morceaux d'étude s'il eût vécu, il est probable que son enseignement aurait reçu des développements de plus en plus étendus.

Il ne thésaurisait pas pour lui, d'ailleurs, et j'ai la preuve qu'une grande partie de ce qu'il épargnait était envoyée à Bordeaux pour soulager la vieillesse de ses parents. Ce bon fils poussait l'attention jusqu'à faire disparaître, pour eux, qui ne lisaient pas l'écriture manuscrite, l'impossibilité de déchiffrer ses lettres. Il leur écrivait en imitant les caractères des livres imprimés; j'ai vu de ces lettres, et tous ceux qui les ont lues ont été touchés de la sollicitude avec laquelle il veillait de loin sur sa famille, et ménageait les sentiments religieux de ses parents. PRIEZ DIEU POUR MOI, leur écrivait-il, SI CELA NE ME FAIT PAS DE BIEN, AU MOINS CELA NE PEUT PAS ME FAIRE DE MAL. Il faudrait lire dans les lettres originales les détails dans lesquels il entre pour éloigner d'eux tout sujet de mésintelli

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