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dans la partie la plus reculée du plat, ni remettre sur son assiette (suivant Morrison sur le plat) ce qu'il a déjà attaqué.

91. L'écolier admis à un banquet commencera par demander respectueusement la permission de s'asseoir. Une fois assis, il ne promènera point ses regards à droite et à gauche. Il ne coudoiera point ses voisins, il ne trépignera point sur sa chaise, il ne causera point trop haut, il ne babillera point. En levant sa tasse ou ses spatules, en commençant ou en finissant de boire, il observera la compagnie pour faire coincider ses mouvemens avec ceux des autres. Il ne mangera pas à pleine bouche, il ne boira pas à longs traits; enfin il ne répandra ni son vin ni sa soupe. Toutes ces choses sont des infractions à la bienséance.

95. Les écoliers ne doivent point s'absenter sans en prévenir respectueusement leur maître ; ils ne doivent point chercher de prétextes ou dire de mensonges pour se soustraire à leur tâche.

96. Quand les écoliers profitent de l'enseignement, se conforment aux règles de l'école, apprennent bien leurs leçons, écrivent bien leurs copies, le maître. peut les louer ou leur donner des bâtons d'encre ou des pinceaux d'honneur, afin d'encourager leurs efforts, et d'engager les autres à faire des progrès.

97. Quant à ceux qui ne s'instruisent pas, qui violent le réglement, qui ne savent pas leurs leçons et qui écrivent mal, on les reprendra d'abord deux ou trois fois; s'ils ne se réforment point, on les punira en les mettant à genoux à leur place, afin de leur faire

honte. Si cela ne réussit point, on les mettra à genoux à la porte de l'école pour leur faire encore plus de honte; dans l'un et l'autre cas, la durée de la peine sera déterminée par celle de la combustion d'une baguette d'encens. Enfin, si ces punitions ne les déterminent point à se corriger, frappez-les, mais gardez-vous de leur infliger ce châtiment après leurs repas, de peur de les rendre malades, ou de les frapper rudement sur le dos de peur de les blesser.

98. Les honoraires du maître doivent être présentés aux époques fixées par l'usage. Alors point de ces évasions ni de ces mauvaises excuses qui indiquent le peu de cas que l'on fait du maître.

99. L'enseignement des enfans est de toutes les bonnes choses celle qui intéresse le plus la société. « Il y a des parens stupides qui n'apprennent point à lire à leurs enfans, et il y a des enfans stupides qui ne se servent point de leurs livres. » C'est ainsi que les cœurs se dépravent et que les meilleures dispositions demeurent infécondes; les hommes qui n'ont point étudié dans leur enfance, sont ceux qui dans l'âge mûr se livrent au mal et finissent par violer les lois et encourir les châtimens publics. Mais combien il est rare que les hommes qui savent lire et comprennent l'excellence de la justice, soient entraînés à mal faire.— Les cultivateurs eux-mêmes, dont les travaux ne souffrent point de retard, devraient chaque année envoyer leurs enfans à l'école vers la dixième lune, et ne les rappeler qu'au printems vers la troisième; par ce

moyen leurs enfans pourraient faire leurs humanités en quatre ou cinq ans.

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Le 100° et dernier article s'adresse aux précepteurs et maîtres d'école; il est ainsi couçu: Ceux qui enseignent les autres doivent être d'une sagesse consommée, et se respecter eux-mêmes; ils ne doivent s'occuper que de l'enseignement de leurs élèves; ils ne doivent point être paresseux à leur donner des explications, enfin ils ne doivent se permettre aucune intermittence dans l'accomplissement de leurs fonctions. Par là ils amasseront un trésor de vertu, et se concilieront le respect des maisons de l'Orient, c'està-dire des parens de leurs élèves. Mais on voit depuis peu des maîtres d'école qui joignent à leurs fonctions la pratique de la médecine, qui disent la bonne aventure et vendent des horoscopes, qui rédigent des placets pour le public, qui s'entremettent dans les marchés et entreprennent des assurances. Toutes ces choses partagent leur attention; occupés d'affaires extérieures à l'école, comment trouvent-ils le tems d'enseigner? Cette conduite est très-préjudiciable aux écoliers qui, sous de pareils maîtres, ne peuvent atteindre à la perfection. Elle est encore préjudiciable au maître, en ce qu'elle nuit à sa réputation et lui attire le mépris des parens de ses élèves. — Maî tres et précepteurs, félicitez-vous des reproches que je vous adresse! changez de corde, c'est-à-dire de ton, de conduite, et respectez votre caractère ; c'est ce que j'attends de vous avec la plus vive impatience. (La suite à un prochain numéro.)

Explication de cinq Médailles des anciens rois musulmans du Bengale; par M. REINAUD.

:

CES médailles sont en argent, et portent des inscriptions arabes; elles ont été trouvées au milieu des ruines d'un fort, sur les bords de la rivière Barhampoutz, dans le Bengale, par M. Duvaucel, naturaliste français. qui les a offertes à la Société Asiatique. Elles étaient accompagnées d'une transcription des légendes en caractères européens. C'est M. Prinsep qui est l'auteur de cette transcription, et l'on voit en la lisant qu'il a' bien lu les noms et les titres des deux princes auxquels les médailles appartiennent; mais il s'est abstenu de tout développement : il a même laissé en blanc le nom de la ville où elles ont été frappées. Ces médailles sont les premières des rois du Bengale qui soient parvenues en Europe dans un bel état de conservation; celles qu'on a publiées jusqu'ici (1), et qui se tronvent dans le cabinet de l'académie de Goëttingue, paraissent mal conservées et les explications en sont défectueuses. Nous croyons donc faire une chose agréable à la Société en essayant de jeter quelque jour sur ce genre d'antiquités musulmanes. Nous donnerons d'abord les légendes en caractères orientaux avec une traduction française; ensuite nous présenterons les réflexions auxquelles ces médailles ont donné lieu.

(1) Voy. les Commentationes Societatis Gottingensis, tom. XIV, pag. 164.

No I.

Médaille de Schems-eddin Elias-Schah, roi du Bengale, de l'année 754 de l'hégire, ou 1353 de J.-C.

R.

Le sultan juste

Schems-eddounia-oua-eddin

le victorieux Elias

schah, Sultan,

second Alexandre,

ضرب.

السلطان العادل شمس الدنيا والدين ابو المظفر الياس شاه السلطان

سکندر الثاني

يمين

الخلافة

صر امیر المومنين * نا

هذه السكة بحضرة جلال سنار گانو سنة اربع : Legende

و خمسين وسبعماية

bras droit du califat

et protecteur du commandeur

des croyans.

Cette pièce a été frappée dans la brillante résidence (la ville) de Sonarganou, l'an 754.

N° II.

La même médaille que la précédente, mais d'un travail plus grossier.

No III.

Médaille de Sekander-schah fils d'Elias-schah, roi du Bengale, de l'an 760 de l'hégire ou 1359 de J.-C.

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