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éternelles, et l'harmonie des brises, et les échos qui répètent les stances de l'Arioste et du Tasse, encore aujourd'hui ne font qu'une mer de délices. Les chants des néréides n'ont point cessé! On explique ce mythe par l'existence réelle de quelque prince ami de la paix, débonnaire, qui, par un noble amour de l'humanité seulement, en faveur du commerce et non de la guerre, aurait fait faire un grand pas à l'art naissant de la navigation, et dont les navigateurs regardaient les conseils comme les oracles d'un dieu. L'attitude et les attributs du bon Nérée étaient modestes comme lui. Il portait néanmoins une robe vert de mer ainsi que le fier Neptune, mais il se contentait de la conque d'un triton, espèce de trompette avec laquelle, comme un berger, il appelait les monstres marins d'un bout de son empire à l'autre : une pierre antique le représente ainsi. A peine son culte passa-t-il dans la grande Grèce : s'il eut chez elle quelques autels, on ne sache pas qu'il y ait compté un seul temple; mais les poëtes de l'Ausonie ne l'abandonnèrent pas; ils continuèrent à chanter ses vertus et les délices de son empire. DENNE-BARON.

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NÉRÉIDES. Ces filles de Nérée et de Doris étaient au nombre de 50, selon Hésiode, de 30 selon Homère. Apollodore les réduit au petit nombre de quatre. Nous citerons seulement ici le dénombrement que fait le poète d'Ascra du chœur des Néréides; nous traduirons mot pour mot cette naïve poésie dont le parfum a traversé trente siècles. « Or, de Nérée et de Doris à la belle chevelure, la fille du fleuve Océan si reculé, furent engendrées dans la mer stérile les plus aimables filles parmi les déesses, et Proto, et | Eucrate, et Sao, et Amphitrite, et Eudora, et Thétis, et Galène, et Glaucé, Cymothoé, et Spio, et Thoé, et l'aimable Thalie, et la gracieuse Mé- | lité, et Euliméné, et Agavé, et Pasithée, et Érato, et Eunicé, aux coudes de rose, et Doto, el Proto, et Pherousa, et Dynamène, et Nésée, et Actée, et Protomédie, Doris et Panope, et la belle Galatée, et l'aimable Hippothoé, et Hipponoé aux coudes de rose, et Cymodoce, qui, dans la mer obscure, avec Cymatolége et avec Amphitrite, aux talons charmants, apaise facilement les flots et les haleines des vents impétueux; et Cymo, et Eione, et Halimède, qui porte une belle couronne, et l'enjouée Glauconome, et Pontoporia, et Liagore, et Évagore, et Laomédie, et Polynome, et Autonoé, et Lysianossa, et Évarné, d'un si aimable naturel et d'une irréprochable beauté, et Psamathe, au corps si gracieux, et la divine Ménippé, et Néso, et Eupompe, et Thémisto, et Pronoé, et Nemertès, qui a l'âme de

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son père immortel : voilà les cinquante filles qui furent engendrées de Nérée l'irréprochable, et leurs actions aussi furent sans reproche. » Ces noms, au nombre de cinquante, composent vingt-cinq vers dans la Théogonie: c'est une période musicale, tant ils ont de mélodie; leurs significations toutes maritimes sont charmantes; les voilà selon l'ordre des noms, elles donneront une idée du système et du génie poétique des anciens jours. Ces néréides s'appelleraient, en français : Celle qui prime, la Tempérée, Celle qui sauve, Celle qui bat la rive, la Généreuse, la Posée, le Sérénité, l'Azurée, la Vague rapide, la Grotte, la Légère, la Fleurissante, la Gracieuse, la Mielleuse, la Bonne rade, l'Admirable, la Déesse à tous, l'Aimable, la douce Querelleuse, Celle qui donne, la Première, Celle qui soulève, la Puissante, l'Insulaire, la Riveraine, la Soigneuse, Celle qui fait don, la Lactée, Celle qui voit tout, la Légère à cheval, l'Intelligente à cheval (cela s'entend des chevaux marins), l'Attente des flots, Celle qui apaise les vagues, le Flot, la Rive, le Soin de la mer, l'Héritière azurée, Celle qui traverse la mer, Celle qui parle avec douceur, Celle qui parle bien, le Soin des peuples, Celle qui a beaucoup, la Science de soi, la Reine qui délie, la douce Brebis, la Sablonneuse, Celle qui dompte les chevaux, la bonne Traversée, l'Équitable, la Prévoyante, l'Irréprochable. Ne dirait-on pas de nos noms pittoresques de vaisseaux? On voit, par ces appellations de bon augure, quels étaient les offices des néréides. Toujours bonnes, toujours riantes, elles portaient secours aux victimes du furieux Neptune. Elles soulevaient les navires engagés dans les syrtes, elles les poussaient, elles les tournaient au vent propice, elles soutenaient sur les vagues les naufragés, elles détournaient la proue des écueils. Les matelots grecs tendaient vers elles leurs bras suppliants; aujourd'hui, dans les périls, ils lèvent les yeux au ciel et prient, en place de ces profanes sœurs, la Pagania, la Toute-Sainte, la vierge Marie. Du miel, du lait et de l'huile, emblème de leur douceur, étaient les offrandes que préféraient ces charmantes filles; quelquefois, mais rarement, le sang d'un chevreau rougissait leurs autels, élevés ordinairement au bord des flots, où elles avaient des bois sacrés. Pausanias l'historiographe dit, dans ses Corinthiaques, avoir vu à Gabala un temple célèbre qui leur était consacré. Des reines insulaires ou régnant sur les côtes usurpèrent le titre de néréides. On donnait le nom de naïades et de sirènes à des poissons qui avaient comme un buste de femme, selon Pline. C'est une espèce

premier et jusqu'à présent le seul auteur qui ait étudié avec précision l'organisation extérieure des annélides, a reconnu aux annélides néréidées 10 une tête, 2o une trompe ou la bouche, 3o le corps proprement dit et les appendices.

La tête consiste en un petit renflement antérieur et supérieur, sans articulation mobile; elle supporte les antennes et les yeux. Les antennes sont de trois sortes et au nombre de cinq: deux extérieures, deux mitoyennes et une impaire; elles existent simultanément ou séparément. Elles sont plus ou moins rétractiles, et plus ou moins sensiblement articulées. L'antenne impaire est toujours plus voisine du premier anneau du corps que les deux autres qui s'en éloignent ou s'en rapprochent plus ou moins. Les yeux, dont le nombre varie de deux à quatre, sont toujours placés derrière les antennes, et entre celles-ci et le corps.

de phoque à large et belle poitrine, et qui a des yeux à peu près semblables aux yeux humains, très-grands et très-expressifs. J'en ai vu un vivant dans l'eau douce à Paris. Des médailles romaines représentent les néréides, femmes par le haut et poissons par l'extrémité. En général, les monuments antiques nous les offrent jeunes, souriantes, tenant une branche de corail, riche bouquet des mers que l'air rend semblable à la pourpre, ayant des perles dans les cheveux, et montées sur quelques monstres marins qui, par leurs formes bizarres, contrastent avec leurs grâces de jeunes filles. Quelquefois, elles sont assises sur un dauphin, ou sur un cheval de mer, ou sur un taureau à queue de poisson, qu'elles flattent de leurs mains blanches. Pline a vu un beau bas-relief en marbre, œuvre de Scopas, où le chœur des filles de Nérée semblaient faire écumer les ondes. Sur leurs épaules voltigeait ordinairement une draperie légère, couleur des vagues en repos. Ainsi est vêtue une belle statue d'Amphitrite tirée des ruines de la villa Antonin, en Italie. Cette néréide tient un gouvernail dont elle presse le dos écailleux d'un monstre marin couché paisiblement à ses pieds. Un rostre ou éperon de vaisseau sort de la base de cette statue, Quelquefois aussi les filles de Nérée tenaient d'une main le trident, de l'autre un dauphin, ou une victoire, ou une couronne. Les pré-mâchoires, toujours placées à l'orifice de la cieuses fresques d'Herculanum nous offrent trois de ces divinités subalternes dont l'imagination riante des Grecs avaient égayé leur archipel. DENNE-BARON,

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NÉRÉIDÉES. Nereidea. Ordre premier de la classe des annélides, dans la méthode de Savigny (Systèmes des annél., p. 5 et 7) qui lui donne pour caractères distinctifs des soies pour la locomotion; des pieds pourvus de soies rétractiles subulées; point de soies rétractiles à crochets; une tête distincte, munie d'yeux et d'antennes; une trompe protractile presque toujours armée de mâchoires. Les néréidées diffèrent essentiellement de l'ordre des hirudinées par la présence de soies pour la locomotion; elles partagent ce caractère avec les serpulées et les lombricines; mais elles se distinguent essentiellement de ces deux ordres par l'absence de soies rétractiles à crochets et par leur tète distincte, munie d'yeux et d'antennes. Cet ordre, le plus nombreux de la classe des annélides, renferme plusieurs familles dont on va présenter le tableau, après avoir fait connaître d'une manière plus complète les caractères distinctifs qui viennent d'être mentionnés. Savigny, dont il convient de suivre la méthode, parce qu'il est le

La trompe est composée d'un seul anneau ou de deux anneaux distincts; dans l'état de repos elle est retirée dans le corps; mais l'animal, lorsqu'il veut s'en servir, la fait saillir en la déroulant. Cette trompe, qui est charnue, constitue essentiellement la bouche; elle est presque toujours armée de mâchoires. Tantôt elle est garnie de tentacules, et tantôt elle est nue. Les

trompe, sont au nombre de sept ou de neuf, articulées les unes au-dessus des autres, les deux rangs étant supportés par une double tige, sans compter deux pièces plus simples, cornées ou la lèvre inférieure, Les tentacules sont inarticulés, contractiles, épars sur la trompe ou disposés en couronne à son orifice.

Le corps se divise en anneaux ou segments qui portent chacun une paire de pieds, à laquelle se trouve communément associée une paire de branchies. Le premier segment, seul ou réuni à quelques-uns des suivants, forme souvent un anneau plus grand que les autres, plus apparent que la tête, et qu'on a pu facilement confondre avec elle. Le dernier segment offre un anus plissé, tourné en dessus. Les pieds se subdivisent généralement en deux rames : l'une supérieure et dorsale, l'autre inférieure ou ventrale; cette distinction n'est pas toujours tellement tranchée qu'il soit facile, dans tous les cas, de la reconnaître; la rame ventrale est la plus saillante et la mieux organisée pour le mouvement progressif, Un examen plus attentif permet de distinguer à chaque rame deux autres parties les cirres et les soies. Les cirres sont des filets tubuleux, subarticulés communé

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On a vu qu'à chaque paire de pieds se trouvait communément associée une paire de branchies. Ces branchies varient beaucoup dans leur étendue et leur configuration. Elles sont distribuées sur les côtés du corps, une à chaque pied, qui quelquefois semble subdivisée en plusieurs autres. Elles manquent communément près de la

ment rétractiles, fort analogues aux antennes; | pas peu contribué à faire prendre les premiers ce sont les antennes du corps, comme l'a dit segments du corps pour la tête ou pour une poringénieusement Savigny. De même qu'il y a deux tion de la tête. La dernière paire de pieds conrames, il existe deux sortes de cirres: les cirres stitue par une transformation analogue les styles supérieurs ou les cirres de la rame dorsale, et ou longs filets qui accompagnent l'anus, et terles cirres inférieurs ou les cirres de la rame ven- minent ordinairement le corps. Enfin, certaines trale. Les premiers sont constamment plus longs| paires de pieds semblent parfois privées de cirque les seconds. Les soies sont des parties très- res supérieurs; c'est sur les espèces où cette abimportantes de la rame; elles traversent les fi- sence a lieu que se manifeste la présence des élybres de la peau, et pénètrent avec leurs four- tres ou écailles dorsales; appendices propres à reaux dans l'intérieur du corps où sont fixés les une seule famille (les aphrodites), et qui quelmuscles destinés à les recevoir. Savigny les quefois manquent eux-mêmes. nomme soies subulées, setæ subulatæ, ou simplement soies, setæ. Il en distingue deux sortes, les soies proprement dites et les acicules. Les soies proprement dites (festuca), toujours grêles et nombreuses, sont rassemblées par rangs complexes ou par faisceaux qui ont chacun leur gaîne propre, et sortent des côtés ou du sommet de chaque rame. La rame ventrale n'a commu-tête et de l'anus, et toujours elles y sont moins nément qu'un seul de ces rangs ou de ces fais- développées qu'au milieu du corps; elles sont ceaux. La rame dorsale en a souvent deux et aussi plus ou moins rouges dans l'état de vie. Ces quelquefois davantage. Quant à la forme parti- branchies ne sont pas toujours distinctes : quelculière des soies, elles sont cylindriques ou pris- quefois les vaisseaux semblent pénétrer dans les matiques, aplaties, droites ou légèrement cour- cirres et les convertir en organes respiratoires; bées, et presque toujours rétrécies sensiblement quelquefois ils s'arrêtent et rampent à la base de la base au sommet; vers le sommet, quelques- des rames. Savigny ne s'est guère occupé que de unes ont une petite dent et paraissent fourchues, l'organisation extérieure de ces animaux. Blaind'autres sont légèrement dilatées et garnies d'as- ville a présenté quelques observations sur leur pérités : il y en a même qui ont la pointe réflé- | anatomie. L'œsophage est assez étroit; il reçoit chie, ou courbée ou torse, surmontée d'une arête l'insertion de deux sortes de glandes salivaires asou d'une petite lame mobile; toutefois la plupart sez longues, un peu entortillées. L'estomac est l'ont droite et simplement aigue. Il est rare que large, quelquefois rétréci et comme étranglé leur intérieur soit fistuleux: presque toutes sont vers la jonction de chaque segment, de manière solides, fermes et roides; cependant, il en existe à constituer autant de lacunes. La circulation lui qui sont fines et flexibles comme les cheveux. a paru très-simple. Il croit qu'il existe une veine Les acicules (aciculi) sont des soies plus grosses ventrale recevant le sang qui vient des branque les autres, droites, coniques, très-aiguës, chies, et le versant dans une artère dorsale, dont contenues dans un fourreau dont l'orifice parti- | il est chassé et refoulé dans toutes les parties du culier se reconnaît à sa saillie. Les acicules se corps. Il ne dit pas comment le sang qui a servi distinguent encore par leur couleur brune, noire à la nutrition revient aux branchies. Les ovaires ou différente de celle des autres soies auxquelles consisteraient, selon lui, en utricules blanchâils sont associés. Quelques genres en manquent, tres granuleuses, qui se trouvent aux côtés de et quand ils existent, on en trouve rarement | chaque anneau, entre les cœcums de l'estomac, plus d'un à chaque rame ou à chaque faisceau | et qui ont leur orifice à la base des appendices; principal. Celui de la rame ventrale est con- le système nerveux est un long filet étendu de la stamment le plus fort. Telle est la composition tête à l'extrémité postérieure du corps, et préque Savigny a su, par une étude approfondie, sentant, dans certaines espèces, autant de renreconnaître aux pieds des néréidées. Il dit en- flements ganglionnaires qu'il y a d'animaux. suite que la première paire de pieds et une, deux Les néréidées jouissent de la propriété de vivre ou même trois des suivantes, manquent souvent lorsqu'on leur a enlevé une portion de l'extréde soies et ne conservent que leurs cirres qui, mité postérieure du corps, et de reproduire les d'ordinaire, acquièrent alors plus de développe- | parties qu'ils ont perdues; ce sont des annélides ment, et constituent ce qu'il nomme cirres ten-agiles, carnassières, et destinées plus spécialetaculaires; la forme des cirres tentaculaires n'a [ment que les autres à la vie errante.

Savigny partage l'ordre des néréidées en plusieurs familles, et le divise de la manière suivante :

| cher et s'unir à la moelle épinière ou au cerveau. Mais le côté vraiment merveilleux de cette disposition des nerfs, c'est qu'un si petit nombre d'instruments accomplissent tant d'actes diversifiés, conservent constamment dans leurs fonctions l'ordre le plus parfait. Ils ont beau s'éparpiller dans des organes souvent dissemblables, beau s'unir entre eux et s'entremêler jusqu'à la

Branchies en forme de petites crêtes, ou de petites lames simples, ou de languettes, ou de filets pectinés tout au plus d'un côté ; quelquefois ne faisant point saillie et pouvant passer pour absolument nulles. Des acicules. Familles : les APHRODITES, les NÉRÉIDES, les confusion avec les filets d'autres nerfs; bien qu'il

EUNICES.

Branchies en forme de feuilles très-compliquées, ou de houppes, ou d'arbuscules trèsrameux, toujours grandes et très-apparentes. Point d'acicules.

Famille

les AMPHINOMES.

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paraisse exister dans leurs mailles mystérieuses un courant pour la sensation et un courant pour les mouvements volontaires, on ne voit jamais ni désordre ni incertitude dans tant d'actes et de rapports partout si compliqués. La soudaineté et la précision, voilà les principaux caractères NERFS, SYSTÈME NERVEUX. Les nerfs sont les des actes nerveux. Si maintenant vous demandez organes du sentiment. Ce sont des cordons blan- de quelle nature est ce commerce universel des châtres, mous et pulpeux, qui se répandent et se nerfs avec les organes et des nerfs entre eux, ramifient dans chaque partie du corps, et qui sans doute on devra répondre avec la réserve tiennent attachés à la moelle épinière ou au cer- commandée par un tel sujet. Cependant, pour veau. Quand on réfléchit qu'il n'y a pour tout le être moins manifeste, le but de toutes ces concorps humain que 42 paires de nerfs, et qu'en- nexions des nerfs et du cerveau n'en est pas suite on envisage à combien de fonctions ces moins concevable. Outre les sensations et l'innerfs président, combien d'organes ils tiennent telligence, dont le système nerveux fournit seul enchaînés pour n'en former qu'un tout, qu'un tous les instruments; outre les mouvements, individu, dans l'impossibilité où l'on est de pé- dont il est l'excitateur; outre la volonté, dont nétrer les secrets de la nature, on se borne à ad- | lui seul transmet les ordres; outre les expresmirer sa puissance. Quatre-vingt-quatre nerfs! sions qu'il prête aux passions et à la pensée, en et ce nombre suffit à toutes les sensations comme sollicitant la parole, les gestes et la physionomie, à tous les mouvements; et c'en est assez pour outre ces différentes attributions des nerfs, il mettre en jeu toutes les fonctions, pour donner faut bien que quelque chose tienne tous les orl'unité et l'harmonie à des rouages innombrables; ganes enchaînés les uns aux autres, pour que de assez, dis-je, pour éclairer l'intelligence et pour tant de parties diversifiées résulte un ensemble obéir à tous les commandements de la volonté; individuel où tout conspire au même but, où assez pour établir un juste accord entre le phy- tout tend à l'unité. Or, ce que nous savons des sique et le moral de l'homme, et pour mettre nerfs nous les montre propres à celle grande l'homme lui-même en communication avec l'u- destination, dont tous les autres organes panivers! - Encore, de ces 42 paires de nerfs, y | raissent formellement incapables.--Disons touteen a-t-il quatre paires pour l'œil, pour l'œil et fois qu'indépendamment de ces 84 nerfs qui s'uses muscles; trois presque entières pour la lan- nissent au cerveau ou à la moelle épinière, il gue, deux pour les muscles et pour la peau de la existe au dedans de nous un autre grand nerf face, deux autres pour les sens de l'ouïe et de très-complexe, qui porte le nom de grand syml'odorat; en tout, dix paires pour la tête, ce qui pathique. Ce dernier nerf est plus grand, plus réduit à 32 paires ou à 64 le nombre des nerfs compliqué dans ses ramifications, moins blanc destinés au reste du corps. Nous remarquons à et moins nacré, plus noueux, plus plexueux, et cette occasion que le nombre des nerfs paraît aussi plus irrégulier que les autres nerfs. Il est plutôt proportionné à l'énergie des mouvements en outre plus insensible qu'eux, et ses nombreux qu'à la vivacité des sensations: ainsi, le nez et filets, partout joints aux leurs, se répandent l'oreille, qui sont immobiles, n'en ont qu'une presque exclusivement autour des artères, et, paire chacun ; et les yeux, sur les 8 nerfs qu'ils avec elle et par leur moyen, dans ceux de nos reçoivent, n'en gardent que deux pour la sensa- organes sur lesquels la volonté ne paraît avoir tion de la vue. Ces 84 nerfs se subdivisent en aucun empire. On sait que ce nerf communique des milliers de filets nerveux, dont le vaste réseau dans le crâne, autour de l'artère carotide inembrasse le corps, après l'avoir de toute part terne, avec des filets échappés de la 5o et de la pénétré, et tous ces troncs nerveux vont s'atta- ! 6o paires des nerfs cérébraux; on sait qu'au bas

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du trone il s'anastomose en arcade avec ses propres rameaux, tandis que le cerveau s'interpose entre ses premiers filets supérieurs. Ces anastomoses si singulières nous aident à expliquer pourquoi les maux des yeux et du cerveau donnent lieu à des vomissements et font perdre l'appétit, et pourquoi les maladies du foie et du ventre produisent des maux de tête, la migraine, la tristesse et l'hypochondrie. Tissot surtout a fait à ce sujet des supputations à perte de vue. Le principal renflement du nerf grand sympathique, autrement dit le ganglion semi-lunaire, est placé dans le ventre au-dessous du diaphragme, et les filets qui émanent de ce renflement s'unissent et concourent à plusieurs autres renflements des ganglions, ainsi qu'à de nombreux entrelacements nommés plexus. Tel paraît être le point central de ce nerf, et c'est dans le lieu même qu'il occupe que se font sentir les vives impressions de la crainte, du désir et de l'espérance. Le grand sympathique lui-même forme, depuis la tête jusqu'aux coccix, une multitude de plexus et 24 ganglions ou petits cerveaux. Voilà tout ce qu'on sait de ce nerf. Mais on ne connaît précisément ni sa nature, ni sa première origine, ni ses maladies, ni ses usages. On a fait à son occasion beaucoup plus d'hypothèses qu'il n'a de ganglions. Si je m'abandonnais à mon tour à faire des conjectures sur ce grand réseau nerveux, j'oserais envisager cet ensemble d'anneaux étroitement unis qui le composent comme le moyen autant que l'image du mutuel enchaînement des organes, recevant de ses nerfs et agissant hors du domaine de la volonté. Puisque, après avoir soigneusement énuméré les viscères dont la solidaire action constitue notre existence animale, je trouve parité de nombre entre eux, et les renflements du grand sympathique, je m'autorise de cela pour conclure que chacun de ces renflements est un centre d'action, ayant le gouvernement exclusif d'un de ces viscères; et je vois dans l'ensemble de ces renflements, le lien merveilleux, par qui, de tant d'actes diversifiés, résulte le tout parfait de la vie. Observant ensuite les connexions de ce nerf avec ceux de l'épine et du cerveau, je n'hésite plus à le croire l'agent le plus puissant de ces phénomènes de concomitance qu'on nomme sympathies, et je le mets de moitié dans ceux des actes vitaux qui n'ont point la volonté pour seul mobile ni la pensée pour objet. Je lui attribue sans hésiter l'association des actes de pur instinct avec ceux dont nous avons la conscience; et, plaçant au cerveau le siége de l'âme, lui-même

en paraît être le foyer essentiel ou principe vital. Il est bien probable que c'est au moyen de ce nerf que nous ressentons le besoin d'aliment, les impressions de la faim et de la soif, le sentiment pénible de certains mouvements internes et de beaucoup de douleurs, telles que les coliques, les nausées, les spasmes hystériques, etc. - Nous sommes un peu plus savants quant aux 84 nerfs qui viennent du cerveau ou de la moelle épinière. Voici ce que nous savons d'essentiel à leur sujet : 1o tous sont constants dans tous les hommes, et toujours parfaitement réguliers et symétriquement disposés à droite et à gauche. 20 Certains, comme l'optique, l'auditif et l'olfactif, ne servent qu'à la vue, à l'ouïe et à l'odorat; mais ceux qui servent au goût et au toucher sont en même temps excitateurs du mouvement. Tout ce qu'on a dit dés nerfs de la sensation, qu'on prétendait être distincts de ceux du mouvement volontaire, est purement hypothétique. Tous les nerfs de l'échine, la racine postérieure comme l'antérieure, se distribuent également dans les muscles et dans la peau. 3o Ceux qui s'unissent au cerveau sont croisés, je veux dire que le nerf du côté droit provient du côté gauche du cerveau, et réciproquement. Il en résulte que si le côté droit du cerveau est malade, ce sont les nerfs qui vont au côté gauche du corps qui sont affaiblis, irrités ou paralysés; coup de sang à gauche, paralysie à droite, et vice versâ. 40 Les nerfs sont les premiers formés, les premiers accrus des orgenes; ils sont aussi les premiers à s'affaiblir. 5o Piquez un nerf, irritez-en la pulpe, aussitôt surviendront des convulsions dans les muscles où s'en distribuent les rameaux. La même chose se remarque même dans un tronçon séparé du corps. En portant le bistouri sur le trajet des nerfs d'un membre qui vient d'être amputé, vous verrez des convulsions effrayantes dans tout le membre séparé : c'est un phéno. mène qui fait frémir. A la même cause doivent être attribuées les convulsions et les grimaces de certains guillotinés. Le docteur Sue eut la stupidité de conclure de pareils faits que les suppliciés souffrent encore après leur détroncation. Le cœur continue de palpiter quelques instants après avoir été séparé d'un corps plein de vie, et pourtant le cœur est parfaitement insensible. M. Richerand s'en est assuré dans une opération mémorable autant que malheureuse. Harvey fit toucher à Charles Ier un cœur mis à nu par une carie du sternum, et le jeune lord qui consentit à cette épreuve n'accusa aucune douleur. C'est qu'en effet, des contractions et des mouvements convulsifs ne sont pas des preuves irrécusables

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