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été déclaré illégale, et sans motifs de suspicions aux termes de traité sur le droit de visite, je ne pouvais manquer d'obtenir des dommages-intérêts pour cet acte qu'on ne sait comment qualifier. En effet l'arrêt de non lieu susdit me renvoya devant le tribunal civil pour fixer le chiffre de l'indemnité reclamé. Le 28 Décembre le tribunal rendit en effet son jugement, par lequel il condamnoit l'officier Anglais à me payer une somme de pour dommages-intérêts.

Ma cargaison se trouvant dans un état déplorable tant par sa nature (le tabac fabriqué au Brésil pour la côte d'Afrique n'étant pas susceptible de se conserver long tems à bord), que par les nombreuses déprédations des Anglais, et reduit moi-même à l'impossibilité de poursuivre mon voyage faute d'équipage (le commandant Christie ayant déclaré, dans un des procès verbaux, qu'il remettrait mon équipage aux mains des premières autorités Françaises, qu'il rencontrerait, bien qu'il dut suivant le traité le conduire á Cayenne ainsi que le navire), demandais au tribunal l'autorisation de vendre mes marchandises, et je me mis en charge pour Nantes.

J'avais à bord une bonne partie de mon chargement à fret pour cette destination, et j'étais parvenu a me former un équipage; lorsqu'un bateau à vapeur Anglais, venant à Rio Janeiro, entra à Cayenne le 27 Décembre, ayant à bord mon premier équipage et mes passagers, les malheureux, après avoir été promenés assez long tems à bord de "La Rose" qui ne rentra à Bahia, qu'une dizaine de jours après mon capture, et de-là les conduisit à Rio Janeiro, furent mis dans ce dernier port à bord d'un autre navire Anglais puis ensuite transferés à bord du bateau à vapeur qui les conduisit à Cayenne, où ils n'arrivèrent qu'après une détention de trois mois.

Me trouvant alors avec un double équipage que je conservai plusieurs jours, je me vis forcé de debarquer les hommes que j'avois pris à Cayenne, et je fus obligé de leur donner une indemnité. Quant à mes passagers le bateau à vapeur les ramena á Rio Janeiro, puisque je ne pouvais plus faire mon voyage à la côte, et que j'étais forcé de revenir à mon port d'armement. Le 19 Janvier, 1842, mon navire étant au 2/3 chargé, ayant 15 hommes d'équipage et un passager, je quittai Cayenne. Après une traversée de 40 jours assez heureuses, et ne présentant rien d'extraordinaire, j'arrivai à St. Nozaire le 26 Février dernier, et montai le même jour à Nantes. Celle est la rélation exacte des faits dont j'avais à vous rendre compte M. le Ministre.

No. 25.

(Signé)

The Earl of Aberdeen to Count St. Aulaire.

DEJOJE.

Foreign Office, April 23, 1842.

THE Earl of Aberdeen presents his compliments to the Count St. Aulaire, and, in compliance with the request contained in Count St. Aulaire's note of the 11th instant, has the honour to transmit to his Excellency herewith a Warrant to enable the French ship of war, " Dupetit Thouars," to act under the Conventions of the 30th November, 1831, and 22nd March, 1833, between Great Britain and France on Slave Trade.

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LE Comte de St. Aulaire présente ses compliments empressés à son Excellence Lord Aberdeen, et a l'honneur de lui transmettre ci joint trois mandats* délivrés par le Gouvernement Anglais en exécution des Conventions relatives à la répression de la traite, et qui ont cessé d'être utiles par suite du retour des bâtiments dont les commandants en étaient porteurs.

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* Warrants issued to the French ships of war " Adonis," " Armide,” and “ Berceau.”.

No. 27.

Count St. Aulaire to the Earl of Aberdeen.

Hertford House, 10 Mai, 1842. (Received May 10.)

L'Ambassadeur de France présente ses compliments à son Excellence le Comte d'Aberdeen, et a l'honneur de lui renvoyer un mandat délivré par le Gouvernement Anglais à la corvette de charge, "Egérie," station de Bourbon qui par suite du retour de ce bâtiment en France est devenu inutile. Il le prie de lui en envoyer de nouveaux pour les bâtiments ci dessous désignés. Station des Côtes d'Afrique :

"La Cigale," goëlette, Capitaine Méjanès, lieutenant de vaisseau. "La Galibi,” bâtiment à vapeur, Capitaine Sourbetz, idem.

Station des Antilles :

"La Levrette," goëlette, Capitaine Ducrest de Villeneuve, lieutenant de

vaisseau.

"La Toulonnaise," idem, idem, de Barmont, idem.

"La Turquoise," idem, idem, de Leyritz, idem.
"L'Antilope," idem, idem, Mancel, idem.
"La Baucis," idem, idem, Mesnard, idem.

"La Biche," idem, idem, Cleret Langavant, idem.
"La Colombe," idem, idem, Cournet, idem.
"La Décidée," idem, idem, Kerdrain, idem.
"La Jouvencille," idem, idem, Quesnel, idem.

Station du Brésil et de Cayenne :

"La Doris," goëlette, Capitaine Duprat Taxis, lieutenant de vaisseau. "La Mignonne," goëlette, Capitaine Fournin, lieutenant de vaisseau. "Le Coursier," goëlette, Capitaine d'Alteyrac, lieutenant de vaisseau. Station du Brésil :

"La Boullonnaise," canonnière brick, Capitaine Tardy de Montravel, lieu tenant de vaisseau.

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Protocole de la Conférence tenue à Londres, le 11 Mai, 1842. Présens:- Les Plénipotentiaires d'Autriche, de France, de la Grande Bretagne, de Prusse, et de Russie.

En exécution du Protocole de la Conférence tenue au Foreign Office le 19 Février dernier, le Plénipotentiaire d'Autriche a déclaré avoir reçu de sa cour les Instrumens de Ratification du Traité du 20 Décembre, 1841, pour être échangés contre ceux des Cours de Prusse et de Russie.

En conséquence, les Plénipotentiaires des Cours d'Autriche, de Prusse, et de Russie ont procédé à l'échange des dites Ratifications, et ont constaté cet échange selon les formes usitées.

Ainsi qu'il a été convenu d'un commun accord entre les Plénipotentiaires des cinq puissances, le Protocole est resté ouvert à la France.

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MY LORD,

The Earl of Aberdeen to Lord Cowley.

Foreign Office, May 11, 1842. WITH reference to my Despatch, "Slave Trade," of the 19th February last, I herewith transmit to your Excellency a copy of a Protocol signed this

day by the Plenipotentiaries of Austria, France, Great Britain, Prussia, and Russia, on the exchange of Ratifications of the Treaty signed on the 20th December, 1841, by the Plenipotentiaries of those Powers for the suppression of Slave Trade.

Your Excellency will perceive that at the conference of which this Protocol gives an account, the Ratifications of Austria were exchanged against those of Prussia and Russia; and that, as agreed upon between the Plenipotentiaries of the Five Powers, the Protocol was left open for France.

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I am &c. (Signed)

ABERDEEN.

Enclosure in No. 29.

(See No. 28.)

MY LORD,

No. 30.

Lord Cowley to the Earl of Aberdeen.

Paris, May 16, 1842. (Received May 18.)

I HAVE the honour to acknowledge the receipt of your Lordship's Despatch, marked "Slave Trade," of the 11th instant.

His Excellency the Earl of Aberdeen, K.T.

I have, &c. (Signed)

COWLEY.

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I HAVE the honour to enclose the answer of the Minister for Foreign Affairs to my Note of the 13th of April, calling his Excellency's attention to a letter addressed to Her Majesty's Commissioners at Sierra Leone on the subect of Slave Trade said to be carried on by French subjects at the French settlement of the Cazamança.

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VOTRE Excellence m'a fait l'honneur de m'envoyer, sous la date du 13 de ce mois, l'extrait d'une lettre adressée au Gouvernement Britannique, et contenant des details sur de prétendues opérations de traite qui seraient faites par des Français au Nord de Sierra Leone.

Le département des affaires étrangères avait déjà reçu, au mois de Juillet 1841, de M. Bulwer, alors Ministre d'Angleterre à Paris, une communication complètement identique; et Lord Palmerston ayant entretenu, à la même

epoque l'Ambassadeur de Sa Majesté à Londres, de quelque autre grief du même genre, je chargeai M. le Baron de Bourqueney de lui rémettre copie d'une lettre que M. le Ministre de la Marine m'avait adressée, en réponse à ces mêmes allégations qui se trouvent reproduites dans la pièce que votre Excellence m'a transmise.

En conséquence, j'ai l'honneur de vous adresser également copie de la lettre de M. l'Amiral Duperré : elle contient des explications propres à dementir les imputations dont il s'agit.

Agréez, M. l'Ambassadeur, &c.
(Signé)

GUIZOT.

Son Excellence Lord Cowley, G.C.B.

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Paris, 28 Juillet, 1841.

M. LE MINISTRE ET CHER COLLEGUE, La lettre qui vous a été remise par M. le Ministre d'Angleterre, et que vous m'avez fait l'honneur de me communiquer le 17 de ce mois, ne fait que reproduire au sujet des prétendues opérations de traite qui se feraient dans nos établissemens de la côte occidentale d'Afrique, les imputations precédemment articulées, et que la correspondance de mon département avec le votre a plusieurs fois dementies. J'aurois désiré qu'en me donnant connoissance de ces nouvelles dénonciations votre Excellence voulût bien m'informer si déjà les explications necessaires ont été opposées aux observations antérieures du Gouvernement Anglais sur le même sujet.

Les réclamations dont il s'agit portent sur deux ordres de faits qu'il me paroit nécessaire de distinguer.

Si on énonce que de nombreux achats de captifs sont faits par des habitants du Sénégal dans l'intérieur du pays traversé par ce fleuve, que la libération et l'engagement temporaire de ces captifs, au moment de leur entrée à St. Louis, ne sont probablement qu'une fiction destinée à masquer leur maintien dans un état d'esclavage, illimité, attendu qu'on ne rencontre pas dans les établissemens Français un seul nègre qui ne soit esclave:

Il suffit de consulter les documens statistiques publiès par mon département pour reconnoitre la fausseté de ces allégations. On y voit en effet, qu'en 1837, date du dernier recensement effectué, la population du Sénégal se composoit de 140 Européens, 5,712 natifs libres, noirs pour la plupart, 1,693 engagés à tems, 10,096 captifs. J'ajouterai que le chiffre des captifs n'augmente d'année en année que foiblement et dans la seule proportion de l'excédant des naissances, sur les décès. Quant au nombre des engagés à temps, il diminue au contraire, par l'effet combiné des libérations successives, et des décès, dont ce total excède les introductions nouvelles devenues de plus en plus rares. Les garanties qui assurent les droits des engagés à tems, sont stipulées par des reglemens locaux, dont une copie a été transmise à votre département par une lettre de mon prédécesseur du date du 16 Octobre, 1840. Les rachats et les engagemens des captifs pour le service militaire se font d'après les mêmes régles. Ainsi que l'annonçait la lettre que je viens de rappéler, l'administration du Sénégal a été chargée d'examiner, si ce régime d'engagemens temporaires ne pourrait pas (sauf en ce qui concerne le recrutement des compagnies noires) être supprimé sans inconvénient, à raison de l'abandon qui a été fait des projets de colonisation dans l'intérêt desquels il a été institué en 1823.

La réponse de la colonie est en faveur du maintien, au moins provisoire, de cette institution. Je n'ai pas encore adopté de décision à cet égard, mais dans le parti pour le quel mon département se déterminera, il aura d'autant moins a se préoccuper de la manière de voir du Gouvernement Anglais qu'un système analogue a existé dans les possessions Britanniques pendant plusieurs années après la suppression de la traite des noirs. Ce Gouvernement devra, d'ailleurs, comprendre que la meilleure manière de laisser celui de la France entièrement libre de supprimer au Sénégal, les arrangemens temporaires, c'est de faire qu'aucune intervention étrangère ne vienne compliquer pour nous cette question, par de justes motifs de susceptibilité.

2. On prétend que les négocians du Sénégal et notamment les agens de la compagnie de commerce, sous le même prétexte de rachats et d'engagemens temporaires, font un trafic considérable de captifs dans les rivières au sud de Gorée, et notamment dans celle de Cazamance et de Sierra Leone; que des bâtimens de guerre Français sont mis à leur disposition pour le transport de noirs de Gorée, où ils sont vendus aux enchères publiques et livrés aux acheteurs pour subir un examen de 14 a 21 ans.

Il a pu arriver de loin en loin que les Caboteurs de Gorée aient rapporté des rivières de la côte quelques noirs rachetés et libérés, qui, aux termes des règlemens en vigueur au Sénégal, étaient au moment de leur arrivée, inscrits sur les régistres de l'état civil, mais soumis à un engagement d'une durée de 14 ans au

maximum.

Ce qui est certain, c'est que ces importations d'engagés n'ont jamais pu se faire dans une grande proportion, puis qu'en 1837, date de l'établissement de la Compagnie Cazamance, le nombre total des engagés inscrits à Gorée n'étaient que de 101, et que depuis lors il ne parait pas avoir augmenté. Dans tous les cas, les bâtimens de l'état n'ont jamais été affectés au transport des individus rachetés pour le compte des particuliers. Du reste, en 1840, ainsi que votre département en est informé, des ordres ont été donnés à l'administration du Sénégal pour que ces sortes d'opérations ne se fissent plus que sur le cours même du Sénégal et pour que dans les établissemens extérieurs, tels que Gorée, Cazamance et Rio Nunez, il ne s'effectuât désormais ni rachats de captifs in introduction d'engagés nouveaux, afin d'ôter tout pretexte aux accusations malveillantes. J'ai reçu l'assurance que ces préscriptions seraient suivies, et j'ai tout lieu de croire dès lors que les énonciations contenues dans la lettre qui vous a été communiquée, ne font que rappeler, en la dénaturant et en la généralisant, l'opération de recrutement à la quelle avait été affectée, en 1840 la goëlette du commerce "La Sénégambie." Je ne puis que me référer, en ce qui concerne cette dernière affaire, à la correspondance qui a eu lieu entre nos deux départemens, en exprimant de nouveau le vœu que vous puissiez obtenir du Gouvernement Britannique les réparations que nous attendons encore, pour la conduite très répréhensible que les officiers et les agens Anglais ont tenu dans cette circonstance.

Je terminerai la présente réponse en vous soumettant, Monsieur et cher Collégue, une dernière considération. Le Gouvernement Anglais permet depuis quelque tems à ses colonies d'Amérique d'enrôler à la côte occidentale d'Afrique, et spécialement à Sierra Leone, des travailleurs qui, une fois rendus à Démerara ou à la Trinidad, y sont soumis à un engagement de 14 années pour le compte des planteurs auxquels leurs services sont loués par les compagnies d'immigration. De quelle nature est cet engagement? Les noirs qu'on enrôle en Afrique sont-ils bien réellement libres? Leur liberté, fictive ou réelle, n'est elle pas dans tous les cas, le résultat plus ou moins immédiat d'un rachât de captivité, analogue à ce qui se passe dans nos établissemens au Sénégal? enfin les règlemens coércitifs par lesquels les noirs ainsi engagés seront maintenus à la culture ne seront-ils pas de nature à faire penser que le travail forcé se trouvera retabli dans ces colonies d'une manière déguisée, à l'égard de la population noire immigrante? Toutes ces questions sont encore à éclaircir. J'ai pris des mesures pour m'en procurer la solution, et en supposant, ce qui semble difficile à croire, que dans ce système d'émigration Africaine, tout se passe d'une manière rigoureusement conforme aux principes qu'invoque le Gouvernement Anglais, il n'en importe pas moins de prendre acte, dès à présent des distinctions que ce Gouvernement lui-même est obligé de faire, entre la traite des noirs et des opérations de recrutement effectuées à la côte d'Afrique sont la garantie des autorités publiques, avec liberation préalable des individus enrôlés.

Agréez, M. le Ministre, &c.
(Signé)

Son Excellence M. Guizot, &c. &c.

&c.

AMIRAL DUPERRE.

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