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poésie et d'harmonie ; ses vers sont une prose négligemment rimée, et rien ne dédommage de ce défaut dans ses élégies, ses sonnets et ses chansons.

5. FAIRFAX,

Né à Denton, comté d'York, en
Mort à Fuyston, près Denton, en 1632.

jeune encore

Issu d'une famille illustre, il traduisit, la Jérusalem délivrée du Tasse, qui eut, dans son tems, une grande réputation. Il composa aussi des églogues que l'on trouvait très - ingénieuses. Avec moins d'esprit que le précédent, il entendait mieux l'art de la versification, auquel il fit faire quelques progrès. C'était, au surplus, un homme modeste, doux et qui aimait la vie retirée. Ces églogues n'ont jamais été imprimées, et le manuscrit fut consumé long-tems après dans un

incendie. C'est sur lui que l'on fit ces

quatre vers:

Chaste is thy muse as is a vestal nun ;
And thy Apollo spotless as the sun;

No wanton thought betray'd by word or look;
As blameless is thy life as is thy book. *

WILSON.

6. DAVENANT,

Né à Oxford vers 1605.

Mort à Londres en 1668, âgé de 63 ans.

POETE lauréat sous Charles Ier. lorsque la révolution, qui conduisit ce prince sur l'échafaud, éclata, il suivit la reine en France. Chargé par cette princesse d'une expédition secrète, il fut arrêté par le parlement, enfermé

Ta muse est chaste comme une vestale,

et ton Apollon sans tache comme le soleil : nulle pensée libre ne paraît dans tes écrits et tes regards; ta vie est irréprochable comme ton livre.

dans la tour, et allait être jugé comme coupable de haute trahison, si Milton, attaché au parti républicain, n'eût obtenu sa grâce.

Après la restauration de Charles II il obtint le privilège d'établir un spectacle, et fut le premier entrepreneur du théâtre de Drurylane, qu'il fit bâtir.

Davenant parut tenir le sceptre de la littérature; mais sa gloire finit avec sa vie. Il composa vingt-cinq pièces, tant tragédies que comédies, qui eurent du succès, mais qu'on ne joue plus; un poëme épique très mauvais, intitulé Gondibert, et quelques autres poésies également oubliées.

7. OVERBURY,

Né à Compton-Scorphen, comté de Warwick, en 1581. Mort à Londres, en 1613, à 32 ans.

AUTEUR plus célèbre par sa fin tragique, que par quelques poésies qu'on ne lit plus.

Un écossais, nommé Carre, arrive à Londres à vingt ans, avec des lettres de recommandation pour le lord Hay. Frappé de la beauté et des grâces de ce jeune homme, le lord conçut le projet d'en faire le favori de Jacques Ier. dont il connaissait le faible pour les grâces extérieures de la jeunesse. Carre fut chargé de présenter au roi son bouclier et sa devise dans un tournoi. Prêt à remplir cet office, le cheval se cabre, jette l'écuyer par terre et lui casse la jambe. Le prince le fait transporter dans son palais, va le visiter après le tournoi, y retourne souvent, et s'attache à lui précisément, parce qu'il le trouve de l'ignorance la plus parfaite.

Jacques devient précepteur de son jeune ami, lui apprend le latin et l'art de gouverner, le crée vicomte de Rochester, et, sans lui en donner le titre, le fait premier ministre.

Carre sentait son insuffisance et le besoin d'avoir un ami sage et instruit:

il fit choix d'Overbury, qu'il fit créer chevalier.

Une jeune beauté fixait alors l'admiration de la cour; c'était la fille du comte de Suffolk, mariée à treize ans au comte d'Essex qui en avait quatorze. On avait fait voyager l'époux trop jeune encore, et après quatre ans d'absence, il revenait empressé de consommer lè mariage. Mais déjà l'amour unissait Carre et la comtesse. Celle-ci ne vit son mari qu'avec dégoût, et, forcée de partager son lit, lui refusa obstinément ses faveurs. Le mari irrité cessa de la contraindre et l'abandonna à elle-même.

Carre et la comtesse résolurent alors de faire prononcer le divorce. Le premier s'en ouvrit à Overbury qui combattit vivement ce projet, et représenta à Carre la difficulté d'obtenir le divorce et le ridicule dont il se couvrirait en épousant une femme qui était déjà publiquement sa maîtresse.

Instruite de tout, celle-ci jura la

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