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C'est à celle-ci que je rapporte quelques mouvemens généraux, tels que ceux de valse, de marche, de contredanse, etc., en y mesurant la durée d'un temps ou d'une mesure de ces sortes d'airs. La mesure de valse peut se rapporter autour du 100. degré, la demi-mesure de marche à deux temps au 80.o, la demimesure de contredanse au 60. Ces indications, sans être tout-à-fait mathématiques, satisfont mieux l'esprit que des adverbes italiens, et rempliront mieux leur but. Elles deviendront autant de points de comparaison dans l'esprit de l'élève, pour qu'il se fasse une idée assez juste des autres degrés de mouvement, quand il n'aura pas de chronomètre sous les yeux.

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Enfin, je lui fais connaître les limites des durées appréciables, soit en lenteur soit en vîtesse et je les détermine avec lui de la manière suivante si l'on monte la balle au 30.o degré, on a une durée très-brève qui vaut trois dixièmes de seconde. Or, on peut encore sous-diviser cette durée en trois parties égales, en exprimant nettement de la voix ou de l'instrument une suite de triolets. Il en résulte que la limite des sons brefs praticables en musique et suffisamment distincts à l'oreille, est environ la dixième partie d'une seconde, et qu'il en passerait 600

à la minute. Par conséquent, pour être divisible en huitièmes, un temps de mesure ne doit pas durer moins que 80 centièmes; et So pour être divisible en douzièmes, il doit durer au moins une seconde et vingt centièmes : ce qui est pour la pratique un mouvement bien largo.

CONCLUSION.

Le mode d'enseignement que je présente est d'abord simultanée, puisque je peux recevoir à mes leçons de trente à quarante élèves. Il n'y a même de limite à ce nombre que par la distance à laquelle on cesserait de voir distinctement la baguette sur l'échelle de portées, et les notes sur la planche noire où je les écris.

Mais on conçoit qu'il serait à présent facile de rendre cet enseignement mutuel, et de l'appliquer à de plus grandes écoles : il faudrait premièrement réduire en tableaux synoptiques toutes les parties de la science et celles de l'art; ces tableaux devraient être courts, et ne contenir qu'au bas des explications très-concises par demandes et réponses, pour diriger le moniteur. Le haut, le fond principal du tableau, serait toujours une idée rendue pour ainsi dire matérielle ce serait, par exemple, pour l'un

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Pour un autre, ce serait les sept accords naturels ainsi arrangés, pour lire de bas en haut :

Accord de quinte mineure. si ré fa

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Pour un autre, ce serait les mêmes accords qui auraient changé de qualité par l'effet des dièses ou des bémols. Ailleurs serait écrite la correspondance des toniques relatives de mode majeur et mineur, etc.

L'étude de la mesure exigerait de même plusieurs tableaux des coupes du temps, sur lesquelles le moniteur promenerait sa baguette. Mais l'exercice de l'échelle de portées en exi

gerait le plus grand nombre, parce que le moniteur, quelque avancé qu'il fût, ne saurait pas toujours trouver sur-le-champ dans sa tête un exemple qui fût relatif à chaque explication qu'il viendrait de faire. Il faudrait donc avoir des recueils de petits solfèges les plus courts possible, et ne contenant chacun tout juste que ce qui serait nécessaire au principe à éclaircir, et tout au plus à la cadence de la phrase qu'on y aurait entamée. Ces solfèges porteraient des renvois aux tableaux de théorie dont ils dépendent. La leçon se terminerait par quelques airs agréables que le moniteur marquerait proprement sur l'échelle, et dont ensuite il écrirait l'un sur la planche noire, où chaque élève en prendrait copie pour l'étudier chez lui par cœur et le réciter à la leçon suivante.

Je ne m'étends pas davantage sur la formation de ces tableaux, parce qu'outre qu'ils sont, la plupart, indiqués dans ce livre, je me propose d'en faire imprimer des collections avec tout le soin possible, pour l'usage de ceux qui m'en demanderaient, étant disposé à faire tous mes efforts pour donner la parfaite intelligence de ma méthode aux maîtres qui désireront de l'appliquer.

Un avantage extrêmement remarquable, et

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dont je n'ai pas encore parlé, c'est que, par la nature de la méthode, le même moniteur peut diriger au même instant deux classes d'élèves de forces très-différentes, et qui auraient, par exemple, six ou huit mois de distance; c'est-àdire, qu'après avoir conduit une classe durant six mois, on en ouvre alors une seconde dont les leçons servent rigoureusement pour la première de sorte que la même leçon se trouve être tout à la fois faible pour les commençans, et très-forte pour les anciens élèves. Voici en deux mots l'explication de ce paradoxe : c'est que pendant que les nouveaux élèves solfient sur l'alphabet du ton d'ut, modèle de tous les tons, les anciens solfient la même leçon de baguette à commandement sur tout autre alphabet, et qu'ils ont alors besoin du même ménagement que ceux-là dans la conduite des phrases qu'on leur présente. Ainsi, tous les élèves travaillent à la fois; ils travaillent sur le même sujet, et pourtant ils y font un travail réellement différent.

J'ai une observation à faire sur l'enseignement mutuel. Plusieurs personnes s'en font une idéo fausse, en le regardant comme une méthode universelle, une fois découverte, et qui puisse désormais s'appliquer à toutes les branches pos

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