Sidor som bilder
PDF
ePub

On trouve, par exemple, que 100,000 fr. placés à pour 100 par mois, durant 7 mois, produisent 233 fr. 33 c. d'intérêt.

d'opérations de crédit en commerce, par achat ou escompte du papier de circulation, lettres de change, billets à ordre ou effets au porteur. La considération que le preneur de ces sortes d'engagements prend à ses risques la solvabilité des souscripteurs, et que sous ce rapport le contrat est aléatoire, fait disparaître, aux yeux des magistrats, la contravention à la loi du 3 septembre 1807.

Est-ce, dans l'intérêt public, une mesure véritablement salutaire, que cette interdiction du prêt à un taux supérieur au taux légal?

Sur cette question les moralistes, les juris consultes et les économistes sont fortement divisés : les uns approuvent la restriction, comme commandée par l'amour du prochain et par la justice naturelle; les autres la repoussent, comme nuisible à l'intérêt général du commerce, en ce qu'elle forme obstacle aux transactions, à la répétition et à la rapidité des échanges.

Dans l'ordre moral, sans doute, on ne peut s'empêcher de gémir des excès de l'usure et des malheurs particuliers qu'elle traîne à sa suite.

· Mais en économie politique il est permis d'envisager la question sous un autre point de vue et dans la généralité des conséquences de la prohibition. L'opinion qui doit prévaloir en définitive est celle qui se conciliera le mieux avec les intérêts ou les besoins de la société.

On doit croire que la sagesse des législateurs, ramenée sur ce point important, adoptera ce qui convient au plus grand nombre et à la prospérité publique.

Seulement, deux considérations majeures méritent d'être soumises à leur discernement; c'est, d'une part, que l'État ou le gouvernement lui-même emprunte tous les jours à des taux qui excèdent de beaucoup le taux légal; c'est, d'une autre part, que dans plusieurs pays étrangers l'intérêt de l'argent est bien plus cher qu'en France.

[blocks in formation]

Comme on peut tirer de cette équation la valeur de l'une quelconque des quantités qui y entrent, lorsque les autres sont connues elle sert à résoudre divers problèmes. Ainsi, on peut trouver l'une de ces quatre quantités, savoir: le capital, son intérêt, celui de 100 fr., et le temps, quand on donne les trois autres. Par exemple, on voit qu'il faut laisser 8,000 fr. placés durant 7 mois si l'on veut obtenir 150 fr. d'intérêt, quand le taux est pour 100 par mois.

Souvent, dans le commerce, l'intérêt est stipulé à i pour 100 par an, et on doit le percevoir pendant t jours; on a alors

[blocks in formation]

en faisant, pour abréger q =1‡'=1+¦·

Mais le capital a', placé durant l'unité de temps qui suit, devient de même a'q= aq2. Après trois unités, il sera aq3; ainsi, après le temps t, le capital accumulé, avec tous les intérêts échus, est

x=aqt=a 1+
-a ( 1 + ÷ ) .

Cette équation fera connaître, comme ci-dessus, l'une des quatre quantités a, x, r ett, quand les trois autres seront données.

Par exemple, une personne a placé 10,000 fr. à 5 pour 100 par an, et a laissé fructifier les intérêts pendant 3 ans 9 mois ; que lui revient-il ? Ona i 5, d'où r= = 20, g 1,05; d'ailleurs t = 3,75; ainsi

x=10000 X (1,05) 3,78,, ou 12007 fr. 70 c. L'emploi des logarithmes est ici fort commode; mais il est surtout indispensable lorsque l'inconnu du problème est l'exposant t.

Ainsi, on destine une somme de 10,006 fr. à payer un bien de 12,000 fr.; on place à 5 pour 100, et on y joint les intérêts à chaque échéance, pour qu'ils soient productifs d'intérêts; on trouve

12000=10000(1,05) t, ou 6 = 5 X (1,05) '

[blocks in formation]

INTÉRÊT. (Littérature.) On appelle intérêt, dans les œuvres de l'esprit, cet attrait qui attache invinciblement le spectateur à ce qu'il voit, le lecteur à ce qu'il lit, l'auditeur à ce qu'il entend. Aussi l'intérêt peut-il se présenter sous diverses formes et résulter de divers éléments. Il est dans l'exécution aussi bien que dans la pensée, dans l'exécution aussi bien que dans le plan, dans la forme aussi bien que dans le fond. La poésie ne réussit-elle pas à émouvoir, à charmer l'esprit et les oreilles par son harmonie, même quand sous cette harmonie se cache, ainsi qu'il arrive trop souvent, l'absence d'une idée nette et arrêtée? La magie du style n'arrive-t-elle pas à faire supporter, à faire admirer même la pensée vide et insignifiante?

Néanmoins l'intérêt ne se prend pas ordinairement dans un sens aussi général. Il se dit surtout du plaisir que prend l'esprit à apprendre où à voir des choses inconnues. Ainsi une science est intéressante quand elle ❘ est féconde en notions curieuses, en résul. tats imprévus; l'histoire est la plus intéressante des sciences, et l'intérêt d'une œuvre historique consiste dans les aperçus neufs et ingénieux dont l'auteur a su illustrer son récit.

De notre temps, on désigne plus particulièrement encore par cette dénomination la curiosité, la terreur, la pitié, l'admiration, produite dans le drame ou dans le récit par une intrigue attachante, par des caractères bien dessinés, par des situations posées fortement, par des scènes filées avec art. Dans ce sens on peut dire que l'intérêt est d'invention moderne. Comme nous l'avons dit déjà à l'article AcTION, l'intérêt qui résulte de l'intrigue n'existait guère chez les anciens, où le théâtre ne montrait aux spectateurs que des personnages mille fois mis en scène, que des événements mille fois racontés. L'exposition de la pièce en disait le dénoûment, et dès lors l'intérêt n'était plus que dans l'art déployé par l'au teur pour développer sa pensée et arriver à son but. Mais à mesure que les esprits se blasèrent sur les merveilles du style et de la poésie, il fallut avoir recours à de nouveaux moyens. L'imagination du poëte dut venir en aide à son éloquence, et réveiller par des inventions neuves les spectateurs plus difficiles à émouvoir. Chez certains peuples, selon leur

caractère et selon les tendances des grands esprits qui dirigèrent les littératures naissantes, on s'adressa tout d'abord aux passions et aux sentiments du public, bien plus qu'à son goût et à son enthousiasme poétique. Calderon, Shakspeare, Schiller ont donné pour passe-port à leur poésie les complications de l'intrigue et la force des situations. Chez nous il n'en a pas été de même, au moins à partir du moment où notre littérature a pris des proportions véritablement grandes. La simplicité antique séduisit les grands génies du dix-septième siècle, et on écarta, comme indignes de la majesté tragique, tout ce qui pouvait exciter la curiosité aux dépens des sentiments plus nobles, auxquels Aristote recommandait de s'adresser. Mais ici encore les esprits ne pou vaient se tenir toujours à cette hauteur, et il fallut bientôt avoir recours à d'autres ressorts. On chercha d'abord à joindre la force des situations à la simplicité de l'action et à la dignité de la poésie; on finit par s'en reposer presque entièrement sur l'intrigue ; l'invention résolut de se passer des ressources de la poésie, ou au moins de la réduire au rôle de la broderie sur l'étoffe; après des transformations successives le drame fut constitué tel que nous le voyons aujourd'hui, tantôt mettant les riches couleurs de la poésie sur une action aussi forte, aussi saisissante que possible, liant la comédie à la tragédie, et réunissant ainsi en lui seul tous les genres d'intérêt; tantôt, moins ambitieux, se contentant d'une intrigue attachante, et négligeant plus ou moins complétement les ressources d'une exécution irréprochable quant à la forme.

La comédie marcha dans la même route que la tragédie, et l'y devança même; la peinture des caractères étant épuisée, on se rejeta sur les complications de l'intrigue, en les entremêlant de quelques tableaux de mœurs.

Le récit suivit la même progression, et la course accidentée du roman remplaça la mar. che simple et droite de l'épopée.

Dans ce nouvel état de choses, l'intérêt joue donc,'à peu de chose près, le principal rôle, et c'est, en général, la première qualité qu'on recherche dans une œuvre dramatique ou littéraire. Il faut que la curiosité du spectateur ou du lecteur soit sans cesse en éveil, que chaque événement lui fasse attendre un événement nouveau, que cette succession d'incidents imprévus ne le laisse respirer qu'après la solution qu'il attend si impatiemment. Pour arriver à ce but tous les moyens sont bons, toutes les innovations légitimes. Cependant certaines règles existent, protégées par l'utilité que leur reconnaissent les écrivains, et il est juste de reconnaître que ces règles. sont empruntées à la littérature dite classique : on s'est contenté de les rendre moins étroites

et plus favorables au travail de l'imagination. Parmi ces règles, la plus importante est celle qui consiste dans l'unité d'action, sans laquelle il n'y a point de véritable intérêt, celui-ci s'affaiblissant nécessairement en se partageant divers objets. Une autre est la progression de l'intérêt, qui doit croître du commencement à la fin pour agir toujours aussi efficacement sur l'esprit du spectateur ou du lecteur, à mesure que celui-ci se lasse et devient plus rebelle aux impressions.

Cependant, à cette heure, où l'insatiable curiosité du public conduit le drame et le roman vers des proportions exagérées, ces règles sont bien difficiles à suivre, et il arrive sinon qu'on les rejette entièrement., du moins qu'on les élude. Cette entreprise est facilitée par l'immense développement qu'a pris la science de l'intrigue. Le théâtre surtout a fait sous ce point de vue de remarquables progrès toutes ces ressources, autrefois dédaignées, sont aujourd'hui étudiées profondément, et on ne saurait croire quelles sources d'intérêt certains écrivains ont su tirer de leur précieuse habileté en cette science presque mécanique.

:

SAINT-AGNAN CHOLER.

INTERMÈDE. (Littérature.) On appelle ainsi une sorte de divertissement, de chant, de danse, ou de comédie, qui sert à occuper l'attention des spectateurs pendant les entr'ac tes ou entre les pièces.

:

Dans le théâtre ancien l'intermède avait un but c'était, pour la plupart du temps, une espèce de récitatif mêlé à la tragédie, et qui avertissait d'une manière détournée et prophétique des événements qui devaient succéder à ceux déjà développés dans le drame. A une époque où l'art du théâtre, encore dans l'enfance, était dénué de toutes les ressources employées aujourd'hui pour se faire comprendre, cette méthode d'avoir recours à un intermède pour simplifier autant que possible la surprise du spectateur, pouvait être bonne et utile, et empêcher la curiosité de s'égarer: aujourd'hui un semblable travail serait superflu, et n'aurait lieu qu'aux dépens des émotions du public; la science du théâtre a fait de tels progrès que sans longueurs on a su rendre claires et faciles à comprendre les intrigues les plus compliquées, et l'intermède serait inutile sinon dangereux. Tout ceci est vrai non-seulement pour les pièces qui traitent de sujets modernes, mais aussi pour les tragédies qui affectent, par la forme comme par le fond, de se rapprocher de l'antique. Y introduire des intermèdes, c'est se livrer à une imitation sans discernement, car c'est prendre pour une beauté digne d'être reproduite ce qui n'était qu'une nécessité à laquelle se pliaient les poëtes anciens.

De nos jours l'intermède a abdiqué toute prétention à l'utilité, si ce n'est peut-être dans les grands opéras; il est d'usage, pour reposer l'attention du spectateur, d'y introduire au deuxième et au quatrième acte des divertissements de danse, qui donnent ainsi tout à la fois quelque relâche aux oreilles des spectateurs et aux gosiers des chanteurs. Dans ce cas-là, l'intermède doit être lié à l'action d'une manière plus ou moins vraisemblable; il doit être amené par quelque fête, quelque mariage, quelque réception de prince, de manière à ce que l'intermède fini, la pièce puisse reprendre sans autre interruption.

Dans tous les autres cas, les théâtres nous donnent sous ce nom d'intermède tout ce qui sort du genre qu'ils jouent habituellement. Un chanteur étranger doit-il paraître sur ce plancher, c'est un intermède. - Un faiseur de tours doit-il donner une représentation de son savoir-faire, c'est un intermède. — Les joueurs d'instruments, les montreurs d'animaux curieux, ne sont admis sur les théâtres qu'à titre d'intermèdes.

On peut même dire que ce mot, intermède, est dans presque tous les cas une sorte d'enseigne mise en avant pour avertir le public que ce qu'il va voir est un spectacle extraordinaire, admis seulement à raison de sa curiosité, et dont le directeur du théâtre se défend de prendre la responsabilité.

SAINT-AGNAN CHOLER. INTERMITTENTES (Maladies). (Méde cine.) Certaines affections se présentent par ac⚫ cès, et après avoir sévi pendant un certain temps sur l'organisme, semblent se dissiper et céder tout à fait, laissant peu ou point de traces de leur passage, surtout après les premiers accès. On nomme intermittence le type qu'affec tent ces maladies, et intermission l'espace de temps qui sépare les accès. Parmi les maladies qui revêtent la forme intermittente, la fièvre se compte au premier rang (Voyez FIÈVRE). Un grand nombre d'autres affections pyrétiques ou apyrétiques offrent quelquefois aussi ce type. L'école physiologique cherchant toujours dans une phlegmasie la cause de l'état fébrile, même pour les fièvres intermittentes, crut expliquer ces fièvres, ou du moins faire tomber l'objection qu'on en tirait contre sa doctrine, en signalant comme pouvant devenir intermittentes la plupart sinon la totalité des maladies. On peut avec plus de raison répondre que dans beaucoup de cas les affections données comme intermittentes par Broussais et ses disciples n'étaient pas des pneumonies, des pleurésies intermit tentes, mais des fièvres larvées.

Les maladies nerveuses sont celles qui, après la fièvre, se montrent le plus fréquemment sous forme intermittente. Ce type est fréquent dans certaines formes de l'aliénation mentale;

mais dans cette affection la durée des accès et de l'intermission est généralement plus considérable que dans les autres maladies intermittentes. L'intermittence est presque constante dans les névralgies, qui souvent, au reste, doivent être comptées comme fièvres larvées. Il est à remarquer d'ailleurs que les individus sujets aux névralgies le sont généralement à des accès de fièvre qui n'ont pas toujours un caractère assez tranché pour réclamer l'emploi du quinquina.

Toutes les affections intermittentes peuvent, comme la fièvre, passer au type intermittent ou le revêtir. Dans l'un comme dans l'autre cas, le quinquina est le remède spéci fiquement indiqué. Son action, heureuse dans la très-grande majorité des cas, peut servir de contre-épreuve pour classer les affections sur la forme desquelles on pourrait hésiter.

A. L.

INTESTIN. (Médecine.) (1) On nomme ainsi, dans l'espèce humaine et chez les animaux supérieurs, un tube membraneux qui s'étend de l'orifice pylorique de l'estomac à l'anus. Chez les animaux inférieurs le terme d'intestin s'applique à tout le tube digestif, dans la longueur duquel on distingue difficilement les diverses régions qui dans les espèces d'une organisation moins simple ont reçu des noms particuliers. L'intestin est un des premiers organes qui se développent dans l'embryon, et quelques-unes de ses parties, suivant Béclard, préexistent même, dans le germe, à la fécondation.

Cet organe existe d'une manière si générale chez les animaux, qu'on peut le considérer comme le caractère le plus constant de leur organisation. Il a pour fonctions de parfaire la digestion commencée dans l'estomac. Les détails qui ont été donnés sur l'intestin à l'article DIGESTION nous dispensent d'en faire ici l'histoire anatomique et physiologique. Nous nous bornerons à quelques indications sommaires.

Trois membranes forment les parois de l'in. testin l'une, externe et séreuse, est em. pruntée par le tube intestinal au péritoine, qui lui sert d'enveloppe et de ligament suspenseur.

Au-dessous de la séreuse s'étend la tunique ou membrane musculeuse, formée de fibres disposées plus ou moins régulièrement suivant la région de l'intestin. La membrane interne est muqueuse, veloutée d'innombrables villosités, mince, demi-transparente et d'une couleur variable suivant que le sang y afflue plus ou moins et que les fèces, la bile, etc., la pénètrent à l'état cadavérique. La muqueuse de l'intestin est beaucoup plus étendue que les deux autres membranes, ce qui lui fait former des rides

(1) Voyez l'atlas, ANATOMIE HUMAINE, pl. IV, Ag. 1, et pl. V, fig. 1, et au tome II, col. 733 et 754, L'explication de ces figures.

et des replis ou valvules. Les rides sont variables, el ne s'observent que dans le rectum. Quant aux valvules, elles sont persistantes et de deux sortes: les unes, nommées conniventes, sont particulières à l'intestin grêle ; d'autres, au nombre de deux, sont situées, l'une à l'orifice pylorique, l'autre au point dans lequel le colon fait suite au cœcum. Ces deux valvules contiennent dans leur épaisseur des fibres musculaires.

Outre les villosités qui la revêtent dans toute son étendue, la muqueuse intestinale présente dans son épaisseur des follicules ou cryptes muqueux, les uns simples ou discrets, follicules de Brunner, disséminés dans tout le canal intestinal; les autres, réunis en groupes, agminés, et formant des plaques que l'on remarque surtout dans la dernière moitié de l'intestin grêle. Ces follicules agminés, dits plaques de Peyer, du nom de l'auteur qui le premier les a décrits, sont presque toujours le siége d'une évolution morbide dans la fièvre typhoïde.

Le tube intestinal présente chez l'homme, à l'union du cœcum et du colon, un appendice, rudiment de ceux que l'on trouve beaucoup plus développés chez d'autres animaux, le mouton par exemple. C'est l'appendice vermiforme ou cæcal des anatomistes.

L'intestin est suspendu dans l'abdomen par le péritoine, qui l'enveloppe en adhérant immédiatement à ses parois dans les deux tiers environ de leur pourtour. Les méandres que forme ce tube, ainsi replié sur lui-même un grand nombre de fois, ont reçu le nom de circonvolutions intestinales.

La longueur de l'intestin a été estimée chez l'homme à sept fois celle du corps; mais cette donnée n'a rien d'exact. Ce qu'on peut dire, c'est que l'intestin de l'homme tient le milieu, pour la longueur proportionnelle, entre celui des carnassiers et celui des herbivores.

Les artères de l'intestin, sous le nom de mé sentériques supérieure et inférieure, viennent de la partie antérieure de l'aorte. Les veines font partie des racines de la veine-porte. Les vaisseaux lymphatiques et chylifères, qui présentent dans leur réseau beaucoup de ganglions, se rendent à la partie inférieure du canal thoracique. Les nerfs de l'intestin viennent du pneumo-gastrique et du grand-sympathique.

Les affections principales dont l'intestin peut être le siége sont l'entérite, dont il a été question ailleurs; la dysenterie et les autres flux intestinaux, que l'on peut considérer comme idiopathiques; le cancer; l'invagination, phénomène morbide désigné aussi par les noms d'iléus, de passion iliaque, de colique de miserere, de volvulus; les plaies provenant de causes internes ou externes; enfin la hernie.

[blocks in formation]

INTONATION. (Art dramatique.) Lorsque l'orateur a composé son discours, lorsque le comédien a appris un rôle, en a étudié le caractère général, saisi les nuances particulières, les détails, et fixé les phrases dans sa mémoire, ils n'ont encore accompli qu'une partie de leur tâche; un nouveau travail se présente encore à eux : il leur reste à étudier l'exécution, et à plier leur organe aux diverses inflexions par lesquelles ils feront comprendre à leurs auditeurs ce qu'ils ont compris eux-mêmes, à choisir les intonations les plus propres à mettre la pensée en relief, à lui donner, selon sa nature, de la force ou de la douceur, de la passion ou de la gaieté, du trait ou du sentiment.

La voix humaine, cet admirable instrument, est merveilleusement riche en ressources de ce genre. Semblable à ces plaques métalliques où un art nouvean fixe l'image des objets, elle est toujours prête à recevoir et à rendre, avec ses couleurs et ses nuances, le spectre de la pensée. Dans le discours improvisé, dans la conversation, cette précieuse faculté s'exerce d'elle-même, et il est rare que l'idée instantanément conçue n'emprunte pas, pour se présenter au dehors, l'intonation la plus juste et la plus convenable. Mais dans le discours appris et récité, il n'en est pas de même. Pour arriver à exprimer les sentiments, à prononcer les phrases arrangées d'avance, précisément avec l'inflexion de voix qui leur convient, pour leur donner les qualités expressives qui caractérisent généralement l'improvisation, il faut une étude préalable, étude difficile, comme toutes celles qui ont pour but d'arriver par l'art à une imitation exacte de la nature.

En effet les nuances qui constituent cet art sont infinies, et pourtant elles emploient, pour se manifester, des ressources assez peu variées puisque celles-ci consistent exclusivement dans le plus ou moins d'élévation, dans le plus ou moins de lenteur ou de briéveté de sons. L'expression des idées par la voix repose tout entière sur une seule gamme, mais sur une gamme aux notes infinies, plus ou moins nombreuses, plus ou moins variées selon les organisations, mais en tout cas plus richement nuancées et graduées que celles que la mu sique a méthodiquement classées et ordonnées pour se faire son harmonieux langage. On sait que les anciens parlant en public, soit au théâ

tre, soit à la tribune, avaient soin de faire contenir et diriger leur voix par des instruments qui lui faisaient une sorte d'accompagnement musical, et Grétry, qui a si profondément médité son art, a reconnu la possibilité de noter les inflexions de la voix. Mais il est certain qu'un pareil procédé laisserait la diction fort imparfaite, et qu'on arriverait ainsi à une sorte de déclamation régulière bien plutôt qu'à une expression juste, nette, naturelle de la pensée.

Les moyens artificiels qu'on a essayés ne mènent donc qu'à un résultat nul on incomplet. Le moindre mal quien puisse résulter consiste dans une affligeante monotonie, malheureusement trop fréquente. Il y a des comédiens, même parmi ceux qui passent pour les meilleurs, qui ne parlent que sur trois ou quatre tons choisis par eux à divers intervalles sur cette échelle aux gradations infinies. Ceux-là récitent un rôle, et ne le jouent pas. C'est donc dans ses propres qualités que l'homme qui parle en public doit chercher les moyens d'arriver à cette diction irréprochable qui constitue une des parties les plus importantes de son art.

Le choix de l'intonation la plus naturelle et la plus vraie dépend de l'intelligence : c'est presque toujours faute de saisir profondément le caractère d'une idée, qu'on la transmet d'une manière défectueuse. La justesse de l'intonation une fois choisie dépend de la voix et de l'oreille. Enfin la netteté d'intonation ne s'acquiert que par un long et soigneux exercice. Il faut étudier la voix humaine dans l'expres sion si variée des idées et des sentiments, et arriver à faire passer à volonté dans son organe, assoupli par des exercices répétés, les innombrables modulations qu'elle emploie, d'elle-même et sans effort, pour faire valoir la pensée naissante.

Finissons en disant à quels défauts intellectuels ou physiques se rattachent les défectuosités des inflexions vocales.

On peut distinguer en général quatre sortes d'intonations vicieuses. Dans la première espèce sont celles qui n'expriment rien. Elles sont le résultat ordinaire de l'ignorance et de l'insensibilité. Il faut dire aussi qu'au théâtre elles doivent être souvent attribuées à l'auteur plutôt qu'au comédien. Il arrive que le premier, pour arrondir sa phrase ou pour mettre son vers sur ses pieds, y glisse d'insignifiants remplissages qui conquièrent la sonorité à l'aide du vide : l'acteur, qui ne peut rien trouver là où il n'y a rien, est bien obligé de s'en tenir à une intonation insignifiante. Un talent supérieur peut venir à bout de pallier cette faute nécessaire, mais non de la faire disparaître.

Dans la seconde catégorie sont les intona

« FöregåendeFortsätt »