et de leurs beys; mais, bien qu'ils les pren. nent toujours dans la même famille, cette élection cause fréquemment des troubles et des combats sanglants. Les Kurdes se divisent en quatre grandes classes, qui se subdivisent en un grand nombre de tribus ou de hordes obéis. sant à des chefs héréditaires. Les Kurdes ont la taille haute, de beaux yeux, le nez aquilin, le teint blanc. Quoique leurs habits soient de même forme que ceux des Turcs, ils sont plus légers; ils les recouvrent d'an grand manteau de poil de chèvre noir; au lieu de turban, ils portent un long bonnet de drap rouge, terminé par une infinité de petits glands de soie et entouré d'un châle de soie tombant fort bas sur les épaules, et de couleurs tranchantes. Les vieillards seuls laissent croître leur barbe. Les femmes ne se voilent pas. Ce peuple est en partie nomade et vivant sous des tentes; il exerce l'hospitalité avec plaisir. Indépendamment des Kurdes qui habitent leur pays, on en rencontre des hordes ambulantes dans diverses provinces de la Turquie asiatique et de la Perse, où souvent ils pillent les paysans et les caravanes. Voyages d'Olivier, Morier, Jaubert, Frazer, Volney, Ouseley, Ker Porter, Guldenstadt. EYRIES. KURDES. (Linguistique.) L'idiome des peuplades sauvages et guerrières qui habitent les montagnes et les défilés du Kurdistan, se divise, d'après les voyageurs, en plusieurs dialectes, parmi lesquels Niebuhr en a reconnu trois principaux, et dont un contemporain, Ewlia, énumère jusqu'à quinze (Voy. Mines de l'Orient, tome IV). Celuid’Amadiah est le moins irrégulier et le mieux connu. Tous ces dialectes ont fait aux langues étrangères divers emprunts; mais c'est avec celle de la Perse qu'ils ont, selon MM. Rodiger et Pott, et contrairement à l'asser. tion de Volney, le plus de points de ressemblance. Non-seulement, d'après les studieux philologues que nous venons de citer, le kurde doit être considéré comme appartenant à la famille persane; mais encore c'est du persan moderne qu'il se rapproche le plus particulièrement. L'un et l'autre sont aujour d'hui à peu près également éloignés du zend; cependant le kurde, que n'a fixé aucune culture littéraire, et qui est resté abandonné au caprice de l'usage, est allé plus loin que le persan dans la voie des altérations. Les contractions y sont bien plus nombreuses et les suppressions de flexions plus complètes. Aussi, est-ce beaucoup moins par le vocabulaire que par la grammaire que le kurde diffère du persan. On y trouve un certain `nombre de termes arabes, turcs, araméens et même grecs; mais ces éléments d'importation étrangère ne peuvent pas se confondre avec le fond de la langue. Les termes arabes se sont introduits dans le Kurdistan, comme en Perse, avec l'islamisme; les mots turcs y sont venus à la suite des rapports politiques. Quant aux termes araméens et grecs, la forme sous laquelle ces derniers ont été admis dans le kurde indique assez que pour y arriver ils sont passés par l'intermédiaire de l'arabe ou du turc; les premiers auront été, selon M. Rodiger, empruntés aux chrétiens syriens ou chaldéens. Ce mélange d'éléments ariens et sémitiques n'est pas sans donner au kurde quelque rapport avec le pehlvi. La langue qui nous occupe n'a pas de flexions pour indiquer les nombres et les cas; elle manque également du verbe substantif, et énonce, comme l'hébreu, le sujet et l'attribut sans l'intermédiaire d'une copule verbale. La conjugaison ne présente que deux temps, dont l'un n'est même autre chose que l'infinitif précédé du pronom personnel. L'autre temps répond à l'aoriste persan. La littérature kurde est nulle, à moins qu'on ne veuille donner ce nom à quelques chants populaires. Les documents publics et même la correspondance particulière s'écrivent en persan. Le P. Maur. Garzoni, Grammatica e vocabulario della lingua kurda; Rome, 1786, in-8°. E. Rodiger et A. F. Post, Kurdische studier. (dans le Journal asiatique allemand, tomes III et suivants; Bonn, 1840, etc). LÉON VAÏSSE. KYSTE. (Médecine.) Kúotis, vessie. Ce mot désigne une membrane formant sac et enveloppant un produit pathologique dont la nature est très-variable. Ainsi les kystes renferment tantôt un liquide (hydropisie enkystée, abcès enkysté, etc.), tantôt des acéphalocystes (kyste hydatique), tantôt du tissu adipeux, lardacé, encéphaloïde, athéromateux, etc.; tantôt enfin le produit d'une grossesse extra-utérine. Le mot kyste s'applique par extension à l'ensemble de la tumeur enkystée; cette dernière dénomination est cependant plus correcte. Les kystes sont tantôt libres, c'est-à-dire faciles à séparer d'un tissu cellulaire très-lâche, tantôt adhérents aux parties qui les environnent; comme les autres tumeurs, ils sont tantôt pédiculés, tantôt à base large. Leurs parois ont quelquefois une consistance cartilagineuse; dans d'autres cas elles sont au contraire d'une extrême ténuité. Les uns ne forment qu'une seule poche, d'autres sont multiloculaires. On les rencontre dans toutes les parties du corps, sauf dans l'épaisseur des os et des cartilages. Leur formation a exercé la sagacité des auteurs les plus célèbres, qui sont restés divisés d'opinion sur ce point comme sur tant d'autres. Mecket nous semble avoir émis la proposition la plus vraisemblable en considérant les kystes comme autant de membranes séreuses accidentelles, développées sous l'influence, non expliquée du reste, d'un épanchement de fluide. Mais cela ne peut s'entendre de certaines tumeurs, par exemple de celles qu'on ne peut supposer avoir été liquides primitivement. Ainsi les kystes graisseux ne sont que le développement normal des follicules sébacés ou des vésicules adipeuses; par conséquent ils préexistaient au dépôt anormal de tissu quelconque dont ils sont l'enveloppe. Quand on peut isoler le kyste des tissus circonvoisins et l'enlever en totalité, ce procédé est le moyen de guérison le plus sûr; quand au contraire le kyste est adhérent ou qu'il est impossible de l'enlever en totalité, on en obtient la guérison en modifiant la nature de ses parois au déterminant leur adhésion par la suppuration. Les applications et les injections caustiques, iodées, etc., sont les moyens qu'on emploie ordinairement dans ce A. L. cas. TABLE DES ARTICLES CONTENUS DANS LE DIX-HUITIÈME VOLUME. I. I, par M. Léon Vaisse, professeur à l'Ins- IBIS, par M. le colonel Bory de Saint-Vin- ICHTHYOLOGIE, par M. Bory de Saint- IDEALISME, par M. Schoen.. IDÉE, par M. Th. Jouffroy, membre de IGUANE, par M. E. Desmarest. ILE, par M. Eyriès, membre de l'Institut 34 Choler. ILLE-ET-VILAINE (DEPARTEMENT D'). . ILLUMINĖS. . ILLYRIE (Géographie et Histoire), par (Linguistique ), par M. L. Vaisse. INCENDIES SOUTERRAINS, par M. Ro- 39 43 44 INVERTEBRES. IODE, par M. H. Dézé, ancien élève de l'É- 856 nationale. col. 638 cole polytechnique, préfet du départe- JEUX (Antiquités), par M. Léon Renier. ment de l'Ain. ib. JONCÉES, par M. Gabriel Verger. IOTACISME, par M. Léon Vaïsse. 390 IPECACUANHA. 391 IRIDÉES, par M. Gabriel Verger. JOUES CUIRASSÉES, par M. E. Desma- ib. 647 648 IRLANDE (Géographie). 393 JOURNAUX, par M. Charles Cassou. 649 684 687 701 703 734 432 JURASSIQUE (TERRAIN ), par M. Rozet. 738 742 ISODYNAMIQUES (LIGNES ), par le JURISPRUDENCE, par le même. 743 ib. ISOMÉRIE, par M. Duponchel. 434 JURY, par M. G. de Villepin, avocat à la 745 ISOMORPHISME, par le même. ib. JUSQUIAME, par M. G. Verger. 761 ISOPODES, par M. E. Desmarest. 435 JUSTICE, par M. Th. Berlier, conseiller ISOTHERMES (LIGNES ), par M. Rozet. 436 d'état. 762 ITABIRITE, par le même.. 767 ITACOLUMITE, par le même. ib. K. ITALIE (Géographie), par M. L. Dussieux. 438 (Linguistique), par M. Léon - (Litterature), par M. A KABYLIE, par M. Felmann, chef de divi- nard, maitre des conférences sum au ministère de la guerre. 779 normale. 463 KALICUT. 785 IVOIRE. 561 KAMICHI, par M. E. Desmarest. 787 |