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M. Dumont, pour nous en faire jouir. C'est encore à ce dernier qu'on a dû successivement la publication de la Théorie des récompenses, du Manuel d'économie politique, de la Tactique des Assemblées délibérantes et des sophismes politiques, et d'autres ouvrages moins considérables, mais tous essentiellement utiles. Ainsi, la reconnaissance publique se partagera naturellement entre M. Bentham et son ami. Espérons que les trésors du génie du premier ne s'épuiseront pas plus que le zèle philanthropique du second, et que le monde savant obtiendra de chacun d'eux de nouvelles richesses philosophiques. En attendant qu'une analyse soignée de cet ouvrage éminemment moral et politique ait été rédigée et consignée dans notre Recueil, nous éprouvons un véritable plaisir à l'annoncer à nos lecteurs.

65.

Contre les priviléges de surséance légale au paiement des dettes privées. Discours de M. le comte LANJUINAIS, prononcé à la Chambre des pairs, le 20 juin 1820, à l'occasion de la sixième surséance demandée pour les débiteurs colons de Saint-Domingue, et imprimé par ordre de la Chambre. Nouvelle édition corrigée. Paris, Baudouin frères, 1820. in-8°.

Nous ne sommes point dans l'usage de parler des discours prononcés aux deux Chambres; celui-ci n'a dû faire exception que parce qu'il a été réimprimé comme ouvrage particulier, et qu'en effet on doit le considérer comme un savant Mémoire sur une question fondamentale du droit civil. Le titre en indique suffisamment l'objet; l'auteur l'a traité avec cette supériorité de savoir et de dialectique qu'on devait attendre de lui sur des matières qui ont été l'objet spécial des études de sa vie.

66. De l'affaire de la Loi des élections, par M. DE Pradt, ancien archevêque de Malines, faisant suite au petit Catéchisme du même auteur. Paris, 1820. 1 vol. in-80 de 307 pages. Béchet aîné, quai des Augustins, no 57. Prix, 6 fr.

Ce n'est pas seulement de la loi des élections que traite cet ouvrage, aussi intéressant dans la forme que dans le fond, comme le sont généralement toutes les productions du publiciste auquel nous sommes encore redevables de celle-ci. D'autres questions, d'une aussi haute importance, y sont discutées avec une profondeur et une énergie de pensée auxquelles ne le cède point la couleur franche et vigoureuse du style; ce sont : Les inconvéniens de

t'initiative royale dans la législation;

-

La dignité de la légista

tion et sa sainteté aux yeux des hommes; - La considération et la supériorité morales, inhérentes au ministère; La situation de la dynastie en France.

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L'avant-propos de l'ouvrage représente l'aristocratie de France et de l'Európe telle qu'elle fut, telle qu'elle est, telle qu'elle votidrait être. C'est après cette revue, indispensable pour mettre le lecteur à même de saisir la filiation de ses idées, que l'auteur aborde successivement chacune des questions énoncées, et qu'il en amene naturellement la solution.

67. (*) Annuaire historique universel, pour 1819, avec un appendice contenant les actes publics, traités, notes diplomatiques, papiers d'états, et tableaux statistiques, financiers, administra'tifs et nécrologiques; → Une chronique offrant les événemens les plus piquans, les causes les plus célèbres, etc.; - Des extraits de voyages ou de Mémoires intéressans, et des notices sur les productions les plus remarquables de l'année, dans les sciences, dans les lettres et dans les arts; par C.-L. LESUR, auteur de la France et les Français en 1817, etc. Paris, 1820. 1 vol. in-8o de 768 pages. Treuttel et Würtz, rue de Bourbon, no 17. Prix, 10 fr., et 12 fr. 50 c. franc de port pour les départemens et l'étranger, jusqu'au 15 août, passé lequel terme il sera porté à 12 fr., pris à Paris, pour ceux qui ne se seront pas fait inscrire.

Nous avons déjà fait connaître (T. IV, pag. 280) le mérite particulier de l'Annuaire historique universel. L'auteur semble avoir redoublé de zèle pour justifier les suffrages des hommes instruits. Le tableau qu'il vient de nous présenter de l'année 1819, si féconde en grands événemens, est à la fois exact, fidèle et impartial. On y remarque plusieurs pièces diplomatiques peu connues, des fragmens de Mémoires et de voyages publiés dans le cours de l'année, plusieurs anecdotes piquantes et instructives, enfin une excellente esquisse de la France en 1819, envisagée sous les divers rapports politique, législatif, administratif, littéraire et industriel. Cette importante collection doit trouver place sur le bureau de l'homme d'État, et dans la bibliothèque de l'homme

du monde.

68. (*) Précis de l'histoire politique et militaire de l'Europe, depuis l'année 1783 jusqu'à l'année 1814, contenant le récit des

troubles de Hollande et de Brabant; des guerres entre la Russie et l'Autriche, la Porte-Ottomane et la Suède; du partage de la Pologne; de la révolution française et des événemens qui en ont été la suite; des révolutions d'Espagne, de Portugal et de Suède; de l'abdication de Napoléon et du rétablissement: des Bourbons sur le trône de France, etc., etc., etc.; par Jean BIGDAND; traduit de l'anglais et continué jusqu'à l'année 1819, par J. MACCARTHY. Paris, 1820. 3 forts vol. in-8°. P. Mongie aîné, boulevard Poissonnière, n° 18. Prix, 21 fr., et 25 fr. franc de port. 69. (*) — Marc-Aurèle, ou Histoire philosophique de l'empereur Marc-Antonin, ouvrage où l'on présente dans leur entier, et selon un ordre nouveau, les maximes de ce prince, qui ont pour titre : Pensées de Marc-Antonin, de lui-même à lui-même, en les rapportant aux actes de sa vie publique et privée. Paris, 1820.4 vol. in-8°, avec un portrait de Marc-Aurèle, d'après le buste du Musée. Allais, rue de Savoie, no 4, et Pillet aîné. Prix, 25 fr. jusqu'au 1er octobre.

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༡༠. Mémoires et Anecdotes sur la dynastie régnante des Djogouns, souverains du Japon; avec la description des fêtes et cérémonies observées aux différentes époques de l'année à la cour de ces princes, et un Appendice contenant des détails sur la poésie des Japonais, leur manière de diviser l'année, etc.; ouvrage orné de planches gravées et coloriées, tiré des originaux japonais par M. TITSINGH, publié avec des notes et éclaircissemens par M. Abel REMUSAT. Paris, 1820. 1 vol. in-89 de 21 fenilles, plus 7 planches. Nepveu, passage du Panorama, no 26. Prix, en noir, 8 fr. coloriées, 12 fr.

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71. (*)— Histoire littéraire de la France, ouvrage commencé par des religieux bénédictins, et continué par des membres de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres. Paris, 1820, in-4o; tom. XV, de 660 pag. Chez Firmin Didot père et fils, et Treuttel et Würtz.

Ce volume contient les notices d'environ cent soixante auteurs, -y compris les anonymes. Ces auteurs appartiennent tous au xir siècle, et presque tous à la fin de ce même siècle. Les notices ont été fournies par feu M. Ginguené, pour les poëtes et pour les romanciers; par M. Brial, pour les auteurs ecclésiastiques, et par MM, Daunou et Pastoret, pour des auteurs et écrits de di

vers genres. Les articles qui nous ont paru les plus intéressans comme les plus instructifs, sont ceux qui concernent le jurisconsulte Placentin, professeur de Droit à Montpellier; les poëtes Alexandre de Paris, et Chrétien de Troyes; Maurice de Sully, évêque de Paris; Pierre, chantre de l'église de Paris; Pierre de Blois, archidiacre de Bath, ensuite de Londres ; Pierre de Blois, chancelier de l'église de Chartres; Etienne de Tournai, abbé de Sainte-Geneviève et évêque de Paris.

319%. (*) — Antiquités de la ville de Saintes et du département de la Charente-Inférieure, inédites ou nouvellement expliquées, avec figures; par M. le baron CHAUDRUC DE CRAZANNES, inspecteur-conservateur des monumens d'antiquité de ce département; de l'Académie royale des belles-lettres de la Rochelle, etc., etc. Paris, 1820. in-4° de vingt-huit feuilles et demie. Treuttel et Würtz.

173. Dictionnaire de l'ancien régime et des abus féodaux, ou les hommes et les choses des neuf derniers siècles de la monarchie française; ouvrage où l'on trouvera des notions alphabétiques et raisonnées des institutions, des usages, des traditions, des abus, des excès et des crimes de l'oligarchie féodale, avec une Biographie abrégée des principaux personnages qui en furent les fondateurs, les fauteurs et les complices; et des détails intéressans sur les principaux événemens de notre histoire, sur les sciences et les arts, sur les mœurs, sur l'origine des principales familles nobles, etc., etc., etc.; par M. Paul D*** DE P***. Paris, 1820. 19 vol. in-8o de près de 500 pages. P. Mongie l'aîné, boulevard Poissonnière, no 18. Prix, 7 fr. 50 cent., et 9 fr. franc de port.

L'ancien régime, vaincu par la révolution française, est re-poussé dans le domaine de l'histoire, anquel il appartient désormais exclusivement. Sur les débris de son empire s'est assise l'égalité des droits, fille de la liberté. Pourquoi vouloir exhumer aujourd'hui le hideux fantôme de la féodalité? A quoi bon cette phantasmagorie? L'auteur du Dictionnaire avait prévu la question; il y fait cette réponse : « Quand les eaux sont basses, travaillez aux digues; c'est pour suivre ce conseil prudent, qu'on s'est occupé de publier cet ouvrage. » Les faits recueillis ne remontent pas plus haut que Huguês Capet, soit qu'on n'ait pas voulu donner des conjectures pour du positif, soit que le grand

intervalle du Ixe au XVe siècle offrît assez de matériaux pour l'érection du monument projeté. Cette idée était sage; l'exécution y répond. Le principal mérite de l'auteur du Dictionnaire est d'avoir évité la monotonie du fond par le piquant, l'à-propos et la variété des détails : il a su en faire un ouvrage à la fois utile et amusant. On remarque, en tête de l'ouvrage, un discours préliminaire par M. Regnault Warrin, qui a de plus enrichi ce Dictionnaire de quelques articles.

74.- Grammaire italienne élémentaire et raisonnée, suivie d'un Traité de la poésie italienne, etc.; par G. BIAGIOLI. Quatrième édition. Paris, 1819; chez l'auteur, rue Rameau, no 8. Prix, 7 fr.

Le mérite de cette Grammaire est déjà connu. On sait que, s'élevant au-dessus de la foule des grammairiens vulgaires, l'auteur s'est étudié à combiner les règles de la grammaire avec les principes de la logique, suivant la théorie de Condillac. Il est vrai qu'on pourrait douter s'il a voulu plutôt enseigner à raisonner qu'à parler; mais quand même il aurait quelquefois excédé les bornes que lui prescrivait son objet, il serait moins condamnable de pécher, dans ce genre, par excès que par défaut. Ce qui mérite encore plus d'attention, c'est son Traité de la poésie italienne, ou plutôt de la versification; c'est ici la partie de sa grammaire où l'on ne peut dire que l'auteur ait emprunté aux étrangers. Le P. Sacchi, Sicilien, très versé dans la musique, y puisa les principes de l'harmonie poétique, et donna, peut-être, plus d'importance qu'il n'en faut à la mesure du tems. Il fait ressortir le rhythme des vers italiens de la quantité des syllabes, comme on l'avait fait pour les vers grecs et latins. M. Scoppa, Sicilien comme le P. Sacchi, a reproduit la même théorie; et quoiqu'il ait réussi à faire plus de bruit, il est bien loin d'avoir surpassé l'analyse de son compatriote. Ainsi que bien d'autres, il prétend que la mesure des vers italiens est calquée sur celle des vers latins, parce que quelques-uns de ceux-ci, prononcés avec l'accent italien, rendent plus ou moins d'harmonie. M. Venini aussi savant que le P. Sacchi, dans la musique, et plus savant que lui dans l'art de faire des vers, a calculé bien plus la qualité et la position des accens, et par conséquent leur rapport, que la quantité des syllabes. Tous les autres auteurs qui ont remanié le même sujet, n'ont dit ni plus ni mieux que Sacchi et Venini.

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