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raissant protéger en théorie les aliénations de ces biens, M. Lherbette n'est point un adversaire de l'ordre établi, ou un perturbateur de la paix publique; son écrit ne ressemble point aux fameux Mémoires hasardés en 1814, au nom de deux avocats, pour faire rendre au clergé, aux émigrés, etc., les biens vendus comme nationaux.

S'il recueille, s'il indique les possibilités, en nombre indéfini, de troubler et peut-être de dépouiller les propriétaires, après vingt et trente ans, pour des vices de forme dans leurs titres; c'est uniquement pour faire voir l'imperfection des textes des lois sur ce sujet, et non pour dire que ces vices de forme, qui ont dû être extrêmement fréquens, doivent servir de base aux jugemens des tribunaux. Au contraire, je crois (dit-il pag. 41) que l'esprit de la législation est de prévenir tout retour sur les aliénations de ces biens (répartis entre plus de dix millions d'individus), et je montre l'imperfection, l'insuffisance des moyens qu'elle a pris, non afin de faire préférer le texte à l'esprit, mais afin d'engager à les faire concorder, et à remplir le vide qui se trouve dans l'expression des intentions du législateur.

Envisagé sous cet unique point de vue, qui est seul conforme aux intentions de l'auteur, nous croyons que son ouvrage peut être utile et mériter l'attention des ministres et des deux Chambres. LANJUINAIS. 160.- (*) Choix de rapports, opinions et discours prononcés à la tribune nationale, depuis 1789 jusqu'à ce jour; recueillis dans un ordre chronologique et historique, et imprimés d'après les pièces originales. (Voy. ci-dessus, tom. VI, p. 188). Session de 1819, I vol. in-8° de 800 pag., au lieu de 500, que le prospectus avait annoncées. Cette augmentation de feuilles ayant entraîné une augmentation dans les prix, ils sont ainsi fixés: pour les souscripteurs à la collection, 7 fr. sans les portraits, et 9 fr. avec les portraits. Prix séparément, le volume qui vient de paraître, est de 10 fr. sans les portraits, de 12 fr. avec les portraits. (Les 8 portraits sont ceux de MM. Benjamin Constant, Manuel, Dupont (de l'Eure), de Corcelle, Laîné, de Villèle, de la Bourdonnaie, de Marcellus. Paris, A. Eymery, libraire, rue Mazarine, no 3o.

161. Procès de la souscription nationale, jugé par la Cour d'assises de Paris, le 1er juillet 1820, avec les réquisitoires

officiels da ministère public, les plaidoiries entières de messieurs les Avocats, la réplique de Me Dupin, et tous les autres documens recueillis historiques et authentiques sur cette affaire, par deux membres du barreau de Paris, avec cette épigraphe : La Bienfaisance et la Justice se sont embrassées. Paris, 1820, 1 vol. in-86 de 387 pages. Baudouin frères, imprimeurs - libraires, rue de Vaugirard, no 36; et Delaunay, au Palais-Royal.

162.

− (*) Mémoires et anecdotes sur la dynastie régnante des Djogouns, souverains du Japon, avec la description des fêtes et cérémonies observées aux différentes époques de l'année, à la cour de ces princes, et un appendice contenant des détails sur la poésie des Japonais, leur manière de servir l'année, etc.; ouvrage orné de planches gravées et coloriées, tiré des originaux japonais, par M. TITSINGH, publié avec des notes et éclaircissemens par M. ABEL RÉMUSAT, membre de l'Institut, professeur au Collége de France, etc. Paris, 1820, 1 vol. in-8° de 330 pag. Nepveu, libraire, passage des Panoramas, no 26.

etc.

163. (*)—Monumens anciens et modernes de l'Hindoustán, en cent quarante planches, décrits sous le double rapport archæologique et pittoresque; précédés d'une notice géographique, d'une notice historique, et d'un discours sur la religion, la législation et les mœurs des Hindous; par L. LANGLÈS, chevalier de l'ordre royal de la Légion d'honneur, et de celui de Saint-Waladimir, etc., La gravure, dirigée par A. BOUDEVILLE, ancien peintre de Sa Majesté Charles IV, roi d'Espagne. (Presqu'île.) 21o livraison. On souscrit, à Paris, au bureau des monumens de l'Hindoustân, rue du Cimetière-Saint-André, no 13; Nicolle, libraire, rue de Seine-Saint-Germain, no 12, et P. Didot, aîné, imprimeur du roi, libraire, rue du Pont-de-Lodi, no 6.

Nous ne ferons pas ici l'éloge de l'ouvrage d'un de nos collaborateurs; nous nous permettrons encore moins de le critiquer. Nous croyons donc devoir nous borner à citer une note du texte de la livraison qui vient de paraître. Cette citation suffira pour donner une idée du style de l'auteur et de sa manière de présenter et de rapprocher les faits :

« J'ai déjà remarqué qu'en moins de trois siècles, nos ancêtres, alors entièrement occupés de questions insignifiantes, quelquefois même absurdes, se sont vus enrichis de six inventions (le

papier, la boussole, le système des chiffres arabes, la poudre à canon, l'imprimerie en lettres mobiles et l'imprimerie en taille-douce); inventions dont il est aisé, mais indiscret peut-être, d'indiquer les effets aussi prodigieux qu'inévitables. Je rentre donc modestement dans mon érudite question, en observant, avec le traducteur du Seïr Mutagharin, que « l'artillerie dans l'Inde date au moins de cinq mille ans; » et cette antiquité, dit-il, est d'autant mieux constatée, qu'un de leurs législateurs défendit l'usage des armes à feu deux mille ans avant Jésus-Christ. On a trouvé des canons de fer dans différens cantons de l'inde; et l'artillerie était tombée en désuétude parmi les Indiens, long-tems avant l'arrivée des Européens. Je ne dois pas dissimuler pourtant qu'un savant militaire anglais, M. le colonel Mark-Wilks, doute que les Hindous aient tonnu la poudre à canon, avant que les Européens la leur eussent portée. Au moins, ce fait ne lui semble pas suffisamment démontré. Il croit que les agni-astra, décrits dans le Râmâyana, sont des armes fabuleuses; et ce scrupuleux observateur n'a reconnu aucune arme à feu dans les nombreux 'bas-reliefs qui représentent les combats décrits dans le Mahabharata et dans le Ramayana. Pourquoi les artistes se sont-ils dispensés de représenter une arme dont les poëtes leur offraient la description réelle ou fictive? Au reste, quelle que soit la solution de ce problème, il n'est pas même permis de douter, d'après les écrivains chinois, que, dès le premier siècle de l'ère chrétienne, et peutêtre même avant cette époque, les Chinois ne connussent une composition inflammable de salpêtre, de soufre et de charbon, dont ils faisaient, à la vérité, plus d'usage dans leurs divertissemens, que dans les combats. Des voyageurs européens, obscurs rivaux des célèbres Polo de Venise, auront rapporté de leurs Courses lointaines cette composition infernale : Djenguyz-Khân, Tamerlan (Tymour) l'auront vue entre les mains des timides Chinois; mais l'usage innocent que ceux-ci en faisaient, et surtout ses effroyables effets, n'auront pas permis à ces conquérans de songer à la possibilité de se rendre maîtres d'un agent aussi terrible. »

164. Notice biographique sur S. A. R. le prince Edouard, duc de Kent et Strathern, rédigée d'après les journaux anglais. Paris, 1820. Brochure in-8° de 16 pag. Treuttel et Würtz.

Le personnage qui est l'objet de cette notice, possédait dans un degré éminent les vertus qui font aimer les princes, et les qualités que l'on recherche dans l'obscurité de la vie privée. Excellent citoyen, sujet loyal, officier distingué, soldat intrépide, ami sûr, époux affectionné, père tendre, sa mort prématurée affligea les hommes généreux de tous les pays, qui, cette fois, s'identifièrent en quelque sorte avec l'Angleterre. Voilà pourquoi une main française a tracé cette Notice biographique. Elle ne saurait manquer d'être favorablement accueillie dans notre patrie, où les hommes publics fidèles à leurs devoirs sont d'autant mieux appréciés, que le nombre en devient malheureusement plus rare chaque jour. En nommant les écoles d'enseignement mutuel, les Sociétés bibliques, les Sociétés établies pour la propagation de l'Évangile, les fondations nationales écossaises et irlandaises, les hôpitaux de Westminster et de la Cité de Londres, l'on n'aurait encore qu'une idée imparfaite du grand nombre d'associations philanthropiques dont le duc de Kent était un des membres les plus zélés et les plus utiles.

165. — Projet d'organisation des bâtimens civils dépendans du ministère de l'intérieur, tendant à l'amélioration de l'architecture en France; remis à Son Exc. le Ministre de l'Intérieur, sur sa demande, le 10 avril 1819. Brochure in-8° de 16 pages. Paris, 1820. Baudouin frères, rue de Vaugirard, no 36.

Cette organisation semble préférable à l'ancien ordre de choses; elle simplifie la gestion, sans augmenter la dépense, et donne ainsi à l'architecture une stabilité, dont les avantages peuvent être appréciés par l'organisation des ponts-et-chaussées. L'architecture ne cesserait point pour cela d'être un art libre, et que chacun pourrait exercer à sa fantaisie; mais les conditions que le gouvernement exigerait pour employer les architectes, établiraient des règles que les particuliers adopteraient bientôt, et qui forceraient les artistes à s'y conformer.

166. Les habitans de l'Ukraine, ou Alexis et Constantin, par madame la comtesse d'HAUTPOUL, Paris, F. Louis, 1820, 3 vol. in-12.

Un roman tout neuf n'est pas quelque chose qui soit commun par le tems qui court; car, sans parler des éternelles traductions de l'anglais, combien de romans nouveaux qui n'ont rien de neuf!

Celui de madame d'Hautpoul est à la fois neuf et piquanť. La réputation de cette dame, en ce genre d'ouvrage, est déjà bien établie. D'autres femmes écrivent davantage; mais l'auteur de Zilia, de Bathilde, de Sevérine attache tant de prix au perfectionnement de ses productions, qu'il est peu étonnant qu'elle les tienne long-tems sur le métier. A l'enchaînement des faits, au développement des situations, à l'exactitude des portraits et des caractères, à la correction parfaite de la diction, à l'élégance soutenue du style, on reconnaît un écrivain pénétré du précepte de Boileau, et fidèle à s'y conformer. «Une nouvelle philosophique, » dit l'auteur, intitulée : Correspondance de trois femmes avec » l'abbé de La Tour (par mad. de Charrière), m'a donné l'idée de ce » roman. Je me suis plu à prouver combien la légèreté et surtout » l'égoïsme peuvent avoir de suites funestes. » Mad. d'Hautpoul a pris le soin d'étudier, dans les historiens les plus authentiques, les mœurs et les annales du pays où elle établit son action; et cela, non pour défigurer sciemment l'histoire et former un bizarre alliage du vrai avec le romanesque, mais pour donner à ses récits une couleur locale, qui ajoute infiniment à leur charme. Le roman d'Alexis et Constantin offre un récit plein d'intérêt, où les scènes de pathétique et de naïveté sont traitées avec une grâce et une suavité délicieuse. Sa lecture embellira, pour une foule de personnes, quelques-uns des beaux jours de l'automne, et nous promettons pour cet hiver aux amis de la littérature, le recueil des Poésies de madame d'Hautpoul, qui, la plupart, ont déjà obtenu, dès leur apparition dans le monde, de très brillans succès. 167. - Les Voisins de campagne, ou le Secret; de miss BURNEY. Traduit par madame veuve d'ESMÉNARD. Paris, 1820. 4 vol. in-12, avec figure; en tout, 1141 pages. Arthus Bertrand, libraire, rue Hautefeuille, no 23. Prix, 10 fr., et 12 fr. 50 c. frane de port.

Cette charmante production, dont une mère peut, sans aucun danger, permettre la lecture à sa fille, n'offre point, comme tant de romans modernes, des aventures bizarres, des événemens ou des personnages extraordinaires, de longs voyages, des changemens fréquens de lieux, des descriptions pittoresques et poétiques, des spectres, des revenans, des moyens surnaturels de surprise ou de terreur; mais tout simplement des scènes souvent touchantes et

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