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secrétariat de l'Académie, ne pourront les retirer sous aucun prétexte; mais, ils pourront les retoucher sur de nouvelles copies, ou les refondre entièrement. Tous seront admis au concours, soit qu'ils adressent de nouveaux éloges, soit qu'ils se bornent à ceux qu'ils ont déjà composés. La même classe propose pour le prix de poésie qui doit être donné dans la même séance, une médaille d'or de 300 fr. au meilleur poëme de 100 à 200 vers, sur l'année séculaire de la peste de Marseille en 1720. Le terme de ces deux concours est rigoureusement fixé au 20 mars prochain.

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Nous

SEINE-INFÉRieure. ROUEN. Société d'émulation. croyons devoir donner quelques détails sur la séance du 9 juin 1820, dont nous avons déjà parlé dans ce recueil (T. VI, p. 636). Les travaux qui ont mérité les suffrages de la Société, et pour lesquels elle a décerné des médailles d'argent, à titre d'encouragement, sont ceux-ci : 1o Les mouchoirs madras des sieurs GoDEFROY, TALON et ÉMILE POISSON. Ces fabricans sont parvenus, par la finesse des fils, l'apprêt et le lustre, à imiter parfaitement les mouchoirs de l'inde; ils donnent au coton la teinte jaunâtre de celui de Siam, et cette couleur enfumée que l'on remarque dans les vrais madras. Ces mouchoirs sont maintenant préférés à ceux de Montpellier et de l'Inde; la consommation en est très grande dans le midi de la France, en Espagne et dans les colonies. 2o. Une pièce de piqué, à grands carreaux, propre à faire des couvre-pieds, sorte de tissu conquis sur l'industrie de nos voisins, et dont M. THOMAS, d'Yvetot, a le premier enrichi le commerce de Rouen. 3。. Un orgue de M. LEBRETON de Rouen, beaucoup plus facile à toucher que les autres, par une disposition nouvelle du clavier, qui empêche qu'on entende le bruit désagréable qu'il fait ordinairement; cet orgue comprend 5 octaves et demie.

Parmi les écrits dont la lecture a été entendue avec intérêt dans cette même séance, nous citerons : 10 Le rapport de M. ARVERS, sur un ouvrage de M. le comte de Lasteyrie ayant pour titre Des fosses propres à la conservation des grains, et de la manière de les construire. Dans ce rapport très étendu, M. ArVERS fait connaître, par une analyse méthodique, toute l'inAuence avantageuse que ce mode de conservation des grains

peut avoir sur la prospérité de notre agriculture. 20. Une notice de M. LECARPENTIER, sur Luca Giordano, ou Luca Fa presto, peintre de l'école napolitaine, que les Français ont coutume d'appeler Luc Jordans, et qu'il n'est pas rare de voir confondre avec Jacques Jordans, peintre très habile de l'école flamande, dont les productions sont bien différentes et bien au-dessous, pour la grâce et la finesse, de celles du peintre italien. Cette notice historique, critique et savante, est un fragment de l'intéressante Galerie des peintres célèbres que M. Lecarpentier, professeur de l'Académie des arts, de dessin et peinture de Rouen, publie en ce moment par souscription. (Voyez ci-après, article Publications nouvelles.) 3o. Un Mémoire de M. Marquis, intitulé Conjectures sur le temple antique auquel on croit communément qu'a succédé l'église de Saint-Lô de Rouen, dans lequel M. Marquis expose les recherches qu'il a faites sur un point aussi incertain et aussi obscur des antiquités rouennaises: il en infère qu'il existait auprès de la ville de Rouen (Rotomagus), un temple appelé le temple de Roth et consacré à Vénus ; que ce temple ne renfermait point une idole appelée Roth; que ce nom a été donné au temple, parce qu'il était voisin de la Seine, le grand fleuve de l'antique Neustrie, le nom celtique fleuve étant rodo, rotho, ou roth; qu'enfin ce temple n'était point sur l'emplacement actuel de l'église de Saint-Lô, mais plus loin, vers le sud. 4o. Un Mémoire de M. BENJAMIN GAILLON, membre correspondant à Dieppe, Sur les moyens propres à faciliter l'étude des plantes

marines.

PARIS.

INSTITUT. L'Académie française a tenu sa séance publique annuelle de la Saint-Louis, le jeudi 24 août 1820. — Voici l'ordre des lectures: 1o Discours de réception de M. le marquis de Pastoret ; 2o Réponse de M. Laya, directeur de l'Académie; 3o Rapport sur les concours, par M. le secrétaire perpétuel; 4° Lecture d'une partie du discours couronné; 5o Épître en vers, qui a remporté le prix dont le sujet était l'institution du jury en France ; 6o Poëme qui a remporté le prix de poésie, dont le sujet était l'enseignement mutuel; 7° Discours de M. le directeur, sur les actions qui ont mérité le prix de vertu.

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M. de Pastoret succédait à M. de Volney; et, selon l'usage, le récipiendaire devait faire l'éloge de son prédécesseur. Les nombreux ouvrages de M. de Volney ont été justement appréciés par M. de Pastoret, sans que l'on se soit à peine aperçu des restrictions, délicatement déguisées, qui accompagnaient la plupart des approbations données aux nombreux travaux du défunt; restrictions d'ailleurs nécessaires, à cause de la singularité de quelques opinions du célèbre académicien, qui, s'il fut trompé une fois ou deux, ne le fut du moins que par son active philanthropie, ardente à généraliser les vues qu'il croyait secourables à l'humanité. M. Laya, directeur, a encore ajouté à ce que M. de Pastoret avait dit d'honorable pour M. de Volney.

Le sujet était vaste, et le mort en faveur dans l'opinion du public; aussi l'orateur et le récipiendaire n'ont-ils été embarrassés que lorsqu'il a fallu s'occuper du vivant. Que les réglemens de l'Académie s'accomplissent, que le président fasse l'éloge du nouvel académicien, rien de mieux; mais, si l'esprit de ce réglement n'était pour l'Académie qu'un moyen de justifier son choix aux yeux du public, dans cette circonstance M. le directeur pouvait en dire beaucoup moins; car, à l'égard des titres de son nouveau confrère, il n'avait rien à apprendre à l'auditoire, qui nous a semblé bien plus occupé de la pénible position du nouvel académicien, forcé d'entendre une notice historique sur sa personne et sur ses ouvrages; notice où l'éloge est encore obligé à tous égards. Ainsi l'a voulu le réglement de l'Académie : peutêtre aurait-il dû, pour ces cérémonies, régler aussi le protocole.

Le rapport de M. Raynouard, secrétaire perpétuel, sur les concours, a fait connaître des résultats très satisfaisans. Pour le prix d'éloquence, M. de la Malle, après avoir produit un bon ouvrage, y a ajouté une bonne action, en refusant le prix et le laissant à la disposition de l'Académie, qui en fera le sujet d'un autre concours : c'est un moyen certain d'avoir, pour une seule médaille, deux bons ouvrages. Celui de M. de la Malle est déjà connu du public, qui a unanimement applaudi les fragmens que l'auteur a été admis à lire lui-même dans cette séance solennelle. Les prix de poésie sur l'institution du jury et sur l'enseignement mutuel, ont aussi excité le zèle d'un grand nombre de concurrens les pièces couronnées ont été lues par M. Picard, qui ne

gâte pas ce qu'il débite, et couvertes d'applaudissemens. L'assemblée a été surtout fort égayée par le portrait détaillé de dame Routine, qui, en bonnet carré, en sandales et autres accessoires du costume de dame Sorbonne, vient s'opposer à l'introduction de l'enseignement mutuel, comme elle s'opposa autrefois à l'usage du quinquina contre la fièvre. Et, comme si cette séance, où l'abondance des sujets a témoigné à la fois et de l'activité de MM. les académiciens, et du zèle éclairé de M. le secrétaire perpétuel, devait ne rien laisser à désirer à l'esprit et au cœur, on y a proclamé deux prix de vertu au lieu d'un seul, et le gouvernement s'est empressé de doubler pour cela les fonds de l'Académie. Les détracteurs des mœurs actuelles et de la génération présente, profiteront sans doute des réflexions très judicieuses qui leur ont été adressées à cette occasion par M. Laya, directeur de l'Académie.

Voici le programme des prix qui seront distribués dans la séance annuelle d'août 1821:

Prix d'éloquence. Déterminer « ce qui constitue le génie » poétique, et comment il se fait reconnaître indépendamment » de la diversité des langues et des formes de la versification, et » dans tous les divers genres, depuis l'épopée jusqu'à l'apologue, »> Prix de poésie. 1o. « Le dévouement de Malesherbes. » —- . 2o. « La restauration des lettres et des arts sous François Ier. » Les ouvrages envoyés au concours ne seront reçus que jusqu'au 15 mai 1821. Ce terme est de rigueur.

Prix destiné à l'ouvrage littéraire le plus utile aux mœurs. L'Académie n'ayant pas décerné ce prix en 1819 et 1820, accordera, selon le mérite de l'ouvrage, un prix double ou triple, consistant en une médaille d'or de la valeur de 800 ou 1200 francs, à l'auteur de l'ouvrage littéraire, publié en entier et pour la première fois, dans l'intervalle du 1er janvier au 31 décembre 1821, qui aura été jugé le plus utile aux mœurs.

Prix de vertu. — Dans la même séance, l'Académie décernera un prix pour récompenser un acte de vertu qui aura eu lieu, pendant les trois années antérieures au 1er juillet 1821, dans le département de la Seine.

On aura soin d'adresser, avant le 16 juillet 1821, à M. le secré

taire perpétuel de l'Académie, les preuves qui constateront l'acte de vertu.

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Prix d'éloquence pour 1822. — L'Académie annonce que le sujet du prix d'éloquence qu'elle proposera l'an prochain pour 1822, sera l'Eloge de Le Sage.

La Société d'encouragement pour l'industrie nationale s'est réunie en assemblée générale, le 6 septembre 1820, pour procéder à la distribution des prix qu'elle avait mis au concours de cette année (1).

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Teinture.-M. de la Boulaye-Marcillac, directeur de la manufacture royale des Gobelins, a trouvé un moyen fort simple et fort ingénieux de teindre les étoffes de laine, en pièces, aussi solidement que si elles avaient été teintes en laine. Il les comprime au fond de la cuve avec une presse; lorsqu'ensuite on la soulève, le vide se fait dans les tuyaux capillaires de l'étoffe, qui le remplissent à l'instant de teinture jusqu'au centre. Nous avons vu du drap écarlate teint de cette manière, qui, lorsqu'il était coupé, ne laissait paraître dans la tranche aucune partie blanche; d'autre avait conservé au centre un filet, blanc très mince, que le plus long usage n'aurait jamais fait apercevoir.

Nouveau bélier hydraulique. M. Godin, rue de Poliveau, no 21, a inventé un bélier hydraulique d'une telle simplicité, qu'il n'est pas un charron de village qui ne puisse l'exécuter aisément. L'objet de cette invention est de donner les moyens faciles d'arroser les prairies, de dessécher les marais, et de tirer l'eau du sein de la terre pour la porter sur les côteaux les plus élevés. M. Godin procure aux personnes qui désirent faire construire elles-mêmes la machine sur les lieux, une instruction accompagnée de gravures, à laquelle il joint, si on le veut, un petit modèle en relief. On ne saurait obtenir avec plus d'économie des résultats aussi importans pour l'agriculture.

Nouveaux signaux de navigation. - On a fait sur diverses hauteurs, aux environs de Paris, un essai de nouveaux signaux pour la mer. Les expériences en ont été répétées sur les côtes et sur de petits bâtimens: elles ont parfaitement réussi. Ce genre

(1) Nous publierons le compte rendu de cette séance dans l'un de nos prochains cahiers, à la section des Mémoires et Notices.

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