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(N.° 57.) BATEAUX À VAPEUR.

Nous venons de voir que les bateaux à vapeur se multiplient beaucoup en Angleterre. en Angleterre. Ce genre de navigation ne réussit pas moins en France, et particulièrement à Bordeaux. Quatre de ces bateaux vont tous les jours de cette ville à Langon, en remontant la rivière jusqu'à la limite du reflux; deux font le trajet jusqu'à Pauillac, sur la Gironde, et même, dans la saison des bains de mer, transportent les voyageurs à Royan. Un autre bateau à vapeur, construit à Bordeaux, a cotoyé tout le littoral, depuis cette ville jusqu'au Havre, où il est employé à la traversée de Honfleur. Enfin un huitième bâtiment, sorti des mêmes chantiers, a été dirigé sur la Martinique pour le service de cette île.

En Suède, on se sert aussi avec beaucoup de succès des bâtimens à vapeur pour remorquer les vaisseaux qui sont retenus dans la rade extérieure par des vents contraires. Ce mode présente de grands avantages sur l'ancien, nonseulement sous le rapport de l'économie, mais encore sous celui de la célérité.

(N.° 58.) INSTRUMENT pour le dessin.

M. DE CLINCHAMP, professeur des élèves de la marine à Toulon, a inventé un instrument, appelé hyalographe, qui donne le moyen de copier, avec une extrême exactitude, le trait des objets naturels. Une encre particulière sert à transporter sur le papier des dessins pris sur la glace de l'instrument; et comme le trait primitif ne la quitte jamais, on peut, en y repassant du noir, tirer plusieurs épreuves. L'hyalographe sert encore à un grand nombre d'applications mathématiques dont les résultats sont très-remarquables, et qui donnent la facilité d'enrichir les

dessins hyalographiques de notes précieuses sur les dimensions géométriques des vues, monumens, statues, &c. Les ouvrages exécutés avec l'encre hyalographique, au' simple trait ou à l'effet, ont l'apparence de dessins lithographiques.

(N.° 59.) MACHINE pour naviguer sous l'eau.

UN ouvrier de la ville de Saybrook, dans le Connecticut, aux États-Unis, nommé David Bushnel, inventa le premier, pendant la guerre d'Amérique contre l'Angleterre, de l'année 1775 à 1783, une machine propre à naviguer sous l'eau, dans l'intention de la faire servirà la destruction des vaisseaux de guerre anglais qui se trouvaient alors dans les ports américains. Le professeur Silliman a donné une description fort intéressante de cette machine, dans un des derniers cahiers du Journal américain des sciences. Ce fut au mois d'août 1776, lorsque l'amiral Howe, à la tête d'une flotte considérable, se trouvait dans la baie de New-York, et que les troupes anglaises, campées dans l'île de Staten, menaçaient d'anéantir toutes les forces de Washington que Bushnel vint demander au général américain Parsons de lui donner deux ou trois hommes auxquels il pût enseigner à faire manoeuvrer sa machine, afin de détruire quelques-uns des vaisseaux ennemis. Ezra Lee, sergent d'infanterie, qui avait déjà sollicité du service à bord d'un brûlot, fut choisi, avec deux autres, pour cette expédition. Ils se rendirent tous ensemble dans l'île Longue du détroit [Long island sound], où était la machine, et firent plusieurs expériences le long du rivage; après s'être bien mis au fait de la manoeuvre, ils allèrent à NewYork. La flotte anglaise était à l'ancre au nord de l'île de Staten, avec un grand nombre de vaisseaux de transport; il fut décidé qu'à la première nuit où le temps serait calme, le sergent Lee ferait sur les vaisseaux l'essai

périlleux de la nouvelle machine. Après une attente de quelques jours, la nuit favorable arriva ; et à onze heures, six à huit hommes s'embarquèrent dans deux petits canots, remorquant la machine de Bushnel. Ils ramèrent aussi près de la flotte qu'ils purent. Lee entra dans la machine; on coupa la corde, et les bateaux s'éloignèrent. Comme la marée se retirait, Lee s'aperçut un peu tard que le courant l'entraînait au-delà de la flotte; il manoeuvra pendant deux heures et demie pour revenir sur ses pas, et parvint sous la poupe d'un vaisseau, dans l'intervalle du flux et du reflux; ce qu'on appelle, en termes de marine, à eau morte, à cause du peu de mouvement des flots. A la lueur de la lune, il pouvait apercevoir les hommes de garde, et même entendre quelques mots de leur conversation. Il crut le moment propice pour plonger, et ayant fermé l'ouverture au-dessus de sa tête, il laissa entrer l'eau dans la machine, et descendit sous la cale du vaisseau. Le projet était de faire un trou, et d'y attacher un coffre rempli de matières combustibles pour faire sauter le vaisseau; mais Lee essaya vainement d'entamer les planches doublées de cuivre à chaque nouvel effort, la machine rebondissait loin de la cale. Il parcourut toute la longueur du vaisseau, cherchant à percer la quille ou les planches; cette manoeuvre le fit dévier un peu, et la machine s'éleva à la surface. II faisait jour, le danger était imminent. Lee fit aussitôt une nouvelle descente, dans l'intention de tenter une seconde attaque; mais la lumière du matin, qui devenait plus vive de moment en moment, la certitude de ne pouvoir échapper aux bateaux de l'ennemi, s'il était une fois découvert, lui firent abandonner son entreprise pour songer à la retraite. Il avait une distance de plus de quatre milles à parcourir, mais la marée lui était favorable. Il courut un grand danger à la hauteur de l'île du Gouverneur [Governor's island] : sa boussole s'étant dérangée, il fut obligé de regarder du

haut de la machine pour savoir où diriger sa course. Les soldats qui étaient de garde à l'île du Gouverneur, aperçurent quelque chose qui flottait sur la surface de la mer; la curiosité en amena plusieurs centaines sur le rivage, pour surveiller les mouvemens de ce qu'ils ne pouvaient définir. Enfin, plusieurs entrèrent dans un bateau, et voguèrent du côté de la machine. Lee, qui vit le danger où il était, détacha, comme dernière ressource, l'appareil destiné au vaisseau et rempli de matières inflammables, et le laissa sur l'eau, dans l'espérance que les soldats s'en approcheraient et feraient jouer l'artifice en le touchant. Ceux-ci agirent avec prudence: ils soupçonnèrent qu'on leur tendait un piége, et, après avoir observé l'appareil à une distance de cinquante à soixante brasses, ils regagnèrent la côte.

Le subterfuge de Lee lui servit heureusement à détourner l'attention, de la machine dans laquelle il se trouvait. En approchant de la ville, il fit un signal; les bateaux vinrent à sa rencontre et le ramenèrent à terre sain et sauf. Le coffre qui renfermait l'artifice, ayant passé devant l'île du Gouverneur, entra dans la rivière de l'est, et éclata avec une violence terrible, lançant en l'air d'immenses, colonnes d'eau et les pièces de bois qui le composaient. Le général Putnam, qui se trouvait alors sur les bords de la rivière avec plusieurs officiers, fut témoin de l'explosion.

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(N.° 60.) DES Garcettes de ris ou de vergues. Des Caisses en fer pour embarquer l'eau. Des Barils et Gargousses. -Des Dalots.- Des Pompes.

Nous avons extrait ce qui suit d'un écrit publié récemment par M. Mercier, lieutenant de vaisseau, et qui a pour titre Quelques idées sur la marine.

Des Garcettes de ris et de vergues.

Les garcettes de ris qui garnissent le hunier d'un vaisseau, pèsent de quatre à cinq cents kilogrammes : je propose de les supprimer, et de les remplacer sur la voile par des cosses en fer ou en cuivre estropées avec une forte tresse, dont les bouts iraient se perdre dans la toile, où ils seraient cousus et serviraient de renfort.

Sur la vergue, qui serait à huit pans, pour qu'elle ne dévirât pas et que l'homme s'y tînt mieux, on établirait des cercles (en fer) qui auraient chacun sur la face avant une bague dans laquelle passerait la filière qui sert à enverguer la voile (on ne mutilerait pas les vergues avec des crampes, comme on le fait aujourd'hui).

Pour prendre les ris, la filière serait garnie de chaque bord, pour le hunier d'un vaisseau, de trente à quarante rabans à deux bouts, d'environ deux brasses et demie. chaque l'un servirait à l'homme pour sa sûreté dans les forts roulis, et l'autre, à passer dans le margouillet à-peuprès correspondant. Comme il y aurait plus de rabans que de margouillets, il serait facile, une fois la toile souJagée, d'y passer celui qui y correspondrait le mieux; d'ailleurs, on ne se tromperait jamais de beaucoup si fon commençait de dehors en dedans. Aussitôt qu'un ris serait pris, avant d'affaler les palanquins, on passerait le bout du raban dans le ris inférieur; et si l'on avait besoin de le prendre quelque temps après ou dans la nuit, les hommes n'auraient qu'à haler ensemble, et l'opération serait terminée en même temps qu'on prendrait l'empointure; ainsi de suite jusqu'au bas ris, de manière qu'il y aurait toujours un ris prêt à prendre.

On gagnerait, par ce procédé, d'alléger la vergue des huniers d'environ deux cents à deux cent cinquante kilogrammes, et de débarrasser le hunier d'un encombrement

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