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de Leça et de Matozinhos, s'élèvent les rochers appelés Leichoes, qui sont toujours découverts, et forment à l'ouest de la côte un récif dont la forme se rapproche de celle d'un segment de cercle ; il n'est éloigné de la côte que d'environ 1 mille (voir le plan) : l'intervalle qui se trouve entre ces rochers et la terre, sert d'abri contre les vents du nord et même du nord-ouest. La côte commence à devenir une plage, immédiatement au sud desdits bourgs, et continue ainsi jusqu'à la barre de Porto. A la distance de demi-mille à l'est-sud-est du Leichaò le plus méridional, se trouve un basfond de 2 brasses de profondeur, où les vagues roulent avec tant de force, que les petits bâtimens qui s'y hasarderaient dans un gros temps, courraient risque d'ètre renversés ou submergés. Ce bas - fond est exactement distant de la côte d'un quart de mille; il se trouve presque à l'ouest de la chapelle de Senhor Jesus da Aréa, bâtie sur la plage, où il existe un puits d'excellente eau. A la distance de près de demi-mille vers l'est-nord-est de cette chapelle, paraît, au milieu d'un bosquet touffu de peupliers, l'église du Senhor Jesus de Boucas ou Matozinhos, qui, quoiqu'un édifice très-considérable, n'est aperçue que de près.

Dans le canal du nord formé par ces Leichoes et la terreferme, on trouve assez de profondeur pour toute espèce de bâtimens ; cependant, il serait plus prudent d'aborder par la partie du sud, parce que, entre ces rochers et la terre, on rencontre un bon mouillage de 6, 7 ou 8 brasses. C'est peut-être la seule partie de cette côte qui offre un abri aux vaisseaux battus par les vents contraires, et l'unique parage où les équipages réduits à la nécessité de se laisser échouer puissent encore espérer leur salut. Les barques des pilotes et des pêcheurs peuvent preque toujours, en partant de ce point, gagner le large, quand l'agitation des flots mettrait dans l'impossibilité de le faire en tout autre endroit de la côte: Les corsaires se sont retirés très-souvent dans ce mouillage, pour y attendre les bâtimens qui passent à vue de terre:

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La barre de Porto, ou l'embouchure de la rivière du Douro, se trouve à 2 milles 7/10. au sud 22° est du Leichaò le plus méridional, L'entrée en est défendue par le fort de San-Joaò da Foz, lequel est situé sur le bord septentrional de la rivière, par les 41° 8',9 de latitude, et par 0° 31',2 de longitude orientale (note 4): on voit à peu de distance le bourg qui en porte le nom et dont la population est de deux milles ames. En remontant la rivière à environ 3 milles, on rencontre sur le même bord la ville qui donne son nom à la barre, dans laquelle il existe cincinquante mille habitans, et qui est, après Lisbonne, la plus populeuse et la plus commerçante du Portugal.

Les tempêtes occasionnent des changemens considérables au fond de cette barre; les crues de la rivière, tantôt ouvrent des canaux profonds, tantôt les comblent du sable qu'elles entraînent. On franchit ordinairement cette barre à demi - marée ou à haute marée, selon la grandeur des bâtimens; il y a assez généralement de 17 à 18 palmes d'eau [12 à 13 pieds] en basse marée ; et lorsqu'elle est haute, on compte jusqu'à 31 à 32 palmes [ 22 à 23 pieds ]. Pour tous ces motifs, il est indispensable d'avoir recours à des pilotes expérimentés, lesquels d'ailleurs vont habituellement au devant des vaisseaux et n'y manquent que quand la violence de la tempête les en empêche absolument. Il serait alors très dangereux de chercher à franchir cette barre périlleuse, non-seulement à cause des obstacles qu'on vient d'indiquer, mais encore en raison de la difficulté de la bien reconnaître dans un temps brumeux et couvert, la côte étant presque toute formée de terres basses et qui se ressemblent. Il faut donc qu'on soit assuré de la latitude, et que la pureté de l'horizon permette de voir la ville, qui est bâtie sur une petite éminence et peut se voir d'une distance de 14 à 15 milles. Ce qui est particulièrement distinctif, c'est un haut clocher noirâtre, appelé torre dos Clerigos clocher des Prêtres], lequel cependant ne peut être

aperçu par les bâtimens qui se trouvent au sud de la barre': En naviguant auprès de la côte, on reconnaît le bourg de San-Joaò da Foz, qui est peu élevé au-dessus du niveau de la mer, et la petite église de Nossa-Senhora da Luz près de laquelle un phare est allumé toutes les nuits.

Du fort de San-Joaò da Foz, on voit beaucoup de roches s'étendre au large dans la direction sud-ouest, jusqu'à la distance de deux câbles, et dont le plus grand nombre est visible. De la plus haute, appelée Filgueira, il s'étend vers le sud quart sud-est une chaîne de rochers qui se prolonge à la distance d'un demi-câble : plus au sud de celui-ci, il en existe un autre qui n'est jamais découvert, appelé lage do Norte pierre plate et carrée du nord]; et plus au sud de ce dernier, à la distance de 10 à 12 brasses, se trouve encore un autre rocher qu'on nomme lage do Sul [pierre plate et carrée du midi ; entre ces deux lages, est la route que suivent les vaisseaux qui vont et viennent, laissant au nord la Filgueira et tous les autres rochers. Le point méridional de la barre est une plage unie de sable, appelée o Cabedello, d'où se prolongent vers le nord quelques bas-fonds pareillement de sable, très-peu profonds, et auxquels on donne le nom d'Alestes.

Lorsqu'on veut entrer dans la barre étant dans son prolongement et au-delà des bas-fonds et pierres plates, on se dirige du nord-ouest au sud-est, avec le vent venant du nord au nord-ouest, ou tout autre vent venant de la mer, ayant soin de se tenir éloigné d'environ un câble de la Filgueira ; alors on doit se trouver placé de manière à découvrir sur une seule et même ligne la petite église de Santa-Cathafina et celle de San Miguel ou Anjo: la première, située sur une colline au-dessus de Ribeira do Ouro, du côté septentrional de la rivière; et la seconde, près le rivage et à l'est du rochet San-Joaò da Foz. Ainsi l'on suit cette direction jusqu'à ce qu'on soit près de Cruz ou Pilar (roc surmonté d'une petite tour ronde), que l'on cotoie le plus

près possible et qu'on laisse à bâbord; et un autre roc, qui est à moitié du canal, se présente de travers à tribord du bâtiment lorsqu'on l'a passé, il faut faire route en suivant le milieu du canal jusqu'à la ville; là on pourra amarrer sur le quai ou jeter l'ancre au centre de ce canal. Un récif, qui est toujours couvert, se prolonge au large de Cruz ou Pilar, à la longueur d'un câble, dans la direction d'est-nordest. Entre l'église San - Miguel et la Cruz ou Pilar, il existe une passe étroite, par laquelle peuvent pénétrer les bâti mens qui ne tirent que 8 à 9 pieds d'eau ; mais elle est dan gereuse.

Entre le Cabedello et lage do Sul, se trouve une passe qui peut recevoir les petites barques et divers autres petits bâtimens venant du sud; mais elle est souvent obstruée par la quantité de sable entassée par les crues d'eau que les tempêtes occasionnent; cette passe se nomme barra do Sul [ entrée du Sud ].

Parmi les edifices qui se présentent à la vue, le plus remarquable est la tour de Marca, qu'on ne peut voir à plus de deux milles de la barre. Cette tour est bâtie sur une éminence, au bord septentrional du Douro, et ressemble à une grande porte, vue à une certaine distance, surmontée de trois petites pyramides, dont celle du milieu est la plus haute. On dit qu'elle a été construite pour servir de signal aux bâtimens, quand l'entrée était près das Pedras de Caò [Pierres de Chien], où est maintenant la batterie qui porte le même nom.

Il résulte évidemment de tout ce qui précède, qu'il serait dangereux de passer cette barre sans un pilote, même d'en tenter l'approche avec les vents violens de la partie de l'ouest, qui rendent la mer extrêmement houleuse, et font briser les flots avec violence contre la côte et le bas fond de la barre; d'autant plus qu'alors ils rencontrent une forte opposition dans le courant rapide de la rivière, sur tout dans des temps pluvieux.

Quand le temps est beau, on peut mouiller devant la barre à 8, 10 ou 12 brasses d'eau, en attendant la marée; cependant, si l'on craint qu'il ne survienne des vents contraires, il faut jeter l'ancre à une profondeur de 2 brasses. Le fort San-Joaò da Foz annonce ordinairement l'entrée du port par les mêmes signaux qui ont été décrits à l'article du fort Sant-lago de Viana.

Depuis la barre de Porto jusqu'à la nouvelle barre d'Aveiro, la côte court au sud 8° ouest la distance de 30 milles. Immédiatement au sud de Porto, la côte forme une anse vers l'est. Presque toute la plage est rocailleuse; en quelques endroits elle s'élève à une hauteur moyenne. A partir des premières cabanes de pêcheurs, que l'on nomme os Espinhos, jusqu'au cap Mondego, la plage continue et offre cà et là des chaumières, parmi lesquelles on remarque un édifice appelé Casa-Branca [MaisonBlanche ], qui est située à six milles au sud des Espinhos. Dans l'intérieur, le terrain s'élève graduellement depuis le rivage du Douro jusqu'à la hauteur d'Ovar, et forme une espèce de pic très apparent qui porte le nom d'Ornellas, et auquel les marins substituent celui d'Altos da Feira. Il est encore appelé par les habitans l'Outeiro de Carregoza; il est situé par 40° so' de latitude, et o° 47',2 de longitude orientale. Le fort et la ville de Feira sont situés àpeu-près par 40° 55' de latitude, à 4 milles de la côte, sur un site élevé, qui se projette sur les hauteurs dont il vient d'être question, et qui en prennent le nom, quoiqu'à une distance de près de 8 milles. Le fort se découvre facilement en mer, par un temps clair. On aperçoit aussi le pic d'Ornellas, à une distance de 28 milles de la côte; par conséquent, il peut servir à reconnaître la barre de Porto. Ce pic diminue vers le sud et en forme d'autres moins élevés qu'on nomme Serros da Saude et das TaIhadas, lesquels vont se réunir à la grande chaîne de Caramulo, dont la pointe se trouve par 40° 32',3 de

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