Sidor som bilder
PDF
ePub

Quand la mer, fortement agitée, empêche les barques du port d'aller à la rencontre des navires, et que cependant ceux-ci croient nécessaire de tenter le passage de la barre, il est d'usage que le fort déploie un pavillon. S'il le baisse de suite, c'est que la marée n'est pas encore assez haute; il faut alors que les marins se tiennent à une distance convenable, jusqu'à ce que ce pavillon soit déployé de nouveau, Si le fort tire un coup de canon sans déployer ce pavillon, c'est pour avertir les navires de s'éloigner, en attendant que l'occasion soit favorable; si au contraire le fort tire le coup de canon en déployant le pavillon, c'est pour faire connaître que les bâtimens doivent forcer de voiles et profiter du moment qui se présente pour passer. Lorsque le navire se sera approché de la barre, il devra porter toute l'attention possible aux signaux du fort, aussi bien qu'à ceux qu'on lui fera à bord des barques des pilotes. Ces derniers se font habituellement avec un chapeau ou avec une perche au bout de laquelle se trouve attaché un petit pavillon, Quand cette perche est inclinée, soit au nord, soit au sud, le bâtiment doit se diriger du côté qu'elle est penchée; mais il doit suivre directement sa route, si elle reste dans une po sition verticale. Immédiatement après avoir franchi la barre, le bâtiment se dirigera de manière à doubler Cabedello, et jeter l'ancre à l'est de ce rocher.

La ville de Figueira, l'une des plus commerçantes du Portugal, et qui contient 6,400 ames de population, est située à demi-mille en dedans de la barre, sur le bord septentrional de la rivière. Son commerce a considérablement diminué. Fort peu de bâtimens risqueraient le dangereux passage de cette barre, si la baie de Buarcos n'offrait une reconnaissance facile et un mouillage commode.

A partir de Mondego, jusqu'à la petite baie de Pederneira, la côte court au sud 14° ouest une étendue de 37 milles. La plage se compose entièrement de sables; les terres s'élèvent vers l'intérieur, et forment une espèce de

chaîne de montagnes d'une moyenne hauteur, dont le sommet est aplati. La côte, qui est unie et saine, est bordée de plusieurs bois de sapins; le plus considérable est celui de Leiria, lequel, joint à celui de Concelho, ne forme qu'une seule et même forêt de 13 milles de longueur, sur une superficie carrée de 27 milles et 1/2. Ces sapins furent plantés originairement pour empêcher les vents de transporter les sables de la plage sur le sol fertile de l'intérieur cette forêt fournit en même temps une grande quantité de bois de construction, dont le transport occupe une infinité de petits bâtimens, lesquels ont coutume de mettre à l'ancre vis-à-vis l'embouchure de Vieira, ou de la chapelle de SanPedro de Muel, par 8 à 10 brasses de profondeur, et sur un fond de sable distant d'un quart de mille de la côte ; ce qui cependant n'a lieu que par un beau temps et un vent de nord-est ou d'est; car il importe de se garder d'approcher de ces lieux quand il y a la moindre apparence de vents du large.

Cette plage n'offre rien de remarquable, sinon trois pointes de sable situées entre Cabedello et l'embouchure de Vieira. Les bois de sapins dont il vient d'être fait mention, ne s'aperçoivent que de 4 à 5 milles de la côte, de laquelle ils sont séparés par de vastes plaines de sable qui occupent l'espace entre eux et la plage : les arbres qu'on en tire sont transportés sur des chariots aux deux points susmentionés.

L'extrémité septentrionale de la petite baie de Pederneira est formée par une grosse tête de rocher qui s'élève à une hauteur considérable sur la plage, et qui s'avance vers la mer, presque perpendiculairement, dans la direction du nord-est au sud-ouest; sur la pointe la plus saillante se trouve un fort qui protége cette baie. La tête de rocher dont il s'agit est d'un mille de long, et de 150 brasses de large. C'est sur son sommet qu'est bâtie l'église de Nossa Senhora da Nazareth [Notre-Dame de Nazareth], dont le clocher, très-haut et pointu, devient un excellent point de Ann. marit. II. Partie. 1822.

ގގ

reconnaissance, attendu qu'il n'existe sur toute la côte aucun autre objet avec lequel on puisse le confondre. Ce clocher est situé par 39° 36'.6 de latitude, et o° 3',6 de longitude orientale (note 7). Une quantité de maisons entourent l'église et forment une espèce de hameau que l'on n'aperçoit cependant pas de loin. Sur le penchant nord-ouest de cette tête de rocher, on remarque encore un bois de sapins d'une moyenne étendue, et planté afin d'empêcher le sable de s'amonceler autour de cette église.

La côte, qui continue d'être unie et saine, forme l'anse de Pederneira, au sud-est de cette même tête de rocher. Les petits bâtimens, qui ont seuls coutume d'y entrer, s'y trouvent à l'abri des vents de la partie de l'est; mais ils y sont exposés à tous les autres vents. Le bourg de Pederneira est en partie situé sur une colline qui se réunit aux hauteurs de Nazareth et aux terres élevées de l'intérieur. Ce bourg est distant de l'église d'environ un mille, et bâti à pareille distance de la plage, auprès de laquelle sont les cabanes où l'on dépose les agrès des barques qui se défont de leur équipement et s'échouent sur le sable. Le susdit bourg se compose d'une population de 1,200 habitans, presque tous occupés à la pêche.

Au sud 30° ouest de l'église de Nazareth, à la distance de 6 milles, se trouve le petit port ou concha de San-Martinho (voyez le plan); il était, il y a déjà plus d'un demisiècle, un abri sûr pour les navires, et très-important aussi pour le commerce, en ce qu'il facilitait l'exportation des bois des forêts de Leiria. A l'époque où l'on commença à construire sur cette plage des bâtimens de so canons, il y avait un petit arsenal et quelques magasins royaux; aujourd'hui ces lieux sont comblés, de manière que même les petits bâtimens n'y peuvent jeter l'ancre sans courir des risques, sur-tout lorsque les vents du nord à l'ouest viennent à souffler; la mer, que ces vents agitent avec violence, fait battre les navires sur le fond, tandis que la basse marée no

les laisse pas entièrement à sec; plusfeurs ont été ainsi entièrement détruits. L'endroit le plus habité de ces lieux est celui de San-Martinho, fort d'environ 600 ames. Selir, qui est situé sur le côté méridional, en compte à peine 100. L'entrée de la barre est au plus de 90 brasses de largeur; elle est formée de rochers peu élevés; sa pointe septentrionale, sur laquelle on voit les ruines d'une maison, porte le nom de Faxo; ce nom lui vient des feux qu'on avoit l'habitude d'y allumer, et qui servaient à faire reconnaître le port. C'est sans doute à ce cap que Tofino donne le nom de cap Fizeron, qu'il dit être d'une moyenne hauteur, taillé à pic, et d'une teinte rembrunie. La concha de SanMartinho est située à l'est 7° nord de Farilhaò - Grande, dont elle est éloignée de 19 milles (note 7).

Le lac d'Obidos, que beaucoup de navigateurs confondent avec le port San-Martinho ou Seiir, en est éloigné de 7 milles au sud 37° ouest. Ce lac, de 8 milles de circuit, communique avec la mer par une issue de 15 à 20 brasses de large, qui se bouche en été ; il abonde en fort bon poisson, à la pêche duquel sont occupés plus de cent canots, qui appartiennent aux habitans de ses bords. Dans l'hiver, lorsque les pluies grossissent les divers ruisseaux qui se jettent dans ce lac, une portion de ses environs est inondée; et alors la maison-de-ville d'Obidos a coutume d'aller ouvrir l'issue susmentionnée avec une pompe solennelle. L'ouverture, une fois pratiquée, s'élargit d'elle-même, et devient bientôt considérable et profonde, par la force d'impulsion que lui donnent les eaux mises en liberté; elle subsiste ainsi jusqu'à l'été suivant. Ce lac est si peu profond, qu'il n'y a que les petits canaux qui puissent y naviguer.

La côte comprise entre la baie de Pederneira et le lac d'Obidos est formée par la chaîne de Boiro, élevée et taillée à pic; elle vient aboutir à une pointe à l'embouchure du lac; cette pointe est nommée Faxo, à cause, comme on l'a déjà dit, des feux qu'on avoit coutume d'y allumer.

A demi-mille de plus, vers le sud, s'élève aussi une autre pointe, et entre les deux se trouve la plage où se forme la passe temporaire ci-dessus décrite. Depuis cette dernière pointe jusqu'à Peniche, toute la plage est formée de sable et de quelques dunes.

Le cap Carvoeiro est à 17 milles sud 50° ouest de Faxo de San-Martinho, et est formé par une pointe de rochers de moyenne hauteur, taillés à pic, de laquelle une pierre appelée Nau se détache du côté de l'ouest (voyez le plan des Berlingues et de Peniche). Un phare très-élevé est construit sur ce cap, par 39° 21',8 de latitude et o° 16',4 de longitude occidentale; à peu de distance de ce phare, il existe une batterie appelée Vittoria, parce qu'elle se trouve auprès d'une petite église portant ce nom. Cette pointe est la plus saillante de la presqu'île de Peniche, qui, par sa forme et sa position, pourrait devenir une place imprenable. La partie orientale de cette presqu'île, ainsi que Peniche do Baixo et Peniche da Cima (haut et bas), forment une enceinte entourée de murailles; ces deux bourgs comptent ensemble une population de 2,500 habitans. Au sud de Peniche do Baixo, est la citadelle, qui se réunit, au moyen d'une arche, à d'autres travaux de fortification, construits sur un rocher isolé situé à l'est, et formant une espèce d'îlot. C'est dans cet îlot que se trouve la crique appelée Portinho de Reves, dont l'entrée est presque au sud-est, et qui offre un abri aux petits bâtimens, lors seulement que le temps est beau; mais quand les vents soufflent avec violence du sud, la mer y est si fortement agitée, que cela devient impossible. Immédiatement au nord dudit rocher, et au commencement d'un petit canal, il existe un autre abri pour les petits bâtimens, appelé Porto da Investida, dans lequel on ne peut entrer que de pleine mer. Le reste de ce canal, jusque vis-à-vis Peniche da Cima, ne sert qu'à recevoir les bâtimens qui y viennent pour se radouber, lesquels entrent aux marées d'eau vive, et restent à sec

« FöregåendeFortsätt »