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STATUES

PLACÉES

SUR LE PONT LOUIS XVI.

S'il faut souvent un grand nombre d'années pour terminer des monumeus, des églises, ou des palais, à plus forte raison faut-il des siècles pour amener à la perfection les places publiques, leurs abords et ce qui en termine les points de vue.

Au commencement du xvi1° siècle, tandis que la cour de Henri IV occupait une partie du Louvre, le palais des Tuileries était hors de la ville, et le jardin donnait en entier sur la campagne. La reine Marie de Médicis acheta en 1616 une partie des terrains vagues qui se trouvaient le long de la rivière au bout de son jardin ; elle y fit planter trois allées pour sa promenade en voiture, et on leur donna le nom de Cours-la-Reine. A chaque bout était une grille pour fermer cette promenade, et un fossé la séparait du reste de la plaine.

En 1670, cette plaine, qui s'étendait jusqu'au Roule, fut plantée d'arbres formant plusieurs allées, au milieu desquelles on ménagea des tapis de gazon : cette nouvelle promenade reçut alors le nom de Champs-Élysées. La grande allée du milieu, beaucoup plus large que les autres, se terminait alors à la partie qui porte encore le nom d'Étoile.

Les arbres du Cours-la-Reine devenus vieux eurent besoin d'être remplacés; le duc d'Antin voulut le faire comme par enchantement, et pour en amuser la cour, tout étant préparé d'avance, le 27 novembre 1723, à un signal donné, en quatre

II

STATUES DU PONT LOUIS XVI.

coups de tambour, les nouveaux arbres se trouvèrent mis en place.

Après la bataille de Fontenoy, la ville de Paris, ayant voulu ériger une statue à Louis XV, on décida qu'elle serait élevée sur la place, entre le jardin des Tuileries et les Champs-Élysées. La première pierre fut posée en 1754, et la statue, fondue en 1760, fut inaugurée en 1763.

L'année suivante, le 12 avril, on posa la première pierre de l'église de la Madeleine, commencée d'abord sur les dessins de M. Contant d'Ivry, continuée ensuite par M. Couture, reprise après une longue interruption par M. Vignon, qui y fit de très grands changemens. Elle est enfin près d'être terminée maintenant, sous la conduite de M. Huvé.

Les Champs-Élysées furent replantés par ordre de M. de Marigny pendant les années 1764 à 1769; puis la grande route de Saint-Germain, qui jusqu'alors passait par la rue du Faubourg du Roule, fut tracée pour aller directement au pont de Neuilly, que construisait Peyronnet.

Vers le même temps, on bâtit, sur les dessins de M. Gabriel, les maisons de la rue Royale, et les deux colonnades qui terminent de ce côté la place Louis XV.

Dès 1722, la ville de Paris avait été autorisée à faire un emprunt pour la construction d'un pont, qui devait établir une communication entre les faubourgs St-Germain et St-Honoré ; mais ce ne fut qu'en 1786 qu'une somme de douze cent mille francs fut consacrée à l'établissement de ce pont, qui, commencé l'année suivante, fut terminé en 1790.

De l'autre côté du pont se trouvait le palais du prince de Condé, dont la façade fut changée en 1797 par M. Gisors, lorsqu'on y établit le Conseil des Cinq-Cents. Plus tard, Poyet construisit en avant de cette salle un péristyle de douze colonnes corinthiennes, en symétrie avec le portail de la Madeleine.

L'arc de triomphe placé à l'entrée de Paris fut commencé

en 1806 sur les dessins de Raimond; puis continué ensuite par Chalgrin. Interrompue en 1814, sa construction fut reprise en 1826, et sera terminée sous peu.

Des statues colossales en marbre blanc avaient été ordonnées par le gouvernement impérial pour décorer les piles du pont Louis XVI; plusieurs étaient déja terminées, quand les événemens politiques en firent suspendre l'exécution. Peu après le roi Louis XVIII en ordonna douze autres. Huit de ces statues ont été placées l'année dernière; les quatre autres vont l'être incessamment.

Elles sont disposées ainsi : en sortant de la Chambre des Députés :

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STATUES

ON

THE PONT LOUIS SEIZE.

If it often requires several years to finish monuments, churches, or palaces; how much more then, does it require ages, to finally improve public places; their approaches and closing

vistas.

At the beginning of the eighteenth century, when, the court of Henry IV occupied part of the Louvre; the palace of the Tuileries was outside the town, and the garden opened in the fields. Some of the waste grounds, along the river, at the end of the garden; were, in 1616, purchased by the Queen, Marie de Médicis, and she had three alleys planted with trees. They were called Cours-la-Reine, from their serving her for a carriage-ride. At the end of each was a railed gate, closing this walk, and a moat separated it from the rest of the plain.

In 1670, this plain, which extended to the Roule, was planted with trees, forming several alleys, among which, were preserved some grass-plots. It was then, this new promenade received its appellation, of the Champs-Élysées. The principal middle alley, much larger than the others, reached at that time, the part, which still retains the name, of the Étoile.

The trees of the Cours-la-Reine, becoming old, it was necessary to renew them. The duke d’Antin', undertook to do it, as if it were by magic; for the purpose of amusing the court. Every thing being previously prepared, november 27, 1723,

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