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et aux navires de guerre de la station de cette partie de la côte d'Afrique. Les paquebots de la ligne du Brésil font escale à Dakar depuis les premiers jours de novembre. Les phares construits sur les Almadies et sur le cap Manuel complètent le système d'éclairage de ces parages. Une aiguade permet aux navires de s'approvisionner avec facilité d'une eau excellente. Parmi les projets à l'étude, nous devons citer la canalisation du fleuve du Sénégal jusqu'à Saldé, et la transformation des marigots de Oualo en bassins d'eau douce.

Encouragés par la protection qui leur est accordée, stimulés par les demandes du commerce, les indigènes ont donné, surtout dans l'arrondissement de Gorée, un grand développement aux cultures des oléagineux et particulièrement de l'arachide.

Le Tableau de la Situation de l'Empire distribué aux deux assemblées à la fin de novembre 1867, confirme ces heureuses prévisions. La tranquillité, un moment troublée par un retour agressif du fanatique Maba, était complétement rétablie. Cet agitateur avait perdu la vie dans une rencontre avec notre allié le roi de Sine, et les bandes de pillards que Maba traînait à sa suite ont été dispersées. Les autres dépendances de l'arrondissement de Gorée, telles que la Casamance, le Rio Nunez et le Rio Pongo, avaient fourni à l'exportation 5 millions de kilogrammes d'arachides dans la première rivière, et 7 millions et demi de kilogrammes dans les deux autres.

La colonie avait poursuivi les travaux qui doivent accroître de plus en plus son importance. Saint-Louis, dont la population s'est augmentée de 3000 âmes en trois années, avait vu s'élever de nombreuses constructions. A Gorée, on avait agrandi l'hôpital et construit de nouveaux quais. Le quai de Dakar avait été agrandi, et d'autres travaux exécutés. Une ligne télégraphique relie aujourd'hui Saint-Louis à N'diagne, au cœur du Cayor; les postes de Keur-Mandoubé-Kary, de Kaoulon et de Talen, complètent la défense de cette pro

vince.

XII

LE MAROC.

56. The late Thomas HODGKIN, M. D. Narrative of a journey to Morocco, in 1863 and 1864; with geological annotations. London, 1866, grand in-8, XVI-XII, 183 pages, avec une planche.

Souvenirs personnels, nuls pour la géographie,

57. A. BEAUMIER, consul de France à Mogador. Le Maroc. Bulletin de la Société de géographie, juillet 1867, p. 5-51. (Communication de la direction des consulats au Ministère des affaires étrangères).

Description sommaire, géographique, ethnologique, physique et économique.

58. J. GILBERT, agent vice-consul de France à Casa-Blanca. Note sur la province de Châouya. Bulletin de la Société de géographie, mars 1867, p. 325-327. (Communication du Ministère des affaires étrangères.)

La province de Châouya est située sur l'Océan, entre les rivières Ouad-el-M'gez et Oum-er Rebia, sa capitale est Dâr-el-Beïda, nom arabe que les Francs ont traduit en Casablanca « la Maison Blanche, » 59. E. MERCIER. Sidjilmassa selon les auteurs arabes. Revue africaine, nos 63 et 64, mai et juillet 1867, p. 233-242, 274-284.

60. Lieut.-colonel H. DASTUGUE. Quelques mots au sujet de Tafilet et de Sidjilmassa. Bulletin de la Société de géographie, avril 1867, p. 337-380, avec trois cartes.

Un des cantons du nord de l'Afrique restés jusqu'à ce jour le plus complétement en dehors des explorations européennes, le pays de Tafilet, ou Tafilala, dans le Sahara marocain, a été cette année presque simultanément l'objet de deux communications intéressantes, venues l'une et l'autre par l'intermédiaire de l'Algérie. Toutes les deux sont le résultat d'informations verbales, non de reconnaissances

personnelles ; néanmoins les sources locales où les informations ont été puisées sont nombreuses, elles paraissent dignes de toute confiance, et les deux documents, au total, chacun dans leur caractère propre, ont une valeur sérieuse. Le travail du lieutenant-colonel Dastugue, qui doit recevoir plus tard une forme plus développée (n° 60), se compose de deux parties: une dissertation déjà riche de faits et de renseignements positifs, et trois cartes détaillées où M. Dastugue a rapporté, en les discutant avec soin, la totalité de ses informations. Dans sa dissertation préliminaire, l'auteur s'est proposé trois points: 1° exposer sommairement ce qui a été dit par les géographes européens sur Tafilet et Sidjilmassa; 2o analyser les documents africains de toutes les époques, et montrer qu'il ressort de ces documents que jamais il n'y a eu de ville du nom de Tafilet, mais bien une province de ce nom qui avait Sidjilmassa pour capitale; 3o prouver que Sidjilmassa a existé comme capitale au moins jusqu'à la fin du siècle dernier, et montrer que postérieurement à cette date, il en restait une partie habitée par des chérifs. Aujourd'hui Sidjilmassa, dont l'étendue était considérable, est complétement ruinée, et des différents kçours, ou centres d'habitation, qui se sont formés sur son emplacement, le plus important est connu sous le nom d'er-Riçani. C'est là que réside le gouverneur du Tafilala.

Le mémoire de M. Mercier (no 59), dont les éléments ont été recueillis principalement (en ce qui se rapporte à l'état actuel), de la bouche d'un chérif du pays, est un complément naturel de l'important travail du colonel Dastugue.

XIII

LES ILES OCCIDENTALES D'AFRIQUE.

AÇORES. CANARIES.

Avant de poursuivre notre voyage au pourtour du continent africain, nous allons prendre note de deux publications relatives aux îles africaines du Nord-Ouest.

61. H. DROUET. Catalogue de la flore des îles Açores, précédé de l'itinéraire d'un voyage dans cet archipel. Mémoires de la Soc. académique du départ. de l'Aube, 3a série, t. III, 1866, p. 81233.

Ce travail, sur un archipel peu visité, intéresse la géographie autant que la botanique. L'auteur, dans son introduction (p. 81-154), raconte ses courses dans les diverses îles de l'archipel, d'une manière aussi attachante qu'instructive. Son voyage a eu lieu en 1857.

62. Sur un voyage fait aux Açores et dans la péninsule Ibérique; extrait d'une lettre de M. JANSSEN à M. Élie de Beaumont. Comptes rendus de l'Académie des sciences, 14 octobre 1867, p. 646-647.

63. A. LE ROY DE MÉRICOURT. Contributions à la géographie mėdicale. Les Canaries. Archives de Médecine navale, avril 1867 p. 241-255.

Cet intéressant mémoire est principalement rédigé d'après la Topografia medica de las islas Canarias du Dr F. del Busto y Blanco (Sevilla, 1864, in-8 de 500 pages.).

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Nous reproduisons la lettre de M. Janssen sur son voyage aux Açores, dont elle intéresse l'histoire physique; la lettre est datée de Madrid, 10 octobre.

J'ai l'honneur de vous donner des nouvelles du voyage aux iles Açores pour lequel j'avais reçu une mission de l'Académie.

L'éruption qui s'était manifestée le 2 juin dernier, entre les îles de Terceira et de Graciosa, n'a duré que six jours; elle ne présentait plus, lors de mon arrivée sur les lieux, aucun intérêt sérieux, au point de vue des applications que j'aurais voulu faire, là comme à Santorin, des recherches physiques à l'étude d'une bouche volcanique en activité. Nous avons donc profité, M. Ch. Sainte-Claire Deville1 et moi, d'une courte relâche du paquebot qui dessert mensuellement ces îles, pour visiter la côte nord-ouest de Terceira, et plus particulièrement la pointe de Serreta, la plus voisine du lieu de l'éruption, afin d'y recueillir tous les documents qui pouvaient nous être fournis par les témoins oculaires.

L'objet principal de ma mission n'était point atteint, mais la visite générale des îles m'a bientôt démontré que mon voyage pouvait avoir encore d'utiles résultats.

En effet, l'archipel des Açores, malgré d'importants travaux, offre encore d'intéressants sujets d'étude : il est peu de points sur le globe qui aient été le siége de plus grands et de plus beaux phénomènes éruptifs.

Ces phénomènes, dont les manifestations n'ont jamais cessé d'une manière complète, sont encore représentés aujourd'hui, en plusieurs lieux de l'archipel, par des caldeiras ou dégagements de vapeur et de gaz à température plus ou moins élevée. L'ile de San-Miguel est la plus remarquable sous ce rapport; on y rencontre plusieurs caldeiras, surtout au centre de la grande cavité cratériforme de Furnas située dans la partie est de l'île. Là, sur une foule de points, des dégagements gazeux à température élevée se frayent violemment un passage à travers les fissures du sol, et élèvent souvent jusqu'à l'ébullition la température des eaux au sein desquelles ils jaillissent. Ces manifestations prouvent que c'est ici le lieu de l'archipel où les forces éruptives ont conservé l'action permanente la plus active. Nous avons donc pensé, M. Ch. Sainte-Claire Deville et moi, qu'il y aurait intérêt à faire de Furnas l'objet d'une étude spéciale; aussi y avons-nous séjourné le temps nécessaire, et nous rapportons les éléments d'un travail séparé sur cette localité remarquable.

Une visite sommaire de l'archipel a permis à M. Ch. Sainte

1. M. Ch. [Sainte-Claire Deville avait obtenu de M. le Ministre de l'instruction publique l'autorisation de visiter, sous ses auspices, l'archipel des Açores.

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