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pointu, le front étroit et une physionomie presque juive. Les Dayaks se tatouent, et portent comme ornement au menton, au nez et aux oreilles, des pendants d'un poids quelquefois considérable. Dans la partie occidentale de Bornéo ils habitent sous des hangars, ou dans des espèces de maisons couvertes avec des feuilles de palmier et qui peuvent abriter jusqu'à 400 individus. De légères cloisons séparent les compartiments particuliers de la salle commune. Le chef occupe le centre, où se trouve aussi ce que les Européens ont nommé la Maison aux Têtes. Ce nom se rapporte au goût passionné, aussi singulier que déplaisant, qui porte ces sauvages à faire collection de têtes humaines. Les Dayaks sont nomades, bien qu'ils cultivent le sol. Leur seule industrie s'applique à la construction de leurs barques ou praôs, qui sont aussi grandes que celles de la NouvelleZélande, et aussi curieusement sculptées.

En toutes ces choses, et en plusieurs autres, les naturels de la Nouvelle-Guinée ressemblent tout à fait aux Dayaks....

3 L'établissement français de la Nouvelle-Calédonie.

Notre possession océanienne de la Nouvelle-Calédonie est en progrès continu; comme établissement pénitentiaire et comme établissement agricole; le récent Exposé de la situation de l'Empire (novembre 1867) lui consacre la note suivante :

Le mouvement commercial de la Nouvelle-Calédonie accuse un certain progrès sur le dernier exercice; celui des cultures comprend aujourd'hui 26 703 hectares en exploitation, qui représentent une valeur immobilière de près de 2 700 000 francs, auxquels il faut ajouter 500 000 francs de constructions rurales élevées par les colons. Les constructions urbaines ont une valeur de 965 000 francs.

La culture du caféier, de la canne à sucre et du riz commence à s'introduire dans le pays, et les résultats sont satisfaisants.

Depuis la fin de 1863, le nombre des immigrants de race européenne a été, en moyenne, d'une centaine par année.

La population indigène se discipline et devient de plus en plus attentive à nos conseils.

L'essai de transportation entrepris à la Nouvelle-Calédonie se poursuit dans des conditions favorables.

Une lettre adressée à l'Économiste français (28 février 1867) fait d'ailleurs bien connaître le mouvement intérieur de la colonie; en voici quelques passages :

Permettez-moi de signaler à votre attention un fait bien petit par lui-même, mais qui doit avoir, pour la colonisation française, toute l'importance d'un événement.

La Nouvelle-Calédonie vient d'exporter en Australie ses 10 premiers tonneaux de sucre. Fabriqués en novembre dernier par MM. Clain et Joubert, à l'usine de Koé-Dumbéa, ces sucres sont partis pour Sydney le 1er décembre, sur la goëlette anglaise Black-Dog.

Ainsi donc, ce pays qui n'a pas encore pu produire de grains assez pour nourrir la colonie qui l'habite, cette île lointaine et si peu connue, ce pénitencier, entre en ligne avec les autres colonies.

Le 1er décembre 1866 doit être pour lui une date historique. Cette première exportation, si petite qu'elle soit, sera suivie, nous en avons l'assurance, de beaucoup d'autres qui feront un jour de la Nouvelle-Calédonie un des établissements français les plus riches et les plus importants.

N'est-ce pas en effet un pays privilégié sous tous les rapports? Le climat y est parfaitement sain; aucune fièvre, aucune maladie n'y frappent les Européens, comme dans tant d'autres . contrées. Par une faveur providentielle, que je n'ai vue signalée nulle autre part, les Européens peuvent sans danger s'y livrer à la culture des plantes tropicales; c'est-à-dire que la température, assez élevée pour mûrir le caféier et la canne à sucre, n'est pas assez brûlante pour empêcher l'Européen de travailler à la terre.

La Nouvelle-Calédonie est couverte de forêts dont les bois sont très-propres aux constructions. Quelques parties de ces forêts sont déjà en exploitation.

Une population indigène nombreuse pourra fournir sur place tous les ras nécessaires aux grandes entreprises agricoles.

Cette population, qu'on disait] rebelle à toute civilisation, commence à se rapprocher de nous. Une école à Nouméa, la ville principale, et une autre à Gatope, initient les jeunes kanaks à notre langue, à nos mœurs et à nos institutions. Déjà au pénitencier et dans la ville, des kanaks sont employés comme gardes, comme cantonniers et terrassiers; d'autres sont domestiques ou cultivateurs chez les particuliers.

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250. G.-F. ANGUS. Polynesia, or the islands of the Pacific. Being a · popular description of their physical features, inhabitants, natural history, and productions. London, Soc. for promoting christian knowledge, 1867, in-8. 4 sh.

251. O. RIETMANN, Wanderungen in Australien und Polynesien. St-Gallen, 1867, in-8. 6 fr.

251 bis. E.-H. LAMONT, Esq. Wild life among the Pacific Islanders. Lond., 1867, in-8, with illustr. 18 sh. (Hurst.)

252. Reise der oesterr. Fregatte Novara um die Erde, 1857-59. Linguistischer Theil, von D' Fr. MULLER. Wien, 1867, in-4°, 363 p. (Gerold.)

Zoologischer Theil. 1ter Band. Fische, bearbeitet von Dr R. Kner. 3 partie, p. 273-433, avec 5 pl. 5 fl. 1/2. Reptilien, von Dr Fr. Steindachner. 98 p. avec 3 pl. 3 fl. 1/2, in-4°.

253. Th. ARFOUSSET. Tahiti et les îles adjacentes. Voyages et séjour dans ces îles, 1862-65. Paris, 1867, gr. in-18, vii-368 p.

253 bis. Will. MARTIN, chargé d'affaires de Hawaii en France. Catalogue d'ouvrages relatifs àux îles Hawaii; Essai de bibliographie hawaiienne. Paris, 1867, petit in-8, vi-92 pages.

M. William Martin a fait précéder sa classification bibliographique d'un avant-propos dont nous extrayons les principaux passages; ils donnent une idée complète de cet intéressant travail, qui prendra rang parmi les plus utiles de la littérature océanienne.

« L'essai a déjà été tenté deux fois, à ma connaissance, pour les îles L'ANNÉE GÉOGR. VI.

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Hawaii par M. James Jackson Jarves, dans le journal Polynesian du 13 juillet 1844, et par M. W. Harper Peasé, dans une petite brochure imprimée à Honolulu en 1862, et probablement introuvable en Europe.

« Le travail que je publie aujourd'hui a eu pour base celui de M. Pease, que j'ai vérifié, corrigé quelquefois, et augmenté; je lui ai emprunté, presque sans y rien chauger, le chapitre relatif aux missions et celui des journaux et revues périodiques.

« Après la liste des cartes sur lesquelles j'ai pu me procurer des données (je ne cite que celles qui ont été publiées séparément), les relations des voyageurs sont classées dans l'ordre chronologique de leurs visites aux iles, avec le catalogue de leurs diverses éditions, et j'ai ajouté l'indication de quelques-unes des grandes collections où l'on peut trouver des récits plus ou moins abrégés de leurs voyages. Dans le chapitre de l'histoire et mélanges, j'ai cru devoir indiquer quelques ouvrages généraux qui parlent de l'Océanie, malgré les erreurs dont la plupart d'entre eux sont remplis ; j'ai aussi placé dans ce même chapitre, afin de ne pas multiplier les divisions, les titres de plusieurs recueils des lois hawaïennes.

« A la suite des ouvrages sur les missions, j'ai ajouté un petit nombre de livres d'éducation en langue hawaïenne. Enfin j'ai étendu le plus possible les chapitres sur l'ethnographie, la linguistique et les sciences naturelles.

« Je n'ai pas cru devoir faire remonter la liste des voyageurs au delà du troisième voyage de Cook, par la raison que les îles Hawaii ou Sandwich, comme les nomma ce grand navigateur, n'ont été définitivement acquises à la géographie et à l'histoire qu'à partir de ce voyage terminé par une sanglante et déplorable tragédie. Jusque-là elles sont du nombre de ces iles qu'on pourrait appeler flottantes, à cause de leur changement presque continuel de position sur les anciennes cartes. »

L'auteur, à ce propos, entre dans une courte discussion pour constater que les îles vues en 1542 par Villalobos, et que le navigateur espagnol, à cause de leur apparence verdoyante, nomma lcs Jardines, ne sauraient être, comme on l'a dit souvent, le groupe des iles Sandwich. « Du reste, ajoute M. W. Martin, les traditions hawaïennes, et le fer trouvé par Cook en la possession des naturels, prouvent que l'archipel hawaïen avait été visité par les Européens bien avant 1778. De plus, une des cartes qui accompagnent le voyage de George Anson (édition d'Amsterdam, 1651, in-4°), et qui est une copie de celle du gallion d'Acapulco, montre, presque exactement à la latitude' qu'occupe l'ile d Hawaii, une grande île, la Mesa, accompagnée d'un groupe qui s'allonge * vers le N. O., et qui est indiqué sous le nom de los Mojas (sic). C'est bien là, à mon avis, l'archipel hawaïen visité et reconnu, à une époque encore incertaine, par les Espagnols qui avaient grand soin de tenir leurs découvertes secrètes. >>

1. « Et à la longitude, » ajoute M. Will. Martin, ce qui n'est pas exact. On ne doute pas que la Mesa (ou île de la Table) ne soit bien en effet l'île Owhyhee (comme écrivent les Anglais) de l'archipel Havai ou Sandwich; mais il n'y en a pas moins une différence de plus de 10 degrés dans la longitude, disparité qui s'explique d'ailleurs suffisamment par l'imperfection des anciens moyens d'observation.

254. E. SCHNEIDER. Oceanische Tiefenmessungen vermittelst der Elektricität. Bulletin de l'Acad. des sciences de Saint-Pétersb., t. XI, n° 4, p. 472-506.

255. Carte générale de l'océan Pacifique. Corrigée, 1866. Paris. Publications du Dépôt de la marine, no 1092.

Carte générale de l'océan Pacifique, feuille 5. Ibid., 1866, n° 2191.

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