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DES SCIENCES HISTORIQUES,

ANTIQUITÉS, PHILOLOGIE.

PHILOLOGIE, ETHNOGRAPHIE ET LINGUISTIQUE. 100. DICTIONNAIRE HÉBREU-FRANÇAIS; par MARCHAND-ENNERY, professeur aux écoles israélites de Nancy. In-8° de 13 — f**. Nancy, 1827; l'auteur. Paris, Bobée.

101. I. EXERCITATIONES ÆTHIOPICE, seu observationum criticar. ad emendandam rationem grammaticæ semiticæ spec. I. Scripsit Dr H. HUPFELD. In-4° de 48 pp.; prix, 12 gr. Leipzig, 1825; Vogel.

102. II. DE ETHIOPICÆ LINGUE CONJUGATIONIBUS Commentatio; par M. DRECHSLER. In-8° de 94 pp.; prix, 12 gr. Leipzig, 1825; Vogel.

103. III. DE PSALTERIO ETHIOPICO Commentatio; par M. DORN, d' en phil. In-4° de 71 pp.; prix, 1 rthlr. 4 gr. Leipzig, 1825; Vagler.

Pendant long-temps on ne pouvait citer en Europe qu'un seul savant qui s'était occupé de l'éthiopien, Job Ludolf. Mais, depuis que l'on travaille à reculer les bornes de nos connaissances à l'égard des diverses langues orientales, plusieurs savans ont étudié à fond cette langue sémitique si importante pour l'exégèse biblique, et ont fait part au public de leurs travaux. De ce nombre sont, en Allemagne, C. B. Michaelis et Gésénius, de l'école duquel sont sortis les auteurs des deux premières brochures dont les titres précèdent; en Angleterre, M. Thomas Pell Platt, qui a donné un catalogue des manuscrits éthiopiens bibliques et une édition de la traduction des quatre évangélistes en amharique par Abou-Roumi, et M. Richard Laurence, auteur, entre autres ouvrages, d'une traduction anglaise du célèbre livre d'Hénoch, écrit en éthiopien. En France, le plus distingué de nos orientalistes, M. le baron S. de Sacy, s'est aussi occupé de l'éthiopien, et, bien long-temps avant M. Laurence, il avait traduit en français et publié plusieurs chapitres de ce même livre. TouteG. TOME X.

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fois, l'éthiopien a encore trop peu d'amateurs pour que nous nous étendions sur le contenu des trois brochures que nous signalons à nos lecteurs. Leurs titres annoncent assez les sujets qu'elles traitent, et nous dispensent de les analyser.

L'éthiopien a le plus grand rapport avec l'arabe, et quant aux mots, et quant aux formes grammaticales: ainsi rien de si facile à un arabisant que d'apprendre cette langue; mais, comme elle n'a guère qu'un intérêt biblique, elle sera toujours négligée dans les contrées catholiques où il est peu utile de s'éclairer sur le vrai sens des textes sacrés, puisqu'on est obligé de s'en tenir à la vulgate, malgré les erreurs sans nombre qu'elle contient. T.

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104. DE LA POESIE DRAMATIQUE CHEZ LES INDIENS, ET DU DRAME DE SAKONTALA; article traduit du polonais en russe. (Asiatski Vestnik. Courrier asiatique ; n° 7, p. 59, et n° 8, p. 129: juillet et août 1825, St.-Pét.).

Les élémens de la poésie dramatique chez les Indiens remontent à la plus haute antiquité. On en attribue l'invention à un Certain Bhéret, qui passe également chez le même peuple pour ́étré. l'înventeur du système musical qui porte encore son nom. La vraisemblance de cette opinion détruirait celle, bien plus commune, que le premier vers de la langue sanscrite fut prononcé par le grand Valmik, lans un accès de colère. Cet homme illustre, qui vivait dans le siècle d'argent, composa un poême héroïque sur la guerre du fameux Ajodhya, roi de Rama, son contemporain ; ce qui ferait penser qu'avant lui il n'existait aucun drame en vers. Une autre tradition fa buleuse des Indiens, c'est que leur premier drame est l'ouvrage d'Hanumata on Pä

lors de l'expédition du roi de Rama contre l'île de Lankoil (Ceylan); conmmandait une armée de Satyrės ou sauvages habitans des montagnes. On raconte qu'il grava ce poème sur une pierre, mais que, mécontent de son travail, il donna l'ordre de le jeter à la 'nier. Un grand nombre d'années après, un prince, ami des lettres, fit transcrire l'ouvrage sur de la cire, et, de la sorte,oil, ch conserva une grande partie. Poundit Ramolaichan a affirmé au traducteur anglais de Sakontala qu'il possédait chez lui ce précieux poème.

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Quoi qu'il en soit, il est très-probable que ce genre de diver

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tissemens publics était déjà très-perfectionné, lorsque l'ouikhramadytia, qui régnait cent ans avant J. C., se fût déclaré l'ami et le protecteur des poètes, des grammairiens et des mathématiciens, c. à d. lorsque toute l'Europe, à l'exception des Grecs et des Romains, était encore plongée dans l'ignorance. A la cour de ce prince se trouvaient neuf hommes tellement célèbres par leurs talens, qu'on n'en parle aujourd'hui même chez les Indiens que sous le nom des neuf merveilles. Parmi eux Kalidas jouit unanimement de la plus grande considération. On peut juger de celle qu'il a conservée aujourd'hui par l'éloge qu'on va fire: «La poésie, disent les poètes Indous, était la fille chérie de Valmik; Vouïas l'a célébrée, mais elle choisit elle-même pour son favori Kalidas, et devint la mère d'Amara, de Soundar, de Sankha et de Dhanika; mais aujourd'hui sans force, sans vigueur, privée de son ancienne beauté, elle poursuit sa route d'un pied chancelant, et cherche un refuge qu'elle ne peut même rencontrer dans la plus misérable chaumière.

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La bague de Sakontala, dont le 4 acte est rempli de vers magnífiques, atteste l'étonnante fécondité du génie poétique de Kalidas. Ce célèbre poète à encore laissé une foule d'autres ouvrages; voici les principaux. **

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in) Le drame d'Oureas; 2) des chants héroïques, ou recueil de poèmes, volume; a) sur les enfans du soleil, et b) sur la nais-sance de Koumara, dieu de la guerre chez les Indiens, dans lequel l'unité d'action est parfaitement observée. 3) Deux ou trois nouvelles amoureuses en vers; et 4 enfin) un ouvrage de la plus grande beauté sur la prosodié en langue sanscrite. Plusieurs savans prétendent que Kalidas a revu les ouvrages de Valmik et de Vouïas, qu'il a corrigé ces auteurs dont les œuvres jonissent de la plus grande réputation jusqu'à de jour; et tous s'accordent à dire qu'il est le plus illustre des poètes indiens. Il est à regretter qu'il n'ait composé que deux poèmes dramatiques.

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Plusieurs de ses contemporains et de ses successeurs ont écrit tant de tragédies, de comédies et de drames, que le théatre indien pourrait fournir autant de livres en ce genre, ¿que le peuple de l'Europe le plus riche dans cette littérature. Au nombre des ouvrages dramatiques (nataki) il faut compter,

outre ceux de Kalidas: le Méchant Enfant, l'Enlèvement d'Ouscha, la Soumission de Dourvasask, la Boucle de Cheveux enlevée, les Malites et Madkhava. Tous ces ouvrages sont écrits en vers ou en prose, selon que le sujet comporte plus ou moins de dignité. Les savans indiens parlent le Sanscrit et les femmes le Pracrit, qui se distingue de la langue des Bramines en ce que la prononciation en est presqu'aussi douce que celle des Italiens. Le peuple emploie un dialecte grossier, qui lui est propre.

Le drame de Sakontala fit une grande impression sur les esprits à sa première représentation. Le royaume des Indes était alors au plus haut période de sa puissance, et l'orgueil national se trouva flatté de l'éclatante magnificence avec laquelle s'y montrent les rois et les héros qui y figurent. Les décorations devaient en être riches et superbes, car plusieurs circonstances font présumer que la cour d'Avant, sous le règne de Vouikhramaditia, surpassait en pompe et en splendeur celles de tous les souverains. Douschmanta, le principal personnage de ce drame, se trouve dans les tables chronologiques des Brames au nombre des enfans de la Lune, et s'il s'en faut rapporter à la chronologie des Indiens, il aurait vécu 1276 ans avant J.-C. Fourou, le plus célèbre de ses successeurs, descendait de Boudgui ou Mercure, qui, selon les traditions indiennes, épousa la fille de ce roi pieux, échappé aux eaux du déluge sur le vaisseau Wischnou. Bhéret, fils aîné et prédécesseur de Kournii, et Pandou, descendaient de lui en ligne directe. Sa race fut illustrée par la naissance de l'Apollon indien; aussi le poëme le plus fameux, après le Ramajana, est-il intitulé Makha-Bhéret.

Le drame de Sakontala a été traduit par sir William Jones, fondateur et président de la Société du Bengale ou de Calcutta, qui a rendu de si grands services aux orientalistes. Tous les philologues ont unanimement rendu justice à ce savant, également versé dans les langues anciennes et orientales. M. de Chézy vient de publier aussi une traduction française de ce drame, précédé du texte et accompagné de savantes notes. A. J. 105. FONDATION d'une chaire de LANGUE HINDOUSTANI, à l'École royale et spéciale des langues orientales vivantes, à Paris. Tous les amis des lumières, tous ceux qui ont à cœur la

prospérité de la France, ont appris avec plaisir la création de cette nouvelle chaire à l'école justement célèbre, où les Sacy, les Chézy et les Jaubert donnent leurs savantes leçons. L'Hindoustani a tous les caractères d'utilité qui peuvent en recommander l'étude. En usage dans toute la vaste presqu'île qu'on nomme Hindoustan, cette langue est le lien d'union de 130 millions d'hommes. On peut dire qu'elle est parlée par un 8o de la population du monde, et qu'après le chinois, elle est l'idiôme le plus répandu sur la face du globe. Elle a, de plus, une brillante et riche littérature, que les partisans même du classique ne sauraient dédaigner. Les autres langues usitées dans les Indes Orientales, telles que le canamin, le mahratte, le bengali, etc., ne sont que des espèces de patois, sans littérature, parlés par le bas peuple, tandis que l'hindoustani est la langue des gens comme il faut, des grands, des militaires, des négocians, de tous ceux qui s'élèvent au-dessus de la basse classe. Nous tenons ces renseignemens de M. l'abbé Dubois, savant missionnaire français, qui, après être resté 30 ans dans les Indes, où il a appris parfaitement plusieurs des idiômes vulgaires, est revenu en Europe, et a publié divers ouvrages importans sur ces contrées.

Il n'est aucune vérité, quelque évidente qu'elle soit, qui" n'ait été contredite. On ne s'étonnera donc pas qu'on ait inséré dans les Nouvelles annales des Voyages un article, où l'on veut persuader que l'hindoustani n'est qu'un misérable jargon, où l'on traite de désœuvrés ceux qui s'en occupent, c'est-à-dire entre autres, tous les jeunes gens qui se destinent, en Angleterre, au service de la Compagnie des Indes; où l'on avance, sans le prouver, que cette langue n'est parlée dans aucune des villes fréquentées par les Français et qu'elle n'offre aucune littérature; où l'on fait entendre qu'elle est fort difficile, tandis qu'on dit ailleurs qu'elle est si facile qu'on peut l'apprendre sans grammaire, etc., etc. Heureusement, ces objections se réfutent d'elles-mêmes, et nous louons bien sincèrement M. Garcin de Tassy, nommé à la nouvelle chaire, de ne s'être pas mis en peine de répondre à de pareilles assertions: il ne nous reste donc qu'à signaler cette fondation comme une nouvelle preuve de la haute protection dont le Roi honore les lettres savantes, et du zèle

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