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Des recherches sur les antiquités de 12 départemens voisins des Pyrénées assurent à M. Alexandre du Mège un rang distingué parmi ceux qui, dans ces dernières années, se sont occupés des antiquités nationales. Vous vous rappellerez sans doute que M. du Mège a déjà obtenu un des 3 prix que le ministre mettait annuellement à votre disposition: aujourd'hui, continuant à enrichir la science, il fait espérer la publication prochaine de son Archéologie Pyrénéenne, grand ouvrage en 5 volumes de texte, avec 2 volumes in-fol. de planches. Depuis le dernier rapport qui a été lu dans votre séance publique, nous avons reçu de lui un Mémoire curieux sur une inscription trouvée près de Béziers, département de l'Hérault; M. du Mège, en remplissant les lacunes, fait voir qu'elle date de l'an 440 de notre ère, et qu'alors une église chrétienne fut élevée dans ce lieu par un personnage que, d'après son nom, on croirait avoir appartenu aux peuples conquérans établis dans la partie méridionale des Gaules. Le fondateur était prêtre, et ce fait mérite d'être recueilli : c'est une exception à la règle commune d'après laquelle les nouveaux maîtres des provinces romaines, en se réservant le pouvoir militaire dans les pays soumis, abandonnèrent pendant long-temps aux populations latines les grades et les dignités ecclésiastiques.

Un monument, ignoré jusqu'à présent, vient d'être décrit par M. Maugin, membre de la Commission des antiquités du département des Vosges. A une lieue nord-ouest de la ville de Darney, dans un canton solitaire, ombragé de forêts, s'élève une montagne dont la crête est couronnée d'un vaste rempart, que ni les orages, ni le travail de la végétation durant des siècles n'ont encore pu détruire. Cette enceinte, désignée dans le pays par le nom du Châtelet gaulois, forme une ellipse assez régulière qui se prolonge, dans la direction de son axe, jusqu'à 128 mètres, sur 83 mètres de largeur. Des tumulus élevés dans l'intérieur, les uns oblongs, sépultures collectives de simples soldats, les autres en cônes, érigés à des chefs, renfermaient sans doute la dépouille de ces guerriers; mais, sur un sol aride, ces tombelles, soumises depuis tant de siècles à l'action du soleil et des pluies, ont été presqu'entièrement détruites. Deux roches seules sont encore debout sur la partie la plus élevée du plateau; elles semblent avoir servi de supports à un bloc supérieur

aujourd'hui renversé, et avoir fait partie d'un de ces monumens en pierres brutes que l'on nomme communément Dolmen, et qui sont sì fréquens dans toutes les contrées habitées jadis par la race celtique.

dans ces

Tels sont, Messieurs, les principaux mémoires qui, 3 dernières années, vous ont été adressés par nos savans collaborateurs; mais les découvertes d'antiquités faites, dans le mê me espace de temps, dans toute l'étendue de la France, sont bien plus nombreuses. Outre les travaux publiés par les sociétés qui, dans les départemens, s'occupent de recherches archéologiques, beaucoup de détails curieux de ce genre nous ont été transmis successivement par Son Exc. le Ministre de l'Intérieur. Des cercueils en pierre, en grand nombre, ont été trouvés à Montjavoult, département de l'Oise. Mais mul signe, nulle inscription, nul emblème ne décorant ces tombes, il est difficile de fixer l'époque à laquelle elles appartiennent. La même incertitude règne à l'égard de plusieurs vases découverts dans lá commune de Matignon, près Plancoët, département des Côtesdu-Nord. S'il faut en croire ceux qui les ont examinés sur les lieux, ces vases contenaient un violent poison selon les uns, des parfums suivant les autres.

74 vases en terre cuite, verre ou métal, environ 400 médailles d'argent ou de bronze, des débris d'armes, enfin un certain nombre d'objets d'ornement en métal, en ivoire et en verre de couleur, ont été découverts par des fouilles faites au faubourg de Brequerecque, près Boulogne-sur-Mer. Près de l'emplacement de l'ancien Gessoriacus portus, une trentaine de squelettes étaient placés tant à l'intérieur qu'à l'extérieur d'un carré de maçonnerie, autour duquel on a recueilli ces divers objets. Les débris d'armes et l'absence de toute inscription peuvent faire croire que les corps renfermés dans le monument appartiennent à une de ces nations conquérantes qui, vers la fin du 4° siècle, et au commencement du 5°, inondèrent le nord de la Gaule. Toutefois, d'après les renseignemens donnés par la Société académique du commerce et des arts de Boulogne, une grande quantité de cubes de couleur, dont plusieurs étaient encore réunis, a été trouvée près de ce lieu de sépulture; ce qui porte à penser que des pavés en mosaïque du temps des Romains ont existé ou existent encore dans les environs. La

Commission croit qu'il serait utile que la Société de Boulogne fût mise en état de continuer ses recherches. Selon toute apparence, elles feraient découvrir quelques inscriptions ou des monumens de l'art; et elles pourraient jeter de nouvelles lumières sur l'histoire d'une ville aussi intéressante par sá position, que par les événemens dont ses environs ont été le théâtre.

En terminant cet exposé, votre Commission ne peut qu'exprimer le vœu de voir des travaux qui ont un intérêt si réel pour les antiquités de la France, repris et continués avec un nouveau zèle. On a l'assurance que, grâce à la protection du Gouvernement et aux encouragemens que l'Académie pourra offrir aux auteurs des Mémoires les plus importans, ces recherches produiront, en diverses parties de la France, des découvertes remarquables, des observations utiles, et des résultats de plus en plus dignes de l'attention du public et de l'approbation de tous les bons esprits. Signé: Mongez, le comte de Laborde, Hase, Jomard, Dureau de Lamalle, rapporteur. L'Académie, après avoir entendu la lecture de ce raport, en a adopté les conclusions. Certifié conforme, DACIER.

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309. ANALYZE DE HUMA MEDALHA, etc. Analyse historico-numismatique d'une médaille d'Honorius; par le vicomte de SANTAREM. In-4°. Falmouth, 1818.

La médaille qui est le sujet de cette dissertation est en or, et porte du côté de la tête DN. HONORIVS P F AVG, dominus noster Honorius pius felix augustus; et au revers, VICTORIA AVGGG M. D.; et à l'exergue COMOB. Elle a déjà été décrite par les numismatistes. M. de Santarem l'examine dans ses rapports avec l'histoire, après avoir fait remarquer les diverses parties du costume des figures, et expliqué, d'après les règles connues, les diverses légendes et leurs abréviations.

310. MÉMOIRE sur cinq médAILLES DES PRINCES ARABES D'AFRIQUE; par le Père Joseph de St.-Antoine MOURA. (Mémoir, de l'Acad. de Lisbonne; T. X, 1827, p. 9 et suiv.)

De ces 5 médailles 2 ont été trouvées par un laboureur en Portugal, en creusant la terre; les 3 autres ont été apportées par l'auteur lui-même des côtes d'Afrique. Trois de ces médailles appartiennent aux princes Almoades qui occupèrent une par

tie de l'Afrique, de l'Espagne et du Portugal, dans les 6o et 7o siècles de l'hégire, 12° et 13° siècles de notre ère; les 2 autres à 2 princes de Marok, qui ont régné dans le 16° siècle de notre ère. Ces médailles n'offrent rien de nouveau. L'auteur est cependant parvenu à y rattacher quelques faits historiques in

téressans.

HISTOIRE.

311. EXTRAIT DE L'ATLAS HISTORIQUE, GÉNÉALOGIque, chronologique et géoGRAPHIQUE de A. LE SAGE (Comte de LasCASES), ou Cartes les plus classiques et les plus utiles, etc. In-folio; prix, 12 fr. Paris, 1828; Teste, édit., rue Bourbon-Villeneuve, no 9.

I

L'auteur de cet important ouvrage, dont le succès, depuis 1802, époque de la 1re publication, a été aussi universel (1), voulant le répandre davantage, en faire jouir la jeunesse studieuse et le mettre également à la portée de tout le monde, en a distrait les huit cartes principales les plus élémentaires comme les plus essentielles, qui forment entr'elles un corps d'ouvrage susceptible d'intéresser tout lecteur jaloux d'acquérir des connaissances ou de se les rappeler. Ces cartes et tableaux, dont la filiation est non interrompue, se présentent, dans la composition de l'extrait, dans l'ordre numérique qui suit : no I, Traité de l'histoire universelle ancienne; n° II, de l'histoire universelle moderne ; no III, de la géographie de l'histoire, ou situation relative des états et souverains de l'Europe durant les dix premiers siècles de l'ère chrétienne, etc.; no VI, de la Grèce ancienne, historique et fabuleuse. Au milieu de ce numéro est la carte géographique de la Grèce, dont les subdivisions sont distinguées par des teintes plates diverses; n° VII, l'empire ro. main. Au centre, est gravée la carte de cet empire colossal, qui, selon l'auteur, comptait une population de 120 millions d'habitans. Cette carte est subdivisée en 9 grandes provinces romaines, Bretagne, Gaule, Italie, Espagne, Illyrie, Asie mineure, Syrie, Égypte, Afrique; n° VIII, l'invasion des Barbares; ce

(1) Huit à neuf éditions ou réimpressions épuiséés attestent également ce succès; composé de 33 feuilles in-fol., édition 1823. Prix: 136 fr.

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numéro mérite une attention toute particulière par la clarté qu'il peut jeter sur cette époque confuse de l'histoire. A son centre, se trouve un canevas géographique colorié, ou le tableau de la transmigration des Barbares qui ont envahi l'empire romain, montrant la route qu'ils ont suivie, leur point de départ et celui de leur établissement ou de leur destruction; n° IX, carte généalogique générale de la France depuis Hugues Capet jusqu'à Louis XVI. Ce numéro a le grand avantage de présenter chaque roi ou prince avec l'ensemble de tous ses rapports soit de famille, soit historiques et politiques. On voit en même temps à côté du nom de chaque souverain, un résumé succinct des plus grands événemens de son règne; no XII, sous le titre de Carte géographique de la France, sont deux cartes placées à droite et à gauche qui font connaître, la re l'accroissement graduel et caractérisé du territoire français depuis Hugnes Capet jusqu'à nos jours; des teintes plates de différentes couleurs montrent la manière dont chaque réunion s'est effectuée; la 2o présente la France par provinces et départemens; des tableaux partiels donnent les noms des chefs-lieux et la population des départemens, des pays réunis par le traité et après le traité de Lunéville, et des colonies. La géographie physique de la France, les batailles, les lieux où elles se sont données, les parlemens, les duchés-pairies, les provinces où ils se trouvaient, et les familles qui les possédaient, etc., etc., font aussi l'objet d'autres tableaux de détails.

On doit savoir bon gré au comte de Las-Cases de l'heureuse idée qu'il a eue de détacher de son grand ouvrage les numéros dont nous venons de donner l'analyse, et d'avoir ainsi formé un extrait (2) d'une application spéciale à l'instruction de la jeunesse. SUEUR-MERLIN.

312. ORIGINES. Les Origines, ou Remarques sur l'origine de plusieurs états, empires et villes; par sir W. DRUMMOND. In8°. Londres. (2o article : l'hébreu considéré comme la langue primitive du genre humain. )

Sir W. Drummond entreprend de prouver, par le texte même

(1) On peut le compléter en y joignant la Mappemonde géographique et historique, qui est d'une utilité première et générale; elle se vend séparément 2 fr.

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