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ces qui furent toutes jouées à la Cour de D. Manuel et de D. Jean III. La dernière pièce fut faite en 1536. Aucune d'elles ne fut imprimée du vivant de l'auteur; mais son fils Louis Vicente les recueillit, et les fit imprimer à Coïmbre et à Lisbonne, en 1 gros volume in-fol., 1561 et 1562. Ce volume comprend 5 livres le premier se compose de 17 autos ou mystères, le 2o de 4 comédies, le 3o de 10 tragi-comédies, le 4o de 11 farces, enfin le 5o de diverses pièces; une grande partie porte la date des premières représentations. Les autos ressemblent aux mystères qu'on jouait en France; peut-être ceux-ci ont-ils été utiles à l'auteur, qui du moins met à la fin de quelques autos des vers français. Ces autos n'annoncent aucune connaissance des règles dramatiques, ni du théâtre des anciens. Plusieurs pièces ne sont que des histoires en action, sans être divisées même en actes: au reste, elles ne sont pas moins bizarres que les mystères français, surtout par le mélange du sacré et du profane. On les jouait dans les couvens et les églises, quelquefois à la suite du service divin, pour édifier le peuple.

Peu de temps après Gil Vicente, vint Sà de Miranda, qui créa le théâtre comique des Portugais; cet auteur avait étudié les classiques et les auteurs italiens; la langue portugaise fut redevable de grandes beautés à Sà de Miranda. Il eut beaucoup d'imitateurs, dont les productions se trouvent dans le recueil d'Alphonse Lopez da Costa : Primeira parte dos autos e comedias portuguezas, imprimé à Lisbonne en 1587, ouvrage estimé et devenu rare. D-G.

332. MÉMOIRE SUR LA CULTURE DE LA MUSIQUE DANS LA VILLE DE CAEN et dans l'ancienne Basse-Normandie, lu à l'Académie de Caen, par J. SPENCER SMITH. Broch. in-8° de 40 p. Caen, 1827; Chalopin. Paris; Lance.

Il n'est aucun art dont l'empire soit plus étendu que celui de la musique; tous les peuples de la terre y sont plus ou moins sensibles; elle fait naître la joie ou la tristesse, appelle le plaisir, anime les grâces, porte à la tendresse, excite la volupté. Tantôt elle calme les passions, tantôt elle les enflamme. Les mœurs d'une nation sont-elles sévères, elle les adoucit. Dans les temples, son harmonie lente et majestueuse porte les cœurs vers l'Éternel; sur le champ de bataille, elle enflamme le courage.

Au son de la trompette, le coursier ressent de l'amour de la gloire. Sans elle, il n'est point de fêtes, et pourtant ses accens se prêtent à la douleur pour accompagner l'homme au cercueil.

La musique pouvant ainsi agir sur les passions si puissamment, ne saurait donc trop être encouragée. Seulement il importe de lui donner une direction utile; elle doit être chaste et tendre dans la joie et l'amour, pieuse et majestueuse dans les églises, terrible sur le champ de carnage: on devrait l'introduire dans les écoles, et s'en servir pour faire naître dès l'enfance l'amour de la patrie, et des vertus civiles et domestiques. Son influence est beaucoup trop négligée chez les modernes. On sait qu'Empedocles, au moyen de ses accens, fit tomber le poignard des mains d'un assassin. La médecine devrait aussi l'employer dans les maladies de l'ame, qui causent les maladies du corps. Ainsi, M. Spencer Smith a raison d'encourager la ville de Caen et la Basse-Normandie à la culture de la musique. On aurait désiré que son ouvrage, où se trouvent des détails intéressans, eût renfermé des considérations dont un sujet aussi riche est susceptible. A. MÉTRAL.

333. MÉMOIRE SUR LA VIE ET LES ÉCRITS DE L'HISTORIOGRAPHE PORTUGAIS FRANÇ. Bernard DE BRITTO; par Fr. Fortuné de S. BOAVENTURA. (Mémor. da Acad. R. das Scienc. de Lisboa; vol. VII, part. supplém., pag. 13.)

Britto, moine bernardin, du monastère d'Alcobaça, où abondaient les manuscrits historiques, est connu par son grand ouvrage Monarchia Lusitana, imprimé dans le couvent d'Alcobaça, 1597, in-fol.; réimprimé à Lisbonne 1690; 2 vol. in-fol., et 1806, in-8°. Quelques auteurs ont douté de sa bonne foi, parce qu'il s'appuie sur des témoignages de manuscrits suspects, et qu'il cite des auteurs que personne ne connaît, par ex. Laimundus, Menegaldus, Mem-Gomes; mais le P. de S. Boaventura cherche à le justifier sous ce rapport; il prétend que Britto a eu réellement sous les yeux les manuscrits de ces auteurs. L'auteur du mémoire donne 'une notice tant sur les ouvrages imprimés, que sur les manuscrits laissés par le P. Britto, qui mourut en 1606. Parmi les ouvrages imprimés de cet historiographe, on remarque encore une géographie ancienne de la Lusitanie; Alcobaça, 1597, in-fol. ; et une Chronique de l'ordre de Citeaux en Portugal; Lisbonne, 1602, in-fol.; mais il n'en a paru que la 1 partie.

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D.

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TABLE

DES ARTICLES DE CE CAHIER.

Philologie, Ethnographie et Linguistique.

Pages.

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DES SCIENCES HISTORIQUES, ANTIQUITÉS, PHILOLOGIE.

PHILOLOGIE, ETHNOGRAPHIE ET LINGUISTIQUE.

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334. VON DER FORM DER HEBREISCHEN POESIE etc. Sur la forme de la poésie hébraïque; avec un Traité sur la musique des Hébreux; par J. L. SAALSCHUETZ. 1 pl. et 2 feuilles de notices. Gr. in-8° de xvi et 385 pp.; prix, 3 thal. Koenigsberg, 1825; Unzer. (Allgem. Repertor., de Beck; 1826, Vol. 1er, cah. 2, p. 124.)

Plusieurs essais ont été faits pour déterminer la structure du mètre de la poésie hébraïque, sans qu'il y ait encore des résultats absolument satisfaisans. L'auteur de l'écrit que nous annonçons a fait de nouvelles recherches sur cette matière. Après avoir examiné dans son introduction les 4 opinions dominantes et relatives à la question: si les Hébreux ont suivi un système métrique dans leurs vers, question fréquemment agitée depuis l'époque des Pères de l'Église, il passe à la critique des ouvrages qui peuvent servir à confirmer ou à infirmer l'existence d'un système métrique dans les vers hébraïques. Il paraît être prouvé que les Hébreux se sont servis de trois pieds dans la structure de leurs vers: du trachée, du spondée et du dactyle. L. D. L.

335. DE EPISTolarum quas Spartani atque Judæi invicEM SIBI MISISSE DICUNTUr, veritate, Dissertatio; par H. J. Ern. PALMER. 36 p. in-4°. Darmstadt, 1828; imprim. de Will.

Dans le 1er livre des Machabées on lit une lettre d'Arée ou Dareus, roi de Sparte à Onias, grand-prêtre des Juifs, et une ́autre lettre que Jonathas écrivit dans la suite aux Spartiates, pour leur rappeler les anciennes liaisons entre les deux peuples. Flave Josephe rapporte les mêmes lettres, mais en d'autres mots. Le 1 er livre des Machabées donne enfin la réponse des Spartiates à la lettre de Jonathas. Cette correspondance a paru suspecte à beaucoup d'auteurs. M. Palmer cherche à prouver G. TOME X.

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que

les objections élevées contre l'authenticité des lettres entre les Juifs et les Spartiates ne sont pas assez fortes ponr nous les faire rejeter comme interpolées. On a objecté, par exemple, que la re lettre des Spartiates est écrite en dialecte, non pas dorien, mais alexandrin. A cela, M. Palmer répond que le livre des Machabées a été originairement rédigé en hébreu ; la traduction grecque qui en a été faite dans le dialecte alexandrin, a dû nécessairement rendre dans le même dialecte la lettre de Sparté. Selon la conjecture de l'auteur, cette lettre a dû être écrite par Arée Ier, roi de Lacédémone, à Onias 1er, à l'époque où Démétrius Poliorcète, vainqueur d'Athènes, pressait le Péloponèse, et où les peuples de cette péninsule avaient intérêt à -susciter à ce peuple autant d'ennemis en Asie qu'ils le pouvaient. L'opinion de l'auteur est soutenue avec beaucoup d'érudition. Nous ferons observer que le gymnase de Darmstadt fournit chaque année, à l'occasion des examens publics, une dissertation intéressante. Nous avons rendu compte de celles qui ont párú les années précédentes, et que M. Dilthey, directeur du gymnase, a eu l'attention de nous faire parvenir. Nous désirerions que les autres établissemens savans d'Allemagne suivissent cet exemple.

D-G.

336. I. SELECT SPECIMENS OF THE THEATRE OF THE HINDUS, translated from the original sanserit. By Horace HAYMAN-Wilson. 3 vol. in-8°. Calcutta, 1827.

337. II. CHEFS-d'oeuvre du thÉATRE INDIEN, traduits de l'ori

ginal sanscrit en anglais par M. H. H. WILSON, et de l'anglais en français par M. LANGLOIS, 2 vol. in-8°. Paris, 1828; librairie orientale de Dondey-Dupré.

Cet ouvrage était attendu avec impatience par tous ceux qui s'occupent de littérature. Une collection de drames indiens, antérieurs à tout notre théâtre moderne, était faite pour attirer l'attention du monde savant. Quel vaste champ pour la critique que ces pièces antiques qui viennent appuyer ou affaiblir des théo'ries anciennes ou modernes ! Quel intérêt particulier doivent présenter ces écrits dont les auteurs ne paraissent pas avoir eu pour modèles les grands-maîtres de la scène grecque! La curiosité, depuis long-temps excitée par la publication du drame de Sacontald, peut maintenant se satisfaire, grâce aux travaux du sa

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