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à lui seul est déjà une rhétorique; les conseils à Racine sur son poème de la Religion, ceux à Helvétius sur la composition et le choix du sujet d'une épître morale, et sur ses deux essais d'épître avec les notes et les corrections du maître, le mémoire sur la satire, sur la critique permise, sur des satires de Despréaux, sur la satire après Despréaux, sur les satires nommées Calottes, sur la critique satirique, etc.; et, ce que l'on chercherait vainement ailleurs, les règles de l'art dramatique, extraites des trois discours de Corneille, et des remarques de Voltaire sur ces discours. L'ouvrage est dédié à M. Villemain, qui professe la littérature française à la Faculté des lettres, aux applaudissemens d'un nombreux auditoire. Une telle dédicace fait l'éloge de celui qui en est l'objet et de celui qui le fait.

Un autre ouvrage plus important et plus intéressant encore, du même éditeur, et tiré en entier de la correspondance de Voltaire, lequel formera 6 vol. in-8° et paraîtra de mois en mois par souscription chez les mêmes libraires, est sous presse; il est intitulé: Histoire littéraire des siècles de Louis XIV et de Louis XV, par Voltaire, d'Alembert et le roi de Prusse; ou jugemens qu'ils ont portés sur plus de mille auteurs contemporains et sur leurs ouvrages; examens critiques de ceux de Voltaire, par lui-même et par ses amis, en lettres et en fragmens de lettres tirés de sa correspondance, et classés dans l'ordre de ses œuvres, pour servir en même temps de poétique appliquée à ses propres écrits, de commentaires à chacun d'eux et aux changemens qu'ils ont subis, d'éclaircissemens à sa correspondance, et de mémoires pour sa vie.

Z.

29. MANUEL DU STYLE en quarante leçons, à l'usage des maisons d'éducation et des gens du monde, contenant les principes de tous les genres de styles, appuyés de citations prises dans les meilleurs auteurs contemporains, et suivis des règles sur les nouveaux genres de littérature qui se sont récemment établis; par M. RAYNAUD, auteur du Mentor littéraire, du Cours de perfectionnement d'écriture et de langue française, adopté par le ministre de la guerre pour les écoles d'artillerie; prix, 1 fr. la livraison (il y en aura 8). Paris, 1828; l'Auteur, passage Choiseul, no 26; et Garnier libr.

MYTHOLOGIE.

30. PRÉGIS DES LIVRES SACRÉS DES GENTILS DE L'INDE ORIENTALE, et de leurs coutumes. (Collecção de noticias para a historia e geografia das nações ultramarinas; Tom. I, part. 1-3.)

Le manuscrit de ce précis avait été envoyé à l'Académie roy. des sciences de Lisbonne, par Fr. de Louis Menezes, à Goa, décédé depuis cet envoi. Il paraît avoir été rédigé par quelque missionnaire. L'auteur anonyme ne fait point connaître de quelle partie et de quelle secte de l'Inde il veut parler, car le terme de Gentils qu'on employait autrefois, est bien vague. Il paraît qu'il s'agit des Hindous des environs de Goa. L'auteur avait joint à son manuscrit 28 dessins enluminés; l'Académie de Lisbonne exprime, dans la préface, le regret de n'avoir pas le moyen de les publier. Le texte consiste en petits chapitres qui expliquent la cosmogonie et contiennent beaucoup de traditions mythologiques; l'auteur ne dit point de quel livre sanscrit il les a tirées. A ce mémoire succède une notice sommaire du gentilisme en Asie, qui paraît avoir été également envoyée de Goa, et qui est encore extraite des livres sanscrits ou peut-être des écrits des brahmes qui les ont commentés: c'est, comme le précédent, un recueil de notions mythologiques accréditées chez les Hindous.

D.

31. RESEARCHES etc.-Recherches sur les principes et les doctrines des Jaynas et des Buddhistes, supposés être les bramins de l'Inde ancienne; ouvrage contenant une dissertation sur le culte du serpent dans différentes contrées du monde; par le lieut.-col. W. FRANCKLIN. In-4°, avec pl. Londres, 1827.

32. I. MÉMOIRE SUR LES SRAWAKAS OU DINAS; par le major James DELA MAINE. (Transactions of the Roy. Asiatic Society; Ier vol. p. 413.)

33. II. MÉMOIRE Sur le même sujet; par le D' BUCHANAN HAMILTON. (Ibid.; p. 531.)

Ces deux mémoires sont d'une extrême importance dans un moment où la grande question du Bouddhisme attire l'attention des savans. Les Djénas ne sont-ils que des débris de l'antique

secte de Bouddha, ou professent-ils des principes différens? Voilà ce que l'état de la science n'a pas permis jusqu'à présent de constater en pleine connaissance de cause. Les Srâvakas semblent un reste considérable des anciens Djênas ou Arhatas, et nous devons au major Delamaine et au docteur Buchanan des renseignemens neufs et précieux sur cette race intéressante. Effet naturel de leur nouveauté, ces documens sont un peu confus, un peu vagues: ils laissent encore bien des questions indécises; mais ils auront fait faire quelques pas à la science dans cette partie de la critique historique. Le major Delamaine a tiré les siens plutôt des livres de ces sectaires; le D' Buchnan a plutôt recueilli des observations orales qu'il a pris soin de nous transmettre. Il a étudié les Sravâkas dans les districts de Bihâr et de Patna. Occupée de commerce, cette race n'admet point de distinction de caste. Des pénitens, nommés Yatís, leur servent de prêtres, et M. Buchanan dit que dans la pénurie où ils se trouvent de personnes voulant remplir ces fonctions, ils achètent des enfans et souvent des fils de Brahmanes qu'on destine à cette profession. Ils forment chacun un éléve qui doit leur succéder. Leurs chefs spirituels ont le titre de srí-poúdjya : ils sont adorés, comme le sont d'ordinaire dans l'Inde les chefs de secte, et ils renoncent à tous les plaisirs du monde.

Outre la grande distinction des Djênas en Digambaras, qui sont des gymnosophistes, et en Swétambaras, couverts d'un vêtement blanc, il y a des subdivisions de sectes sur lesquelles M. Delamaine donne des détails tirés d'un de leurs livres, nommé Bouddha-vilása. Il cite aussi plusieurs récits historiques ou plutôt fabuleux sur ces sectaires, dans lesquels on attribue à l'un d'eux l'honneur d'avoir formé l'ère de Vikramaditya, protecteur de la religion des Djênas.

Les Srâvakas ont 12 devoirs, vrata, à remplir, et M. Dela maine explique tout ce qu'ils ont à faire et à éviter pour avoir le titre de dévôts. Ils regardent le monde comme éternel, et croient à l'existence de 14 patriarches, qui le reproduisent successivement. Ceci rappelle les 14 manous des Brahmanes ; ce qui me donne lieu de faire remarquer en passant que MM. Delamaine et Buchanan sont divisés sur l'antiquité respective du Brahmanisme et du Bouddhisme. Le D' Buchanan regarde ce dernier comme bien antérieur à l'autre.

M. Delamaine cherche à prouver le rapport qui existe entre les noms des divinités de ces Srâvakas et de celles des Brahmanes. Il fait remonter l'origine des Djênas jusqu'à l'antique Richaba, et pense que les figures d'Ellora sont des objets du culte ancien de cette secte, tandis qu'un autre temple, sur la hauteur, rappelle les formes d'un autre culte adopté à une époque plus moderne.

Le mémoire est terminé par la légende de Parswanâtha, que M. Colebrook regarde comme le fondateur réel des Djėnas. On y raconte ses dix incarnations, et quelques notes, ajoutées au texte, signalent les rapprochemens que l'on peut faire entre Vichnou, Bouddha et Parswanatha, de manière qu'un jour il serait possible de conclure que l'histoire de ces personnages est une seule et même légende, modifiée suivant l'esprit du peuple pour lequel on la composait.

Les Sråvakas ont des livres, appelés les 8 Karma: les Digambaras les divisent en 148 espèces, et les Swétambaras en 158. M. Delamaine indique les noms et le contenu succinct de ces ouvrages.

D'un autre côté, M. Buchanan dit que les Digambaras ont 24 livres appelés Pouránas, et il en donne les titres. On y raconte les actions des 24 Tirthancaras ou législateurs. De plus ils ont des livres appelés Siddhánta, qui leur servent comme de rituels, et d'autres, nommés Tcharitra, qui doivent être des récits de fables supposées historiques. M. Buchanan entre dans quelques détails sur la distinction établie entre les Digambaras et les Swétâmbaras. Ces derniers, par reconnaissance, admettent les Brahmanes qu'ils chargent de leurs cérémonies religieuses, et une remarque singulière qu'il fait, c'est que dans les dix actes qui exigent l'intervention du prêtre, le mariage n'est pas compris. Dans le Midi, suivant le colonel Mackensie, il n'en est pas de même. Les Swétámbaras n'ont pas moins de 45 et même, dit-on, de 84 livres, appelés Siddhanta et Agama. Ils ont leurs Pouránas : ce qui ne les empêche pas de lire ceux des Indiens orthodoxes.

Les temples des Srâvakas s'appellent Déohara. On y adore souvent Bhairava, ministre des Dieux et armé d'une massue. Ils ont 48 divinités femelles, et ne rendent un culte aux dieux des autres Indiens, comme Râma, Crichna, Siva, Kâli etc., que lorsqu'ils sont mécontens des leurs. Ils n'ont point de sacrifices où

l'on emploie le feu, où l'on immole les animaux ; ils évitent même de tuer, par accident, le plus petit insecte.

Il est à désirer qu'une noble émulation s'établisse entre les savans qui voyagent dans l'Inde, de manière à augmenter la masse des documens qui sont nécessaires pour asseoir une opinion juste sur toutes les sectes qui divisent les Indiens.

34. LA VENUS DE PAPHOS ET SON TEMPLE; par J. D. GUIGNIAUT , professeur de littérature grecque, etc. In-8° de 16 pages. Paris, 1827.

Tacite, au second livre des histoires, ch. 2-4, rend compte d'une visite de Titus au temple de la Vénus de Paphos; c'est ce passage qui a donné lieu à la dissertation de M. Guigniaut. A travers le prestige des mythes grecs, il entrevoit la véritable origine et le vrai caractère du culte de Paphos. Peut-être retrouvet-on dans le nom d'Erias, premier auteur du temple, la trace d'antiques relations avec l'Égypte appelée d'abord Ærice. Une opinion plus moderne, c'est Tacite qui parle, est que le temple fut consacré par Cinyras au lieu même où aborda Vénus après que la mer l'eut conçue. M. Guigniaut fait voir que Cinyras et Adonis pourraient bien n'être qu'un seul et même personnage sous deux noms divers; il y reconnaît un phénomène fréquent dans les religions anciennes où le dieu, objet du culte, figure aussi comme son premier instituteur, comme le premier roi et le premier prêtre tout ensemble. Nous signalerons à nos lecteurs un ingénieux rapprochement entre Ciris ou Cyris, dénomination d'Adonis à Lacédémone, le mot Kúptos et celui d'Adonaï qui signifient seigneur, l'un en grec et l'autre en phénicien. Vénus elle-même reposait à Paphos auprès de son amant Cinyqui de la sorte est évidemment identifié avec Adonis. Tout porte à penser d'ailleurs que dès une époque très-reculée les Phéniciens avaient colonisé l'île de Cypre. La Vénus dont il s'agit était la même que l'on adorait sous les noms divers de Baaltis ou Dioné, d'Astarté, de Sémiramis à Biblos, à Sidon, à Ascalon; selon le témoignage d'Hérodote, fondé sur celui des Cypriens eux-mêmes, elle fut apportée d'Ascalon en Cypre : c'était la grande déesse de la nature considérée dans son apparition céleste. Les Grecs et les Romains retrouvant dans différentes contrées l'Astarté phénicienne, la nommèrent tantôt Héra, ou Junon

ras,

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