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tif des souscriptions dans tous ces différens états, à une somme égale à celle perçue en Angleterre, ce qui ferait un total d'environ 20 millions. Des souscriptions considérables sont aussi levées au Canada, dans les îles d'Amérique, dans l'Inde, en Afrique, à Ceylan, &c.; en sorte que nous pensons que notre évaluation sera encore beaucoup au-dessous de la réalité, en la portant à un total de 22 millions, servant à l'entretien de cette armée de la foi protestante, composée de 5232 combattans.

Que la situation de ce faible détachement de trois à quatre cents missionnaires catholiques est différente! Nous avons vu le compte rendu par le comité central de l'Association de la propagation de la foi, séant à Lyon, et nous avons observé que, depuis cinq à six ans que cette association existe, l'année où les souscriptions d'un sou par semaine avaient été le plus abondantes, elles n'avaient pas dépassé la somme de 130,000 francs; ce qui avait à peine suffi à procurer chaque missionnaire français employé dans les missions de l'Asie, un viatique de 500 francs par an, et de 1,000 francs pour chaque évêque vicaire apostolique.

à

Les missionnaires protestans sont beaucoup mieux rétribués. Nous ne savons pas si leur salaire est par-tout uniforme; mais nous sommes positivement informés que ceux de l'église anglicane, ainsi que les missionnaires baptistes et les lutheriens, reçoivent un salaire de 240 livres sterling (6,000 francs) par an, avec une augmentation de 40 livres sterl. (1,000 francs) pour ceux d'entre eux qui sont mariés, et 20 livres sterling

(500 francs) pour chacun de leurs enfans en bas âge; en sorte que, comme l'on voit, leurs revenus dépendent en partie de la fécondité de leurs femmes.

Ces associations de missionnaires des différentes sectes protestantes ont un si grand nombre de voies et de moyens pour lever de l'argent, que nos lecteurs nous sauront peut-être gré de leur en indiquer quelques-uns. Il nous suffira pour cela de copier les lignes suivantes de l'ouvrage déjà cité (Quarterly Review, page 28).

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« Aucun ministre d'état, y est-il dit (avec vérité >> selon nous), quelque expert qu'il soit dans l'art de » lever de l'argent, ne saurait mettre en action tant » de voies et de moyens qu'en a inventés l'ingénuité >>> 'des missionnaires directeurs, ou qu'en ont suggéré >> ceux qui prennent un vif intérêt à cette cause. C'est >> une chose curieuse de voir dans les différens rap» ports, les divers expédiens inventés pour grossir le » montant de la recette de chaque année. Les troncs placés au profit des missionnaires, dans les manu>> factures, les boutiques et les maisons particulières, » à l'instar des troncs pour les pauvres, placés dans »> nos églises, ne sont pas d'un petit produit. Les » écoles et les associations de jeunes gens produisent » encore plus. Les associations des dames fournissent beaucoup. On en voit qui vendent, au profit des missions, des pelotes à épingles (pin-cushion's), » et d'autres ouvrages de toute espèce à l'usage des » dames. Nous observons dans un des Magasins évangéliques (Evangelical magazine) les item suivans

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» au profit des missions: par la vente d'allumettes » ( matches), une livre sterling trois shillings; pour » avoir prêté des traités de religion (religious tracts), » deux livres sterling neuf deniers; école des dimanches

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pour les garçons, 7 shillings six deniers; produit de la » vente de souricières (mouse-traps), une livre sterling 4 shillings 6 deniers.

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» Un petit marchand dans les rues met de côté, » pour la même fin, le sou impair qui peut se » trouver dans sa vente de chaque jour, et il recom» mande aux personnes qui suivent le même genre » de vie que lui d'imiter son exemple. Un autre qui » a encore moins de ressources que lui, fait le même » sacrifice des liards impairs qu'il trouve chaque soir dans sa venté du jour. La femme d'un soldat innvalide à l'hopital de Greenwich apporta à une

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des dernières assemblées des missionnaires métho>>>distes un sac contenant dix-neuf cent vingt sous. » Une personne donne tous les ans le produit d'un » cerisier. Un épicier, du nom de James Crabb, » informe les missionnaires de toute espèce qu'il don» nera gratis cà chacun d'eux, à leur départ d'An

gleterre, un pot de marinades (a case of pickles) » pour leur voyage. Quelquefois, des filles des écoles

du dimanche apporteront une partie de leurs » épargnes de la semaine. D'autres fois, les ouvriers >> d'une manufacture réunis fourniront des contri» butions abondantes, et fréquemment des domes

tiques leveront des sommes qui prouveront le noble esprit qui les anime. Une somme de 100 et une

» autre de 150 livres sterling ont été offertes par » des personnes qui ont eu une augmentation inat» tendue de fortune. Une autre a présenté 10 livres

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sterling, en actions de grâces pour la guérison » d'un enfant malade. Une dame a offert 30 livres » sterling, produit de la vente de ses joyaux. Une fille aveugle qui vit en faisant des paniers, a donné » 30 shillings, ayant calculé qu'il lui en aurait coûté » cette somme en chandelles durant l'hiver, si elle » avoit eu l'usage de la vue. Quelle splendeur (s'écrie l'auteur) a dù briller dans l'ame de cette pauvre » fille aveugle, toutes les fois qu'elle s'est rappelé » le souvenir de cet acte méritoire ! »

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Si nous jetons maintenant les yeux sur les succès de cette armée de la foi protestante, composée de cinq mille deux cent trente-deux combattans, et soutenue par un revenu annuel de plus de vingtdeux millions, nos espérances, quelque modérées qu'elles puissent être, se trouveront grandement dé çues. Le résultat de leurs efforts réunis paraît se réduire à la formation d'un grand nombre d'écoles, dans l'Inde sur-tout, qui est une partie du champ du père de famille au défrichement de laquelle ces nouveaux ouvriers évangéliques se sont principalement appliqués, et à la distribution de plusieurs millions de bibles que personne ne lit. Nous ne voyons pas que ces écoles et ces bibles contribuent beaucoup à accroître le troupeau de J. C.; car nous savons à quoi nous en tenir sur ces prétendues conversions opérées sur les bords du Gange et du Cavery.

Les motifs qui ont porté dans ces pays-là le rebut de quelques castes à se faire protestans, est si bien et si généralement connu dans l'Indostan, que ces soi-disant chrétiens ne sont désignés par les habitans de toute dénomination que sous l'appellation trèsignominieuse de chrétiens de riz, pour donner à entendre que le plus sordide intérêt a été leur seul guide, et qu'ils ne se sont faits chrétiens que pour avoir du riz à manger, et participer aux largesses abondantes des missionnaires, ou pour parvenir aux postes auxquels ces derniers leur ouvrent le chemin.

Par rapport aux bibles que ces messieurs se vantent (en 1825) d'avoir déjà traduites en cent cinquantequatre langues, et d'avoir fait circuler par millions dans toutes les parties du monde, quels fruits ontelles produits? La manufacture la plus abondante de ces bibles est, sans contredit, celle établie à Sérampore dans le Bengale, où les missionnaires baptistes sous la direction desquels elle est placée, nous disent sérieusement avoir déjà traduit ce livre sacré en vingt-six langues asiatiques. Nous avons eu occasion de voir différens rapports faits au sujet de ces traductions, par des personnes qui avaient été sur les lieux, qui connaissaient quelques-unes des langues dans lesquelles elles avaient été traduites, et qui, après en avoir fait un examen critique, ont trouvé ces traductions dans des langues dont la tournure et les expressions ne peuvent, dans aucun cas, se prêter à une version littérale des langues européennes, ils ont, dis-je, trouvé ces traductions și

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