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des sciences chimiques, sous la régence, hâtèrent ceux de la cuisine. C'est alors, si nous ne nous trompons, que fut publiée la Cuisinière bourgeoise, en six livres ou plutôt en six chants, ouvrage qui atteste une étude approfondie de l'art et un admirable talent d'analyse : point de mots superflus ni de vaines paroles; mais des apophthegmes à la manière antique ; c'est un monument digne de la vénération de tous les gourmands. Honneur à ce premier code de la gastronomie, pensé au milieu des fourneaux et écrit sur des casseroles !.... L'auteur décrit ensuite les progrès que firent les sciences gastronomiques sous le règne de Louis XVI jusqu'à la restauration. Ce que nous venons de citer suffira pour faire venir au lecteur l'eau à la bouche, et pour lui faire apprécier le rare mérite de ce bréviaire, qui renferme peut-être plus de vérités et de maximes utiles que celui du diocèse de Paris. Une jolie lithographie de H. Monnier, coloriée, orne le frontispice. Archives des Découvertes et des inventions nouvelles, faites dans les sciences, les arts et les manufactures, tant en France que dans les pays étrangers, pendant l'année 1827; avec l'indication succincte des principaux produits de l'industrie française; la liste, des brevets d'invention, de perfectionnement et d'importation accordés par le gouvernement pendant la même année, et des Notices sur les prix proposés ou décernés par différentes sociétés savantes, françaises et étrangères, pour l'encouragement des sciences et des arts. in-8. Chez Treuttel et Würtz. 7 fr. Prix des 18 premiers volumes, 126 fr. Ce volume est le 19e de la Collection dont le commencement date de 1809.

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La grande utilité de l'ouvrage est démontrée par son succès. Ce volume renferme 12 articles de géologie, 20 de zoologie, 6 de botanique, 21 de minėralogie, 21 de physique, 30 de chimie, 11 d'électricité et de galvanisme, 6 d'optique, 9 de météorologie, 24 de médecine et chirurgie, 6 de pharmacie, 13 de mathématiques, astronomie, Davigation, 6 des beaux-arts, 131 des arts industriels, 11 d'économie rurale et horticulture; en tout 353. Les descriptions sont tellement précises qu'elles ne nécessitent aucunement le secours de planches.

Art du Menuisier en bâtimens et en meubles, suivi de l'Art de l'Ebéniste; ouvrage contenant les Elémens de géométrie descriptive, appliquée au trait du menuisier. Par P. Désormeaux, auteur de l'Art du Tourneur. in-18. avec pl. Chez Audot. Liv. III et IV. à 1 fr. chaquelivr.

L'ouvrage aura 18 livraisons. Il fait partie de l'Encyclopédie populaire. Manuel complet de la toilette, ou

l'Art de s'habiller avec élégance et méthode, contenant l'art de mettre sa cravate, démontré en 30 leçons. Par M. et Mad. Stop. in-18. Palais-Royal, galerie de bois, n° 233.

Manuel des demoiselles, ou Arts et métiers qui leur conviennent et dont elles peuvent s'occuper avec agrément. Par mad. Celnart. 3o édition, augmentée. in-8. avec pl. Chez Roret. 3 fr. La Sténographie simplifiée, ou l'Art d'écrire aussi vite que l'on parle, réduit aux plus simples principes. Par Marmont. in-8. avec pl. Chez Lecointe. 1 fr. 50.

TROISIÈME CLASSE.

HISTOIRE.

Mémoires pour servir à l'Histoire de France, sous le gouvernement de Napoléon, etc. Par J. B. Satgues. in-8. Chez Dentu. Tome IX. Livre III, IV, V. 6 fr.

Histoire d'Écosse, racontée par un grand père à son petit-fils. Par Walter-Scott, trad. de l'angl. Par Defauconpret. 3 vol. in-12. Chez Gosselin. 9 fr.

Cours d'Histoire, à l'usage des élèves de l'école royale spéciale militaire de Saint-Cyr. Par Guay. in-8. Chez Thomine. Tome I. Partie I. (Histoire ancienne).

Jacques Clément; tableaux historiques. Par L. M. Sauvage. 2 vol. in-12. Chez Brissot-Thivars. 6 fr.

Collection de mémoires relatifs à l'histoire de France, depuis l'avènement de Henri IV jusqu'à la paix de Paris, conclue en 1763, avec des notices sur chaque auleur, et des observations sur chaque ouvrage. Par MM. Petitot et Monmerqué. in-8.Chez Foucault. Tomes LXIII et LXIV. (32 livraison de la 2a série). 11 fr. pap. vélin. 24 fr.

Précis de l'histoire des successeurs d'Alexandre. Par MM. Poirson et Caix; suivi du Précis de l'histoire romaine, depuis la fondation de Rome jusqu'à l'empire. Par Ch. Durozoir. in-8. Chez L. Colas.

Ouvrage adopté par le conseil royal de l'université de France.

La Protestante, ou les Cévennes au commencement du 18° siècle, précédé d'une introduction historique sur la guerre des Camisards. 3 vol. in-12. Chez Ponthieu.

BIOGRAPHIE.

Vie politique et militaire de Napoléon. Par A. V. Arnault. Ouvrage orné de 134 gravures exécutées par les plus habiles artistes, d'après les dessins originaux des premiers peintres de l'Ecole française. 2o édit. in-8. Chez P. Dupont. Cah. II, III. 5 fr. chaque.

Les planches de ces deux cahiers représentent Arrivée de Bonaparte à l'armée d'Italie.-Le général Provera fait prisonnier.-Armistice avec le roi de Sardaigne.-Le pont d'Arcole.Révolte de Pavie.-Bataille de Saint- Al Georges. Bataille de Mondovi. liance avec la république de SaintMarin.

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HISTOIRE MILITAIRE.

De la bataille et de la capitulation de Paris,,extrait d'un Essai historique sur le règne de l'empereur Napoléon; suivi de la deuxième édition du Congrès de Châtillon. Par Pons, de l'Hé- · rault. in-8. avec portr. Chez Delaforest. 7 fr.

Mémoires sur la dernière guerre de Catalogne. Par Florent Galti, aide-de-camp du général. Mina. in-8. Chez Bossange père. 7 fr. 50 c.

ANTIQUITÉS.

Dissertation sur les camps romains du département de la Somme suivie d'éclaircissemens sur la situation des villes, gauloises de Samarobrive et Bratuspance, et ~ sur l'époque de la construction des quatre camps romains de la Soinme. Par le comte Louis d'Allonville. in-4. avec 5 pl. Clermont-Ferrand. 15 fr.

Nous reviendrons sur cet article.

Le dieu Sérapis et son origine, ses attributs et son histoire. Par -J. D. Guigniaut. Dissertation jointe aux notes du tome V des OEuvres complètes de Tacite. Par J. L. Burnouf, et pouvant servir d'appendice aux éclaircissemens du tome Ides Religions de l'antiquité, d'après Creuzer, in-8. Chez Hachette, et chez Treuttel et Würtz. 1 fr 50 c. Dissertation sur l'origine des étrennes. Par Jacob Spon. Nouv.

édition, avec des notes par M*** in-8. Dijon.

GÉOGRAPHIE. TOPOGRAPHIE,

Manuel complet du voyageur dans Paris, ou Nouveau Guide de l'étranger dans cette capitale, etc. Par Lebrun. in-18. avec pl. Chez Roret. 3 fr. 50 c.

VOYAGES.

Voyage en Pologne et en Russie, par un prisonnier de guerre de la garnison de Dantzick, en 1813 et 1814. in-8. Chez A. Dupont. (Voyez le cahier précédent).

Second article.

• vastes

Dans le numéro précédent nous avons laissé notre prisonnier voyageur en Volhynie. Ce pays, qu'on appelait autrefois le garde-manger de la républi que, était une de ses plus grandes provinces. Il fait actuellement partie de la Pologne russe, ainsi que la Lithuanie, la Polésie et la Podolie, contrées en proie au despotisme tracassier d'une foule de brouillons subalternes, accourus en charrettés du fond de la Moscovie.» La Volhynie faisait autrefois partie du pays des cosaques Kakol, c'est-à-dire des chevriers à houppe; le mot cosa que signifiant chevrier, et le mot kakol, houppe. Ces peuples possédaient aussi la partie orientale de la fertile Ukraine; ils étaient pasteurs et nomades comme les Tartares, dont leur physionomie rappelle tous les traits. Ils portaient une tunique assujétie avec une ceinture couverte de dessins chinois; ils laissaient croître leur barbe, et leur tête, entièrement rasée, l'exception du sommet, offrait, comme celle des Japonais, une houppe qu'ils avaient soin d'enduire de graisse, et de

terminer par une tresse bien luisante qu'ils ramenaient derrière l'oreille. Leurs armes étaient l'arc, la lance et le sabre; ceux de ces cosaques qui habitaient la Volhynie furent, à l'exception de quelques individus, entièrement détruits par les Polonais. Les descendans des survivans, fidèles aux mœurs de leurs pères, en conservent aussi le costume.... Leurs idées religieuses sont celles de la populace des autres états catholiques romains, où l'église est trèsinfluente, comme en Espagne, en Irlande et à Naples, c'est-à-dire celles de ce qui existe de plus dépravé sur la terre. Du reste, ils sont paisiblement inoffensifs, et tellement habitués aux mauvais traitemens de leurs seigneurs, qu'ils tremblent et s'humilient devant toutes les personnes qui leur paraissent

d'un

rang supérieur au leur. La vie qu'ils mènent est la plus triste et la plus monotone qu'on puisse imaginer; ils ne sont démonstratifs que dans l'ivresse ; et, dans cet état, on les voit passer sans gradation de la plus grande joie à la plus grande tristesse, mouvemens qu'ils n'éprouvent ni à la naissance d'un fils ni à la mort d'un père; car, pour ce qui est de ces choses, ils semblent penser que c'est au baron « qui les compte dans son mobilier, à s'en affecter. Il existe pourtant dans ces têtes, des semences de fanatisme dont l'Eglise, à l'occasion, pourrait tirer parti.... La Volhynie, plus éloignée des nations policées de l'Europe que le royaume de Pologne, est aussi moins civilisée que ce petit état. Point de villes, point de manufactures, un engourdissement léthargique. Elle expédie ses grains et ses productions par le Borysthène, et les échange contre de l'or, avec lequel elle tire d'Allemagne les choses de luxe et de nécessité qui lui manquent. La Podolie, autre province de la Pologne russe, aussi dépourvue de villes que la Volhynie, n'est pas plus avancée qu'elle en civilisation, car la civilisation n'a point de prise sur les

hommes épars.... Les voyageurs de quelque distinction portent leurs lits avec eux; les autres couchent dans les étables ou dans les granges des tavernes. Il y a pourtant des lits dans les auberges des juifs, mais il faut se défier de la gale hébraïque. Quelquefois les seigneurs font paver avec des planches les avenues de leurs châteaux.

Russie. Gouvernement de Kiew. La ville de Kiew est bâtie sur la rive droite du Borysthène, et formée de trois villes qui ont chacune leurs fortifications particulières. La plus considérable, comme la nieux habitée, est située sur une montagne vers le sud; elle porte le nom de Petscherck, et renferme, avec la citadelle, un grand nombre d'églises, les casernes, les magasins et les paláis de l'archevêque. Les deux autres sont assises, l'une sur une hauteur, au nord;' l'autre dans la plaine. L'auteur donne la description topographique et historique de ces trois villes, habitées par quatre races d'hommes de mœurs et de physionomies différentes: les Russes, les Polonais, les Cosaques et les Juifs. Les Russes sont charrons, charpentiers, menuisiers, maçons, tourneurs, artisans enfin, ou merciers. Ils sont de taille moyenne, mais robustes, et leurs traits, sans être difformes, ont quelque chose de brutal, de bas et de commun. Ils se coupent les cheveux en rond, et les peignent en long. Ils ont les yeux gris, petits, enfoncés, les pommettes saillantes, le nez épaté, la barbe rousse, dure et épaisse. Les Cosaques se plaisent dans l'exercice des métiers qui obligent au mouvement et à l'activité. Toujours à cheval, ils auraient honte d'aller à pied ou en traîneau. Leurs traits se rapprochent de ceux des Polonais. Ces derniers tiennent cabaret, car c'est là tout ce qu'ils savent faire quand on ne les emploie ni à manier un mousquet, ni à conduire une charrue. Viennent ensuite les négocians anglais, italienst, allemands et français. Les Italiens font

la banque, et se rassemblent dans des easinos pour jouer, tricher, chanter, faire l'amour. Les Anglais spéculent sur les denrées coloniales, et passent leurs soirées silencieusement en famille, autour d'une urne pleine d'eau bouillante. Les Allemands sont luthiers, bottiers, bourreliers, marchands de cuirs, et groupent leurs têtes blondes dans des tavernes tenues par des brasseurs de leur pays. Les Français font le commérce des modes et des vins, jouent au billard, vont chez tout le monde, et pourchassent également, et les ménagères en bonnets de coton, et les châtelaines nourries au son des guitares, sur des tapis de Turquie. Kiew renferme 30,000 habitans, plusieurs centaines d'églises, une université, quelques manufactures, et une fonderie pour les cloches. Le gouvernement dont elle est le chef-lieu exporte du blé et des bestiaux, de la cire et du miel, du tabac, des cuirs, etc. La population est d'un million soixante-six mille âmes.

Gouvernement de Tzernikow. Isna est un bourg en bois, peuplé de Gosaques et de Russes vivant en bonne intelligence au sein d'une égale pauvreté. Ils sont à la fois cultivateurs et marchands. Les hommes et les femmes, à cause de 1 la boue, se servent de grandes et larges bottes, garnies d'une semelle très-mince et d'un fer très-élevé, qui leur montent jusqu'au dessus du genou, et qu'ils chaussent avec leurs souliers d'écorce aux pieds. Ils portent, au lieu de bas, des bandes de toile qu'ils assujétissent avec des cordons et des ficelles. - Baturin, où expira l'indépendance des Cosaques de l'Ukraine, est située sur une hauteur dont les pentes sont parsemées d'arbres et de buissons ; quelques jardins murés agrandissent l'enceinte de cette ville, où l'on voit deux châteaux assez' beaux appartenant à la famille Suvarow. Le gouvernement de Tzernikow renferme un peu plus d'un million d'habitans.

Gouvernement de Koursk. Ce gouvernement jouit d'une heureuse température, abonde en blé et en millet, renferme quelques mines de fer, des carrières de plâtre, de fertiles pâturages, un sol propice à mille sortes de cultures, et une population de 920,000 âmes. Il est divisé en quinze districts, portant chacun le nom de leur chef-lieu. Rylsk, sur la Sem, est une assez jolie ville, entièrement dans le goût russe. Des rues larges et parfaitement alignées, aboutissant pour la plupart à une grande place, au milieu de laquelle s'élève une église couronnée de petits dômes, dont les coupoles sont peintes en vert, argentées ou dorées; de petites maisons de bois blanchies par devant et ayant une cour derrière; des places carrées, si vastes, que les passans y semblent des pygmées; des rues figurées avec des palissades, qu'on arrache à mesure que la population s'accroît : telles sont ces villes, qui, à cause de leur étendue, semblent, au premier coup-d'œil, plus importantes qu'elles ne le sont en effet. On peut les comparer à ces livres de luxe, où l'on ne trouve pour ainsi dire que de grandes marges et des feuillets de papier blanc. Koursk, capitale du gouvernement de ce nom, est une grande et jolie ville, à 24 lieues de Rylsk. Pierrele-Grand dirigea lui-même sa construction. Elle est bâtie sur une montagne, au confluent de la Touskara et de la Koura; la population est de 12,000 ames, avec environ 2,000 maisons. Les seigneurs de l'Ukraine passent l'hiver à la ville, et l'été à la campagne. Ils vieillissent au bruit des instrumens de musique et des éclats de rire d'une troupe joyeuse de concubines aux cheveux châtains, et de popes en goguettes. Nuit et jour environnés de femmes que leur soumet la crainte, ils s'abandonnent de bonne heure à la débauche, et ne conçoivent jamais l'amour; leur luxe à la fois somptueux et mesquin, brillant et malpropre, rappelle celui des Turcs

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