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Le Catholique, ouvrage périodiqué dans lequel on traite de l'universalité des connaissances humaines sous le point de vue de l'unité de doctrine; publié sous la direction de M. le baron, d'Eckstein.

Fondé en janvier 1826, le Catholique a parcouru avec honneur une carrière déjà longue, et qui atteste son succès en France, en Italie, en Angleterre, en Allemagne. Des hommes célèbres, dans l'Etat comme dans la république des lettres, l'ont accueilli de leurs suffrages. Il a également fixé l'attention des hommes dont les opinions étaient les plus opposées. Ce succès s'explique nonseulement par le soin qui préside à la rédaction, et par l'étendue et la multiplicité des connaissances nouvelles qui lui servent de base, mais par la généreuse vigueur des doctrines. On voit la cause du catholicisme s'y rallier avec franchise à celle de toutes les libertés. On y explore les régions les plus diverses de la science, pour en rattacher tous les résultats à l'unité des doctrines, à la vérité seule, sans brigues, sans haines, sans intérêts de parti. Déjà cette haute impartialité a donné ses fruits chaque jour elle en produira de nouveaux. Considéré sous son point de vue particulier, le Catholique s'occupe spécialement de l'histoire vue dans les masses. On y trouve exposées, sous l'aspect le plus étendu, l'histoire des peuples antiques et celle des nations modernes. La politique du temps présent n'attire pas moins l'attention de la direction du Catholique: c'est un panorama de peuples, jugés et appréciés d'après leurs moeurs, leurs institutions et leurs coutumes, de manière à aboutir à une véritable philosophie de l'histoire. Tentative déjà glorieusement essayée par les Montesquieu et plusieurs

grands écrivains du passé, suivant l'é tat des lumières de l'époque où ils vivaient. La philosophie sert, dans le Catholique, de pendant à l'histoire. On cherche à y découvrir l'homme même, dans le plus intime enchaînement de ses pensées l'homme non comme être isolé, mais comme uni à l'espèce humaine, mais dans ses rapports avec Dieu et la nature. Si; dans un certain sens, toute philosophie est idéalisme, science des idées; dans un autre, elle est expérience, connaissance des antécédens de la pensée humaine, depuis l'époque des révélations célestes, jusqu'à celle des formes populaires d'une communication rationelle. Lé Catholique a toujours porté une attention par ticulière et une sorte d'amour sur la poésie des peuples, comme se rattachant à leur philosophie et à leur histoire. Il s'est occupé d'explorer tous les genres, dans leurs détails, depuis cette poésie trop ignorée, ces chants popu pulaires, fleurs timides et naïves, vėl gétant comme l'humble hyssope au pied du cèdre majestueux, jusqu'à cette haute poé-ie dont les accens se perdent dans les cieux. C'est ainsi que l'on a passé en revue les poëmes des Indiens, des Arabes, des Serviens, des Russes, des Lithuaniens, des Bohèmes, des Germains, ainsi qué les poésies de l'Angle terre, avant et pendant l'époque de Shakspeare, et celles de l'Allemagne moderne. La direction du Catholique compte agrandir progressivement ce cadre, et donner la même extension et le même soin à l'histoire ancienne et moderne, à la politique, à la philoso phie générale. Le Catholique ne se voue pas exclusivement au passé. Tout en s'occupant des intérêts d'autrefois, il ne craint point de s'engager dans le champ des passions contemporaines. Il s'est toujours distingué par la liberté de tout penser et de tout dire, mais sansjamais admettre dans ses pages le frel

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des partis, et la morgue des doctines exclusives. Le catholique paraît tous les mois prix pour l'année, 40 f.-48 f. On s'abonne chez Alexandre Mesnier, libraire, place de la Bourse.

(Prospectus).

Histoire constitutionnelle d'Angletere, depuis l'avènement de Henri VII: jusqu'à la mort de George II. Par Henri Hallam; traduction revue et publiée par M. Guizot, précédée d'une préface de l'éditeur.

L'importance du nouvel ouvrage de M. Hallam était universellement sentie, sur le continent comme en Angleterre, avant sa publication; on l'annonçait avec empressement, on l'attendait avec impatience. Dès qu'il eut paru, les connaisseurs, les hommes capables d'apprécier promptement un si grand travail, n'hésitèrent pas à affirmer que son mérite était au niveau de son importance. Le public anglais a confirmé par Son suffrage le jugement des connaisseurs, en sorte que rien ne manque plus aujourd'hui à l'Histoire constitutionnelle d'Angleterre; à l'intérêt du sujet se joint le mérite du livre; aŭ mérite, le succès. Il n'en pouvait guère arriver autrement: ceci est un ouvrage écrit, selon l'expression commune, en conscience, et par un homme qui a déjà fait ses preuves. Le Tableau de l'Europe. au moyen age, et surtout le chapitre. qui traite des origines de la constitution anglaise, a placé M. Hallam au nombre des historiens-philosophes les plus instruits, les plus éclairés, les plus attentifs. L'Histoire constitutionnelle d'Angleterre depuis l'avénement de la maison de Tudor jusqu'à celui de George III, est un travail bien plus difficile, bien plus étendu, et exécuté d'une part avec cette science complète, cette minutieuse exactitude, cette intelligence des moindres détails de l'histoire et de la

vie sociale qu'un Anglais seul y pouvait apporter; de l'autre, avec cette impartialité, cette indépendance d'esprit qui sont l'honneur de notre siècle, et que les Anglais ne possèdent pas toujours. M. Hallam ne porte le joug d'aucun parti, d'aucune habitude, d'aucune coterie; sa pensée ferme et simple va droit aux choses, et les considère et les jage en elles-mêmes, abstraction faite de toute prévention, de toute tradition anglaise, écartant partout les barrières factices qui l'empêcheraient d'entrer en contact avec la vérité. Aussi peut-on affirmer sans crainte que l'intérêt et le succès de son ouvrage ne seront pas moindres sur le continent qu'en Angleterre. Il s'adresse à tous les hommes éclairés de tous les pays, et leur montre, sous un point de vue également clair pour tous, ce qu'ils ont tous le même besoin de savoir. La traduction que nous sommes sur le point de publier est complète et rédigée avec soin. M. Guizot a bien voulu se charger de revoir le travail et d'en surveiller l'exactitude. On peut lire dans la Revue Française, n° 2, mars 1828, le jugement qu'il a porté sur l'ouvrage de M. Hallani, et tout le bien qu'il en pense. Cette traduction formera 5 vol. in-8. Le premier a paru au commencement de mai 1828, et les suivans en deux livraisons de deux volumes chacune, de telle sorte que l'ouvrage doit être entièrement publié vers la fin d'août. Le prix de chaque volume sera de 7 fr. pour les souscripteurs. Chez Guibert, libraire, rue Gît-leCœur, no 10. (Prospectus.) Dictionnaire étymologique de la langue française, où les mots sont classés par familles; contenant les mots du Dictionnaire de l'A-cadémie française, les principaux termes d'arts, de sciences et de métiers, pour faciliter aux étrangers, et principalement aux étu→

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dians, la connnaissance de la signification et de l'origine des mots; dédié à M. ChampollionFigeac. 2 vol. in-8. à deux colonnes. Chez Gaury. 22 fr.

Les progrès incontestables faits à l'époque actuelle dans l'étude comparative des langues en général, ont jeté de nouvelles lumières sur la théorie de chacune d'elles en particulier, et la langue française y a gagné comme toutes les autres. L'art grammatical s'est perfectionné, et l'on a pu s'avancer avec quelque sûreté dans l'examen de la connaissance intime de notre idiome national. Le Dictionnaire étymologique annoncé par le prospectus est une conséquence de ces progrès et des nouvelles conquêtes faites dans la science et la métaphysique du langage. Ce Dictionnaire doit être le premier livre classique de nos littérateurs ; il doit servir de manuel journalier à l'homme de lettres et à l'homme d'état, au philosophe et à celui qui débute dans la carrière des sciences et des lettres. Il n'y a point de langue qui n'ait puisé quelques mots dans une autre langue. A mesure qu'un peuple acquiert des lumières ou qu'il s'occupe de nouveaux objets, le besoin de les exprimer lui fait créer des mots, jusqu'alors inconnus chez lui, ou bien. les lui fait emprunter à ceux de ses voisins qui les possèdent. C'est ainsi que pendant les croisades, et par leurs relations commerciales avec l'Orient, les Français prirent des Arabes les mots assassin, magazin, amiral, foison, chiffre, mosquée, arsenal, almanach arthes, tarif, truchement, avanie, jarre, baldaquin, tambour, balcon, etc., etc. Mais si la langue française, lorsqu'elle s'est formée, fut, comme toutes les langues naissantes, remarquable par une naïveté d'expression qui se contenté de peindre simplement et fortement

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les objets, par la propriété du termé, bientôt les arts et les sciences lui fournirent une nombreuse série de mots figurés qui y introduisirent l'abondance, avant que le luxe et la mollesse lui eussent donné des formes élégantes. C'est de cette abondance que sont venus les composés et les figurés qui ont si souvent exercé la patience des étymologistes et de ceux qui ont écrit sur les langues. Peut-être auraient-ils eu moins de peine s'ils avaient consulté les écrits de nos anciens auteurs, car ce n'est que chez eux qu'on peut bien découvrir l'origine de certains mots. Par exemple, de simul, se sont formés les mots assemblage, assemblée, assembler, ensemble; de computim on a fait à compte, composer, décompter, escompter, et recompter; de manus, main, sont venus les composés, manche, manteau, mander, demander, commander, menacer, mendier, mener, mänufacture, démancher', emmancher, manier, тапӕцvrer, etc. Si l'on pouvait ramener ainsi tous les mots de notre langue à leur première origine, n'offrirait-on pas à la fois et le moyen de les mieux comprendre et celui de donner à de nouvelles créations de mots toute la régularité qu'exige une langue bien faite ? C'est le but que l'auteur de ce Dictionnaire éty. mologique s'est proposé. Il n'a rien nėgligé pour le remplir. Ses travaux sur notre ancienne littérature l'ont familiarisé avec les plus utiles matériaux de son nouvel ouvrage; il s'est aussi entouré de tous les autres secours qui pouvaient recommander son entreprise à la bienveillance et au suffrage des savans et des gens du monde. Un ami de l'auteur, M. Champollion-Figeac, à bien voulu revoir ce long travail; deux autres lit térateurs estimables, MM. Lallement fils, et Miger, en ont corrigé les épreu ves avec le plus grand soin, et ont honoré l'auteur de leurs observations particulières.

De l'Imprimerie de MARCHAND Du Breuil, rue de la Harpe, no 80.

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HUITIÈME CAHIER, 1828.

Prix, pour 12 cahiers par an, 15 fr. franc de port.

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Les doubles prix, séparés par un tiret, cotés aux articles annoncés dans ce journal, désignent le prix pour Paris, et celui franc de port par la poste, jusqu'aux frontières de la France. Ces prix doivent nécessairement augmenter dans l'étranger, vu les frais ultérieurs, en raison de la distance des lieux.

PREMIÈRE CLASSE.

HISTOIRE NATURELLE.

Crustacés de la Méditerranée et de son littoral, décrits et lithographiés par Polydore Roux, conservateur du cabinet d'histoire naturelle de la ville de Marseilie. in-4. Marseille. 36 livraisons. Chez l'Auteur.

L'Auteur propose, comme une des conditions de la souscription, d'adres.. ser gratuitement, à tout sonscripteur qui lui aura fait parvenir son engagement

avant la publication de la sixième livraison, une collection de Crustacés composée de plus de cent individus, se rapportant à 60 espèces environ, choisies parmi celles qui offrent les plus grandes comme les plus petites dimensions, et distribuées en autant de genres que possible.

Parmi les innombrables êtres qui vivent dans la mer Méditerranée, les Crustacés composent, sans contredit, après les poissons, la classe d'animaux la plus digne d'être remarquée. En effet, soit qu'on les considère sous des rapports'

Journal général de la littérature de France. 1828. N°8. P

directs d'utilité publique, comme alimens et appâts pour la pêche, soit qu'on envisage le rôle qu'ils remplissent dans l'économie de la nature, ou que l'on mette en ligne l'intérêt qu'offrent leur singulière organisation, la diversité, la bizarrerie de leurs formes, ou l'éclat de leurs couleurs, on ne peut se refuser à leur payer un tribut d'admiration. Jasqu'à ce jour négligée, à cause de la difficulté qu'il y a à se procurer les antmaux qui s'y rapportent, cette belle branche de l'histoire naturelle n'aurait, ⚫ sans doute, pu suivre les progrès qu'ont fait toutes les autres, si d'illustres et de savans naturalistes n'en avaient constamment distribué, dans leurs ouvrages, les nouvelles découvertes, comme autant de jalons propres à guider leurs successeurs. Mais c'est surtout à M. Risso qu'il appartient d'avoir appelé toute notre attention sur ceux de la Méditerranée, en quadruplant le nombre des espèces déjà observées. Cependant, bien que deux cents Crustacés aient été décrits par ce savant naturaliste, avec non moins d'exactitude que de clarté, l'intérêt que présentent ces animaux fait regretter qu'il ne soit point entré dans le plan de publication de son dernier ouvrage d'emprunter à la peinture un plus grand nombre de ces secours dont les sciences naturelles se passent difficilement, et qui sont aujourd'hui le seul moyen d'en poser les bases d'une 'manière immuable. C'est cette vérité, qué les progrès de la science font chaque jour davantage apprécier, qui m'a fait ́ naître le désir de donner, d'après des individus vivans où frais', et non d'après des dépouilles incolores, une représentation et une description exactes des Crustacés de la Méditerranée. Ce qui m'y a principalement déterminé, c'est l'offre généreuse que m'a faite M. Risso de disposer non seulement de toutes les espèces qu'il a rassemblées, mais encore d'utiliser, en cette occasion, toutes les

remarques qu'il n'a pu faire entrer dans > ses ouvrages. D'ailleurs, possédant moimême une collection qui, jointe à celle de M. Risso, me paraît composer la réunion la plus considérable qui existe des Crustacés de la Méditerranée et de ceux qu'on rencontre sur son littoral, j'ai cru pouvoir me permettre d'en composer un Species. On sera, je l'espère, suffisamment convaincu de la vérité de cette assertion, si l'on veut bien considérer qu'indépendamment des Crustacés nouvellement décrits par M. Risso, j'ai recueilli sur divers points de la Méditerranée, en Corse, en Sardaigne, sur les côtes d'Afrique, etc., non seulement la plupart de ceux mentionnés par M. Leach, dans son Malacostraca podophthalma Britanniæ, mais encore un nombie important d'espèces nou velles ou inconnues à ces auteurs, et dont j'ai été à portée d'étudier les mœurs et les babitudes. Tels sont les matériaux que j'ai l'intention d'utiliser dans un travail qui a été essentiellement entrepris pour favoriser et répandre le goût de cette intéressante partie de zoologie. - Plan de l'ouvrage. La classification adoptée sera le plus souvent celle qu'a développée M. Risso dans son histoire naturelle des principales productions de l'Europe méridionale, qui est une modification de celle de M. Leach, aujourd'hui la plus répandue, laquelle j'ai cru devoir combiner quelquefois avec celles de MM. Latreille et Desmarest, en ajoutant quelques genres, fondés sur des caractères nouveaux ou inaperçus jusqu'à ce jour. D'ailleurs chaque genre et chaque espèce étant décrits isolé ment, et sans pagination, il sera toujours facile, avec le secours de leur synonymie, de les ranger suivant la clas sification qu'on préfèrera, me proposant de joindre, peut-être un jour, à ce travail toutes les espèces exotiques. L'ouvrage in-4°, sera composé de 36 livraisons environ. Chaque livraison con

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