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La Turquie médicale, au point de vue des armées expéditionnaires et des voyageurs, par M. le docteur J. BEYRAN. Notice sur la Turquie, par le même. Essai critique sur la littérature indienne, par PH. SOUPÉ. Les Philistins, par M. Ch. Guys. - Guide du cultivateur du sorgho à sucre, par P. MADINIER ET DE LACOSTE.

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La Revue a l'habitude de rendre compte, dans ses colonnes, des principaux travaux qui intéressent l'Orient et l'Algérie; et c'est pour tenir les lecteurs au courant des diverses publications qui ont été faites dans ces derniers temps, que nous venons aujourd'hui leur donner un court aperçu de quelques ouvrages qui viennent de lui être adressés tout dernièrement par les auteurs.

Le premier ouvrage dont nous avons donné le titre est dû à la plume d'un jeune et savant Arménien, dont le monde médical apprécie les travaux, et dont la Turquie a utilisé dignement les études, en lui conférant l'administration du vaste hôpital de la marine militaire de Constantinople. M. Beyran, qui connaît parfaitement la Turquie, vient de publier un Guide pratique des armées expéditionnaires et des voyageurs, dans lequel il donne des détails intéressants sur la topo→ graphie, la climatologie, l'hydrologie, la population, l'alimentation, et les maladies prédominantes de l'empire. Il a fait suivre cet examen d'un Vocabulaire scientifique et militaire, en partie double, et a terminé son travail par un rapport à l'Académie de médecine, sur la Turquie médicale, qui a obtenu les suffrages de ce corps savant. Dans un second travail, le même auteur, nous donne des notions fort exactes sur l'industrie, la propriété, l'instruction publique, la religion, les capitulations, les hommes d'Etat et les réformes de l'empire. Mais, comme ce dernier ouvrage est purement politique, nous ne nous étendrons pas davantage sur son contenu, que nous recommandons à l'attention des lecteurs avides de connaître à fond la Turquie.

L'essai critique de M. Ph. Soupé, sur la littérature indienne, est un aperçu très-savant que l'auteur avait d'abord destiné à la Revue, mais que son étendue n'a pas permis d'imprimer. L'auteur paraît avoir fait usage, pour publier son livre, des sources les plus recom

mandables; la quantité prodigieuse de notes bibliographiques que M. Soupé a données dans son Essai, prouvent que cet auteur a une érudition profonde, appuyée sur une bonne critique. C'est un bon recueil de documents, que tout sanscritiste doit consulter, pour être bien au courant des études de ses devanciers.

Les Philistins, selon M. Ch. Guys, frère de l'un de nos collaborateurs, et qui a, comme lui, habité longtemps la Syrie, seraient les descendants d'une colonie grecque venue de l'île de Candie. L'auteur donne à cet égard de longs détails qu'il serait trop long d'énumérer ici, mais qui, pour être adoptés définitivement, mériteraient d'être étudiés avec soin; toutefois, le travail de M. Ch. Guys n'est pas sans mérite, et peut donner lieu à une étude nouvelle sur une peuplade qui est loin d'être aussi connue que le peuple juif.

Le dernier travail dont nous ayons à rendre compte est celui de deux auteurs, qui ont mis tout leur savoir à nous faire connaître la manière de cultiver le sorgho à sucre. Il parait que cette plante peut être appelée à rendre de grands services à l'Algérie et à l'Europe, et les auteurs ont, à cet égard, donné des détails qui nous semblent fort avantageux pour les colons et les consommateurs; seulement, un livre aussi pratique qu'un Guide du cultivateur du sorgho n'en serait pas moins utile, s'il était écrit avec plus de soin. La prose de MM. Madinier et de Lacoste est loin d'être très-fleurie. et nous ne nous doutions guère que le style de la botanique et de la culture pût se traduire par des phrases du genre de celle-ci « Après être passée « par vingt-cinq années de luttes et d'épreuves de toutes sortes, l'Al« gérie est apparue au monde étonné, belle et riche des dons dont la « Providence l'a dotée, et confiante dans sa prospérité future. » Cette phrase est la première de l'introduction; qu'on juge du reste. La dernière phrase du livre est de la même force; seulement, comme elle se compose de dix mortelles lignes, sans la moindre suspension, nous en dispensons le lecteur, en priant Dieu d'

« Empêcher d'aller jusqu'à lui

« Le noir chagrin, le dangereux ennui,
« Toute langueur, toute fièvre ennemie,

« Et les vers de l'Académie ! »

Pardon, nous voulions dire la prose de MM. Madinier et Comp.

Le vicomte DE LACOUR.

SOCIÉTÉ ORIENTALE DE FRANCE.

Instructions données par la Société orientale à M. AUDIFFRED, pour un voyage dans les principautés danubiennes.

(Lu dans la séance du 24 mai 1856.)

M. Audiffred, vice-président de la Société, va se rendre prochainement dans les principautés danubiennes, et de là il descendra le Danube pour aller à Odessa. La Société a pensé que le voyage que va entreprendre M. Audiffred pourrait être utilement employé par lui à étudier plusieurs questions qui intéressent non seulement la Société, mais encore la politique et le commerce d'Orient; aussi a-t-elle nommé une commission choisie dans son sein, pour rédiger des instructions sommaires qui devront guider M. Audiffred dans ses recherches.

La Société signale d'abord à M. Audiffred, comme devant lui offrir d'utiles renseignements sur son voyage, les deux ouvrages suivants : les Provinces danubiennes, par M. Ubicini, dans la collection de l'Univers pittoresque, publiée par MM. Didot, et la Topographie de la Romanie, par un vaïvode rouman, M. Bolliac, ouvrage qui a paru tout récemment. M. Audiffred trouvera dans ces deux ouvrages des notions fort exactes sur les pays qu'il se propose de visiter, et son voyage ne pourra qu'augmenter la somme des documents déjà contenus dans ces deux publications.

La Société appelle principalement l'attention de M. Audiffred sur l'état des populations des principautés, et lui signale en particulier la race des Tsiganes ou Bohémiens, sur lesquels elle désirerait connaître des détails précis, tant sur leur nombre que sur leur situation visà-vis des autres races. L'administration politique, civile et ecclésiastique, les milices qui viennent d'être installées ou réorganisées, méritent aussi une étude toute spéciale.

M. Audiffred fera bien encore de recueillir le plus de renseignements possibles sur le commerce et la navigation du Danube, qui va offrir de nouveaux débouchés, depuis la réunion du congrès de Paris et la signature du traité de paix qui en a été le résultat.

Enfin, la Société engage M. Audiffred à recueillir tous les renseignements qu'il pourra réunir sur la politique des provinces moldo-valaques. Ses appréciations ne pourront manquer d'intéresser vivement la Société, qui attache un grand prix à tout ce qui lui vient d'un esprit aussi éclairé que celui de son vice-président.

En dernier lieu, la Société croit devoir recommander à M. Audiffred de noter soigneusement les différentes ruines qu'il rencontrera dans les provinces, afin de pouvoir éclairer la Société sur la valeur des mots : « Murailles de Trajan, » que l'on donne, dans ce pays, à tous les monuments antiques et du moyen-âge. Si M. Audiffred peut recueillir des médailles, il fera bien de s'attacher surtout à celles du moyen-âge, car c'est là seulement qu'il pourra trouver des types remarquables, qui se rapportent à la série des pièces frappées par les rois serbes, rasciens et autres, qui gouvernaient le pays au moyenâge.

Telles sout, en résumé, les instructions que la Société croit devoir donner à M. Audiffred, qui sera à même, sur les lieux, d'apprécier mieux que personne les points sur lesquels devront principalement porter ses études.

La Société espère que le voyage entrepris par M. Audiffred portera ses fruits, et elle est d'avance intimement convaincue que l'absence de son vice-président ne pourra qu'être profitable aux études qui lui sont familières; aussi fait-elle des vœux pour que ce voyage ne se prolonge que le temps nécessaire pour être mené à bonne fin, et que M. Audiffred vienne reprendre, au milieu de ses confrères, la place où l'ont élevé déjà depuis longtemps son mérite et son savoir,

Fait à Paris, le 20 mai 1856.

Les Membres de la Commission :

GARCIN DE TASSY, DE LA HAYS D'ESSONES, GIRARD.
Le Rapporteur,

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PLACE DE L'ARMÉNIE

DANS L'HISTOIRE DU MONDE.

Bibliothèque historique arménienne, collection des auteurs arméniens, traduits en français, sous la direction de M. Ed. Dulaurier. - Esquisse de l'histoire de l'Arménie, coup d'œil sur l'Arménie ancienne et sur son état actuel, par le vartabed Chanazarian.]

Le salut des chrétiens d'Orient dépend de l'al liance de la France et de l'Angleterre. » Paroles de Léon VI, roi d'Arménie, à Charles VI, roi de France. (Tshaguetsian, Hist. abrég, de l'Arménie, en arménien, p. 410.)

Qui pourrait dire où en était, il y a cinquante ans, l'histoire de l'Arménie? Dans quelles chroniques, dans quelles chartes avait-on cherché à la retrouver? Dès que l'orientaliste se faisait ces questions, il touchait à toutes les plaies de cette nation, car il rencontrait, à chaque page de l'histoire de l'Orient, un peuple dont il ne pouvait nier l'existence. Au milieu des chroniques orientales, le lecteur découvrait la trace des Arméniens, comme on suit le cours du Danube, même quand il s'est perdu dans la mer Noire et le Bosphore de Constantinople; mais les monuments nationaux qui racontaient la vie du peuple arménien échappaient à l'œil attentif de l'historien et du savant. Chez tous les autres, les chroniqueurs modernes s'appuient sur des histoires et des chartes, témoins irrécusables des événements qu'ils racontent. Ici rien de semblable, c'est une nation dont les archives, jadis considérables et célèbres, dont la littérature, autrefois florissante et riche, ont été anéanties par les envahisseurs. S'il existait quelque part des manuscrits et des diplômes appartenant à cette nation, il fallait les découvrir partout ailleurs que chez elle, dans les bibliothèques et les archives des villes de l'Occident, gardiennes soigneuses des richesses scientifiques de l'Orient. IV. Octobre et Novembre 1856.

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