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Jusqu'à présent, dans nos revues annuelies, l'Afrique avait été notre point de départ; l'immense intérêt qu'ont jeté sur cette partie du monde jusque-là si peu connue les rapides et vastes découvertes de Burton et de Speke, de Barth et de Livingstone, de Decken et de Baker, de Heuglin, de Beurmann, de Duveyrier, de Du Chaillu et de tant d'autres voyageurs dévoués, avait mis depuis dix ans l'Afrique au premier plan. Notre marche, cette année, sera différente. Nous commencerons notre voyage par l'Asie, où nous appellent des événements et des travaux d'un intérêt particulier; et dans notre course à travers l'Asie nous partirons des régions centrales, où nos informations géographiques s'étendent rapidement tout à la fois par les travaux et par les armes de la Russie.

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ASIE.

I

ASIE CENTRALE.

TURKESTAN. BOUKHARIE. KHIVA. STEPPES KIRGHIZES.

1. Aus dem Kirgisenlande (sur le pays kirghiz); trad. du russe par le Dr Marthe. Zeitschrift der Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin, 1866, no 4, p. 287-291.

2. Notiz über den oberen Lauf des Syr-daria (laxartes) zwischen dem Fort Peroffsky und Bayldyr-Tugaï (Notice sur le cours supérieur du Syr-daria ou laxartes, entre le fort Perofsky et Bayldir-Tougaï), par le contre-amiral Alexis BOUTAKOF; traduit du manuscrit français original par W. Koner. Ibid, no 2,. p. 114-128; avec une carte de M. H. Kiepert.

3. BUTAKOWS Forschungen.... (Explorations du contre-amiral Boutakof sur le Syr-daria et l'Amou-daria). Archiv für wissenschaftliche Kunde von Russland, éditées par A. Erman, t. XXIV, 4 cahier 1866, p. 570-578.

4. MELGUNOW. Turkmenien und die Insel Aschurade. Archiv für die wissenschaftliche Kunde von Russland, t. XXIV, 4o cah., 1866, p. 559-569.

Extrait des Notices de M. Melgounof sur les côtes méridionales de la mer Caspienne, dans les Mémoires de l'Académie de Saint-Pétersbourg. Notice sur les tribus et les aoûls turkomans de la côte orientale de la mer Caspienne, depuis la baie de Balkhan jusqu'à la baie d'Asterabad, et sur l'ile d'Achouradèh à l'entrée de cette dernière baie.

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5. H. de Coulibœuf DE BLOCQUEVILLE. Quatorze mois de captivité chez les Turcomans (frontière du Turkestan et de la Perse). 1860-61, Tour du Monde, 1866, nos 328-330, p. 225-272.

6. Modesto GAVAZZI, Alcune Notizie raccolte in un viaggio a

Bucara. Milano, 1865, in-8°, 172 pages, avec une carte du
Turkestan.

7. N. DE KHANIKOFF. Note sur le voyage dans l'Asie Centrale d'un officier allemand au service de la Compagnie anglaise des Indes Orientales. Bulletin de la Société de géogr., oct. 1866, p. 341-344.

Vers la fin du dernier siècle, un Allemand, chargé d'une mission plus ou moins officielle par le gouvernement colonial de Calcutta, traversa le pays, alors complétement inexploré, compris entre le Kachmir et les steppes kirghizes, en passant par les hautes terres de Pamir et la vallée du Syr-daria. Ce voyageur tint un journal circonstancié de son voyage et fit jour par jour un relevé à la boussole de sa route, avec une esquisse du terrain tracée sur une suite nombreuse de feuillets. Par suite de divers incidents, ces papiers et ces cartes vinrent aux mains du gouvernement russe. M. Nicolas de Khanikoff, qui en a eu communication à Saint-Pétersbourg, a le premier révélé l'existence de cet intéressant document. En Angleterre, une voix s'est élevée pour en contester l'authenticité. M. de Khanikoff l'avait déjà justifiée par des raisons à peu près irréfutables; dans la note actuelle il apporte à l'appui des arguments tout à fait décisifs tirés de certaines indications concordantes fournies par les Annales chinoises de l'époque. M. de Khanikoff prépare d'ailleurs la publication du journal et de la carte.

8. Jos. BUDENZ de Pesth. Etwas über die Sprache.... (Quelques mots sur la langue des Tâtars de Khiva). Archiv für wissenschaftl. Kunde von Russland, t. XXV, 2o cah., 1866, p. 188-192. Note traduite d'un mémoire en hongrois de M. Budenz dans le Journal philologique de Pesth.

9. D' W. RADLOFF, das Ili-Thal.... (La vallée de l'Ili dans la haute Asie, et ses habitants; par le Dr Radloff, professeur à l'Ecole des mines de Barnaoul, Sibérie occid.). Mittheilungen de Petermann, 1866, no 3, p. 88-97; no 7, p. 250-264, avec une carte.

10. G. von HELMERSEN. Bemerkungen.... (Remarques sur les Lettres de l'Altaï de M, Radloff), Archiv für wissensch. Kunde von Russland, t. XXIV, 4 cah., p. 515-526.

M. Radloff, dans sa notice sur les Tâtars du lac Teletz (V. le IVe volume de l'Année géographique, p. 203), avait contredit ou modifié quelques vues de M. Helmersen sur ces populations; celui-ci répond aux remarques critiques de M. Radloff. Cette polémique, d'ailleurs trèscourtoise, ne nous intéresse que par les faits nouveaux d'ethnographie sur lesquels elle peut jeter quelque lumière.

11. W. SCHOTT. Ueber die ächten Kirghisen (sur les purs Kirghiz). Abhandlungen der Königl. Akademie zu Berlin, 1864, partie philolog., p. 429-474 (lu le 8 déc. 1864).

12. Dr W. RADLOFF. Die Sprachen der türkischen Stämme.... (Les langues des populations turques de la Sibérie méridionale et

des steppes dzoungares. Ire partie. Spécimens de la littérature populaire, 1 section). Saint-Pétersb. 1866, in-8°. 7 fr. 50.c.

13 A. ABRAMOF. The lake Nor-Zaisan and its neighbourhood; translated from the russian by J. Michell. Journal of the Royal Geogr. soc., vol. XXXV, p. 58-69. Carte.

14. Djungaria and the Celestial Mountains, by P. P. SEMENOF, being the Preface to the second volume of his russian translation of Ritter's Erdkunde von Asien. Translated from the russian by J. Michell. Ibid., p. 213-231.

Notes on Central Asia. Journal of the Asiat. soc. of Bengal, 1865, part 2, p. 123-134.

Répétition du même morceau.

1. Les progrès des Russes dans le Turkestan.

Nous touchons ici à un sujet auquel nous avons déjà donné, dans notre précédent volume, une attentior particulière1. Un correspondant du Moniteur lui écrivait à ce sujet de Téhéran, à la date du 6 juillet de cette année 1866:

Depuis longtemps, les progrès de la Russie au cœur de ces régions barbares sont suivis chez nous avec une grande attention. Le résultat immédiat en est de diminuer la puissance de petits princes ou de tribus qui ont souvent ravagé nos frontières et pillé nos caravanes. Les Turcomans des côtes, qui rançonnaient le Mazanderan et le Khoraçan, ne sont presque plus à craindre depuis que les canonnières moscovites sillonnent la mer Caspienne. A l'intérieur du pays, les razzias, les exactions et les cruautés des Khiviens, des Khokands et des Boukhares deviendront moins fréquentes à mesure que l'on restreindra l'autorité que l'émir de Boukhara semble avoir prise sur ses voisins.

Il est digne de remarque qu'il y a un siècle et demi que les Russes préparent la voie qu'ils suivent aujourd'hui. En 1717, le général Bekevitch fut fait prisonnier, martyrisé et mis à mort par les Khiviens, ce qui n'empêcha pas son expédition d'être suivie d'une fcule d'autres, jusqu'à celle dirigée, en 1819, de la

1. Voir le tome IV. de l'Année géographique, p. 210.

Caspienne vers le bord occidental de la mer d'Aral, par Mouravief, qui devait plus tard s'illustrer au siége de Kars. Ce ne fut pourtant que de 1833 à 1840 que des reconnaissances sérieuses furent poussées sur les steppes au delà d'Orenbourg, vers les bouches du Syr-daria au nord de la mer d'Aral, après que la soumission complète des tribus Karakalpak eut succédé à celle des Kirghiz. En 1847, le général Obroutchef construisit les forts d'Aral et de Novo Petrovsk pour tenir en respect les Khokands et le Khiviens. Peu après, en 1850, les travaux de MM. Karéline et Khanikoff firent connaître l'hydrographie de la mer d'Aral et des fleuves qu'elle reçoit. Plus tard, le général Pérofski détruisit les forts ennemis et en éleva d'autres en remontant le Syr-daria; et enfin, en 1863, le contre-amiral Boutakof, ayant organisé une flottille à vapeur, étudia le cours du fleuve jusqu'à seize cents kilomètres de son embouchure, après avoir trouvé partout un fond de six à douze et une largeur de trois cents à huit cents mètres; il ne s'arrêta que faute de combustible.

Le Syr-daria, le laxartes des anciens, prend sa source en Chine, dans la chaine de Thiañ-chañ (Montagnes Célestes), par le 42o degré de latitude N., et arrose une vallée autrefois très-peuplée où l'on trouve les restes de plusieurs villes, entre autres, sur la rive gauche, à vingt lieues du fort Perofski, celle d'Otrar, où mourut Tamerlan en 1405, et, non loin de là, celle de Tounkat, ville ruinée par ce conquérant.

L'Amou-daria, l'ancien Oxus, sort de l'Himâlaya, et n'est pas moins important que le Syr. Il coule à peu de distance de Boukhara, et surtout de Khiva, et se jette dans la partie méridionale de la mer d'Aral. Ce fleuve débouchait autrefois dans la Caspienne les traces de son ancien lit sont faciles à suivre. Le général Mouravief les a parcourues, et le rétablissement de cette communication ne serait nullement impossible. Si ce travail s'exécutait, on irait alors, par le Volga, de l'Inde, de la Chine et de la Perse, au cœur de la Russie. La côte orientale de l'Aral, comprise entre le Syr-daria et l'Amou, est très-fertile et spécialement propre à la culture du coton, à l'élève du bétail et à la production de la soie.

C'est pour défendre leur ligne d'Orenbourg et protéger leurs colons, que les Russes se sont étendus d'abord sur la rive droite du Syr. Ils ont occupé ensuite Hazret ou Turkestan, ville sainte où les musulmans vont en pèlerinage lorsqu'ils ne peuvent alier à la Mecque, et les villes de Aoulieta, Tchemkend, Niazbek et Tchinaz, et ils ont créé la province du Turkestan russe, qui

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