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séries d'observations astronomiques et chronométriques, d'où je conclus que la longitude de Triesnecker, déduite du passage de Mercure, est d'une extrême exactitude, et que celle de Rio (Villegagnon) est certainement comprise entre 3h 1m 56s et 3b1m 58s.

J'allais donc définitivement adopter cette valeur dans la construction des cartes de la côte du Brésil, quand j'ai trouvé 'dans la Connaissance des Temps de 1867 une nouvelle longitude bien différente. Elle résulterait des travaux récents de M. Liais, qui donne pour Rio (Villegagnon) 3h 1m 32s (ou plutôt 3h 1m 24s, comme je le dirai plus loin). Je ferai d'abord remarquer qu'il n'existe plus depuis longtemps d'erreur de 30 secondes de temps sur aucun point maritime fréquenté du globe, et que le Brésil est tellement près de l'Europe, qu'une erreur si énorme n'aurait pas manqué d'être signalée depuis longtemps par le premier capitaine venu naviguant avec trois ou quatre chronomètres.

M. Mouchez présente plusieurs autres considérations contre la longitude de Rio de Janeiro adoptée par la Connaissance des Temps; et après un tableau comparé des observations faites à diverses époques par les navigateurs et les astronomes, il ajoute :

En présence d'un semblable accord, je pense qu'il n'est plus permis de conserver le moindre doute la longitude de Rio de Janeiro est certainement comprise entre 3h 1m 56s et 3h 1m 58s, et celle qu'adopte aujourd'hui la Connaissance des Temps (3 1m 32s ou 3h 1m 24s) est donc erronée d'une trentaine de secondes.

Latitude de Rio de Janeiro. La nouvelle latitude de l'Observatoire impérial de Rio de Janeiro que M. Liais a fait introduire dans la Connaissance des Temps de 1857 parait également erronée de plus d'une vingtaine de secondes; les astronomes jugeront sans doute que, quand il s'agit d'un point aussi important que Rio de Janeiro et d'un observatoire public, cette différence mérite d'être signalée.

M. Pâris, qui donnait lecture à l'Académie de la Note du capitaine Mouchez, y ajoute cette remarque :

Je profiterai de cette occasion pour faire savoir à l'Académie

que l'hydrographie des côtes du Brésil, entre le Rio de la Plata et l'Amazone, sur une étendue de 1100 lieues, vient d'être terminée. Ce grand travail, commencé en 1857, a été exécuté pendant trois stations successives de M. le capitaine de frégate Mouchez, sur les avisos le Bisson, le d'Entrecasteaux et le Lamotte-Piquet. Pendant la campagne de ce dernier navire, de 1864 à 1866, on a relevé les 200 lieues de côtes comprises entre le cap Sainte-Marthe et Rio, et les 500 lieues entre Bahia et l'Amazone. On a exploré beaucoup de ports et d'écueils jusqu'ici presque inconnus aux marines européennes. Pour donner une idée des travaux du commandant du Lamotte-Piquet et de ses officiers, il suffira de citer quelques chiffres: 178 000 angles terrestres ou observations astronomiques, 42 000 kilomètres de sondes faites par le navire ou dans les canots, et contenant 160 000 sondes. Le Dépôt des Cartes s'occupe de ces importantes publications, entièrement dues à la marine française, et il espère les terminer en deux ans.

M. Liais, à son tour, dans une Note présentée et lue à l'Académie des sciences par M. Babinet (ci-dessus, no 243), a repris les objections du capitaine Mouchez, s'est attaché à les réfuter pied à pied, et termine sa Note par cette conclusion « Je maintiens donc ma longitude (de Rio de Janeiro), 3 1 32 à l'ouest de Paris. »

D

V

LES GUYANES.

249. Capit. Fréd. BOUYER. Voyage dans la Guyane française, 1862-63. Tour du Monde, nos 331-335, mai et juin 1866, p. 273-352.

Notes curieuses surtout pour l'histoire naturelle.

250. Du même. La Guyane française, Notes et Souvenirs d'un voyage exécuté en 1862-63. Ouvrage illustré de types, de scènes et de paysages par Riou, et de figures d'histoire naturelle par Rapine et Delahaye, d'après les croquis de l'auteur. Paris, 1867, in-4°, 322 pages. (Hachette.) 20 fr.

251. Cour. Renseignements sur la navigation des côtes et des rivières de la Guyane française. Paris, 1865, in-8, 23 pages. Public. du Dépôt de la marine (Bossange).

252. Annuaire de la Guyane française pour 1866. Cayenne, Impi, du gouvernement, grand in-18, 148 pages (Paris, Challamel).

253. A. M. COSTER. De Boschnegers in de Kolonie Suriname; hun leven, zeden und gewoonten (les Nègres Marons de la colonie de Surinam; vie, mœurs et habitudes). Bijdragen tot de TalLand-en Volkenkunde van Nederlandsch Indië, 3e série, t. I, 1er cah. La Haye, 1866, in-8.

Les Noirs connus à Surinam (Guyane hollandaise) sous le nom de Boschnegers ou Nègres des bois (Marons) descendent des esclaves fugitifs qui se réfugièrent autrefois dans les forêts. On les distingue en quatre tribus: 1o les Aucaners, qui habitent au lieu appelé Auca sur la Marowyne; 2o les Saramaccaners, sur la partie supérieure de la rivière Surinam; 3° les Mantourari, sur la haute Saramacca; 4° les Bonnienegers, sur la haute Marowyne. On évalue leur nombre total à 8000.

VI

GÉNÉRALITÉS AMÉRICAINES.

LES MIGRATIONS AMÉRICAINES. UN MOT SUR LA QUESTION DES ORIGINES. LES HYPOTHESES ET LA CRITIQUE.

LES BIBLIOGRAPHIES SPÉCIALES.

CHRISTOPHE COLOMB ET VESPUCE. LA STATUE DE COLOMB
ET LES VERS DE SÉNÈQUE.

254. Friedr. von HELWALD. Die amerikanische Volkerwanderung; eine Studie (Etude sur les migrations américaines). Wien, 1866, petit in-12, 1-54 pages.

255. (Henry HARRISSE). Bibliotheca americana vetustissima. A description of works relating to America, published between the years 1492 and 1551. New-York, 1866, 1 vol. grand in-8, liv-519 pages.

256. Du même : Notes on Columbus. Ibid., 1865, grand in-4. L'ANNÉE GEOGR. V. - 19

257. D'AVEZAC. Voyage d'exploration et de découvertes à travers quelques épitres dédicatoires, préfaces et opuscules en prose et en vers du commencement du seizième siècle; notes, causeries, et digressions bibliographiques et autres, à propos de Martin Hylacomylus Waltzemüller de Freyburg en Brisgau. Nour. Annales des voyages, novembre et décembre 1866, p. 129-222, 283-362.

Très-curieux chapitre de l'histoire littéraire et scientifique du commencement du seizième siècle. Dans ce sujet qui touche indirectement à la plupart des questions que soulève le nom de Vespuce et l'apparition du nom d'Amérique donné au continent dont Colomb venait d'ouvrir la route, le savant académicien déploie avec complaisance l'érudition ponctuelle et variée dont il a déjà donné tant de preuves.

258. Revue américaine. Histoire, littérature, voyages, archéologie,. ethnographie, linguistique. 1re année, no 1. Novembre 1866 (Challamel).

Le cadre de ce recueil est large, comme on voit, et s'il est rempli par des travaux sérieusement scientifiques, surtout par de bonnes et profondes monographies, et non par des généralités pour le moins inutiles dans l'état de la science, il peut rendre un service reel à cette nouvelle branche d'études. L'avant-propos est signé Léon de Cessac,

Le cahier contient les morceaux suivants :

Brasseur de Bourbourg, découverte et explorations des ruines de
Palenque (c'est l'avant-propos du texte fourni par M. l'abbé Brasseur à
l'ouvrage de M. de Waldeck mentionné ci-dessus, p. 233, au no 200).
Dr Martin de Moussy, le régime des commanderies espagnoles dans les
deux Amériques. H. de Charencey, introduction à une étude compa-
rative sur les langues de la famille Maya-Quiché. - E. Barrault, les eaux
minérales du Pérou. G. de Tayac, la question des races aux Antilles.
- N. O***. Conte des sauvages canadiens. Mélanges et nouvelles.

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M. de Hellwald, dans son étude sur les migrations américaines, a eu la sagesse d'écarter de ses recherches la question d'origine, - question dont Alexandre de Humboldt lui-même, encore engagé à demi, malgré son génie, dans les préoccupations systématiques de son époque, a dit cependant avec raison que c'était une recherche peu philosophique. » M. de Hellwald s'est proposé seulement, autant que le permettent nos moyens actuels d'investigation, de suivre dans leurs déplacements, à travers les deux continents américains, les grandes migrations de peuples ou de tribus dont il existe des traces soit dans les traditions, soit dans les idiomes, soit dans les monuments indigènes. M. de Hellwald pose en principe que « la direc

tion d'un courant de migration doit toujours se chercher dans le sens du plus grand axe des continents. » Cette loi nous paraît bien absolue. Il y a là sans doute une raison géographique qui en fait, dans une certaine mesure, une nécessité naturelle; mais comme toutes les formules auxquelles on voudrait astreindre les grands faits historiques, celle-ci a un si grand nombre d'exceptions et de faits collatéraux, qu'elle perd toute application utile et toute valeur pratique.

Au surplus, l'Étude du savant viennois n'est qu'une première esquisse et un aperçu préliminaire. On y pourrait signaler des sources d'informations importantes qui ne paraissent pas avoir été mises à profit; et, par contre, la Géographie des langues mexicaines de M. Orozco y Berra1, sur laquelle M. de Hellwald s'appuie particulièrement, n'est elle-même, en ce qui touche aux anciennes migrations aztèques, qu'un travail de seconde main d'une valeur médiocre. En somme, on peut dire que le moment n'est pas encore venu où le sujet touché par M. de Hellwald, sujet très-important du reste et d'un haut intérêt, pourra être traité utilement.

Puisque nous en sommes sur ce sujet des antiquités américaines, disons un mot des objurgations semées à notre adresse dans l'avant-propos que M. l'abbé Brasseur de Bourbourg, notre honoré collègue à la commission scientifique du Mexique, a mis en tête des Monuments de Palenqué de M. de Waldeck 2. M. l'abbé Brasseur, avec la courtoisie, du reste, qu'on doit attendre d'un homme de son état et de son savoir, se plaint de quelques-unes de nos remarques (quoique nous ne leur ayons jamais donné un caractère personnel) sur la propension qui se montre encore trop souvent dans l'archéologie américaine, à con

1. Voir notre précédent volume, p. 317, no 261, et p. 328. 2. Ci-dessus, p. 233, no 200.

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