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meme on perd ce que L'on Avoit. Il est donc de la sagesse Et de l'interest de l'Angleterre de ne pas pousser trop loin ses demandes, et de Convenir avec La france de sorte qu'elle puisse posseder Avec justice et tranquillement des payis que la france Aura toujours droit de reprendre jusqu'a ce qu'elle en ait fait une Cession libre et volontaire, et qu'il paroisse que L'Angleterre En faveur de Cette Cession luy ait donné un Equivalent.

"La france s'offre donc pour vivre en paix avec l'Angleterre de luy Ceder tous ses droits sur toute la Coste qui est entre la riviere de quinibequi dans la Nouvelle france jusqu'a la Riviere Jourdain, dans la Caroline, de sorte que ces deux rivieres servent de limites aux francois et aux Anglois.

"La france Demande pour Equivalent de la Cession de tant de payis, si grands, si beaux, et si a sa biensceance que l'Angleterre luy rende Et restitue tout ce qu'elle luy à cedé par le traité Dutrecht.

"Si La france ne peut pas engager L'Angleterre à convenir de Cet Equivalent, Elle pouroit (mais Ce ne doit être qu'a L'extremité) Ceder Encore à l'Angleterre la Caroline francoise, C'est a dire, ce qui est au sud de la Riviere Jourdain, Ou bien Ce qui est Entre la Riviere quinibequi, et Celle de Pentagoet. Ou bien leur offrir une somme D'argent.

"Il Semble que L'Angleterre doive estimer Comme un grand Avantage pour Elle, que La france veuille bien Convenir de Cet Equivalent, qui Assure Aux Anglois et leur rend legitime La possession de Cette grande etenduë de Costes qu'ils ont usurpez sur La france, qui ne les a jamais Cedez, qui ne les Cedera jamais, et sur lesqu'elles elle Conservera toujours ses legitimes droit et pretensions, jusqu'a ce qu'elle les ait Cédeés a L'angleterre moyennant un Equivalent raisonnable tel qu'est la Restitution de tout ce que La France luy a Cedé par force a Utrecht.

LIMITES.

"Suposeé L'acceptation de Cet Equivalent par L'une et l'autre Nation.

"La france toujours genereuse Consentira pour vivre en paix avec les Anglois, qu'une ligne tirée depuis l'embouchure de la Riviere de quinibequi, ou bien, depuis l'embouchure de la Riviere de Pentagoet, qui ira tout droit passer á egale distance entre Corlard [Schenectady] et les lacs de Champlain et du Saint Sacrement, et joindre la ligne par laqu'elle le sieur de L'isle geographe termine les terres Angloises, jusqu'a la Riviere Jourdain, ou bien jusqu'a La Caroline inclusivem. La france dis-je Consentira que cette ligne serve De borne et limites aux terres des deux Nations, de sorte que tous les payis et terres qui sont entre Cette ligne et la mer appartiendront à L'Angleterre, et que tout ce qui sera au dela de cette ligne appartiendra a La france.

"Dans Le fond il est avantageux a la france de faire incessament regler les limites, tant pour Empecher les Anglois d'empieter toujours de plus en plus sous pretexte de limites Non regleés, que parcequ'il est assuré que si le droit de la france est bien soutenu le réglement lui sera Avantageux, aussi bien que l'equivalent que j'ay proposé.

"Mais il pouroit arriver que les Anglois qui ont demandé le Reglement des limites, voyant qu'il ne doit pas leur etre favorable s'il est fait selon la justice, pourroient bien eux mêmes l'eloigner, afin de pouvoir toujours empieter sur les francois sous pretexte de limites non regleés, et de se mettre toujours en possession des payis Appartenans à la france.

"En ce Cas et aussi au Cas que les Anglois ne veullent pas restituer a la france leur Nouvelle Angleterre et autres payis jusqu'a la Caroline inclusivement qu'ils luy out usur

pez, ou bien leur rendre L'Acadie & pour l'equivalent Dont j'ay parlé.

“1° Il faut que la france mette incessament quantité d'habitans dans le payis qui est entre la riviere de quinibequi et Celle de St Croix, lequel payis qui selon les Anglois N'est point en Litige, ni partie de la pretenduë Nouvelle Ecosse, même, selon l'etenduë imaginaire que luy á donnée leur Roy Jacques 1 qui ne la fait Commancer qu'a La riviere Ste Croix, et Celle de quinibequi N'ayant jamais eté Cedé ni par le traite D'utrecht ni par Aucun autre que je scache, et ce payis Ayant toujours appartenu a La france, et eté par elle possedez et habité, M: de S Castin gentilhomme francois ayant son habitation entre la riviere de Pentagoet et Celle de quinibequi comme je l'ay Deja dit.

"2° On peut même faire entendre a L'Angleterre que Le Roy donnera Ce payis a la Compagnie des Indes qui scaura bien le deffendre et le faire valoir.

"

Que Le Roy donnera aussi a la Compagnie des Indes la Caroline francoise, Comme depandance et province de la louisiane, a Condition qu'elle y mettera des habitans, et y fera bâtir de bons forts, et une bonne Citadelle pour soutenir et deffendre ce beau payis Contre les Anglois.

"Il Est Certain que si le Roy fait entendre serieusement qu'il est resolu de donner à la Compagnie des Indes non seulement La Caroline francoise, et le payis qui est entre les Rivieres de quinibequi et de Ste Croix, mais aussi de luy Ceder et abandonner tous ses droits sur tous les payis que les Anglois ont usurpez sur la france.

"Il Est Certain Dis je, que les Anglois, Crainte D'Avoir affaire avec une Compagnie si puissante, se resoudront au Reglement des limites, tel que je l'ay proposé, et à rendre a la france toute la Nouvelle Ecosse ou Acadie selon ses Ancienes limites, Enfin tout ce que la france leur à Cedez a Utrecht, moyennant une somme D'Argent, ou bien L'equiva lent que j'ay Aussi proposé.

"Je finis Ce memoire en priant de faire une tres serieuse attention aux Exorbitantes prétensions des Anglois et a tout ce qu'ils ont fait Et font encore pour se rendre maitres de la pesche la Moluë, et de L'Amerique francoise.

"En Effet il est tres important que quand on traitera du reglement des limites, La france attaque les Anglois au lieu d'etre sur La defensive, C'est a dire, qu'elle doit demander aux Anglois tout ce qu'ils ont usurpez sur Elle, et le demander vigoureusement.

"C'est peut être le meilleur moyen de les mettre a la Raison, il est même apropos qu'elle les presse de finir Cette affaire, Dont sans doute La Conclusion luy sera Avantageuse, si on luy rend justice."

II.

DEMANDES DE LA FRANCE (1723).

Archives du Ministère des Affaires Etrangères.

(Literatim.)

"Pour tous les Raisons deduites cy devant La france demande a Langleterre.

"1° Qu'Elle laisse jouir Tranquillement la france de Tous les pays qui sont a L'Est de la riviere Quinibequi ou de Celle de St Georges excepté de la seulle ville de Port Royal avec sa banlieue et de L'accadie selon ses anciennes Limites, C'Est a dire La partie Meridionale de la Peninsule depuis le Cap fourchu jusqua Camseau Exclusivement, Que la france a cedée par la traite d'Utrecht, Tout le reste qui est a L'Est de Quinibequi [Kennebec], appartenant a La France en tout souveraineté depuis L'an 1524. Laquélle ne la jamais cedé ny par le Traitté d'Utrecht ny par aucun autre traitté.

"2° Que les Anglois Laissent Vivre Tranquillement sous la domination du Roy les nations Sauvages qui sont dans Les payis a L'Est de Quinibequi et qu'ils Ninquietent point les Missionnaires qui demeureront Chés les d. Nations Ny les françois qui Iront Chés Elles.

"3° Que Les Anglois restituent a la france ce qu'ils ont occupé a L'Est de Quinibequi et qu'ils ne Trouvent pas mauvais que les françois prennent detruisent ou gardent les forts Postes et habitations, que les Anglois ont Etablis, ou Etabliront dans tous les Pays a L'Est de Quinibiqui, ou de la Rivierre St Georges Car quand même il ne Seroist pas sure que Ces d. Pays appartiennent a La France, il suffit qu'ils sont Contesté pour rendre injuste et Violente L'occupation qu'En feroient les Anglois avant que la Contestation fut finie.

"4° Que Les Anglois restituent tout ce qu'ils Occupent dans la Nouvelle france depuis Le 30° degré jusqua Quinibequi ou jusqua La Rivierre St georges Comme Elle y est obligeé par Le traitté de S germain En Laye En 1632. La france ne luy ayant jamais cedé par aucun Traitté aucune partie de toute La Nouvelle france, sinon La Ville de Port Royal avec sa Banlieue et lacadie selon ses anciennes

Limittes.

"Si les Anglois disent que la France ne s'est point opposeé aux occupations qu'ils ont fait dans la Nouvelle france

"Je Leur repons que la france sy est toujours opposeé et qu'elle s'Est Toujours Maintenue dans la souveraineté de toute la Nouvelle france, soit en donnant tout ses Pays enconcession, soit en y envoyant des gouverneurs généraux, soit en Nommant Vice Roys de la Nouvelle france Les plus grands Seigneurs du Royaume, Tels Ont esté M. Le Comte de Soissons, M. Le Prince de Condé, M. de Montmorency, M. Le Duc de Vantadour, M. Le Cardinal de Richelieu etc.

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