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à laisser sortir les troupes de la place sans ces articles qui étoient des honneurs dûs à des troupes qui avoient fait leur devoir, que cela accordé je consentois aux articles.

"Messieurs les généraux m'écrivirent en réponse qu'ils accordoient cet article et monsieur Warren augmenta des conditions pour la reddition de l'Isle et de la Place.

"Les ratifications ont été signées de part et d'autre, mais messieurs les généraux Anglois bien loin d'avoir exécuté de leur part la dite capitulation, ainsy que j'ai fait du mien en tout son contenu, ils ont manqué en plusieurs articles.

"

Au premier article il est dit que tous les effets mobiliers de tous les sujets du Roy de France qui étoient dans Louisbourg leur seroient laissés et qu'ils auroient la liberté de les emporter avec eux dans tels ports d'Europe de la domination. de leur Roy qu'ils jugeront à propos.

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Tous les battiments qui étoient dans le port appartenant aux particuliers, faisaient partie de leurs effets mobiliers, cependant les Anglois s'en sont emparés et les ont garde pour eux.

"Tous les particuliers généralement quelconques qui ont passé en France n'ont pu emporter aucune armoire, chaise, fauteuil, table, bureau, chenets et autres meubles de cette nature, ny même aucune grosse marchandise, messieurs les généraux n'ayant point fourni des battiments pour cela nécessaires, ils n'ont pas été pillés, mais à bien examiner la chose, ne pouvant pas emporter le peu de meubles qu'ils avoient faute de battiments, ils ont éte obligés de les laisser, ce qu'ils ont laissé à Louisbourg est tout comme si on leur avait pillé, à moins que Sa Grandeur ne fasse faire raison par la cour d'Angleterre.

"Ils ont encore manqué à cet article, pendant le temps que j'étois à la colonie; ils ont fait partir à mon insu 436 matelots et particuliers pour Baston; ils étoient embarqués ainsi que les troupes sur des vaisseaux de guerre jusqu'à

leur embarquement pour la France, mais un matin le vais seau dans lequel ils étoient eut ordre de partir pour Baston, et fit voile.

"J'en fus informé, j'en portai ma plainte, mais cela n'aboutit à autre chose sinon qu'ils n'avoient pu faire autrement faute de vivres et de battiment et qu'on les feroit repasser de Baston en France.

"Ces matelots n'ont pas été les seuls, j'ai été informé que depuis mon départ, ils ont agi de même à l'égard des familles qui n'avoient pu être placées sur les bâtiments de transport qu'ils avoient destiné pour la France, si les généraux anglois avoient voulu, les bâtiments qui ont transporté ces familles à Boston les auroient transportées pour France, ils avoient des vivres en magazin beaucoup plus que pour la traversée; mais ils n'ont agi ainsi qu'afin de disperser la colonie.

"Le 2o article regarde les battiments qui étoient dans le port et ceux qu'ils devoient fournir en cas que les premiers ne fussent pas suffisants pour faire le transport.

"J'ay fait mes remarques à ceci au précédent article, c'est un des plus considérables par rapport à la valeur des choses, y ayant quantité de battiments dans le port qui étoient coulés ou échoués, et dont l'ennemy ne pouvoit en faire sortir aucun du port ny faire aucun usage tant que nos batteries auroient existé.

"Au surplus si plusieurs particuliers de la ville n'avoient pas acheté des battiments les Anglois auroient profité de tous les effets qu'ils y ont chargés, ainsi qu'ils ont fait de ceux qui n'avoient pas le moyen d'en acheter, ces familles auroient été contraintes, ainsi que celles qui se sont embarquées en payant de gros frets, de passer à Boston.

"A l'égard du dernier article des armes, tous les habitans avoient les leurs et les ont remises en dépôt sitôt la reddition de la place; ces armes étoient partie de leurs effets, les ennemis n'ont pas voulu les rendre, je m'en suis plaint, ils

m'ont fait réponse, lorsqu'ils ont envoyé les 436 matelots, qu'ils leur enverroient leurs armes, les autres habitans sont dans le même cas.

"Je crois devoir vous informer, Monseigneur, qu'ils se sont aussy emparés de tous les effets et ustensils de l'hôpital et des magasins du Roi: par la reddition de la Place ils n'ont que la ville avec les fortifications et batteries, avec toute l'artillerie armes et ustensils de guerre qui y étoient et non pas les autres effets; cependant ils s'en sont emparés, disant que c'étoit au Roy, Monsieur Bigot leur a fait ses representations qui n'ont eu aucun fruit, il vous rendra compte à ce sujet.

"Monsieur Bigot a bien voulu se charger lorsqu'il est parti de l'isle d'Aix pour vous rendre compte de ma lettre du 15 de ce mois avec tous les originaux des papiers, concernant tout ce qui s'est passé à l'occasion du siège de Louisbourg; je suis persuadé qu'ils les aura remis à sa grandeur et qu'après l'examen qu'elle en a fait, elle me rendra assez de justice que j'ay fait tout mon possible pour la défense de cette place, et que je ne l'ay rendue qu'a la dernière extrémité.

"J'oubliois d'informer monseigneur, que messieurs de la Tressillière et Souvigny, enseignes, et Lopinot, fils cadet, sont du nombre de ceux qui ont été tués pendant le siege.

"La garnison de Canceau avoit été faite prisonnière au dit lieu le 24 may de l'année dernière; elle ne devoit pas porter les armes contre le Roy pendant l'an et jour; monsieur Duquesnel donna la liberté à tous les officiers de cette garnison d'aller sur leur parole d'honneur à Baston et de passer au dit lieu le temps porté par leur capitulation.

"Le Sieur Jean Blastrick, officier, étoit du nombre, il a manqué à sa parole, puisqu'il les a prises au mois de mars dernier, c'étoit un des chefs de ceux qui ont brûlé Toulouse-Port et qui ont fait la descente à Gabarrus le 11 may.

"Il étoit colonel général de la milice de Baston, et il est entré en ville à la tête de cette milice, le lendemain de la reddition de la place."

C.

CHAPTER XXII.

SHIRLEY AND THE

ACADIANS.

All the following correspondence is from the Public Record Office: America and West Indies.

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SHIRLEY TO NEWCASTLE, 14 DEC., 1745.

(Extract.)

Having lately procur'd from Fort Major Phillips of Annapolis Royal the late Lieutenant Governour Armstrong's Original Instrument mention'd in my late State of the Province of Nova Scotia to be given by him to the French Inhabitants of that Province, by virtue of which and of another of the same tenour given 'em by him in 1730, they claim an Exemption from bearing Arms in defence of his Majesty's Government, I inclose your Grace a Copy of it. Mr. Phillips in his letter inclosing this Instrument to me observes that the Inhabitants of Nova Scotia at the first news of Louisbourg's being surrendred were in great Consternation and at Minas in particular they appear'd in Tears in the Publick Places, where nine months before they had assisted in singing Te Deum, on a false report that Annapolis Royal was surrendred to Monsieur Duvivier.' He goes on to say that a report was spread there that Monsieur Duvivier was arriv'd at Canada with rigging for two Men of War, and the Renommée a French thirty gun Ship

with two Prizes at Quebec. And all the Nova Scotia Priests were gone to Canada for Instructions; and give out that there are 2000 Canadeans at Chignecto waiting ready for another attempt against his Majesty's Garrison. To which I would beg leave to subjoin that it seems to me far from being improbable that the French will Attempt the reduction of Nova Scotia early in the Spring, by gaining which they will have a fine provision Country to assemble 8 or 10,000 fighting men and all the tribes of Indians ready to join in an attempt against Louisbourg at a few days Warning as I observ'd to your Grace in a late Letter; But if they should not attempt Louisbourg they would irresistably break up all the Eastern Settlements of this Province and I doubt not the whole Province of New Hampshire it self, which would make 'em masters of all Mast Country and Naval Stores and of a rich Soil for Corn as well as Cattle and this would also enable 'em to make deep impressions on all the Western frontier of this Province, New York and Connecticut, and, how far they might penetrate is not Certain but so far at least as might make it very difficult to dislodge 'em and give 'em such an hold of the Continent as to make 'em think in time of pushing with the assistance of the Indians for the Mastery of it, which is richly worth contending for with all their might as it would in their hands lay the surest foundation for an Universal Monarchy by Sea and Land that ever a people had. This train of Consequences from the Enemies being Masters of Nova Scotia may seem remote, my Lord, but they are not impossible, and it may be very difficult for the French to regain Louisbourg at least without being Masters of Nova Scotia, and that seems under the present Circumstances of the Garrison where no recruits are yet Arriv'd from England and the Inhabitants of the Country Surrounding it are Enemies in their hearts no difficult acquisition and to be made with a small Train of

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