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place to argument, and that they who attack the wisdom of the law will condescend, first, to show in what particulars they object to the law as it stands; and, secondly, what improvement they suggest.

I am, Sir,

Your faithful obedient servant,

EDWARD B. SUGDEN.

Lincolns'-Inn,

2d June, 1825.

VRAI SYSTÈME

DE L'EUROPE

RELATIVEMENT

À L'AMÉRIQUE ET À LA GRÈCE.

PAR M. DE PRADT,

ANCIEN ARCHEVÊQUE DE MALINES.

Le genre humain est en marche, et rien ne le fera rétrograder.

IMPRIMÉ À PARIS.

Verum novus oritur ordo.

REIMPRIMÉ À LONDRES: 1825.

VRAI SYSTÈME

DE L'EUROPE,

&c. &c.

CHAP. I.-Motifs de cet écrit.

L'AMÉRIQUE et la Grèce occupent une grande place dans l'histoire de notre temps, dans les affaires du monde, et dans l'attention de l'Europe: déjà la première est parvenue au terme de sa révolution, sous le double rapport de l'indépendance et de l'organisation intérieure; de son côté, la Grèce fait effort pour arriver au même but, mais elle éprouve des obstacles dont l'Amérique est exempte et ne peut pas ressentir le contrecoup car les mers et la distance protègent l'Amérique contre l'espèce de malveillance qu'elle peut encore éprouver de la part de quelques parties de l'Europe; au lieu que la Grèce, espèce d'appendice de l'Europe du côté de l'Orient, prête, par ce rapprochement, à des attaques qui ne peuvent pas avoir lieu à l'égard de l'Amérique la Grèce est menacée par son voisinage presque autant que par ses ennemis; c'est sa géographie qui fait son danger, et ses voisins sont peut-être plus à craindre pour elle que les camps des faibles Ottomans. Que la querelle soit concentrée uniquement entre la Turquie et la Grèce, et la solution sera aussi complète que prompte; mais par-delà la Turquie il y a d'autres puissances: celles-ci peuvent avoir des vues, des intérêts propres ; la Grèce est donc dans un état de dépendance relative à leur égard, dépendance dont l'Amérique, pour le fond des choses, n'a nullement à s'inquiéter. Cependant, dans les deux contrées, les choses sont arrivées à ce point, qui, en permettant de lire clairement dans l'avenir, ordonne par là même de s'en occuper et de préparer la solution d'un état violent par sa nature, et inquiétant pour tout le monde or, tel est l'état actuel de l'Europe par les deux révolu

tions de l'Amérique et de la Grèce; elles entretiennent au milieu d'elle un état d'inquiétude, d'expectative, d'irritation même, une division marquée et tranchante dans les principes, le langage et la conduite des gouvernemens. Cette division produit nécessairement une certaine aigreur dans les relations mutuelles: il y a déjà beaucoup de mal dans un pareil état; il ne peut pas se prolonger sans de graves inconvéniens. Les grandes querelles ne se forment guère autrement; presque toujours elles ont leurs racines moins dans les intérêts positifs que dans les dispositions haineuses que créent de longues contrariétés. Chaque jour apportant un mauvais levain, envenimant les plaies de l'amour-propre, un poids immense de haines se trouve tout formé, presque à l'insu de ceux qu'elles vont faire éclater. Qu'on prenne l'histoire, et que l'on voie si ce n'est pas ainsi qu'ont été formés la plupart de ces orages qui ont fondu sur le monde avec tant de fracas et de dommages, et si les vapeurs qui les ont grossis se sont élevées du fond même des affaires, ou bien du fond de cœurs ulcérés par de longs et secrets ressentimens, par les blessures intérieures dont on dérobe la vue en préparant leur vengeance. Depuis long-temps nous voyons ce résultat se préparer, et, au point où l'on est déjà arrivé, combien peu de chose suffirait pour allumer un immense incendie ! C'est pour détourner ce malheur et pour aller audevant de ce qui pourrait l'amener que nous avons entrepris ce nouveau travail. Il appartient à d'autres de décider, mais il est du devoir de tous de remontrer; on peut même recevoir des antécédens des espèces de lettres de créance. Depuis plus de vingt-cinq ans, les questions de cette nature nous ont beaucoup occupés; celle-ci en est la suite et comme le corollaire: les choses se sont passées en Amérique comme nous l'avions annoncé. Les motifs exposés pour sa séparation imminente avec l'Espagne sont ceux qui l'ont portée à l'effectuer. Ainsi qu'on l'avait dit, la lutte s'est engagée, l'Espagne a succombé : cela était encore dans nos prévisions, et trop facile à voir pour tirer vanité de l'évèneDans la première époque et antérieurement à la séparation, nous avions indiqué les limites des nouveaux états américains, d'après les grandes lignes de démarcation que la nature a tracées entre les diverses parties de ce vaste continent. Ils ont eu le bon esprit de les adopter, et par là ils se sont montrés soumis et comme obéissans aux lois de la nature. Il n'y a pas à rougir de céder à un tel maître. Mais l'Amérique a fait plus: nous lui avions parlé de monarchie, lorsqu'elle-même était monarchique, et elle a embrassé l'ordre républicain. Que l'Europe se demande si ce n'est pas pour l'avoir délaissée, outragée, combattue, assaillie de vœux ennemis à défaut de pouvoir le faire par ses armes, et si elle n'a pas laissé passer ce qui ne se répare jamais, l'occasion. Mainte

ment.

nant, l'Amérique est consolidée en indépendance, en force active, en gouvernement régulier, en tranquillité intérieure. Elle a reçu l'adoption sociale d'états puissans dans les deux hémisphères; mais la grande coalition européenne hésite à en faire autant; elle est dans un état équivoque et d'expectative à l'égard de l'Amérique; elle tient celle-ci dans le même état; elle imprime le même caractère d'hésitation et de doute à la conduite des états secondaires. Il résulte de tout cela un tangage pénible à la fois pour l'Amérique et pour l'Europe....

De son côté, la Grèce a surmonté les difficultés premières de toute tentative d'indépendance contre un gouvernement établi. En cela comme en tout, ce sont les premiers pas qui coûtent le plus. La terre et la mer ont également prêté aux triomphes de la Grèce, on voit croître la Grèce et la Turquie s'affaisser dans la même proportion. La libération de la Grèce proprement dite, et celle de la plupart des îles de l'Archipel est consommée; le joug ottoman, défendu par des bras amollis et par des têtes faibles, est brisé sans retour; la Métropole de l'or, l'opulente Angleterre, cette maîtresse des sains principes politiques, n'hésite pas à faire des actes de foi sur les destinées de la Grèce, en lui ouvrant des trésors qu'elle tient fermés pour Constantinople et pour Madrid. La Grèce prévaut donc évidemment contre la Turquie. Mais ici revient encore cette coalition européenne, qui menace même dans son immobilité, qui parle haut par son silence, et qui nourrit des ombrages par sa neutralité: neutralité d'un genre nouveau, car n'étant ni indifférence, ni tolérance avouée, elle ne permet pas à la mémoire de perdre un moment le souvenir de ce qui s'est passé à l'égard d'autres peuples, elle rappelle toujours, et montre ouvert, cet arsenal de motifs dans lesquels on a été chercher les armes sous lesquelles tant de nations ont succombé.

Cet état est violent, il ne peut pas durer; le calme apparent de l'Europe cache les matériaux d'un grand incendie: combien se sont allumés sans des alimens rassemblés d'aussi loin, et dans cette abondance? Il n'est pas dans la nature des choses, 1° que la décision du sort d'un monde entier soit abandonnée à elle-même et se fasse toute seule; 2° que d'une position si nouvelle, que de sentimens si contraints et de vues si contraires, il ne sorte pas quelque évènement qui mettra tout en mouvement: le contraire ne s'est jamais vu, et le chapitre des évènemens imprévus, des incidens fortuits, des causes créées par le hasard, est le plus étendu de tous ceux qui entrent dans la composition de l'histoire. La tranquillité de l'Europe tient donc évidemment à un fil; elle est peut-être dans l'esprit des hommes, mais elle n'est pas dans les choses: l'Europe est placée entre deux volcans, silencieux encore, mais dont une étincelle peut faire éclater tous les feux; dans la

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